Les suggestions de Ségolène en matière de sécurité ne sont pas sarkozyennes mais authentiquement blairistes. Et la crise d’apoplexie des gardiens du Dogme, de Fabius à Mélenchon, en est le meilleur témoignage. Mais la belle du Poitou résistera-t-elle aux pressions ?
La surprenante métamorphose du camarade Fabius en champion de la gauche hostile à l’ultranéolibéralisme n’ayant pas fait progresser sa vision du partage des tâches au sein d’un foyer moderne, il s’était bruyamment demandé, en découvrant les ambitions de Ségolène, « qui allait garder les enfants »...
Mais tout vient à point à qui sait attendre et il semble qu’une réponse vienne enfin de lui être fournie par l’objet de son ressentiment herself : désormais, et si notre Hillary nationale entre à l’Elysée, les enfants seront confiés à des militaires et à des « gardes du corps sportifs » ! Cette suggestion, émise hier en Seine-Saint-Denis dans le cadre d’une analyse assez pertinente des résultats effectivement obtenus par Gnafron en matière de délinquance, a d’ailleurs promptement fait réagir la gauche morale ― réaction magnifiquement synthétisée par le toujours truculent Jean-Luc Mélenchon (« Une dérive droitière sans précédent au PS ! »). Bon, précisons tout de même que la belle n’envisageait pas le remplacement de la totalité des enseignants par des officiers d’active : la chose serait clairement impossible, ces derniers n’ayant pas le droit de grève et ne pouvant, dès lors, assumer l’intégralité des missions de base d’un prof ou d’un instit (du calme, du calme ― je fais de l’humour, comme Fabius). Simplement, faisant le constat de l’échec du ministre de l’Intérieur à assurer la sécurité publique, elle évoquait quelques une des pistes via lesquelles le PS pourrait se saisir du problème.
Maintenant, chacun sait bien que, sur certains thèmes (immigration, fonction publique, éducation nationale ou délinquance), s’éloigner du Dogme est passible d’excommunication immédiate. Et le Dogme établissant, justement, que la délinquance ne pourra être considérée qu’en fonction de ressorts sociaux, historiques ou philosophiques complexes, toute proposition à caractère répressif sera immanquablement balayée. Traiter les harkis de sous-hommes, passe encore. Mais taper sur les doigts d’un ado caractériel, vous n’y pensez pas...
Pour autant, et alors que Ségolène est constamment accusée de manquer de substance, elle est à peu près la seule, à gauche, à prendre le risque de bousculer les idées reçues en préférant le pragmatisme au rabâchage de principes en carton. Et d’une certaine manière, son appréciation positive du blairisme au plan économique est à rapprocher de cette sortie sur les questions de sécurité. Dans le premier cas, il s’agissait de constater qu’en dépit de la diabolisation systématique de la Troisième Voie, les socialistes britanniques s’en tirent nettement mieux que leurs cousins gaulois. Et dans le second, il était surtout question d’énoncer que, si la délinquance est indubitablement corrélée à la situation sociale du pays, la responsabilité individuelle des délinquants reste engagée, de même que celle de l’Etat dans ses missions régaliennes de protection des biens et des personnes.
Nicolas Sarkozy, lui, pour toutes ses rodomontades, s’est montré totalement impuissant à régler ces problèmes. Et il n’est pas injuste de rappeler que sa présence place Beauvau n’a empêché ni les émeutes des banlieues, ni l’accroissement de la violence contre les personnes, ni même le développement des « incivilités » en milieu scolaire. En somme, le spécialiste de la « rupture », l’apôtre du changement radical, s’est montré parfaitement inefficace sur les chantiers les plus emblématiques de son programme virtuel.
