Rien ne justifie plus, désormais, l'usage du timbre fiscal. Sauf, peut-être, la dimension poétique d'un instrument fiduciaire totalement dépassé. Mais la poésie fait-elle partie des attributions du ministère des Finances ?
Démarrage d’une nouvelle rubrique, aujourd’hui sur Commentaires et vaticinations. Fasciné par le concept d’exception française, qu’il recouvre la gestion des quotas audiovisuels, la distribution de courrier ou la diversité fromagère, j’ai décidé d’aller traquer certaines exceptions mineures qui, pour être peu médiatiques, n’en contribuent pas moins à notre incontestable spécificité gauloise.
Que l’on ne s’y trompe pas, loin de moi l’idée de me concentrer sur les seuls aspects négatifs de la fameuse exception, même s’ils sont généralement les plus plaisants à commenter. J’espère donc être en mesure de dénicher, de temps à autre, des particularismes obscurs mais authentiquement indispensables à la résilience de la francité face aux coups de boutoirs de l’anglosaxonisme.
Pour lire la suite, ben c'est ici !
toutes vaticinations m'ont bien amuse,
merci pour cette chronique, mon cher cousin
Rédigé par : Tof | vendredi 10 décembre 2004 à 16:46
Excellente vaticination.
Je pense que le "ça crée des emplois chez les buralistes" est le meilleur candidat pour la survie de la chose. Sinon, ils râleraient trop lors des hausses de prix du tabac.
Pour la petite histoire, la profession de buraliste (et les monopoles de distribution qui vont avec) a été créée après la première guerre mondiale pour permettre aux invalides de guerre d'exercer une activité. Cela en dit long sur la capacité des rentes à s'auto-perpétuer.
Rédigé par : alexandre delaigue | vendredi 10 décembre 2004 à 20:02
C'est vrai, mais le plus marrant, c'est que les buralistes n'ont jamais le timbre fiscal du montant demandé. Fort heureusement, mais ça n'a pas toujours été le cas, on peut désormais utiliser plusieurs timbres de montants variés pour parvenir à la somme exacte. En général, un parcours d'à peine 5 ou 6 bureaux de tabac différents suffit à les collecter tous.
Rédigé par : Hugues | vendredi 10 décembre 2004 à 20:49
Le sujet du timbre fiscal n'est pas "chiant" du tout, mais il est mal choisi pour inaugurer une série sur l'exception française. Peut-être existe-t-il des pays où les timbres fiscaux n'ont plus cours, mais je ne pourrais en citer aucun avec certitude. Par exemple, il existe encore des timbres fiscaux aux US et en Suisse...
Rédigé par : Damien | vendredi 10 décembre 2004 à 21:56
Super, l'exception française s'exporte enfin !
Bon, bien sûr, je sais qu'il existe des pays où l'on a inventé des trucs aussi débiles que les nôtres. Mais je dirais tout de même que, ayant vécu aux Etats-Unis, je n'ai jamais été confronté à l'usage du timbre fiscal. Je dirais aussi que la Suisse est un pays ultra-procédurier et, par bien des égards, un endroit bourré d'exceptions même si ce sont pas toujours les mêmes que les nôtres.
Mais en tout cas, je te remercie de me lire et j'espère que les prochaines exceptions seront plus exceptionnelles encore...
Rédigé par : Hugues | samedi 11 décembre 2004 à 11:54
J'en déduis que tu n'as jamais possédé d'arme à feu ou chassé aux US... ou acheté une voiture ni fait du commerce de tabac, alcool, drogues diverses, les conditions variant entre états pour ces derniers exemples... Il y a même de jolis timbres édités tous les ans et tu peux donc monter une collection très originale, cet étrange hobby portant le doux nom de fiscophilie.
De la même façon qu'un Américain en France a une chance réduite de rencontrer nos timbres fiscaux, un Français aux US a peu de chances de monter une collection complète, bien que les domaines d'utilisation du timbre fiscal soient de plus en plus réduits dans les pays anglo-saxons, qui en étaient pourtant les inventeurs!
Je te remercie d'écrire et attends avec impatience de nouvelles exceptions exceptionnelles. Salutations d'un Français ayant vécu aux US et vivant en Suisse.
Rédigé par : Damien | samedi 11 décembre 2004 à 18:34
J’ai fait refaire mon passeport au consulat de France a Londres et outre le fait qu’il a fallu y aller deux fois (j’ai cru comprendre que pour un Anglais une visite suffit, le passeport est ensuite envoye par la poste, mais c’est un autre probleme ou peut etre pas finalement…) j’ai pu le payer sans timbre fiscal et tiens toi bien par carte bleue ! Tous les expoirs sont donc permis. Peut etre suffit il de supprimer les bureaux de tabac comme c’est le cas ici !
Pour l’anecdote, dans la salle d’attente de ce consulat sont mis a disposition de nombreux magazines passionants comme par exemple Air France magazine (j’imagine que c’est le mensuel gratuit distribue a bord des avions de la compagnie). J’ai pu lire avec plaisir le numero de l’annee de ma naissance, 1973, et ce n’etait pas le plus vieux…
Rédigé par : Scope | samedi 11 décembre 2004 à 20:31
Le timbre fiscal ou la partie émergée de l'iceberg Bercy ! Toute une pédagogie de la "réforme de Bercy" qui pourrait passer par ce simple exemple.
Ceci-dit, il faut bien différencier le timbre fiscal du timbre amende. Leur point commun est qu'ils sont tous deux chroniquement indisponibles dans le bureau de tabac le plus proche.
La protection des rentes d'Etat est un vrai problème. Reconvertir nos buralistes dans d'autres services, ou simplement accepter le fait de ne plus leur distribuer ces timbres sans logique, en considérant qu'il ont, via les cartes téléphoniques, trouvé en quelques années une activité de substitution plus rémunératrice, n'entre pas dans la logique d'Etat, qui est ici très soumis à la défense d'un intérêt particulier.
Rédigé par : versac | dimanche 12 décembre 2004 à 23:38