Dimanche 13 mai 2007. Jean-Marie Le Pen est élu président de la République avec 51,4% des suffrages exprimés, à l’issue d’un second tour l’ayant opposé à Nicolas Sarkozy.
PARIS – Reuters (14/05/2007) C’est une France sonnée et un monde consterné qui se sont réveillés ce matin, au lendemain de l’élection de Jean-Marie Le Pen, leader du Front National, à la présidence de la République. La présence du candidat d’extrême droite au second tour avait déjà été accueillie avec une certaine incrédulité par les opinions françaises et internationales, en dépit du précédent du « 21 avril » et de sondages aussi nombreux qu’inquiétants suggérant qu’une telle issue était envisageable. Mais la popularité de Nicolas Sarkozy, second finaliste, auprès de la frange la plus droitière de l’électorat permettait d’espérer qu’une large fraction des suffrages recueillis par Jean-Marie Le Pen au premier tour s’oriente ultimement vers le patron de l’UMP. S’ajoutant aux voix de la droite traditionnelle et au renfort des électeurs d’une gauche désemparée mais attachée à la préservation de la démocratie, ces reports auraient dû permettre au candidat néogaulliste de rééditer la performance de Jacques Chirac, réélu sur un score de 82% en 2002.
Incontestablement, le refus du Parti Socialiste et du PRG d’appeler à voter pour Nicolas Sarkozy, l’absence d’arbitrage entre les « frères jumeaux du fascisme » par les dix principales composantes de la Coalition des Gauches Unies (le collectif formé entre les deux tours par les différentes obédiences trotskistes, le parti communiste, les trois mouvements Verts et le Parti Socialiste Authentique de Laurent Fabius), ainsi que le médiocre report des Villepinistes du premier tour, sont à rapprocher de ce dénouement. Le record d’abstention pour un scrutin présidentiel a d’ailleurs été largement battu, seuls 47% des inscrits ayant jugé utile de se rendre à leur bureau de vote hier dimanche.
Intervenant à la télévision depuis le siège du Front National à Saint-Cloud, peu après l’annonce des résultats officiels, Jean-Marie Le Pen s’est déclaré « à la fois ému et fier » de se voir confier la « mission de remettre le pays sur le chemin de la prospérité et des valeurs véritables de la France éternelle ». Le nouveau chef de l’Etat, physiquement éprouvé par de longues semaines de campagne, est apparu sur un fauteuil roulant, respirant avec difficulté et tremblant légèrement. Il a toutefois tenu à rassurer l’opinion sur sa capacité à mener à bien « les réformes indispensables à la renaissance de la patrie », affirmant que « chacune des promesses du programme du Front National serait réalisée dans les semaines qui viennent, le temps des serments vides de sens étant révolu ».
Entouré de sa fille Marine, de Bruno Gollnish et de son allié de la dernière heure Philippe de Villiers, Jean-Marie Le Pen a par ailleurs appelé les électeurs au calme et à la sérénité, les échauffourées ayant éclaté dans le courant de l’après-midi du dimanche dans de nombreuses villes de France étant susceptibles d’être « rapidement contenues ». Assurant avoir déjà pris contact avec Jacques Chirac dans le souci « d’éviter l’expansion des troubles à l’ordre public initiés par certaines minorités allogènes et revanchardes », le leader frontiste a indiqué avoir demandé à son prédécesseur d’organiser un rendez-vous entre Roger Holeindre, actuel responsable de la sécurité du Front National, et Philippe Douste-Blazy, locataire de la place Beauvau depuis la démission de Nicolas Sarkozy, « de manière à ne pas laisser les lourdeurs administratives et institutionnelles retarder le retour au calme ».
