Paris le dimanche est une ville fantôme. La capitale de la France, métropole mondiale aux ambitions multiples, doit-elle forcément s'aligner sur les rythmes d'une préfecture de province ? Il me semble que non.
Le nombre de voyageurs transportés par l’Eurostar sur la liaison Paris-Londres a fortement augmenté l’an dernier (+15%). Pour les observateurs de la chose ferroviaire ― ces trainspotters en costume cravate ―, cette hausse serait largement attribuable à la baisse des tarifs et à la réduction de la durée du trajet (2h30 depuis la construction d’une ligne TGV côté anglais).
Une telle progression, pour le mode de transport captant près de 68% des trafics de passagers entre les deux capitales, n’est pas un fait anodin. Elle confirme la vitalité des échanges touristiques entre pays européens, au même titre que le développement des courts séjours lié à la banalisation des compagnies aériennes à bas coûts. C’est formidable : l’Europe se construit, les gens apprennent à se connaître, s’influencent culturellement et pourront bientôt communier dans une bouleversante harmonie fédéraliste en chantant l’Ode à la joie dans sa version multilingue. Je ne vais pas m’en plaindre, ne m’exprimant avec ironie que par habitude en dépit de mes profondes convictions communautaires.
L’on apprend aussi que l’immense succès du Da Vinci Code, roman eschatologico-conspirationniste situé à Paris, aurait pu stimuler les ardeurs francophiles des britanniques. Ces derniers se seraient ainsi bousculés en masse sur les traces de leurs héros, envahissant notamment l’église Saint-Sulpice. Pas de problème, on a l’habitude. De Sinclair Lewis à Henry James, de Graham Greene à Peter Mayle, l’édition anglo-saxonne a toujours eu un impact positif sur le solde touristique français en poussant ses lecteurs au pèlerinage littéraire.
Mais mon propos, en l’occurrence, serait plutôt fondé sur notre incapacité à profiter pleinement de ces différents phénomènes. Je m’explique. Lorsque les Français décident de consacrer un week-end à l'exploration de Londres, ils prévoient généralement la visite d’un musée ou d’un monument. Ils planifient aussi un concert, une expo… Mais surtout, notre société matérialiste et consumériste étant ce qu’elle est, ils s’organisent pour aller dépenser leurs euros dans les échoppes du lieu, payant volontairement davantage pour des articles strictement identiques à ceux que l’on propose en bas de chez eux. L’exotisme d’une shopping experience est à ce prix.
A contrario, le Londonien (ou le Bruxellois, ou le Francfortois, ou le Milanais…) tenté par une fin de semaine parisienne (ou lilloise, ou lyonnaise, ou niçoise…), n’aura pas cette chance, passant les 50% de son séjour dans la torpeur dominicale qui est malheureusement notre lot. Car Paris le dimanche est une ville fantôme. A l’exception de quelques « zones touristiques » extrêmement réglementées, et au-delà des boulangeries proposant leur baguette jusqu’à 13h00, tout est y cadenassé, verrouillé, barricadé.
La rue Oberkampf, à proximité de laquelle j’ai la chance d’habiter et qui passe pour l’un des hauts lieux de la movida parisienne, se met à ressembler à la Porte de Saint-Ouen un jour de fermeture du marché aux puces, les boutiques et les bars à bobos ayant descendu force rideaux de fer hostiles et crasseux sur leurs vitrines. A Londres (ou à Dublin, ou à Stockholm, ou à Lisbonne...), le dimanche est tout aussi trépidant que le reste de la semaine et les équivalents locaux de mon onzième chébran restent vivants, animés.
Je connais bien les arguments opposés à l’ouverture des magasins le dimanche et, franchement, je n’ai pas beaucoup de considération pour eux, qu’ils émanent de la CGT ou du clergé. J’ai plutôt tendance à penser que les aspects positifs d’une libéralisation sont à la fois plus nombreux et plus raisonnables que les arguments contraires.
