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vendredi 14 avril 2006

Commentaires

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Je n'aurais qu'un mot: chapeau!

"Vraie révolution conservatrice", "droite décomplexée" : hum, il serait temps ! Mais rassurez-vous Hugues, l'espoir est mince.
Sinon, excellente analyse. Je crains cependant que vos Camarades n'aient pas pris conscience ou ne veuillent pas savoir que la meilleure façon de préserver le "modèle français", c'est encore de le réformer. Tous mes encouragements dans vos efforts pour éléver leur conscience sociale !
Dernière petite remarque : vous d'ordinaire si subtil, vous abandonnez tout esprit de mesure lorsqu'il s'agit d'évoquer la droite. Vous l'exécrez. Vous semblez considérer que notre seul objectif est de nuire aux Français et de les priver de protection sociale, d'assurance maladie, de retraite... C'est caricatural. Tous les électeurs de droite ne sont pas des brutes sans coeur (je ne vous refais pas le coup du monopole du coeur...). Nombre d'entre eux sont sensibles aux problématiques que vous évoquez et souscriraient volontiers aux solutions que vous ébauchez.
Je ne pense pas qu'en démocratie il soit nécessaire de se mépriser, de se caricaturer pour s'opposer. C'est un peu puéril et simpliste. Vous m'apparaissez de bonne volonté et pourtant vous êtes de gauche. Pour ma part, je suis UMP pur jus (ancien RPR) et libéral. Et pourtant, j'ai le sentiment que les différences ne sont pas toujours insurmontables entre nous. En tout cas j'aimerais le croire, cela rendrait notre société plus vivable.
Mais j'ai peut-être une hypothèse pour expliquer cette attitude sans concession vis-à-vis de la droite : ne serait ce pas à usage interne, pour montrer à vos camarades que vous êtes bien des leurs ? En effet, pour nombre d'entre eux, vous n'êtes qu'un "social-traître", un sous-marin libéral, un faux nez de la droite. Dans ce cas-là, je veux bien comprendre qu'il vous faille en faire un peu plus pour prouver que vous faites tout de même partie de la famille...

La confusion est entretenue depuis longtemps entre un service public et une entreprise publique : Vouloir privatiser, c'est vouloir "démanteler le service public", ou "la casse du service public". Tout le monde gobe et défile comme un seul con derrière la bannière "touche pas à mon service public". Alors qu'un appel d'offre et un cahier des charges peuvent déléguer au privé une mission de service public, à mieux, moins cher, et avec une vraie concurrence.

Le cantonnier marseillais sait qu'il est intouchable, il laisse couler l'eau dans le ruisseau pendant qu'il blague au bar des amis, c'est une institution à lui tout seul le cantonnier. Alors que c'est la propreté qui devrait devenir une institution dans cette ville crade. Heureusement Gaudin tient le bon bout.

Excellent billet Hugues.

Christian Blanc a évoqué la suppression du statut de la fonction publique. La question mérite d'être posée en effet. En quoi le statut si particulier et si protecteur de la fonction publique se justifie-t-il aujourd'hui ? La question mérite vraiment d'être posée. On peut maintenir des services publics efficaces et justes avec un statut aligné sur celui des salariés du privé.

En effet, c'est toujours amusant de parler avec un fonctionogaucho et de tenter de disjoindre défense du service public et défense du traitement de faveur de certains fonctionnaires. Style "si on recule l'âge de la retraite à la RATP, on pourra faire rouler plus de métros".
Un bémol cependant, c'est que jusqu'ici (gestion contassot à part?) toute réforme se fait souvent sur un objectif d'économies (le même service, ou moins bien, moins cher), et pas d'un redéploiment des économies là où elles sont réalisées.
Traduction pour un cheminot : je vais pas bosser 10 ans de plus pour que les impots / les charges des riches baissent...
Donc tant que les réformes destinées à augmenter la productivité (et pas "supprimer des privilèges") ne viendront pas avec un bonus en terme de moyens, souvent nécessaire, ca ne bougera pas.
Dernier point : combien de ronds de cuir, vraiment ? L'exemple de contassot porte quand meme sur un service assez opérationnel.

Merci pour cet excellent billet.

Ce que je me demande, c'est s'il existe quelque part une force suffisante pour s'opposer à ce système sans tomber dans le néo-libéralisme.
Force est de constater que, même si beaucoup de monde déplore la situation actuelle, c'est bien souvent par rancoeur plus que par conviction.
Entre les 75% de jeunes qui veulent être fonctionnaires (dixit les sondages) et la masse des lèche-bottes qui sont prêts à tout pour "entrer à la mairie ou au conseil général", beaucoup de gens semblent être plus intéressés par croquer une part du gateau, même si celui-ci est en train de partir en miettes.