Toute la soirée du dimanche, les différents leaders politiques se sont mutuellement accusés de porter la responsabilité de la situation, Ségolène Royal (candidate malheureuse du Parti Socialiste avec 13% des voix au premier tour) reprochant à Laurent Fabius (10,7%) son intransigeance et son implication « dans la dispersion absurde des voix de gauche ». L’ancien Premier ministre de François Mitterrand, en quittant le PS après la désignation de l’élue des Deux-Sèvres comme candidate officielle pour créer le Parti Socialiste Authentique aux côtés de Jean-Luc Mélenchon et d’Henri Emmanuelli, aurait en effet « permis l’arrivée d’un ancien tortionnaire négationniste à l’Elysée ». Mais Laurent Fabius, refusant d’apparaitre à la télévision, a fustigé dans un communiqué « l’incapacité des sociaux-libéraux vendus à la cause du Oui de permettre à la gauche de se rassembler et d’éviter une telle catastrophe ».
Du côté des principaux responsables de la Coalition des Gauches Unies, réunis en urgence à la Mutualité, c’est un certain flottement qui prévalait encore lundi matin, les uns espérant (PC, Verts...) que les législatives toutes proches puissent aider à « corriger le tir » quant les autres (les formations trotskistes) s’interrogeaient sur la pertinence d’une « défiance active » face à la nouvelle donne, Olivier Besancenot évoquant même la possibilité d’une « insurrection ».
A droite, les réactions sont tout aussi mitigées, allant de la condamnation sans ambigüité de la situation par François Bayrou, Dominique de Villepin ou Jean-Louis Borloo, aux appels à « relativiser l’ampleur du phénomène » par Claude Goasguen, Bernard Accoyer ou Eric Raoult. « Jean-Marie Le Pen est un homme respectable, présent dans la vie politique française depuis des années, a d’ailleurs indiqué ce dernier. Son mouvement, avec lequel nous avons évidemment de profonds désaccords sur des thèmes aussi essentiels que le niveau de TVA appliqué à la restauration ou les horaires d’ouverture des boulangeries le dimanche, est porté par une opinion estimable et il n’y a aucune raison de ne pas travailler à la recherche d’une vision commune. Aux grandes heures de l’Histoire, il est indispensable de se concentrer sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous divise ».
Au niveau international, et à la lecture des commentaires de la presse étrangère, la stupeur et l’incertitude sont les sentiments les plus répandus, le monde retenant son souffle dans l’attente de la tournure que pourraient prendre les événements, les violences des événements d’octobre 2005 étant dans toutes les mémoires. Pour l’éditorialiste du Times de Londres, « Ces émeutes n’étaient d’ailleurs qu’une répétition générale et le ton martial de la première intervention de celui qu’il faudra bien se résoudre à appeler « président Le Pen » augure d’une situation pour le moins délicate ». Pour la FAZ de Francfort, les précautions oratoires et l'understatement à l'anglo-saxonne semblent déjà dépassés, le grand quotidien allemand évoquant « une journée noire pour la France et le monde » et se focalisant sur la création d’un poste de vice-président « à l’américaine, mais nommé discrétionnairement » : « Le Pen ne fait aucun mystère de ses ambitions et ses projets de réformes constitutionnelles suggèrent que le régime qu’il s'apprête à mettre en place lui survivrait en cas d’aggravation de ses problèmes de santé ».
A l’exception des « mises en garde » du Parlement européen, du rappel « pour consultation » d’un certain nombre d’ambassadeurs, les leaders politiques à travers le monde observent un attentisme prudent. Seuls le Russe Vladimir Jirinovski et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad ont déjà fait part de leurs félicitations au nouveau président, le contenu de leurs messages respectifs n’ayant pas encore été rendu public par la direction du Front national.
© Commentaires & vaticinations
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette fiction très amusante qui pourrait faire date. Le scénario est très plausible pour le premier tour, mais moins pour le second, je trouve. Quand bien même la Coalition des Gauches Unies ne donnerait pas de consigne de vote, je crois (j'espère) que les électeurs ne confondraient pas Le Pen et Sarkozy.
Rédigé par : Daniel | lundi 16 janvier 2006 à 12:55
excellent
Rédigé par : all | lundi 16 janvier 2006 à 13:27
c'est très drôle!