D’abord, entend-on souvent, l’impact économique du Sunday trading serait faible, les budgets n’étant pas extensibles et les gens ne faisant que reporter sur le dimanche des achats qui auraient pu être effectués un autre jour. En ce qui concerne les touristes, cette première objection est évidemment absurde : la fraction du pouvoir d’achat d’un Anglais ou d’un Italien qui sera dépensée en France est naturellement conditionnée par le temps qu’il passera dans notre pays et par les opportunités qui lui seront données d’utiliser sa carte Visa. Et Paris recevant 20 millions de touristes par an (sur les quelque 70 millions de visiteurs étrangers recensés en France l’an dernier), la dimension sonnante et trébuchante d’une ouverture des magasins le dimanche sur leur comportement n’est certainement pas négligeable (même si je suis incapable de la chiffrer ici).
Mais en ce qui concerne les dépenses des Français eux-mêmes, comment balayer d'un revers de main le potentiel de chiffre d'affaires de 52 journées supplémentaires de « production » pour le commerce de détail ? Dans la distribution automobile, le 29 février est considéré comme influençant positivement, au moins à la marge, les ventes annuelles des concessionnaires. Et si l’impact d’une seule journée, une fois tous les quatre ans, est sensible sur l’acquisition d’un bien durable comme la voiture, qu’en serait-il des achats de livres, de disques, de fringues, beaucoup plus dépendants de simples impulsions.
Clairement, un magasin fermé ne gagne pas d’argent et le client spontanément séduit par un article exposé en vitrine ne reviendra pas nécessairement le jour suivant pour se le procurer (incidemment, le jour suivant le dimanche étant le lundi, jour de fermeture traditionnel de nombreux magasins en notre doulce France, l’article en question pourrait bien rester sur les bras de notre aimable commerçant…).
L’ouverture des magasins le dimanche pourrait aussi, assure-t-on du côté syndical, bouleverser la vie de famille des salariés, leurs horaires s’éloignant dangereusement de la norme (personnels médicaux, conducteurs de bus, policiers, restaurateurs, artistes, ouvreuses de cinéma, etc. étant ici mystérieusement exclus de la norme). Pour autant, presque tous les vendeurs dominicaux en Angleterre sont des jeunes qui ne travaillent pas le reste de la semaine et ne cherchent qu'à amasser de l’argent de poche (et accessoirement échapper à une interminable après-midi de Monopoly chez tata Jacqueline). L’on peut donc imaginer que la France, si prompte à concocter tel ou tel nouveau dispositif réglementaire, soit en mesure de dégainer un texte permettant, tout à la fois, de protéger les salariés à plein-temps et de stimuler le recrutement d’étudiants le dimanche. Elle parviendrait alors, par la contrainte, à une situation identique à celle d’Anglais préférant s'en remettre placidement à la main invisible et l’honneur serait sauf.
Et d’ailleurs, offrir un emploi à une personne dont l’essentiel des revenus est immédiatement et frénétiquement converti en produits de grande consommation serait même la cerise sur le gâteau de cet admirable cercle vertueux commercial : les 16-25 ans ont rarement l’ouverture d’un plan d’épargne-logement pour priorité.
Bien entendu, la fréquentation de la messe deviendrait problématique. Mais dans la mesure où il s’agit d’une passion assez peu répandue chez ces jeunes gens réfractaires aux jeux de société familiaux (comme le démontre l’exemple de la très catholique Irlande) qui, hormis Hervé Gaymard, songerait à s’en plaindre ?
Au final, si l’ouverture des magasins le dimanche permet de conjuguer croissance économique, attractivité de la France, animation des villes, lutte contre l’ennui, augmentation du budget des jeunes, etc., pourquoi s’en priver ? Et à ceux qui exigent que la consommation, qui contrôle chacun de nos actes, soit au moins partiellement bridée, je suggère que rien ne les empêche de consommer moins le jour de la semaine qui leur conviendra le mieux.