Au delà des dérives syndicalistes qui sclérosent l'emploi public, le clientélisme me semble être une force invisible beaucoup plus compliquée à combattre.

Pour citer http://www.leravi.org/article.php3?id_article=248,
"La distribution clientélaire d’emplois publics pose le problème des compétences et de l’autorité à laquelle se soumettre. Une personne embauchée sur recommandation d’un élu ne l’a pas été pour ses compétences à remplir le poste. De plus, dans son esprit, elle a été embauchée parce qu’elle avait collé des affiches électorales, pas pour travailler. D’emblée, il y a un quiproquo qui n’est pas près de se résoudre, puisque ce nouvel employé municipal reconnaîtra moins l’autorité de son supérieur hiérarchique, que celle de l’élu qui l’a pistonné."

Et bien, depuis que tu es encarté, tes propos sont indiscutablement plus conformes à la ligne du parti.

Ta fille a été soignée gratuitement ou presque ? Son hospitalisation a dû couter 750 euros par jour, traitement posterieur non compris. C'est gratuit ça ? Tu confonds gratuit et payé par quelqu'un d'autre, c'est une erreur grossière que je ne m'attendais pas à te voir commettre.

Quant au procès d'intention fait à la droite en général de vouloir démanterler le système de soin, elle repose sur quels éléments ? le fait que c'est la droite qui a créé la sécu, lefait que la réforme Juppé de 95 a permis d'éviter de justesse la déconfiture (en ne faisant certes que la repousser), ou sur le fait que dpeuis quatre ans qu'elle est aux affaires, la droite n'a pas démantelé la sécu alors que la gauche n'avait aucun moyen de s'y opposer ? Ou alors cette obscure menace est-elle pour après les prochaines élections ? Ou les suivantes ?

Allons, la droite majoritaire à l'assemblée, au sénat, qui tient matignon et l'elysée, et qui ne parvient pas à faire passer un CPE qui n'est même pas l'ombre d'un démantèlement des zakisociaux, parviendrait à escamoter la sécrité sociale dans l'indifférence générale ?

Je suis déçu de ta chute, ça fait vraiment plate-forme électorale sans imagination : ne proposons rien mais disons que les autres sont pires que nous. Tu étrangles si bien les idées reçues, ne viens pas en adopter à présent.

Texte du Monde : "A la tête d'une petite armée de 11 000 agents, l'élu Vert tombe un peu des nues à son arrivée en 2001."
Traduction par Hugues :
"plus que la teneur de ces propos, c'est le fait qu'ils aient été formulés par un élu Vert, avouant naïvement à quel point il était " tombé des nues " en découvrant la réalité d'une collectivité employant la bagatelle de 11 000 personnes, qui étonne, amuse et agace."

Où donc Contassot confie-t-il être tombé des nues dans le papier du Monde?!!!

On peut être d'accord sur le fond du billet, et désapprouver la manière. Bien sûr, c'est amusant de rire des déconvenues de l'idéologue utopiste confronté aux dures réalités. Et il est tellement tentant d'en rajouter, histoire de souligner la déconvenue, en attribuant au malheureux des propos qu'il n'a pas tenu (mais dont on imagine bien qu'il aurait pu les tenir, alors hein, on va pas chipoter coco).

Ce genre de procédé malhonnête nuit à la qualité de ce blog, d'autant plus que cette petite manipulation n'est pas anecdotique, mais sert bien votre propos ("elle illustre admirablement la manière dont, confronté au mur du réel, les plus progressistes finissent toujours par opérer leur virage de 83"). C'est très regrettable, car cela brouille totalement votre message. Si vous souhaitez, ne serait-ce qu'un instant, stimuler la réflexion de quelques archéo-gauchistes de passage pouvant éventuellement être sensibles aux voix de la raison, je doute que cela soit de cette façon que vous y arriverez.

Bien à vous,

EL

PS : après l'attaque à votre droite qui précède, il fallait bien équilibrer avec une attaque à votre gauche...

@Eolas
"le fait que c'est la droite qui a créé la sécu...". De quelle droite parlez-vous? De celle-là?:
http://www.alternatives-images.net/
Alors je signe tout de suite! Où dois-je voter?

Plus sérieusement, et même si Sarkozy n'est pas Reagan, comparer la vieille droite gaulliste avec les jeunes loups néo-orléanistes, c'est faire preuve d'une mauvaise foi assez confondante. Je vais finir par croire qu'Adler a du flaire...;-)
Cordialement,
EL

"Mais j'ai peut-être une hypothèse pour expliquer cette attitude sans concession vis-à-vis de la droite : ne serait ce pas à usage interne, pour montrer à vos camarades que vous êtes bien des leurs ?"