Rédigé par : Blaise | lundi 16 janvier 2006 à 13:49
C'est dur à dire mais, en cas d'un second tour Le Pen - Sarkozy, je pars de France rejoindre une amie en Angleterre... sans m'être résigné à voter pour l'un ou pour l'autre.
Rédigé par : Praxis | lundi 16 janvier 2006 à 14:57
J'espère avoir raison de vous trouver rude avec Raoult (cela dit, avec son inteview donnée à Minute, il a cherché les emm..., et je ne le plains pas) mais pour le reste, je trouve ce billet plutôt réaliste.
Il ne reste plus qu'à écrire le pendant : le 2ème tour Fabius/Le Pen.
Rédigé par : koz | lundi 16 janvier 2006 à 15:29
Euh, pour ma part, et jusqu'aux lignes à propos des "profonds désaccords sur des thèmes aussi essentiels que le niveau de TVA appliqué à la restauration ou les horaires d’ouverture des boulangeries le dimanche" j'ai beaucoup moins ri que frissonné. Je suis peut-être un public trop sensible ou alors est-ce le fait que je suis habité par cette angoisse, pas du tout irréalisable selon moi, depuis plusieurs mois déjà.
Rédigé par : aymeric | lundi 16 janvier 2006 à 15:33
Et bien, quitte à paraitre inconscient, moi, je le dis, redis et répète, je ne crois pas une seconde à un Le Pen président. On joue à se faire peur depuis des dizaines d'années avec un type qui n'a jamais voulu prendre le pouvoir à aucun moment (et qui, quand il en a été le plus proche, le soir du 21 avril 2002, a du ressentir une légère angoisse d'ailleurs perceptible à l'écran). Ce type a fait du FN un instrument d'enrichissement personnel, pour lui et ses proches. C'est un entrepreneur (qui a dis escroc) qui a choisi comme marché la scène politique, qui a plutôt bien réussi, mais qui, surtout, surtout, veut rester dans ce rôle et ne jamais gouverner. Mais, bon, puisque visiblement ça marche, continuons à nous faire peur.
Et, accessoirement (enfin pas tant que ça), c'est vraiment faire preuve d'une piètre confiance envers le peuple français que de songer un seul instant qu'il se donne comme président un tel sbire... Même Pétain était plus présentable.
Rédigé par : Krysztoff | lundi 16 janvier 2006 à 16:04
Moi ej ne vois pas en quoi c'est jouer sur les peurs que d'immaginer Le Pen Président !!
ce serait un excellent chef d'Etat quoique modéré, et il n'y a que les lavetets gauchistes endoctrinés pour diaboliser cet Homme fidèle à lui même depuis 40 ans !!
Rédigé par : edouard | lundi 16 janvier 2006 à 16:16
Pour moi, le centre de ce billet est le problème suivant : les personnes de gauche ont bien voulu voter Chirac en 2002, mais iront-elles voter Sarkozy en 2007, si Le Pen est au second tour ? Il faudra peut-être compter sur les seules voix de la droite. C'est le principal danger de la course à l'extrême droite dans laquelle s'est lancée Sarkozy et ses amis.
Fort heureusement, je pense que dans une telle hypothèse, Sarkozy l'emportera. Mais, il y a peu de chance que ce soit avec 82 % et surtout avec autant de votants qu'en 2002.
Rédigé par : Droit administratif | lundi 16 janvier 2006 à 16:34
Krysztoff d'accord, cent fois d'accord. Le Pen ne veut pas gouverner et a monté le FN comme on construit un biznes : A chaque fois près du pouvoir il s'arrange pour trébucher et laisser les autres finir la course.
Le Pen a instrumentalisé le FN et a lui même été (est encore) instrumentalisé . Mitterand s'en est servi pour l'envoyer dans le pattes de la droite divisée, ce fut les cas la proportionnelle aux législatives. Chirac a rétabli le scrutin majoritaire puis envoyé le FN à la niche, le boomerang de Mitterand est revenu dans la gueule d'une gauche divisée . Seulement voila, à force de crier au loup, un fois le point critique atteint (en physique quand tout bascule d'un état vers un autre), une victoire du FN est probable, d'autant plus que les français adorent les votes subversifs qui cette fois peuvent perdurer au second tour.