Je suis également conscient du fait que les centres de Dijon ou de Clermont-Ferrand ne sont pas nécessairement à gérer comme ceux d’une capitale touristique. Mais, ayant précisément choisi d’établir mes pénates dans la ville lumière plutôt qu’à proximité d’une usine de pneus à la moutarde, je ne vois pas pourquoi Paris devrait se transformer en préfecture de province le jour du Seigneur. Alphonse Allais, c'est vrai, voulait construire les villes à la campagne pour leur permettre de respirer. C’était une intention louable, mais je crois savoir qu’il plaisantait…
© Commentaires et vaticinations
Ok pour l'argument concernant les touristes. Mais tu vas un peu vite, à mon goût, concernant les implications, pour les salariés des commerces et de la distribution, de l'ouverture des magasins le dimanche. Dans cette hypothèse, je doute que les salariés aient vraiment le choix de pratiquer ou pas le repos dominical et que les "nouveaux emplois" ainsi créés se transforment tous automatiquement en "jobs d'étudiants"...
Si l'on excepte le cas des touristes qui viennent à Paris pour faire les magasins, je pense, pour ma part, qu'il est plutôt hygiénique de faire une petite pause hebdomadaire dans la frénésie de consommation qui caractérise nos sociétés.
Pourquoi voudrait-on absolument que la machine ne s'arrête jamais de tourner à plein régime ? Et si tout le monde travaillait désormais 7 jours sur 7 pour maintenir l'animation de notre grande capitale et pour augmenter notre PIB ?
Quant à ceux qui s'ennuient le dimanche parce qu'ils ne peuvent pas consommer, je ne puis que les plaindre...
Rédigé par : Michel B. | vendredi 07 janvier 2005 à 17:42
Moi ceux que je plains vraiment sont ceux a qui on interdit de travailler le dimanche, et par consequent a ceux a qui l’on interdit de travailler, tout court.
De quel droit empecher quelqu’un de travailler et d’avoir une vie sociale ? Parce qu’en France ceux qui travaillent jugent debiles ceux qui veulent consommer le Dimanche ?
Dans ce cas, ce n'est pas le grand capital qui est « puni » de ne pas faire de benefice le Dimanche mais l'ouvrier sans qualification a qui on ne laisse que le droit de gagner son RMI mais pas de travailler.
Remarque, moi je travaille, alors pourquoi vouloir faire une course au PIB le plus haut ? Pour en redistribuer les fruits a ceux qui n’ont rien ? Et pourquoi pas payer des impots puisqu’on y est.
Ceux qui ne sont pas convaincu n’ont qu’a voyager. Pardon, mais ce sujet n’a rien d’anecdotique.
Rédigé par : Scope | vendredi 07 janvier 2005 à 18:06
Yo Michel B.
Désolé, mais les réponses à tes observations sont dans le texte initial. Pour les touristes, tu dis que tu es d'accord. Dont acte. Il est donc possible de considérer que ce chiffre d'affaires supplémentaire du commerce serait le bienvenu pour l'économie française.
Pour les pressions qui pourraient s'exercer sur les salariés qui travaillent déjà : nous sommes capables d'interdire purement et simplement le travail du dimanche. Il devrait donc être possible de sortir un texte précis et détaillé qui protège les salariés du reste de la semaine qui ne souhaitent pas travailler le dimanche à la place d'un autre jour. Et ensuite, il est tout de même intéressant de signaler qu'au pays du libéralisme triomphant, malgré une réglementation permettant jusqu'à 48 heures de travail par semaine, ce sont effectivement des lycéens ou des étudiants qui travaillent le dimanche. Il doit donc exister des raisons pratiques qui incitent les employeurs à recruter ce type de salariés le dimanche. En tout état de cause, personne ne travaillera 7 jours par semaine.