Mais que dit, de son côté, notre amie Ségolène ? Et son assimilation à un clone de Sarkozy par Fabius ou, immense déception, par DSK, est-elle justifiée ? Evidemment non, a fortiori dans un contexte où le rapprochement déjà effectué par les gentils entre Sarkozy et le borgne impliquerait un absurde cousinage Ségo-Le Pen ! Que dit, donc, Ségolène ? Que quelques jeunes déconnent et qu’il est grand temps de les reprendre en main. Que des tas de gens, dont les difficultés valent bien celles des brûleurs de voitures et des adeptes du happy slapping, demandent à être rassurés. Que certains enseignants, dans certains collèges, ne parviennent plus à assurer leurs cours... Rien de nouveau sous le soleil, franchement, au-delà de constats que même un ancien premier ministre de la France (qui n’est toutefois pas un roquet) devrait être capable d’établir sans fatigue mentale excessive.
A mon humble avis, un pays vraiment solidaire n’est pas un pays à l’intérieur duquel toute prétention au maintien de l’ordre doit être abandonnée par principe, l’agresseur d’un chauffeur de bus ne pouvant être puni qu’à condition d’avoir, en préalable, résolu l’ensemble des maux de la planète, du global warming aux conflits du Moyen-Orient, du sida aux déséquilibres Nord-Sud... Les purs et durs, dans leur immense générosité révolutionnaire, n’appréhendent pourtant cette question qu’en tant qu’effet secondaire des « vrais » problèmes. Le concept même d’une remise des pendules à l’heure en matière de dérive délinquante leur reste étranger.
Par petites touches impressionnistes, Ségolène Royal est en train de construire, plus qu’un programme, une représentation globale de ce que pourrait être une société réconciliant efficacité économique et solidarité entre les citoyens. Et parce que l'émergence d’une version française de la social-démocratie est brouillée par le fatras néo-marxiste qui prévient toute initiative originale, les éléphants se sont donnés pour mission d’éliminer la gêneuse. Moi-même, je ne gobe pas sans sourciller la moindre des paroles de cet OVNI politique. J’attends encore, comme d’autres, de connaître son point de vue sur des sujets aussi divers que la place de la France dans l’Europe ou dans le monde, l’innovation technologique, le nucléaire, les OGM, le ceci, le cela... J’ai même été plutôt rebuté par l’archaïsme de son approche du mariage homosexuel ou de la dépénalisation des drogues douces ― éléments d'une doxa tricolore que droite et gauche semblent s’être accordées pour partager.
Mais le temps des hommes ― ou des femmes ― providentiels étant révolu, et puisque Rocard n’est plus disponible, elle me semble être la plus à même d’incarner le changement positif dont nous avons besoin ; la plus capable de rendre à ce pays un certain goût de l’avenir [insérez ici le morceau musical de votre choix, idéalement lyrique et passionné mais sans excès. NDLR]. Je n’aurai donc aucune difficulté à écouter, pour les évaluer dans le calme, ses propositions en matière de traitement de la délinquance. Et si l’alternative entre la vacuité de l’arsenal répressif du gnome de Neuilly (aïe, voici que je me moque cruellement et mesquinement d’une personne de petite taille) et l’angélisme (encore un cliché, je sais) de la gauche orthodoxe peut être contournée, la voie médiane suggérée par Tony B..., heu, Ségolène me semble infiniment plus attirante.
« Tough on crime, tough on the causes of crime » ? Absolument. Mais nager à contre-courant du Dogme un an durant ne sera pas facile. Et sa capacité à résister aux tirs croisés des ambitieux de droite et des revanchards de gauche n'étant pas avérée, c'est de toughness tout court dont elle aura besoin.
© Commentaires & vaticinations
Voie médiane ? Vraiment ?
Tiens, ce n'est pas l'adjectif que j'aurais utilisé pour de telles déclarations.
Rédigé par : sylvie | vendredi 02 juin 2006 à 18:36
C'est peut-être une lacune de communication de sa part, mais je n'arrive pas à trouver Ségolène sincère dans l'énoncé de ses propositions. Il y manque le souffle et la vision. Ca va viendre peut-être, mais pour l'instant, son attitude ressemble à une tentative de repositionnement par la démagogie. Et puis comment aurait-elle réagi si ces mêmes mesures avaient été annoncées par son gnome de futur rival?