Rédigé par : all | lundi 16 janvier 2006 à 18:18
En mars 1933, Hitler s'est vu confier les pleins pouvoirs et le poste de Chancelier par Hindenburg. Il ne disposait pas de la majorité au parlement avec le seul parti Nazi, mais approchait des 52% en coalisation avec le DNVP.
Plus au sud, Mussolini s'est vu confier le gouvernement par le roi Victor-Emmanuel en 1922 de manière tout à fait légale, au moment de la marche sur Rome.
Le Pen ne serait donc pas le premier du genre. Le prendre pour un vulgaire comique troupier dont le parcours se résume à la manière dont les uns et les autres l'ont instrumentalisé n'est pas très sérieux. Bien entendu, la situation française n'a pas grand chose à voir avec celle des Allemands ou des Italiens d'avant-guerre. Bien entendu, la capacité de mobilisation d'un FN semble finalement assez limitée sur la durée.
Mais, et même si cette note était évidemment ironique (insérez ici vos smileys préférés), elle ne fait que tirer des lignes sur la base des scrutins du 21 avril et du 29 mai. Clairement, la présence de Le Pen au second tour est probable et son élection est du domaine du possible. Dans le cas où elle se produirait, il est peu plausible que la France se transforme en dictature fasciste compte tenu de la tradition démocratique du pays, de ses institutions, de son environnement européen, etc. Mais le fait qu'une telle chose soit du domaine de l'envisageable en dit long sur notre contexte politique. Et d'ailleurs, quels sont, selon vous, les autres grands pays démocratiques où de telles questions se posent ? Moi, je n'en vois pas (les suggestions sur l'Amérique de Bush ne seront pas retenues, n'en déplaise aux contempteurs du Patriot Act).
Rédigé par : Hugues | lundi 16 janvier 2006 à 19:02
Ouai, pas mal. Sauf que maintenant j'ai Britney Spears dans la tête et que ça risque de durer toute la soirée. Je ne vous dis pas merci Hugues.
Rédigé par : coco | lundi 16 janvier 2006 à 19:53
Très bel article, qui est déjà dans beaucoup de têtes inquiètes, je crois.
« Sarkozy ? Il est pire que Le Pen » (un ami mien, très de gauche)
« bah, si Le Pen était élu, il n'aurait jamais la majorité aux législatives » (un autre ami mien, très de gauche aussi)
« Votez Le Pen » (affiche Act-Up portant la photo de Sarkozy)
Ce serait bien si tous les ex du nondegôche tout excités d'avoir gagné un combat le 29 mai (avec l'aide de l'extrême droite) arrêtaient un peu leurs délires, au lieu de se donner de fausses bonnes raisons de se rassurer pour se préparer tranquillement à accepter l'inacceptable, aussi peu probable soit-il.
Ca aurait été bien aussi que le PS fasse son aggiornamento social-démocrate, aussi ; mais c'est raté...
Rédigé par : Pierre | lundi 16 janvier 2006 à 20:50
Mais justement Hugues, selon moi c'est inenvisageable. Si sa présence au deuxième tour est bien du domaine du possible (puisqu'il me semble même que c'est déjà arrivé), son élection au second tour relève à mon avis d'un pur fantasme.
Quant à la présence d'extrémistes de droite à la tête d'Etat ou de gouvernement par le passé ou dans un avenir proche, l'Autriche? Les Pays-Bas? Le Danemark? La Norvège?
Rédigé par : Krysztoff | lundi 16 janvier 2006 à 21:34
Le paradoxe qu'il faut retenir, c'est que Le Pen au second tour, c'est la gauche qui en est à l'origine. Seule sa capacité à se diviser au mauvais moment en une infinité de mouvements peut entrainer un tel morcellement de voix pour que le cacochyme Clodoaldien arrive avant un de leurs candidats. Et l'incapacité du PS à se trouver un leader en 3 ans et demi est un peu préoccupante.