Je ne sais pour Hugues, mais dans mon cas, étant un affreux traître social-libéral inféodé au grand Kapital apatride, je n'hésite pas, en interne, à en rajouter dans la misère du monde et dans la dénonciation pas toujours subtile de la méchante droite réactionnaire qui préserve les intérêts de quelqu'uns contre l'intérêt général.


Faut ce qui faut pour faire passer le mot "libéral" à gauche ;-)

Travis,
Merci.


Marquette,
A vrai dire, je n’exècre pas la droite en tant que telle -- ou même l’idée que l’on puisse faire des choix ou avoir des idées qui ne soient pas « de gauche » -- mais j’ai effectivement beaucoup de mal avec « notre » droite. La droite française et ses Villepin, faux généraux et vrais imbéciles aux convictions en carton-pâte. Ses Chirac, ses Sarkozy, ses Debré, cette cohorte de notables de provinces jouant les hommes d’Etat…

Franchement, je ne pense pas que cette droite ait le pouvoir ou même le désir de changer les choses dans un sens positif. Et les deux mandats de Chirac en sont la preuve la plus éclatante, chose qu’un « libéral » tel que vous admettra probablement (je subodore d’ailleurs qu’être « libéral » au RPR est à peu près aussi confortable qu’être social-démocrate au PS).

Mais si vous avez le sentiment que mon but, avec ce genre de note, est de donner des gages d'orthodoxie à mes petits camarades, vous êtes vraiment à côté de la plaque. J’écris généralement ces textes spontanément, en réaction à ceci ou cela, même s’ils résument évidemment une réflexion plus large. La lecture de ce papier du Monde et l’expérience de l’hôpital la même semaine en ont été les seuls déclics.


All,
Dans la note, j’ai mis un lien vers le livre de Michel Samson et Michel Peraldi « Gouverner Marseille ». J’en recommande vraiment la lecture, même si j’en arrive à me dire que les choses ne sont peut-être pas si différentes à Paris ou à Besançon en matière de clientélisme. Mais je suis sans doute un grand naïf.

Incidemment, le livre est aussi une excellente description de ce que pourrait être une gestion communautariste de la France sous Sarkozy, Gaudin ayant lui-même mis en en place sa version marseillaise de la gouvernance collaborative avec les instances religieuses. A lire absolument (pour mieux s'en dégoûter).


Jules,
Je ne vais pas jusqu’à prôner la fin du statut de fonctionnaire. Mais après tout, l’idée pourrait être évaluée, comme en Suisse ou au Canada. En tout cas, la question se pose avec pas mal d’acuité sur le thème des retraites. Comment justifie-t-on un statut permettant de cotiser moins chaque mois et moins longtemps sur une carrière pour un gain supérieur en termes de taux de remplacement ?


Guillermo,
L’exemple de Contassot porte sur un service comptant probablement peu de ronds-de-cuir modèle Courteline, avec visière et bretelles. Mais l’esprit est là. Et je ne vois pas pourquoi les économies générées par l’amélioration d’un service devraient être redéployées ailleurs, comme si le problème était la constance de la dépense. Posons-nous plutôt la question des objectifs et mettons des moyens appropriés en face.

Ceci dit, le redéploiement peut être une bonne chose lorsqu'il concerne les RH. Et surtout lorsque l’on entend que vont être recrutés 50 000 personnes pour assister les directeurs d’écoles... Pourquoi ne pas proposer ces postes à des administratifs issus des ministères ayant délégué leurs missions pour cause de décentralisation ?


Oaz,
Sur le clientélisme, même conseil qu’à All : lire « Gouverner Marseille ». Pas de réponses ou de solutions dans le livre, mais une vraie démonstration de l’impasse à laquelle il conduit.


Eolas,
Ma fille n’a évidemment pas été soignée gratuitement, au sens où personne n’aurait payé pour ses soins. De fait, il est même assez probable que, compte tenu des cotisations que je verse et des prestations que je reçois, je me retrouve perdant... Son traitement n’a donc même pas été payé par « quelqu’un d’autre » mais par moi-même, en quelque sorte.

Mais j’évoquais en fait un système performant et efficace, accessible à tous selon les mêmes modalités, sans conditions spécifiques de revenus, les uns et les autres contribuant à hauteur de leurs moyens. Un vrai système solidaire.

Maintenant, est-ce que ce système est menacé et, s’il l’est, l’est-il par la droite ? Oui et oui. Il y a quelques années, Claude Bébéar, alors patron d’AXA (et actuel ministre sans portefeuille du capitalisme français) tâtait le terrain avec son projet de sécu privée (désolée, je n’ai trouvé que l’Huma pour résumer la situation : http://www.humanite.presse.fr/popup_print.php3?id_article=765092 ).

