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jeudi 17 novembre 2005

Commentaires

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De toute façon je sais que c'est toi Catherine Médicis !!!!

J'avais effectivement remarqué cet article...
Les temps sont durs...

« L’absence de parole officielle, le nihilisme de ces émeutes est telle une toile vierge sur laquelle chacun peut, selon ses inclinations, peindre le tableau qu’il veut. Chacun voit midi à sa porte et la faible et incohérente parole des émeutiers disparaît derrière les commentaires »
C'est Noam Chomsky qui le disait à propos des émeutes de L.A en 1992

Si les média nomment les émeutier « jeunes » c'est à cause de l'auto-censure du politiquement correct. Racaille ? Voyous ? Crapules ? Vauriens ? Canailles ? Vous n'y songez pas, celui qui écrit ça va avoir la LDH et le MRAP qui lui tombent dessus à bras raccourcis et devoir fournir des excuses à tous les banlieusards de moins de 25 ans.
Je préfère FINKIELKRAUT dans le Figaro (si, si)
http://www.lefigaro.fr/debats/20051115.FIG0096.html

ou même H. C. d'Encausse retranscrite dans Libé
http://www.liberation.fr/page.php?Article=338471
mais.. c'est trop horrible.. elle parle d'africains, de polygamie, et donne comme dit libé « une vision de la France qui pourrait mériter quelques réactions », un bon procès quoi.

Je trouve que Finkielkraut ne met pas assez à l'équilibre les deux attitudes attendues face à ces évènements :
Il place la répression comme s'il n'y a avait pas de problème d'environnement un peu plus en avant que l'écoute et l'aide comme s'il n'y avait pas de délits.
J'ai comme l'impression que notre monde irrigué par la circulation rapide de l'information ne pouvait, face à ses problèmes, que réagir ainsi que le proposait Rabin :
- réprimer comme s'il n'y a avait pas de discrimination ni de fautes de la part de la puissance,
- accompagner et négocier avec tous ceux classés avec les révoltés, comme si les minorités agissantes ne commettaient pas de délits.
Qui arrivera a mettre en place de manière pérènne cette méthode, son promoteur ayant été assassiné par ceux qui refusent la seconde partie de la méthode ?

Merci : de saines et sobres paroles...bienvenues.

Réponse (rapide) d'un sociologue à la question centrale de ce papier : "Etes-vous sûrs que dans une société meilleure ils se comporteraient différemment ?"
Oui.
Pourquoi?
Parce que je ne crois pas que les gosses de Neuilly (i.e. de la même classe d'âge, vers 13-14 ans, dixit les magistrats) aient brûlé beaucoup de voitures.
Avec cette observation élémentaire, répondre "non" à cette question implique nécessairement l'affirmation du caractère intrinsèquement différent des gosses des cités. Et là, y à intérêt à avoir des billes (genre calot, les billes), cause c'est pas vraiment anodin comme hypothèse.
Pendant que j'y suis, j'en profite pour souligner que je ne crois pas un instant qu'il s'agit d'une quelconque "révolte" contre "cette-société-de-merde". ça c'est du bullshit pour sociologue de teloche.
Ceux qui se contentent de raisonner en allignant les causalités à deux balles et les clichés faciles y verront une contradiction. Je les abandonne à leur bêtise. J'invite les autres à réfléchir à la notion de déterminisme en sociologie.

PS : inutile de me faire remarquer que mon ton est méprisant. Je le sais et je m'en tamponne.

"Etes-vous sûrs que dans une société meilleure ils se comporteraient différemment ?". Comme mon voisin de post, cette phrase me met mal à l'aise. Qu'est-ce à dire ? Que ces jeunes de 14 à 20 ans qui brûlent des voitures et des bâtiments publics sont nés "mauvais" ? Voilà une pensée qui donne un peu le vertige et pour tout dire la nausée...
De plus, l'auteur de l'article évacue la question des motivations réelles des émeutiers ? Il n'en sait rien et refuse de se poser la question. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il ne faut pas les écouter quand ils parlent et refuser les explications sociologiques généralement données. Avec ça, on va pouvoir avancer...
Enfin, le chiffre de 15 000 à 20 000 jeunes maximum me paraît sorti d'un chapeau. Sachant qu'on en a déjà interpellé 4 000, voilà un beau pourcentage pour la police de Sarkozy. Décidément, c'est vraiment l'homme qu'il nous faut. Du pitoyable duel entre "l'homme qui dit tout et ne fait rien" et "l'homme qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas", est né un hybride, "l'homme qui appelle un chat un chat". L'alliance des beaufs et des nantis (sans oublier les vieux qui ont peur en regardant TF1) devrait le porter au pouvoir. Ses idées se répandent déjà à vitesse grand V. Je sens que moi aussi, je vais adhérer à l'UMP.