Rédigé par : Eolas | mardi 17 janvier 2006 à 00:32
Ben ça alors, je suis totalement d'accord avec toi Eolas!
Rédigé par : Krysztoff | mardi 17 janvier 2006 à 10:04
J'aime bien cette harmonie qui s'installe. Finalement, Le Pen est un "rassembleur", comme dirait le Raoult de ma fable.
Rédigé par : Hugues | mardi 17 janvier 2006 à 10:11
C'est entendu, nous avons payé pour le savoir : Le Pen peut être au second tour. Avec un capital de voix malheureusement assez stable depuis plusieurs années entre 15% et 20%, il peut franchir le 1er tour à l'occasion d'un émiettement des voix de gauche et de droite. Remarquons néanmoins que ce sera plus dur cette fois-ci, avec la concurrence frontale de Villiers et partielle de Sarkozy. On peut également raisonnablement espérer un vote utile (pour le candidat PS) des électeurs de gauche qui se mordent encore les doigts de s'être égarés dans l'abstention ou sur un vote à l'extrême gauche, histoire d'envoyer un "message" à Jospin (tu parles d'un message). L'éventuelle présence de Villepin, en plus de celle de Bayrou et de Sarkozy, pourrait également entraîner un 21 avril à l'envers (comme dirait Fillon) et la disparition des candidats de droite dès le 1er tour.
Par contre, à mon avis, l'hypothèse d'une victoire au second tour de Le Pen sur Sarkozy ne tient pas la route. Même si Sarko se "lepénise" ou à tout le moins se "pasquaïse" à grande vitesse, une majorité des électeurs de gauche, la mort dans l'âme certes, ne confondront pas la droite extrême et l'extrême droite.
Ce serait sans doute moins évident en cas de second tour Fabius-Le Pen, mais j'ose néanmoins espérer que la majorité des Sarkozystes, même si leur idole s'emploie de plus en plus à brouiller les frontières, sauraient faire la différence entre un démocrate et un facho.
Non, pour moi, l'homme qui fait peur, ce n'est pas Le Pen car il n'a aucune chance d'être élu, c'est bien Sarko, le candidat de la droite "décomplexée", ultra-libérale et ultra-sécuritaire, le candidat de l'alliance des beaufs et des nantis, car lui, malheureusement, il a de vraies chances d'être élu.
Cela fait d'autant plus peur que Villepin est en train, progressivement, de reprendre les propositions de Sarko tant sur le plan de la sécurité que sur le plan économique et social. On se demande à quoi ressemblera la "rupture" prônée par Sarko avec un modèle social français qui ne sera déjà plus qu'un souvenir au moment des élections...
Rédigé par : Michel B. | mardi 17 janvier 2006 à 12:37
Les intuitions de bases sont partagées par un certain nombre de personnes. Elles fournissent à Dominique Dhombres un papier assez comparable (lisez Ségolène contre Godzilla http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-731611,0.html )
Rédigé par : Jephte | mardi 17 janvier 2006 à 14:47
LePen ne passerait jamais le 1er tour si Sarkozy se présente. C'est un peu comme avec l'ancien politicien allemand Franz-Josef Strauss qui disait qu'à sa droite il n'y avait que le mur. Avec un mélange de discours frisant l'extrême droite et une politique modérée qu'il a réussi à quasiment éliminer toute force politique d'extrême droite de l'Allemagne durant les années '70 et '80. A méditer.
Quant à un choix de 2ème tours entre Fabius et Sarkozy je saurais où trouver le démocrate...
Rédigé par : antares | mardi 17 janvier 2006 à 14:55
Je ne crois pas un instant à ce scenario bien rigolo et fort bien troussé, comme toujours.