Sur l'hygiène d'une journée sans achats. C'est un point de vue personnel et personne ne t'empêche de le faire. Mais tu peux aussi décréter une journée sans tabac, sans alcool, sans cholestérol et la faire appliquer par la police au nom de ta vision morale de l'humanité. Moi, je ne suis pas d'accord avec ça. Tu peux aussi décider que les cinémas, qui ne sont pas des services d'urgence, devraient être fermés le dimanche. Tu peux aussi suggérer que les restaurants soient fermés aux heures de repas pour permettre au personnel de s'alimenter aux heures normales, comme tout le monde. Que les boîtes de nuit ne fonctionnent que le jour...
Encore une fois, tu dois pouvoir vivre comme tu l'entends, voire plaindre les gens qui souhaitent vivre différemment, mais l'idée que la machine tourne davantage peut être excitante quand tu as le choix entre la grande ville et le petit patelin. Si la grande ville vit au rythme du petit patelin, il ne reste que les emmerdements (pollution, bruit, etc.) et aucun des avantages qui vont avec.
Rédigé par : Hugues | vendredi 07 janvier 2005 à 18:07
Scope,
D'accord avec toi. Un PIB qui progresse, c'est aussi des impôts et de la redistribution pour ceux qui en ont besoin. Mais j'ose à peine mentionner qu'il faut d'abord créer des richesses avant de les redistribuer car Sarkozy a déjà sorti un truc dans le genre. J'espère qu'il n'a pas encore dit : "Il pleut, je vais ouvrir mon parapluie". Ca m'obligerait à me mouiller la tête pour ne pas passer pour un mec de droite.
Rédigé par : Hugues | vendredi 07 janvier 2005 à 18:16
Ce que c'est bon de lire des trucs comme ça. Le dimanche, quand il pleut, que tu ne peux pas emmener tes nains au parc parce que le tobogan est trempé et que l'abeille à bascule est pleine de sable crasseux, ben t'aimerais bien les emmener dans un grand endroit super chaud où y'a plein de trucs qui font pouet-pouet et des jeux, des glaces, des gens sympas, des fringues qu'on n'a pas le temps d'acheter la semaine parce que tu bosses trop et que tu blogues comme un malade.
Alors s'il y a des gens qui veulent bosser pour gagner leur vie, et d'autres qui veulent se promener et faire les choses qu'elles n'ont pas le temps de faire : Où EST LE PROBLEME ? Il faut respecter le jour de repos ? C'est bon, ça va les gars, il faut se sortir les doigts du schtroumpf et bouger. Il me semble que des milliers de gens aimeraient arrêter de se reposer et n'y parviennent pas. La frénésie de la consommation ? Tout le monde n'y a pas droit à ce jour. Et la consommation est naturelle, elle remplit des besoins, nécessaires ou superflus. Le PIB ? De quoi parle-t-on ? Qu'est-ce que le PIB vient faire là ? tant mieux s'il augmente, cela permet de se développer, de créer des richesses, d'en faire profiter davantage (ah non, c'est vrai, ce sont ces vilains capitalistes, les 200 familles, qui sont les seules à en profiter, tout le temps). Bref, c'est un sujet, effectivement, qui n'est pas neutre, et moi, une fois de plus, je partage tes arguments.
Rédigé par : 20/20 | vendredi 07 janvier 2005 à 23:02
Le problème d'occuper ta progéniture le dimanche ne se posera pas dans ces termes puisque tu seras au boulot !
Rédigé par : Stéphane | samedi 08 janvier 2005 à 07:43
Amusant...
Rédigé par : 20/20 | samedi 08 janvier 2005 à 09:51
Quoi ? Argh, mais tu veux tous nous tuer, là !
Imagine que les mecs comme moi, qui, hier, avaient un fâcheux problème de chiottes bouchées à régler. J'ai pu repousser le problème d'un revers de main en disant : de toute façon, c'est dimanche, il faut attendre demain pour acheter 3 litres de destop, une ventouse, un grand écouvillon et de l'acide chlorydrique...