Rédigé par : Richard G. | vendredi 02 juin 2006 à 18:47
Ouais.
Rédigé par : Vinvin | vendredi 02 juin 2006 à 18:53
Mouais non pas d'accord; Et pourtant, je ne suis pas du genre à aimler le dogme socialiste. Je le trouve juste nulle, sur ce coup. Elle ne bouscule aucun dogme, et il ne faudrait pas que le bruit gauchiste du PS se mettre à justifier les trucs les plus nuls ou les plus discutables de son programme. Je trouve que tu es en train de t'enfermer dans ton personnage en réaction aux archaïsmes du PS, là.
Je n'ai vu aucune proposition constructive et intéressante dans son intervention de Bondy. Du Sarko, quoi.
(PS : t'es un pote, je sais, mais évite les trackbacks abusifs, quand même).
Rédigé par : versac | vendredi 02 juin 2006 à 18:57
Pas tout à fait d'accord (ça devait bien arriver un jour).
Je ne suis pas convaincu (sans être scandalisé non plus) par les propositions royalistes.
Par exemple, la mise sous tutelles des allocations familiales est, d'après ce que je sais, loin d'être d’une efficacité avérée. Eolas avait déjà abordé cet aspect ici : http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2005/11/28/226-ou-lon-reparle-des-banlieues
Pour le reste, les Ecoles de Parents me laissent perplexes quand à la nostalgie du service militaire, dans cette perspective, ça fait un peu bat’d’af’ je ne suis pas sur que ce soit une idée excellente…
Rédigé par : aymeric | vendredi 02 juin 2006 à 19:45
Sylvie,
C'est pourtant bien de ça qu'il s'agit. En tout cas, c'est la manière dont je perçois sa prise en compte du réel et son refus d'en rester aux déclarations d'intention présumées "de gauche", dédouanant les auteurs de délits et considérant qu'ils ne sont, tout autant que leurs victimes, que les jouets d’une situation terrible. Mais je pense que les choses vont se décanter et que les positions seront beaucoup moins tranchées d'ici quelques jours.
Richard G.,
Je ne comprends pas cette mise en doute de sa sincérité. Après les critiques sur le manque d'idées et de substance, le procès en hypocrisie est en train de se généraliser - essentiellement à gauche, d'ailleurs. Je ne te suis pas.
Vinvin,
Ben oui, quoi.
Versac,
Un décryptage psychanalytique de ma propre pensée et un rappel des bonnes manières dans le même commentaire. Je te remercie de l'attention mon, heu, pote.
Aymeric,
Je n'avais pas lu ce billet d'Eolas. Très intéressant. Mais je retiens surtout son entrée en matière sur l'importance d'éviter "les réponses caricaturales, entre répression accrue et expulsion d'un côté, et commisération intéressée de l'autre", qui correspond précisément à ces propositions de Ségolène (de mon point de vue, et en dépit des précisions qu'elle aura évidemment à apporter).
Clairement, ce point de vue est plus encourageant que le fatalisme de sa citation de Shakespeare en conclusion...
Rédigé par : Hugues | vendredi 02 juin 2006 à 21:27
ça fait du bien de temps en temps de lire des choses sensées... et équilibrées...
Rédigé par : Laurent | vendredi 02 juin 2006 à 21:29
c'est bien là ce qu'on demande à une femme, d'assurer le gîte "à couvert", pendant que l'homme pérore, pérore ...