Bonne intervention EL :-)

C'est-très précisément-la limite de cet article par ailleurs parfaitement fondé et jubilatoire.

Les "causalités" ne justifient ni n'expliquent. Mais elles ne sont pas absentes non plus. C'est compliqué quoi.

Mais bon en tant que "ex-quasi-punk" je dois confesser quelques actes post-adolescent- parfaitement stupides de rébellion "face-à-la-société-qui-nous-opprime. Arrachage de rétro, d'insignes Mercedes (bon ça, c'est nul, mais bon :-) ), de pipi ou vomissure dans les réservoirs etc. J'ai arrêté le jour où un pote à envoyé un pavé dans le pare-brise d'une caisse, comme-ça, sans raison. La limite avait été franchie. Pourquoi ? Laquelle ?

Mais je ne pense pas que le pb actuel se limite à mon (notre) nihilisme affiché de petit(s) bourgeois en manque de sensations fortes. Il va plus loin parce qu'il reçoit des signaux positifs.Parce qu'il est justifié dans action. Parce que cramer une voiture d'un prol est signifier à ce blaireau de prol à la fois sa précarité et la vacuité de son existence.

On est là dans la consommation concurrentielle (mon thème du moment). Monter aux autres qu'on est unique, qu'on existe, qu'ion a du pouvoir. Le pb est que cette exigence consumériste passe -dans le même temps- par l'acquisition du dernier iPod et par le cramage de la caisse d'un prol -ce blaireau qui n'a rien compris au système-.

Bref il n'y a aucune surprise à ce que ce soit les symboles du lien avec le prol des banlieues qui soient attaqués. Ce sont ces symboles qui le maintiennent en esclavages -en rendant leur vie acceptable- qui justifient cette action.

Ce discours à 2 balles fonctionne. Il fonctionnerait moins bien dans un pays économiquement en meilleur état. Mais juste moins bien.

c'est compliqué.

@Eviv

L'analyse est intéressante, mais je ne suis pas certain que la majorité des gamins soient guidés dans leurs velléités incendiaires par un quelconque calcul, même symbolique (mais ça vaudrait le coup d'être examiné empiriquement). Je crois plutôt que les bagnoles ont cramé parce que ça s'enflamme facilement. Ce qui n'explique évidemment rien!

Leurs gestes (qui n'est pas une justification, ça va sans dire, mais tout de même mieux en le disant) sont justiciables d'une pluralité d'analyses possible. Tu a bien raison, c'est compliqué, et même complexe, et nettement plus que ce que l'on entend de le bouche des commentateurs autorisés. Et cette complexité est celle de tous les phénomènes sociaux, comme le rappelle Berthelot (un épistémologue des sciences sociologues). Page 461 de son manuel (désolé, mais j'aime bien donner mes sources), il illustre cette complexité en prenant précisément l'exemple de la déviance et de la délinquance, "qui peuvent être étudiée, en sociologie, comme des dysfonctionnement normaux, produits par un mode d'organisation sociale déterminé (théorie du crime de Durkheim) ; comme des comportement causés par la situation sociale de certains individus ou groupes, accumulant les handicaps familiaux, scolaires, économiques, écologiques, ethnique… ; comme un effet de stigmatisation, résultant de la portée symbolique d'une étiquette, accolée à un moment donné à un individu, et oblitérant ses interactions sociales ultérieures (théorie de la désignation) ; comme des comportement rationnels d'estimation des gains et des coûts associés à la transgression de normes dans un domaine d'activité particulier." A cette liste, il faudrait aussi ajouter les effets de mimétisme et d'entraînement.

A vrai dire, aucune d'elle ne me satisfait. Celle de Durkheim plane à 30000 pieds au-dessus de l'individu, les trois suivantes se réduisent trop souvent à des causalismes simplets (ils cassent parce que...), et le mimétisme ne dit rien du déclenchement initial. Evidemment, j'ai aussi ma petite idée sur la question (sans avoir bien sûr le moindre élément de preuve), tirée également de mon expérience personnelle. Car moi aussi, je fus un petit trou du cul, jusqu'au jour où j'ai fini au poste. Quelle fut ma première réaction? La peur des sanctions? Non : plutôt la crainte de déchoir auprès de ma famille, et surtout de mes amis. Et c'est une telle crainte qui me semble beaucoup moins importante chez les djeuns du 9-3. Bref, la pression sélective du milieu des cités favorise les plus crétins (quelque soit les raisons de leur crétinerie, et cette "consommation concurrentielle" n'est en effet probablement pas la moindre), crétins que l'on retrouve probablement dans les mêmes proportions dans toutes les couches de la société.