J'ai voté Chirac à la dernière, fort triste de le faire. Un peu honteux que la France se donne ainsi en spectacle avec un tel 2° tour. Un soir, je me retrouve à table avec diverses connaissances, plutôt de droite, comme je l'ignorais. La conversation roule sur ce satané choix du 2° tour. J'explique qu'à ma grande honte, j'ai voté pour le Grand mais qu'au moins je pouvais me regarder en face dans une glace. Il me vient une idée. Je leur lance à la cantonnade : "et vous, si vous aviez eu le choix entre Jospin et Le Pen, qu'auriez vous fait ?"
Silence pesant. Une voix - mezzo voce - "et bien moi, je ne voterais jamais à gauche...". C'était mon voisin de droite à la table, très à droite.
Il faut donc craindre la possibilité d'un Le Pen/Gauche pas le contraire car les démocrates idiots comme nous sommes ne laisserons jamais passer le Gros.
Rédigé par : Thierry | mardi 17 janvier 2006 à 17:54
1) je n'ai pas trouvé cela drôle du tout
2) je suis plutôt d'accord avec kryzstoff, je ne vois pas Le Pen gagnant au deuxième tour
3) Beaucoup de français, en particulier à gauche regrettent d'avoir voter pour Chirac en 2002. il me semble qu'ils font une erreur majeure. Personnellement, je n'ai pas voté pour J Chirac. Il n'avait d'ailleurs pas besoin de mon vote: il était sûr d'être élu dès l'annonce du résultat du premier tour. J'ai voté pour montrer à le Pen que je ne voulais pas de lui, comme 82 % des français. Il se trouve que le bulletin pour le faire avait comme nom J Chirac. Je ne regrette donc absolument pas d'avoir donné ce signe à Le Pen
4) Je ne crois pas aux divisions de la gauche socialiste : les électeurs de celle ci ont bien compris la leçon de 2002
5)Je ne serais pas surpris que Le Pen soit aujourd'hui au dessus de 20% mais les choses vont changer avec l'éloignement des émeutes. Ceci dit, la reprise à laquelle je crois peut mettre l'accent sur la sécurité plutôt que sur le chômage
6) En fait je crains plus De Villiers qui profiterait de l'affaiblissement de Le Pen (il vieillit terriblement) pour rafler la mise , avec une apparence plus propre que Le Pen
Rédigé par : verel | mardi 17 janvier 2006 à 22:55
Pour compléter, Le Pen a à droite un ennemi virulent, l'église catholique. Une partie assez importante des électeurs de droite sont influencés par celle ci, qui rejette absolument son discours anti étranger
Rédigé par : verel | mardi 17 janvier 2006 à 22:57
Pour mettre un grain de sel bien inutile :
- je ne crois pas au vote utile à gauche cette fois, il a eu lieu aux régionales et le spectacle réjouissant du PS depuis 2002 n'incite guère à la confiance sur ce point. S'ajoute que les fâcheries de l'années dernières entre les deux grandes tendances de gauche sont bien profondes et ne semblent pas spécialement en voie de cicatrisation
- Je me demande depuis quelques temps ce que je ferais en cas de 2d tour Nicolas/Jean-Marie, et je pense que je resterai à regarder le match de rugby, sur le thème "déjà donné" te "de toute façon passera pas".
- J'imagine qu'un ancrage bien répandu de ce "toute façon il passera pas" finira par rendre cet impossible possible, puisque c'est dans une certaine mesure ce qui a "permi" 2002 (il était évident alors que le deuxième tour serait le moment du choix).
Rédigé par : GM | mercredi 18 janvier 2006 à 11:36
GM,
CQFD
Rédigé par : Hugues | mercredi 18 janvier 2006 à 11:50
Bref, on verra...
Mais croyez-vous qu'à l'heure de la cedh, de l'UE, il soit possible, même pour un Le Pen, de mettre en place un état policier? De rétablir la peine de mort? De supprimer les droits de la défense? De mettre au point des politiques ouvertements disccrminatoires? Concrètement, le FN au pouvoir, ça donnerait quoi, de nos jours?