Rédigé par : nomad | vendredi 02 juin 2006 à 21:31
En fait ce n'est pas encore un programme que Ségolène propose mais quelques pistes car certaines propositions paraissent irréalistes : mettre un 2ème adulte dans les classes, sauf à cibler cette mesure sur quelques établissements, ferait exploser le budget de l'éducation nationale... Ce ne sont que quelques ballons sondes, peut-être destinés à faire sauter des tabous, à secouer le dogme et à modifier le système de valeurs du PS pour que la gauche ne soit plus associée à l'angélisme, au laxisme et s'attaque à tous les problèmes de front au lieu de penser que la délinquance disparaitra spontanément quand les problèmes économiques seront résolus... ce qui est d'une part méconnaitre la multiplicité des causes et d'autre part une façon de "fourguer" son idéologie... Elle veut remettre ensemble ordre, sécurité et justice avec raison car le désordre, l'insécurité qui touchent les quartiers populaires constituent une injustice ; et garantir la sécurité des citoyens n'empêche pas d'agir pour rendre le système économique plus juste.
Rédigé par : polluxe | vendredi 02 juin 2006 à 22:22
Le propre des génies est sans doute de pouvoir résumer le monde en une phrase.
“I would there were no age between sixteen and three-and-twenty, or that youth would sleep out the rest; for there is nothing in the between but getting wenches with child, wronging the ancientry, stealing, fighting”
Indeed.
Je note pour ma part que, pour l’essentiel, les militaires et les délinquants ont le même âge. Ce n’est sans doute pas un hasard si on prend des gamins pour aller faire la guerre.
Rédigé par : MB | vendredi 02 juin 2006 à 22:33
La manière dont vous l'exprimez, ici, est en effet une voie médiane, indispensable qui plus est. Nous sommes bien d'accord. En revanche, vous dites vous-même que les "positions seront beaucoup moins tranchées". C'est donc qu'à ce jour elles le sont. Était-il nécessaire d'aller si loin pour nous faire comprendre qu'il est nécessaire de ne pas dédouaner les auteurs de délit, qui ne sont pas, le plus souvent, les jouets d'une situation terrible. Peut-être pourrait-on nous dire déjà que nous, les adultes devons reprendre notre place dans cette société et exercer une autorité morale – qui n'a rien à voir avec l'autorité tout court – que nous avons, pour beaucoup, perdue. Pour nous dire qu'en effet il est nécessaire de dire à un gamin qui déconne : Tu déconnes. Tout cela est indispensable de même que l'encadrement des gosses en déroute. En revanche, faire donner l'armée me semble excessif. Par ailleurs, pourquoi aucun homme ou femme politique n'est-il capable de nous mettre, nous aussi, face à nos responsabilités, nous qui n'osons plus rien dire à un môme qui bouscule une vieille. Moi, qui n'ose rien dire – je n'ai pas envie de recevoir une tarte – à un môme qui me traite de "pouffiasse" parce que j'ose lui faire observer qu'il me passe devant au supermarché. Les difficultés économiques ne sont pas seules responsables des problèmes que nous avons aujourd'hui à résoudre. Mais je m'égare, pardon.
Rédigé par : sylvie | vendredi 02 juin 2006 à 23:24
Quelles est la situation politique en France ? Un seul chiffre : 69% des Français ne font confiance ni à la droite ni à la gauche pour gouverner le pays ? Et soyons honnêtes, ils ont des raisons de penser cela.
Moralité : tout candidat, de droite ou de gauche, qui n'incarnera pas un vrai changement par rapport à la classe politique des 30 dernières années perdra l'élection présidentielle. Celui qui gagnera sera celui dont les Français se diront : "quitte à voter, autant voter pour elle ou pour lui, il (elle) a l'air différent, qu'est-ce que je risque ?".
Dans cette perspective, le casting semble déjà fait... A ma droite, celui qui piaffe, qui prône la rupture avec le père qu'il désespère de tuer, le candidat de la "rupture", de la droite décomplexée, celui qui donne l'impression aux Français de vouloir vraiment agir... A ma gauche, la femme, socialiste, pragmatique, qui semble proche des préoccupations des Français et décidée à règler leurs problèmes sans idéologie, notre Blair en jupons à nous.