Avec ce genre de mesures démagogiques, je risquerais de pouvoir satisfaire un besoin légitime et urgent, à un moment de mon choix, non guidé par une vision morale et uniforme du bonheur individuel. Enfin, surtout, je serais obligé d'aller acheter lesdists ustensiles, me coller devant cette fosse d'aisance, au lieu de profiter de la compagnie de ma famille et de mes jeux d'ordinateur...
Salaud de vendu, social traitre, emmerdeur !
Rédigé par : versac | lundi 10 janvier 2005 à 13:23
Tu n'avais qu'à prendre tes précautions avant. Il me semble qu'une journée sans caca ne nous ferait pas de mal.
Rédigé par : Hugues | lundi 10 janvier 2005 à 18:34
ou alors acheter le desktop à Londres.
Rédigé par : GM | mardi 11 janvier 2005 à 13:18
Emmener son desktop aux toilettes ? Un portable peut-être, mais un desktop ? Enfin, il est vrai que l'informatique offre de nombreux débouchés.
Rédigé par : Hugues | mardi 11 janvier 2005 à 15:20
Et même les plus inattendues on dirait.
Rédigé par : GM | mardi 11 janvier 2005 à 15:55
Plus sérieusement, des trop peu nombreuses lectures en matière d'urbanisme que j'ai pu avoir, on retrouve régulièrement la problématique suivante dans l'organisation des villes (retrouvé ici : http://www.esprit.presse.fr/bibliotheque/index2.cfm?id_texte=52) :
>"Elle [La ville contemporaine] ne se caractérise plus seulement par une mise à distance des classes antagonistes, mais par une véritable « logique de séparation » où les individus deviennent littéralement invisibles les uns aux autres.
>Trois phénomènes méritent à ce titre d’être relevés : la « relégation » des populations les plus défavorisées dans des quartiers d’infortune ; la « périurbanisation » des classes moyennes inférieures qui, fuyant ces derniers, s’installent massivement dans des banlieues éloignes des centres et enfin la « gentrification » des centres anciens qui se voient réinvestis par les classes moyennes supérieures"
J’ai la sensation que cette histoire de travail le dimanche s’inscrit dans la même veine et l’accentue d’une certaine façon :
Autoriser le travail le dimanche s’adresse principalement aux classes « moyennes supérieures » (qui consommeront le dimanche, ayant les emplois stables et sécurisés en semaine leur laisant peu de temps pour consommer "plaisir") et implique les « classes moyennes inférieures », qui viendront à Paris pour venir faire la caisse en CCD ou CDI à temps partiel non souhaité (et qui n'ont que peu le moyen de consommer "plaisir).
Et pour en finir avec le doucereux fumet du des(k)top, l'argument fonctionne également à 21h et les jours fériés, il est finalement bien dommageable que nous n’ayons pas le droit d’en acheter à 4 heures du matin non plus (et très accessoirement, trouver du destop à Paris un dimanche n’est pas bien difficile).
Rédigé par : GM | mardi 11 janvier 2005 à 16:17
Je note que tu preferes rester au chomage en banlieue que de venir faire la caisse en CCD ou CDI à temps partiel. C'est ton choix, mais ceux qui preferent bosser ? Je connais la reponse, ils demenagent a Londres.
Rédigé par : Scope | mardi 11 janvier 2005 à 20:51
Ok, les étudiants et les gens qui veulent gagner de l'argent pour la fin de semaine (c'est le cas de le dire) seront d'accord pour travailler le dimanche.
Mais les autres ?
En effet si on instaure le dimanche comme journée de travail, ce ne sont pas seulement les commerçants qui veulent travailler le dimanche qui vont ouvrir leurs magasins mais aussi les autres qui ne le souhaitent pas, en raison de la concurrence.