Désormais, un tas de gens militent effectivement pour un système d’opt out à la britannique, permettant de sortir du système sur une base volontaire, ce qui aurait pour effet d’abandonner les patients les « moins rentable » à la sécu. Bonne affaire pour les gens comme moi, qui donnent plus qu’ils ne reçoivent : ils se retrouveraient entre eux au sein de systèmes comme celui que les AGF souhaitaient instaurer pour ses affiliés haut de gamme (http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0,50-762073,0.html) et qui existent depuis longtemps en GB (http://www.bupa.co.uk/)

Alors, oui, la sécu est menacée. Et elle l’est sur sa droite.

Maintenant, elle l’est aussi sur sa gauche, si les déficits nés de la sous-productivité et du manque d’efficacité du système liés à la préservation des clientèles syndicales ne sont pas résorbés. Et c’est exactement ce que dit cette note. Du moins me semble-t-il.

Enfin, je te donne acte de l’incapacité de ce gouvernement de branquignols à faire quoi que ce soit, du CPE à l’interdiction de fumer dans les lieux publics… Mais j’évoquais le risque, en lequel je crois vraiment, d’un retour de bâton du même ordre que celui qui a permis à Thatcher de s’installer au pouvoir en Grande-Bretagne, imposant le démantèlement des services publics en surfant sur le ras-le-bol des Anglais pour l’immobilisme de syndicats archaïques et bornés.

Ce qui m’inquiète, justement, c’est que nous en soyons à ce stade. Autant que possible, je préfèrerai en arriver directement à Blair sans passer par la case Dame de fer.


El,
Ok, sur ce point, les italiques sont de moi. Mais je vois mal en quoi elles peuvent être qualifiées de « malhonnêtes ». D’abord parce que je fournis un lien vers le papier du Monde, et ensuite parce que j’ai toujours affirmé mon droit à une certaine dose de mauvaise foi « utile » sur ce blog.

Mais plus sérieusement, il vous faudrait à vous aussi une certaine dose de mauvaise foi pour considérer que je trahis la pensée de Contassot avec ce péché véniel. Le type est clairement en décalage avec des pratiques polluées par une vision totalement archaïques du syndicalisme et décide d’y remédier en rappelant les règles de base de la vie au travail.

Je persiste donc dans ma lecture des propos qu’il tient et j’imagine d’ailleurs assez bien ceux qu’il a tenu au cours de la conversation avec la journaliste mais qui n’ont pas été repris pour des raisons diplomatiques (je vous rappelle que je suis moi-même journaliste dans le civil).


Eviv,
Il faudra que tu me donnes des leçons : je ne suis pas encore au point.

Ouah, j'ai eu peur: un article qui commence par citer Birkenstock, c'est vraiment glaçant!

Pour le reste, que je partage avec Eolas, je rajouterai que le seul intérêt à faire passer la gauche, c'est qu'elle sera mieux placée pour faire adopter des mesures "libérales" et carrément de droite puisque les syndicats ont toujours plus de mal à la jouer contre la gauche.
La droite, elle, avec Sarkozy champion de la rupturette molle qui recule devant rien (car ces manifs sans but concerté, menées par des manchots de l'esprit comme Julliard ou des boutiquiers comme Thibaud et Mailly devraient être du ragout de chien pour un homme d'état digne de ce nom) ne devrait faire peur à personne, et ne donner envie qu'aux plus obtus des chefs d'entreprise.

Intéressant article, qui n'évite malheureusement pas l'écueil de la comparaison facile entre les "vilains ronds de cuir" et les "merveilleux personnels de l'hôpital public".
Je ne vous jette pas la pierre, tous les journalistes font pareil.
Il se trouve que j'y travaille, dans "l'hôpital public".
Savez-vous que l'on y atteint presque un poste administratif pour un poste de soignant ? Savez-vous que l'hydre administrative, pour se nourrir, exige de nous des données sans cesse plus précises, et qu'on ne voit jamais ce qu'il sort de cet imposant travail ? Savez-vous que si certains services (les plus difficiles, dont les Urgences dont vous avez pu apprécier l'afficacité) manquent souvent cruellement de personnel, d'autres ont des effectifs surnuméraires et l'on y passe plus de temps en salle de repos qu'auprès des malades ? Bien entendu, il est statutairement impossible de redéployer les effectifs sans l'accord des personnels concernés...
Enfin, le côté "rond de cuir" ne se limite pas à une certaine façon d’en faire le moins possible derrière un bureau poussiéreux tout en considérant "l’usager" comme un gêneur. Il se trouve aussi dans l’engourdissement intellectuel de ceux que rien ne vient jamais remettre en cause. Engourdissement qui fait qu’en France, par exemple, la douleur n’est pas toujours prise en compte à sa juste mesure (sauf pour les enfants depuis quelques années, il faut le reconnaître), ou que demander au personnel soignant de frapper avant d’entrer dans la chambre d’un malade est considéré comme une incongruité (voire un crime de lèse-majesté, selon son rang).