Ségolène est sans doute mieux placée pour incarner le changement que Sarko que l'on aura vu tous les jours durant cinq ans sur notre petit écran.
La "Blair touch", why not ? Mais attention de ne pas oublier les valeurs de son camp et de ne pas donner l'impression de courir après le "populisme de droite", qui se répand à grande vitesse dans les esprits, de Le Pen à Sarko, en passant par Villiers, et surtout par beaucoup de Français...
Attention à être bien clair et à bien maîtriser sa communication sur les mesures annoncées, parce que si ce que l'on en retient, c'est qu'il faut envoyer l'armée dans les cités (même si elle n'a pas dit cela), je crains que ça soit un peu "too much" pour la base de l'électorat de gauche (qu'il faut quand même rassembler au 1er tour, je le rappelle, surtout à ceux qui craignent le remake du 21 avril).
Rédigé par : July Duhamel | samedi 03 juin 2006 à 03:36
je ne sais pas ce qu'elle vaut, mais il est réjouissant de voir comme tous les autres éléphants tombent dans le panneau des étiquettes qu'elle leur a tendu bien finement... Ils se prennent tous les pieds dans le tapis. Enfin, pour le moment, hein.
Rédigé par : coco | samedi 03 juin 2006 à 08:34
Hugues, what I say : les mesures de Ségo ne sont portées, à ma connaissance, par aucun discours de fond, aucun diagnostic, aucune réflexion de long terme. D'évidence, elle joue sur la surprise et l'événement (en légitimant en creux la posture d'un Le Pen qui plus est), et c'est en cela qu'elle me gêne. En botaniste amateur, j'aime la politique quand elle prépare un bon terreau avant de planter la graine. Oui à la rupture d'avec le dogme. Mais une rupture se prépare, se discute, se négocie, se fertilise. Là, je ne vois qu'un effet d'annonce (mais je ne demande qu'à me planter, toujours en bon botaniste). Preuve de sa relative maladresse, le PS, pris de court, se divise sur la question (au passage, à quoi a donc servi le congrès du Mans?), entre la tentation de se ripoliner d'un coup d'audace à pas cher et le réflexe de rétractation du bivalve sur son rocher en granit rosâtre.
Rédigé par : Richard G. | samedi 03 juin 2006 à 10:38
Que...quoi ?
Sa sincérité ne devrait pas être mise en doute ?!?
Ségolèlé, 2001, pour Libé : "tant que je serai ministre de la Famille, il n'y aura pas de suppression des allocations familiales".
Rédigé par : Filibert | samedi 03 juin 2006 à 11:42
Versac pourra t-il rester à l'UDF avec un trackback blairiste et un positionnement à la gauche de Ségolène ??
Rédigé par : Maiheu | samedi 03 juin 2006 à 12:35
Filibert, est-il besoin de t'expliciter la différence entre une suppression et une mise sous tutelle?
Rédigé par : Matthieu Duvail | samedi 03 juin 2006 à 16:18
C'est amusant, cette affaire. Les barrissements indignés des éléphants m'ont considérablement réjoui. Le côté coup de pied dans la fourmilière, sans doute. Manifestement la flêche a porté, là où leur cuir est le plus tendre. Ben oui, l'autorité, la sécurité, l'ordre, ces trucs supposément de droite. Là où Monsieur Lionel lui-même a avoué sa "naïveté" - au risque de consterner nombre de sympathisants de gauche.
Ségolène apparaît comme une tacticienne intéressante. Rien n'est pire que l'indifférence, on le sait... Elle tente d'imprimer, à l'eau-forte, une marque, de structurer son originalité. Faire du bruit, prendre le PS à rebrousse-poil, c'est obliger les autres candidats à se positionner par rapport à elle - et à donner leur propre vision de la "question sécuritaire". Car s'il y a une seule certitude, c'est qu'aucun candidat de gauche n'aura la moindre chance en 2007 sans une forte proposition en matière d'ordre et de respect des règles. La naïveté n'est plus de saison et Ségolène semble bien l'avoir compris...