Aussi bcp de commerçants hésiteront à embaucher des étudiants ou des employés en CDD car souvent ils n'imaginent pas leur commerce en leur absence.
Ensuite il y aura partage des bénéfices du dimanche (qui sont en partie compris actuellement sur les autres jours de la semaine) et donc tout le monde ne sera pas content.
Donc pas si simple...
Rédigé par : Scalp' | mercredi 12 janvier 2005 à 14:19
Mais pourquoi imaginer le pire plutôt que le meilleur ? Regarde dans les pays où les magasins fonctionnent le dimanche... Le dimanche n'y est pas devenu une journée de travail "standard" au sens où tous les bureaux et tous les services sont ouverts. Simplement, toutes les activités liées aux loisirs (dont la consommation, même si ça ne plait pas à tout le monde) sont effectivement accessibles ce jour-là, précisément parce que les gens sont disponibles.
En fait, si tout le monde travaillait le dimanche comme n'importe quel jour de semaine, l'idée de l'ouverture des magasins aurait même beaucoup moins d'intérêt. Le concept général, encore une fois, c'est que les gens (dans leur immense majorité) ont le temps de se balader, de faire les boutiques si ça leur chante, de faire ce qu'ils veulent. Quant aux magasins qui ne veulent pas ouvrir, libre à eux. Et s'ils sont forcés de le faire à cause de la concurrence, ben c'est la vie, c'est le commerce. Après tout, ils ne demandent pas la fermeture des magasins le mercredi ou même le samedi.
Et quand tu dis que les commerçants hésiteront à embaucher des CDD ou des jeunes, qu'en sais-tu ? En tout cas, le seul risque, c'est qu'ils embauchent ! Tu parle d'un risque. Ca s'appelle plutôt une chance. Et les Anglais ou les Irlandais ne sont pas des martiens. Si ça marche chez eux, pourquoi pas ici ?
Enfin, en ce qui concerne les gens qui auront à travailler le dimanche, rapproche-les de ceux qui travaillent déjà dans les cinémas, les stations services, les restaurants, les cirques, les théatres, les gares, les réseaux de transports urbains, les taxis... Il y a déjà tout un tas de gens dont la mission n'est pas strictement nécessaire qui travaillent le dimanche.
Rédigé par : Hugues | mercredi 12 janvier 2005 à 14:39
Hugues pour répondre à ta question, j'ai géré un magasin pendant plusieurs mois donc je connais un tout petit peu le milieu commerçant.
Je partage la plupart de tes analyses, simplement ta vision de l'ouverture le Dimanche était peut-etre un peu trop optimiste.
Rédigé par : Scalp' | jeudi 13 janvier 2005 à 15:55
On n'est jamais trop optimiste, même dans ce pays ultra-déprimé...
Rédigé par : Hugues | jeudi 13 janvier 2005 à 16:26
"Si la grande ville vit au rythme du petit patelin, il ne reste que les emmerdements (pollution, bruit, etc.) et aucun des avantages qui vont avec."
C'est complètement faux : le dimanche, les villes sont justement beaucoup plus calmes, respirables, sans trop de voitures, donc avec beaucoup moins de bruit et de pollution. C'est pour moi un des arguments majeurs contre l'ouverture ce jour-là : on a les avantages de la ville, sans les inconvénients (mais nous n'avons assurément pas la même vision des avantages/inconvénients d'une ville).
Rédigé par : Arnaud R. | vendredi 14 janvier 2005 à 15:47
Il me semblait tout de même que Paris, cité mondiale, n'était pas Romorantin. Mais bon...
Rédigé par : Hugues | vendredi 14 janvier 2005 à 16:16
Je ne vois pas où tu veux en venir. Qu'un peu de calme dans une grande ville est inacceptable ?
Rédigé par : Arnaud R. | vendredi 14 janvier 2005 à 16:21
Absolument. Ce qui fait l'intérêt de la grande métropole, justement, c'est son état de grande ville qui bouge, qui pulse même. Si le mode de vie y est le même que dans la petite ville, la dimension (donc les emmerdements) est la seule différence.