Une autre fonction publique est possible :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-761328,0.html?provenance=rss

Quelques chiffres extraits du rapport de gestion du CHU de ma ville, un établissement extrêmement performant à tous points de vue, y compris en termes d'accueil et de prise en compte du malade. J'ai moi-même bénéficié de la qualité des soins et de la compétence des soignants à qui il faut, en effet, rendre hommage.

Personnel : 14 500 personnes
Absentéisme moyen, tous personnels et toutes causes confondues (je ne parle pas des congés ou des RTT) : 26 jours par an et par personne
Total : 377 000 jours d'absence
ce qui représente 1 885 ans (pour une personne)

Et certains services manquent en effet de personnel. Il ne s'agit pas de jeter la pierre à quiconque, mais de comprendre.

vous parlez de Paris pour les hôpitaux,le problème est crucial en province avec la suppression des établissements jugés pas rentables, et pendant ce temps en Catalogne on construit des petits hôpitaux.
oui effectivement la douleur est prise en compte depuis très peu de temps en France, c'était sous la Gauche il me semble

Très d'accord avec l'essentiel. Deux précisions néanmoins :

1. La ville de Paris emploie environ 40 000 fonctionnaires, pas 11 000. Ce dernier chiffre concerne uniquement les services que gère Contassot.

2. Il est pour le moins inexact de dire que la Banque de France est "devenue inutile depuis l’introduction de l’euro". D'une part, le système européen des banques centrales repose sur une organisation décentralisée (comme aux Etats-Unis, d'ailleurs) : les décisions prises à Francfort sont mises en oeuvres en partie au niveau national. D'autre part, la Banque de France est chargée par la loi de missions comme la supervision bancaire (surtout) ou la gestion des commissions de surendettement (aussi).

@ Orson
Il vous faut lire Parkinson et ses fameuses lois. Elles expliquent la propension des administrations à se créer des besoins selon le principe inverse de celui qui viendrait logiquement à l'esprit. En effet, 5 types assurent en 10 jours une mission donnée. S'ils passent à 10, en théorie la durée de cette mission devrait se réduire à 5 jours. Et bien les recherches empiriques démontrent qu'on reste à 10 jours pour 10 agents et que rarement l'augmentation des postes se traduit par une réduction du temps mobilisé pour réaliser une tâche donnée.
Preuve supplémentaire de cette loi parkinsonienne. Comment expliquer que la décentralisation et, à l'autre bout, le développement des systèmes européens, n'aient pas conduit à réduire en retour les effectifs de la fonction publique d'Etat ?

Hugues, êtes-vous bien certain que les fonctionnaires, même territoriaux, ne seraient pas partisans d'un effondrement total du système ?

Après tout, être fonctionnaire, cela signifie, majoritairement, être flic, soignant, enseignant, torcheur de culs de vieux, éboueur, gardiens de marmots de bobos.

Alors, ont-ils vraiment à perdre à voir le bébé partir avec l'eau du bain, surtout si l'alternative est de subir le benchmarking d'un encadrement inutile et improductif ?

Et d'ailleurs, même dans le secteur de la santé, des économies peuvent être faites tout en gardant un haut niveau de qualité de services, comme le mondre l'exemple de notre voisine la Belgique.

Ici, pour atteindre leur objectif de déficit budgétaire nul, les autorités ont du fermer des hopitaux, et en rationaliser pas mal d'autres.

Malgré ça, l'accès au soin y est impeccable: presque pas, voire souvent pas du tout de file aux urgences, chambres toujours disponibles illico en cas d'hospitalisation nécessaire, et, pour les enfants malades, toujours un lit pour les parents.

Bref: un standard de soins qui n'a rien à envier à notre bonne France, malgré nos cocoricos périodiques à propos du renom de notre système de santé, le tout dans un contexte de coûts raisonablement contenus.

Grand moment de généralités abusives à base de coupures de presse soigneusement sélectionnées et d'expériences de terrain élevées au rang d'axiome.


Pour vendre ce pitoyable billet écrit à la truelle, on préfère evidemment parler du système de retraite de la Banque de France plutôt que du fonctionnement exemplaire de la FPT.
Et ce n'est pas un fonctionnaire qui parle.
Juste un lecteur qui passait par là et ne reviendra plus.