En conclusion, si je suis sûr "que dans une société meilleure ils se comporteraient différemment", c'est (aussi) parce que je sais où je serais dans un société pire. En taule.

De l'interview de Finkielkrault dans le Figaro, je retiendrai une phrase : "Paradoxe terminal : les ennemis de notre monde en sont aussi l'ultime caricature". Belle et juste.

Sinon, pour le reste, on connaît : les ravages de mai 68 et de la sous-culture rap, l'assimilation des casseurs (brûleurs ?) à des fascistes ou des nazis, etc. Juste une remarque : je ne vois pas très bien le rapport entre les émeutes en banlieue et la manifestation des signes religieux à l'école. Est-là la "lecture littérale des événements" que Finkielkrault appelle de ses voeux ?

L'indignation exclut-elle la pensée ? N'a-t-on plus le droit de se demander pourquoi quelques dizaines de milliers de jeunes des cités se mettent à brûler des voitures et des bâtiments publics et comment ils en sont arrivés là, sous peine d'être qualifiés de "pleureuses", toujours promptes à excuser l'inexcusable ? Au nom de la République en danger, il faudrait juste réprimer, sans chercher à comprendre (même si c'est effectivement sans doute assez compliqué) ? Ou alors se contenter de sous-entendus nauséabonds et d'explications grotesques et démagogiques (c'est la faute à la polygamie), servies par des représentants du peuple et des ministres de la République (Larcher et Sarkozy, désolé, c'est pas ma faute, il en loupe pas une) ? Désolé, mais j'ai du mal et je pense que cette tendance du "y a rien à comprendre", si elle se généralisait, serait une porte ouverte à l'arbitraire.

Vinvin,
Bon sang, je suis démasqué !

Anonyme, Egdltp,
Je ne mettrais pas sur le même plan l’analyse de Finkielkraut – même si, comme dit mon cousin Christophe, notre philosophe sombre parfois dans une certaine paranoïa – et les conneries ahurissantes de Carrère d’Encausse qui, en dénonçant de Moscou le stalinisme de la société française, ne fait pas honneur à sa réputation d’ex-kremlinologue.

El,
Je trouve ton ton assez méprisant.

Michel B.,
Le papier ne dit pas qu’il refuse de s’interroger sur les motivations des émeutiers. Il dit qu’on ne les connaît pas. Il ne dit pas non plus que ces violences sont commises par des gens nés « mauvais » mais, en bon magistrat, refuse d’évacuer la question de la responsabilité individuelle de gens qui brûlent et cassent. Ce n’est pas rien, la responsabilité individuelle. Et si les gens ne sont plus responsables de rien et ne doivent être considérés que comme le produit d’un déterminisme social indépassable, qu’est-ce qu’on fait ? On fabrique « l’homme nouveau » ?

Eviv,
Quand tu pissais dans des réservoirs de Mercedes, dénonçais-tu la société de consommation ou te contentais-tu de pisser dans des réservoirs de Mercedes ? Nos amis casseurs se comporteraient peut-être mieux dans une société « meilleure », mais la société meilleure en question appartenant à l’altermonde, il vaut mieux se concentrer sur l’affreuse société dans laquelle nous évoluons. Ca ne veut pas dire qu’il ne faille pas tenter d’améliorer les choses, évidemment...

Bien sûr que les commentaires moutonniers de nos médias, bien-pensants, capteurs de "'buzzwords" à la pelle, ont un peu de mal à comprendre ce qui se passe dans la zone. Mais nous aussi. Une idée qui me tenaille souvent et qui se rapproche de l'analyse d'Eviv, c'est la difficulté d'expliquer toute situation, dès l'instant où elle est simplement... compliquée.
Je vois cela comme les phénomènes historiques, non, mieux, les événements historiques qu'il est impossible de décrire dans leur totalité alors que tout le monde tente de le faire. Le plantage est assuré (ce qui explique les débats sur les analyses historiques), la seule façon de parvenir à la compréhension totale serait de revivre le fait en question totalement (connaître toutes les interactions, toutes les actions des protagonistes, tout ce qui s'est dit etc.), ce qui est évidemment impossible.
Expliquer les "émeutes" relève de la même gageure. Entre le particulier et le général, il doit y avoir un faisceau d'une nature indéfinie qui a motivé ces destructions aussi absurdes que débiles.
Sûr que seuls quelques Djeuns seulement ont détruit leur propre quartier. Sûr que la majorité des habitants dudit quartier sont contre ces agissements.
On généralise sur ce petit glissement, celui qui a fait de ces émeutes un fait majeur alors même qui est marginal au sens propre du terme, c'est à dire le fruit d'un léger déplacement, d'une légère bascule, celui du passage à l'acte de quelques dizaines d'imbéciles, minoritaires dans la population et pourtant particulièrement entendus.