Rédigé par : Marc | samedi 03 juin 2006 à 18:23
le plus agaçant est que soit repris en boucle le fait qu'elle dénote (ça oui) en s'intéressant à la sécurité. En fait le renforcement de la présence d'adultes dans les collèges ou lycées c'est au programme depuis longtemps, et c'est la droite qui les a simin ués mais plutôt que de "tuteurs" il faut infirmiers, assistants sociaux et surveillants. L'accompagnement des parents en difficulté oui mais mise sous condition des allocations non c'est contreproductif. Encadrement des mineurs délinquants et travaux d'utilité générale oui bien sur mais l'armée à autre chose à faire etc...
Rédigé par : brigetoun | samedi 03 juin 2006 à 20:28
Matthieu : oui, il est besoin de m'expliciter la différence entre suppression (que j'imagine temporaire) des allocations familiales et mise sous tutelle !!!
Rédigé par : Filibert | samedi 03 juin 2006 à 23:03
Lol, moi je suis d'accord avec toi, Hugues. Et quand je lis dans Le Monde de ce matin que Martine Aubry prétend opposer "les valeurs de la gauche" à Ségolène Royal, ça m'agace: c'est toujours le vieux procédé de l'excommunication. Comme si ce n'était pas précisément au nom de ces valeurs que Ségolène s'exprime. Et ce qu'elle propose me paraît très différent de Sarko, comme Paxa l'explique aussi très bien; et comme son trackback qui n'aurait nullement été abusif n'a pas l'air d'avoir passé, je donne le lien: http://www.paxatagore.org/index.php?2006/06/03/703-les-decus-du-ps
Rédigé par : François Brutsch | dimanche 04 juin 2006 à 12:07
« La naïveté n'est plus de saison et Ségolène semble bien l'avoir compris... »
On peut alors imaginer que, du coup, elle ne va pas assez loin dans le raisonnement. Que veulent dire le recours à l’armée et la mise sous tutelle des allocations familiales ? Ils dénoncent la faillite des parents d’enfants délinquants, non ? Que la perte des allocs fassent peur à certains et les contraignent à encadrer plus sévèrement leurs enfants… on peut à la rigueur supposer que l’effet soit minime mais qu’il existe.
En revanche, la mise sous tutelle signifie que ce budget sera géré par un tiers, assistante sociale ou travailleur social, par exemple. Quel peut être l’effet ? Sans doute, aucun. Le seul mérite serait la présence régulière d’un tiers formé qui pourrait avoir une petite mission éducative. Autant missionner directement ces personnels pour une action éducative dans les familles. Dans ce cas-là, c’est l’éducation qu’on met sous tutelle, et plus les allocs.
Est-ce l’idée qui sous-tend les intentions de SR ?
Rédigé par : sylvie | dimanche 04 juin 2006 à 12:43
>>> "Et il n’est pas injuste de rappeler que sa présence [celle de Sarkozy] place Beauvau n’a empêché ni les émeutes des banlieues, ni l’accroissement de la violence contre les personnes."
Ce n'est pas seulement injuste de dire cela, c'est totalement partisan et de mauvaise foi (enfin on dirait bien).
Hugues, explique nous comment - concrètement - Sarkozy aurait pu /aurait du empêcher les emeutes de banlieue ? Je suis très curieux de connaître ta réponse ?
Qu'aurait dû faire Sarkozy pour empêcher l'éclatement de violence dans des zones avec un chômage des jeunes (majoritareiemnt arabes et noirs) massif, dans des ghettos plus que délabrés, éloignés des centres urbains, hyper-concentrés, zones qui sont le résultat de 25 ans de politiques inéfficaces et irresponsables ?