Comment un système de gestion des hommes, qui ne manie que la carotte (la fonction publique) pourrait-il être aussi efficace qu'un système où on n'oublie pas le bâton (le privé) ?

Boucher,
Pourquoi les gens qui déposent ce genre de message passent-ils invariablement par un anonymiseur ? Sans doute ont-ils peur de prendre un coup de cette fameuse truelle sur le ciboulot.
En tout cas, n'hésite pas à ne pas revenir.

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Plus généralement, je suis assez satisfait d'avoir pondu une note me permettant de passer à la fois pour un gauchiste et un vieux réac dans le même fil de commentaires. Nous, les social-démos, on est comme ça...

Bonjour,
sans vouloir jouer les modérateurs autour de ce billet intéressant de Hugues, je dirai 2 choses :

à EL : vouloir compter les points à gauche et à droite ne me paraît pas franchement être à la hauteur du sujet, et parler de procédé malhonnête de la part de Hugues est quand même quelque peu abusif.

à Hugues : c'est vrai,la personne qui se nomme Boucher n' y va pas avec le dos de la cuillère, mais c'est aussi le jeu du blog que d'accepter la contradiction, même rude; lui renvoyer un coup de truelle dans la figure en retour n'est pas forcément la méthode qu'on attendrait.

Sinon, continuez et merci pour vos papiers revigorants

Ah bon, Hugues, vous êtes un "social-démocrate" ? Mazette !
Ah oui, c'est vrai. Cela me rappelle une conversation avec un mien ami, étiquetté de même, et qui m'avait demandé quelle était la priorité de la gauche. Naïf, j'avais répondu "la justice sociale", "une meilleure répartition des richesses". Ha ! Fi !
Lui, sa priorité des priorités (et la vôtre, à en juger par les obsessions antisyndicales qui parsèment votre blogue), c'était "l'amélioration du service public".
On a les priorités qu'on peut. Bon courage avec les 1% de Jean-Marie Bockel (au sein du PS, hein).
Au fait ça fait pas trop mal le cul entre deux chaises ?

@ Manu :

Je ne vois pas en quoi la préservation d'un service public égalitaire et efficace devrait être considéré comme une sociale-traîtrise.

Si les syndicats nous gonflent pour que le privé continue de financer leurs retraites abyssales (sncf : retraite à 55 ans, alors, il vient d'où l'argent?), à menacer de déposer des préavis de grève parce qu'une note de service leur demande de ne pas gaspiller les fournitures de bureau (véridique, vu dans un service de la ville de Paris), à prendre des heures de délégation, tiens, comme par hasard, le jour de la grève sur les retraites (vu dans une petite mairie de banlieue; c'est pratique parce que ça leur permet d'être payés un jour de grève) etc, alors OUI ils risquent de discréditer la notion même de service public, et le retour de bâton leur sera en grande partie imputable.

@ Eolas et Hugues

Hugues écrit :
"Le retour de bâton, une fois Sarkozy installé à l’Elysée, pourrait néanmoins être violent si, comme en juin 68, une majorité silencieuse excédée par le « désordre » et la « chienlit », s'avisait de confier les clés à une droite décomplexée plutôt qu’à une gauche écartelée entre trotskisme radical et réformisme hésitant."

Je ne vois pas en quoi il tombe dans la facilité en évoquant la peur que lui inspire l'idée d'une "droite décomplexée". personnellement, au vu de l'expérience anglaise des années 80, j'incline à penser que la réforme de l'état est, aujourd'hui, une mission historique de la gauche, que cette dernière se refuse d'assumer, et les conséquences de cela pourraient être assez terribles.

Catastrophisme? Je ne peux que l'espérer.

Coco a tout compris !
Il faut "réformer" (=contre-réformer), c'est à dire, encore, faire le boulot de la droite à sa place...comme Tony Blair sans doute.
Enfin bon, les anecdotes sur les fainéants de fonctionnaires tout le temps en grève, ça a ceci de bien que tout le monde en a dans sa musette. Et les retraites abyssales, ma pauvre dame. Et le trou de la Sécu (creusé en grande partie par le régime des agriculteurs, mais c'est pas grave), mon pauvre monsieur.
Quant aux niches fiscales (15 milliards d'euros), à la fraude fiscale pure et simple (de 50 à 75 milliards d'euros), aux innombrables dégrèvements pour classes moyennes privilégiées (femmes de ménage, réparations d'apparte...) ou aux cadeaux sur les charges patronales (20 milliards d'euros), ça c'est pas grave. Ce qui est grave, c'est ces fainéants de fonctionnaires qui font la sieste. Tous fainéants !
Je me demande si je préfère pas les vrais libéraux de droite, finalement. Au moins eux, ils assument.

je suis une libérale (modérée) et j'aimerais bien que les libéraux aient enfin quelque chose à assumer...:-)))car contrairement aux idées reçues de pas mal de monde il n'y a jamais eu et il n'y toujours pas en France de libéraux aux commandes...seulement des conservateurs de droite et de gauche ...:-)))

@manu, tes reproches sur les anomalies fiscales (les légales et celles qui le sont moins) sont sans fondement dans le contexte de ce billet. L'état mérite bien évidemment d'autres réformes en plus de celle de la fonction publique : l'un n'empêche pas l'autre.