Rédigé par : coco | jeudi 19 janvier 2006 à 10:53
Je ne sais pas si Chevènement me lit, et s’il s’est senti ostracisé en lisant un exercice de divination dans lequel il n’apparaissait pas, mais voici qu’il se rappelle à notre bon souvenir dans Le Monde du 18 janvier et évoque la possibilité de se présenter à l’élection de 2007 (http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0,50-731914,0.html).
Honnêtement, son existence et celle de son micro-parti m’étaient complètement sorties de l’esprit. Je sais, de la part d’un habitant du onzième parisien, un arrondissement dont le maire (Jojo Sarre) est le plus fidèle second couteau du Che, il s’agit d’un oubli étonnant. Mais bon, seul le pape est infaillible.
En tout état de cause, la possibilité pour le ressuscité du Val-de-Grâce de venir contribuer à la dispersion des suffrages de gauche (car Chevènement, après s’être placé, un peu comme le borgne de Saint-Cloud, « au-dessus de ces clivages manichéens », est de nouveau de gauche), conforte ma fiction.
L’élection de Le Pen reste donc hypothétique, mais l’éviction de la gauche dès le premier tour est à peu certaine.
Rédigé par : Hugues | vendredi 20 janvier 2006 à 10:11
@ Hugues
Tu aurais assisté à notre dernier dîner publien en lieu et place d'un épisode de Star Trek, tu aurais eu le scoop dès la semaine dernière...
Rédigé par : Krysztoff | vendredi 20 janvier 2006 à 13:24
Ceci dit, là encore, à la lecture de la dépêche du Monde, j'ai quand le sentiment d'un certain décalage, une fois n'est pas coutume, entre le titre de la brève et les propos développés. Si on lit attentivement la dernière phrase: "A défaut, si "c'était le vide à gauche", il se fera violence." et si on considère qu'il y a fort à parier que la gauche sera plutôt encombrée que vide, et que, comme dit le proverbe 'il ne faut jamais dire jamais", la conclusion de l'histoire est plutôt que la probabilité que le Che rempile tend vers zéro.
Rédigé par : Krysztoff | vendredi 20 janvier 2006 à 13:30
Inch'Allah
Rédigé par : L | dimanche 22 janvier 2006 à 12:19
"« frères jumeaux du fascisme »"
Qualifier sarkosy de "fasciste", c'est bien de la réthorique gauchisante ça, pourquoi pas nazi aussi ? Mé k'ils sont bêtes ces bobos :D
Rédigé par : électeur | lundi 23 janvier 2006 à 13:55
Je ne suis pas sur qu'un 2eme tour gauche - le pen soit impossible. Je pense qu'il est meme probable.
La gauche ne peut pas se faire eliminer 2 fois de suite du 2eme tour c'est impossible.
Quant a le pen, je ne pense pas qu'il puisse faire moins qu'en 2002, les mecontents sont plus nombreux.
Rédigé par : Baratin | lundi 23 janvier 2006 à 18:10
Le Pen Président ?
Une abomination, mais ce ne serait pas pire que George W.Bush aux USA ou que Berlusconi en Italie...
CQFD
Rédigé par : sjperrin | mardi 24 janvier 2006 à 23:50
Tout à fait d'accord avec Verel, le risque de dispersion des voix n'est pas à gauche : échaudés, les électeurs vont voter "utile", comme ils l'on fait à toutes les élections intermédiaires depuis 2002.
C'est d'ailleurs ce qui rend l'hypothèse des primaires assez probable : les petits partis vont vouloir trouver une autre base de calcul pour négocier les sièges législatifs que le premier tour de la présidentielle, qui s'annonce très médiocre pour le PRG, les verts, le MDC et le PCF.
Le vari danger, c'est le duel Villepin-Sarkozy s'il conduit à deux candidatures. Les élections intermédiaires montrent une UMP à son plus bas niveau électoral depuis les européennes conduites par... Sarkozy. Rongé à gauche par Bayrou, à droite par de villiers, il va devoir dans un premier temps décourager Dupont-Aignan et Boutin... et régler sa gueguerre de chefs. il y a plusieurs précédents dans ce parti qui montrent que ce n'est pas gagné.