Cher Hugues,

merci de me donner raison en évitant de me répondre.Je vais tout de même enfoncer le clou, en me permettant de répondre aux remarques que vous adressez à Michel B. et Eviv (qu'ils me pardonnent).

En premier lieu, apprenez que déterminisme et responsabilité individuelle ne sont en rien antagonistes, au contraire! C'est par une pleine connaissance des déterminismes que l'on peut exercer sa responsabilité, et se conduire en individu sinon autonome, du moins plutôt libre. Ah c'est sûr, c'est plus compliqué à comprendre que du Peyrat ou du Finky. Mais lisez donc Bourdieu. Vous verrez, c'est lumineux. Alors peut-être arrêterez-vous de faire des rapprochements rigolos entre "déterminisme" et "homme nouveau". Je dis bien rigolo, car c'est un tel contre-sens que ça confine à l'enfantin. Allez, je vous affranchi : si un homme est entièrement déterminé socialement, alors - très logiquement (souvenez-vous, la "logique") - il n'est nul besoin d'en concevoir un "nouveau" pour le changer ("Eh Marx, Engels, Lenine et Staline alors?" Eh oui, l'histoire aussi c'est compliqué).

Concernant votre réponse à Eviv, je crois que le meilleur moyen de rendre la profondeur de votre pensée consiste à reprendre vos propres paroles : "la société meilleure en question appartenant à l’altermonde, il vaut mieux se concentrer sur l’affreuse société dans laquelle nous évoluons. Ca ne veut pas dire qu’il ne faille pas tenter d’améliorer les choses, évidemment..." Alors on fait quoi, chef? Moi les injonctions contradictoires, ça me chiffonne. On arrête de s'en occuper ou pas, de cette "société meilleure"? Parce que si "améliorer les choses" ça n'est pas rendre la société meilleure, je ne sais pas ce que ça veut dire?

Je crois en fait que tout cela ne veut rien dire, qu'il est plus question dans vos réponses de réflexe que de réflexion. On parle d'expliquer les émeutes? Alors on est évidemment des abrutis boboïsés et gauchisant incapables de regarder la réalité en face. On parle de déterminisme? Alors on est forcément un ramassis de crypto-stalinien prêt à ressurgir des basses-fosses de l'histoire, un couteau entre les dents, pour détruire la liberté. On parle de société meilleure? Alors on est bien sûr des altermondialistes niaiseux tout juste bon à déclamer contre les méchants et les pas gentils. Avec une telle pensée pavlovienne, vous êtes bien de notre époque.

Un dernier mot, cher hugues, en forme de sermon : lorsque l'on ne dédaigne pas le ton acrimonieux et moqueur, la moindre des choses et de comprendre que l'on puisse en être également la cible. Sur ce plan, nous devrions donc nous comprendre.

Bien à vous,

EL

El,
Je plaisantais, voyez-vous. Mais je lis ce nouveau message et, franchement, ces "apprenez que", ces "c'est sûr, c'est plus compliqué à comprendre que du Peyrat ou du Finky", ces "derniers mots en forme de sermon", me gonflent un peu.

J'étais visiblement bien optimiste. Tant pis.
Cordialement,
EL

Vous avez tous tout faux ! La voilà, l'explication. C'est notre apprenti sociologue, ministre de l'Intérieur de son état, qui nous la donne. Tout en finesse, comme d'hab. Les choses sont en fait très simples : "La première cause du chômage, de la désespérance, de la violence dans les banlieues, ce n'est pas la crise économique, ce ne sont pas les discriminations, ce n'est pas l'échec de l'école. La première cause du désespoir dans les quartiers, c'est le trafic de drogue, la loi des bandes, la dictature de la peur et la démission de la République." Et dire que c'est avec ce type d'argument, qui selon lui parle au "pays réel" et que ne désavouerait pas un de Villiers ou un Le Pen, qu'il va gagner en 2007...

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