Ce que je retiens en fin de compte de ce billet (et de certains de ses prédécésseurs) c'est que je suis bien content de voir qu'une gauche telle que je la voudrais, moi, électeur de gauche de toujours, semble enfin exister dans le débat public. Je ressens comme un soulagement de voir qu'il existe des gens de gauche qui osent envisager que les syndicats de la fonction publique ont pour but principal le maintient de privilèges d'un autre siècle : je ne suis pas seul !

J'en arrive à me dire que, il y a 1 an, si une gauche qui assume son côté "libéral" avait existé, j'aurais probablement voté en faveur du traité constitutionnel. Je pense ne pas être le seul à avoir voté contre du fait d'un texte principalement porteur d'idées uniquement revendiquées par une droite dans laquelle je ne pouvais me reconnaitre.

"Je pense ne pas être le seul à avoir voté contre du fait d'un texte principalement porteur d'idées uniquement revendiquées par une droite dans laquelle je ne pouvais me reconnaitre."

Vous personnifiez parfaitement l’état d’esprit de beaucoup de français en retard sur l’évolution des autres démocraties : on ne vote pas pour ou contre une reforme jugée unanimement nécessaire mais pour ou contre celui qui la propose…
Est-ce dû à la forte imprégnation marxiste qui maintient les clivages idéologiques et empêche le traitement pragmatique de nos problèmes ?

Vingt dieux qu'est-ce qu'on rigole !
Entendre qualifier d'"anomalie" le trou sans fond du manque à gagner fiscal , les syndicats se faire reprocher de défendre les salariés (c'est vrai qu'un syndicat, ce n'est pas fait pour ça ; un vrai bon syndicat, comme la CFDT chéréquienne, c'est fait pour cautionner le saccage des retraites -par exemple-), entendre parler pour la 60 000e fois de "privilèges d'un autre siècle" (lequel ?), et d' "imprégnation marxiste" de la France...deux gouttes alors...pitié !

Je me demande ce que la gauche pourra bien proposer une fois les régimes d'assurance-chômage et d'assurance-maladie bien épuisés par tous les abattements "librement consentis par le gouvernement" au patronat... qui a d'ailleurs bien raison de ne l'en remercier nullement.

Ha,c'est vrai, j'oubliais : il reste encore l'école publique à ruiner : une deuxième loi d'orientation façon loi Jospin de 89 pour parachever la fabrique du crétin ?

Et voila...
Preuve est faite que après un simple petit commentaire, on peut se faire traiter *simultanément* de conservateur à forte imprégnation marxiste et de libéral qui ne veut pas de syndicat pour défendre les salariés ! S'il existe un problème, c'est bien celui-là...

@margit, même si une réforme est nécessaire, je trouve *essentiel* de voter en fonction des personnes qui vont l'appliquer. Dire le contraire c'est apporter de l'eau au moulin de ceux qui disent "gauche et droite gouvernementales, tous les mêmes".

@manu, sur les "privilèges d'un autre siècle", je ne répondrai pas au troll : il suffit de relire le billet.

C'est toujours agréable de se faire traiter de troll. J'ai bien lu le "billet", merci, j'ai été à l'école (publique.
C'est drôle, mais pour moi, les "privilèges d'un autre siècle", ça m'évoque davantage le droit de cuissage sur la bonniche ukrai...euh, bretonne, les maîtres des forges, les rentiers, l'interdiction du droit de grève (tacite dans le secteur privé de nos jours, mais la peur du chômage est tout aussi efficace que la troupe). Tout ça quoi, plutôt que des histoires de ronds de cuir. Sûr qu'en virant/privatisant tous ces fainéants, on aurait un service de qualité, comme aux Etats-Unis (comme le sait quiconque a eu affaire à la bureaucratie US).

@ Oaz
Si je vous comprends bien le même texte de loi proposé soit par quelqu’un de gauche ou quelqu’un de droite n’aura pas la même valeur pour vous ?
Excusez-moi, mais je trouve ce raisonnement singulièrement immature, parce que vous semblez avoir besoin d’une béquille idéologique pour juger de la validité d’une reforme…

@ manu

keep cool. Vous savez qu'on peut être d'accord sans le savoir. Encore faut-il se faire comprendre, et je ne crois pas m'être bien fait comprendre. Donc je reprends.