Je trouve limite injurieux envers la gauche que de dire qu'elle n'appellerait pas à voter contre le FN... Elle l'a toujours fait et s'est toujours retirée des triangulaires où elle était en troisième position... à l'inverse de la droite, qui considère le "front républicain" comme un dangereux amalgame qui fait le jeu de l'extrême-droite, (ce qui leur a d'ailleurs donné Marignane et Vitrolles)... Et dont plusieurs responsables ont toujours refuser de faire un choix "entre la peste et le choléra". Quelle serait l'attitude de la droite dans un deuxième tour PS-FN ? Que feraient des électeurs chauffés à blanc par Sarkozy sur des questions d'insécurité et d'immigration ? C'est cela, la vraie question.
Rédigé par : Fred de "Et Maintenant ?" | vendredi 03 février 2006 à 16:28
On a beau ne pas aimer le catastrophisme complaisant qu'on entend parfois, cette dépêche est si bien faite qu'on ne peut que s'incliner avec, il faut le dire, une grande satisfaction devant la justesse du portrait.
Merci pour ce petit instant aussi divertissant que pertinent.
David
Rédigé par : DavidLeMarrec | dimanche 05 février 2006 à 22:27
S'il pouvait m'être donné de voir un jour, un seul jour la défaite des socialo-islamiste de la goache totalitaire !
ah ! cette fiction est mon rêve
je vais voter le pen oui et sachez-le UNIQUEMENT dans l'espoir de voir - ce fameux jour -vos tronches d'électeur chirakiens bobos-gauchistes !
Rédigé par : tada | jeudi 09 février 2006 à 01:56
Une indigestion de M.G.Dantec ?
Rédigé par : aymeric | jeudi 09 février 2006 à 11:44
Arghhh c'est trop horrible
Dis moi Hugues, ne me dis pas que, dans le secret des urnes, tu a été amené à voter pour Jojo ? Ca fait quoi ? On peut s'en remetrre ?
Rédigé par : Eviv Bulgroz | jeudi 09 février 2006 à 12:33
un rêve qui pourrait devenir réalité!!!!!!!!!!
le pen forever
Rédigé par : po88 | lundi 13 février 2006 à 21:25
Bonjour,
Site très amusant, et parfois réaliste... bravo...
J'attends vos remarques sur mon site...
Serait-il possible de faire un échange de lien?
Cordialement
Guillaume
http://www.2007-presidentielles.com
Rédigé par : Guillaume | jeudi 29 juin 2006 à 17:01
"Le Pen au second tour, c'est la gauche qui en est à l'origine"
Non, Eolas, Le Pen au second tour, ce sont les électeurs de Le Pen qui en sont à l'origine.
Faudrait voir à pas déresponsabiliser les premiers responsables : si plutôt que de voter Le Pen soit-disant pour emmerder le monde et "lancer un message", ils s'abstenaient ou votaient blanc, ce candidat n'existerait pas.
Ce qui milite d'ailleurs pour la prise en compte des bulletins blancs dans le calcul des résultats...
Rédigé par : YR | dimanche 04 février 2007 à 08:49
Forgez votre propre avis
en regardant leurs meetings sur dailymotion .A partir de là je pense qu'avec un peu de reflexion on voit bien quel est le president digne de representer le peuple.
Rédigé par : Anonyme | mercredi 28 mars 2007 à 22:13
Hello, Hugues !
à la faveur d'un vague lien, je viens de retomber sur ce bijou qui m'avait échappé.
Décidément, entre ça et votre soutien suractif à Ségolène Royal, vous avez bien fait de faire journaliste, et pas voyant...
Rédigé par : manu | vendredi 08 juin 2007 à 16:21
Hé hé, du coup, je relis moi aussi et je trouve que c'était bien rigolo. Mais tu ne vas pas me reprocher d'avoir eu tort, tout de même ?
Rédigé par : Hugues | vendredi 08 juin 2007 à 17:17