Rédigé par : Hugues | vendredi 14 janvier 2005 à 16:29
Tu oublies un peu vite que la plupart des citadins ne vivent pas en ville par "intérêt" mais par obligation, car c'est là qu'est l'emploi.
Et nombre d'entre eux, moi le premier, même si je ne suis pas le plus à plaindre, préfèreraient vivre dans une plus petite ville ou à la campagne s'ils en avaient le choix.
Peut-on leur interdire de manière arbitraire cette journée de calme hebdomadaire ?
Rédigé par : Arnaud R. | lundi 17 janvier 2005 à 13:28
Pourquoi n'ont-ils pas le choix ?
Rédigé par : Hugues | mardi 18 janvier 2005 à 09:13
C'est là qu'est l'emploi. C'est tout.
Rédigé par : Arnaud R. | mercredi 19 janvier 2005 à 07:25
Il y a 62 millions de personnes en France, ils n'ont sûrement pas tous besoin d'habiter Paris pour trouver du boulot, surtout s'ils cherchent le calme et la sérénité.
Rédigé par : Hugues | mercredi 19 janvier 2005 à 12:05
Quand on va dans d'autres pays, il y aussi des jours où il ne se passe rien. Par exemple en Hongrie, tout est fermé le samedi. Ca surprend au début mais on comprend vite que ca en fait un des intérêts de la vie là-bas : les gens passent (souvent) leur samedi en famille.
La vie de famille c'est certes autre chose que la vie professionnelle, mais c'est tout aussi important sinon plus qu'une vie de salarié ou de travailleur indépendant. Et c'est souvent à ca que servent une journée non travaillée.
Bref, il faut aussi arreter de répendre le mythe que la vie est speed partout tout le temps et qu'il n'y a qu'une seule loi qui est celle des affaires sauf chez nous.
Aussi, j'ai toujours trouve détestable ce genre de "speed-tourisme" : à quoi ca sert de partir ailleurs si ca n'est que pour y rester quelques minutes ? Si c'est pour partir en vacances, autant partir quelques jours afin de découvrir plutot que d'apercevoir. Si c'est juste pour passer quelques heures pour acheter quelque chose, autant aller dans la gallerie marchande du coin : on y trouve plus ou moins la même chose.
Rédigé par : arno | mercredi 16 février 2005 à 21:39
Pour avoir travaillé le dimanche dans un zone commerciale ouverte (en province), je peux vous assurer qu'effectivement les français aiment consommer le dimanche (à croire que la proximité de la mer et des clanques ne suffit pas à leur bonheur!). C'est ce jour là que la plupart des enseignes réalisent la plus importante part de leur chiffre d'affaire.
Cependant, le droit du travail étant ce qu'il est, ainsi que le rapport de force employeur/employé et compte tenu de la faible syndicalisation dans les métiers de "service", il est bien évident qu'un employé ne choisit pas de travailler le dimanche ou pas, qu'il ou elle n'est pas payé(e) plus cher non plus. Quand les employeurs seront prêts à faire des efforts, il me semble que les salariés le seront aussi.
Voila tout et merci pour le blog.
Rédigé par : Cédric | dimanche 26 mars 2006 à 21:22
Le dimanche est le jour du Seigneur. Le Commerce étant notre Dieu, il faut bien sûr ouvrir les magasins le dimanche.
Il ne peut y avoir de vie en dehors du Shopping, et cette mesure contribuera enfin à éteindre les tentations contraires. Eradiquons les déviances non marchandes ! Ramenons les brebis égarées hors de la vraie Foi !
Rédigé par : Yogi | mercredi 25 juillet 2007 à 17:31
je men fou chirac es nul et sarko fo le virer de son poste
Rédigé par : ... | vendredi 04 avril 2008 à 14:25