Vous me faites dire ce que je n'ai pas dit.

Relisez mon intervention et prenez là pour ce qu'elle est au lieu de m'attribuer des arrières-pensées.

Je vois mal l'intérêt de refuser toute discussion sur la notion d'efficacité du service public. Peut-être que la définition de ce mot vous échappe.

Peut-être aussi m'attribuez-vous, à tort, l'idée selon laquelle le service public serait un ramassis de fainéants. Je constate simplement que l'organisation des services publics offre plus de possibilités, dans certaines situations, de glander et de gaspiller les ressources de la collectivité.

Je ne dis pas que untel ou untel est méchant, mauvais, etc. Je ne fais de procès à personne. Simplement, la structure, l'organisation, le régime, le statut, bref, appelez-ça comme vous voudrez, permet à l'occasion des dérapages incontrôlés de la dépense publique.

Or si une organisation, quelle qu'elle soit, peut faire un bon boulot en coûtant moins cher, c'est toujours ça de pris, toujours ça de ressources dégagées pour la collectivité. J'associe pleinement cette idée à la justice sociale. Pas vous? Mais pourquoi donc?

Pris dans ce sens, je pense qu'il n'y aucune raison valable de refuser une discussion ouverte sur l'efficacité du service public.

Je comprends mal pourquoi vous tenez absolument à dissocier cette idée de la notion de justice sociale.

Je ne comprends pas très bien l'utilité qu'il y a à monter sur vos grands chevaux, à vrai dire.

Donc mettons-nous d'accord sur le but de ces échanges, de ces débats qui s'ouvrent à l'échelle nationale, un peu partout.

Pour moi le but c'est quand même de trouver des solutions pour assurer la pérennité d'un service de qualité pour le plus grand nombre, pas d'avoir le dernier mot ou l'étiquette "héros" collée sur le front.

Non?

@margit, vous ne me comprenez pas bien ! Ce qui, je pense, est traité différemment en fonction des personnes, c'est la conversion de certains principes réformateurs en textes de loi bien plus précis.
Il n'y a qu'à voir, par exemple, comment la transposition dans le droit français de certaines directives européennes fait débat. C'est bien qu'il y a toujours plusieurs façons (qui ne diffèrent d'ailleurs pas seulement sur un axe gauche-droite) de modeler certaines lignes directrices.

Hugues, je suis un lecteur régulier de votre blog, depuis plus d'un an. J'apprécie votre prose, parfois mordante. Vous avez le talent pour vous moquer de ce que j'appellerais la "pensée unique de gauche", tout en étant de ce bord, chapeau; et vous évitez les jugements définitifs sur la droite, tout en étant critique.

Vous me réconciliez quelque peu avec une partie de la gauche, quoiqu'il semble que vous ne soyiez pas représentatif de sa plus grande partie. Comme vous l'aurez deviné je ne suis pas de gauche, plutôt centre droit, voire droite (raisonnablement) libérale. Vous me donnez régulièrement matière à réflexion. Je souhaite qu'il y ait plus de socialistes comme vous, cela permettrait des débats plus constructifs, ainsi que d'arriver plus facilement aux réformes nécessaires à ce pays.
(je crains qu'avec ce commentaire, votre passif s'alourdisse chez ceux à votre gauche qui vous tiennent pour un social-traître ;-) )

Ah bon, Hugues est de gauche ?
Ah oui, et Nicole Notat s'occupe de responsabilité entreprenariale avec les plus grosses entreprises dans son conseil d'administration.
Tout va bien. Si ce n'étaient ces vilains extrêmes. On se demande bien comment ces gens-là peuvent exister, et comment il se trouve la moitié des Français pour voter pour eux.
Alors qu'on dispose d'un véritable clivage droite-gauche, nom de Dieu ! Le gentil Blair contre le méchant Berlusconi (que Blair soit un ami personnel de Berlusconi, dans la somptueuse villa duquel il va passer des vacances, n'est qu'une coïncidence). Le gentil François Chérèque contre le vilain François Fillon. Le gentil Zapatero contre le méchant Sarkozy (que Zapatero signe une convention d'expulsion accélérée de demandeurs d'asile avec ce même Sarkozy n'est qu'une coïncidence). Le gentil Hugues contre le méchant Jules.
Non, décidément, les gens sont incompréhensibles, et Huges est de gauche.

Bien envoyé ! et très juste : il y a une nuit du 4 août de la fonction publique à réaliser. Car, à côté (et souvent au-dessus) de ceux qui remplissent effectivement une mission de service public, combien de personnes inutiles et incompétentes...

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