Allez, j'attends avec impatience que tu nous expliques ce qu'aurait fait un ministre socialiste de l'intérieur pour "empêcher" les emeutes de banlieues de se dérouler ? (l'argument du lacher type père noel de subventions pour rétablir "le lien social" ne compte pas - argument éculé et qui a prouvé son inefficacité.)
Rédigé par : Jules | dimanche 04 juin 2006 à 12:45
Laurent,
Merci.
Nomad,
???
Polluxe,
Evidemment, les mesures proposées n’ont aucune raison d’être universelles, même s’il nous est toujours difficile d’imaginer que des choses différentes soient faites ici ou là, en fonction d’impératifs spécifiques. Le fameux « second adulte », si cette idée devait être retenue, ce qui n’est pas certain, n’aura pas besoin d’être présent en première S à Louis le Grand, par exemple…Mais sur le fond, nous semblons assez d’accord, non ?
MB,
Ok, les jeunes ont plus de stamina que les vieux. Et après ? Quelle est la conclusion contextuelle qu’il faut en tirer ?
Sylvie,
Oui, il était même indispensable de dire les choses de manière, disons, brutales. Et de dire des choses qui tranchent avec la baratin consensuel traditionnel. Prenons la réaction de Buffet aux propos de Ségolène, par exemple (« Il faut un plan de rattrapage au niveau du logement social, du pouvoir d'achat, des droits, des services sociaux »). Elle est typique de ce que l’on entend à gauche, PS compris : faisons d’abord un pays de Cocagne et ensuite, nous nous occuperons des loubards résiduels (s’il en reste vraiment).
July Duhamel (hum !),
Tu trouves ça too much pour la base de l’électorat de gauche ? Qui vivra verra… En tout cas, les premières réactions ne sont pas si mauvaises.
Coco,
Stratégie pour stratégie, Ségolène est effectivement en train de leur donner quelques leçons. Ce qui ne veut pas dire qu’elle soit insincère, au contraire. En tout cas, j’espère que les critiques pour absence d’idée et de positionnement se feront plus rares.
Richard G.,
Je ne me suis pas donné pour mission de faire l’exégèse de la parole Royal. Mais je subodore que les discours de meeting et les interventions télé sont sous-tendus par un projet un peu plus consistant. Attendons donc le détail et les précisions.
En tout cas, je n’attribue pas les réactions des éléphants et la division du PS à sa maladresse mais à leur propre panique. Et la dérive amorcée par DSK m’est très difficile à avaler.
Marc,
Tu semble préférer l’eau forte à l’impressionnisme, mais on est sur la même longueur d’ondes.
Brigetoun,
Mais là est bien la contradiction : tu es d’accord sur les résultats à obtenir, mais aucun des moyens ne semble t’agréer. Etudions le détail de ses propositions, ne l’envoyons pas promener comme si elle s’était sentie autorisée à roter à table, effrayant ses convives par tant de rudesse. Si un gosse perturbe un cours au point de le rendre impossible, faut-il le prendre en main tout de suite ou attendre une amélioration sociétale majeure lui redonnant le goût de l’école ? Lançons-nous évidemment dans l’amélioration de longue haleine, mais osons taper sur les doigts du perturbateur dans l’intervalle.
François,
Mais les trackbacks sur le même thème sont les bienvenus, Nadine de Rothschild n’ayant encore rien écrit sur le prolongement électronique de la manière dont l’on doit manier sa fourchette à poisson. Je ne crois pas qu’il l’ait envoyé et son billet était très intéressant.
D’ailleurs, je recommande également l’édito du Monde de samedi, que j’ai eu l’impression d’avoir rédigé moi-même par inadvertance. Je ne sais pas si son auteur anonyme lit mon blog, mais disons, au minimum, que nous voyons les choses de la même manière : http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-779274,0.html
Sylvie,
Alors ne faisons rien du tout, si rien ne saurait être efficace…
Jules,
Sarkozy est le ministre de l’Intérieur. Il est aux commandes. Et il assure détenir les « vraies » recettes. Mais visiblement, la situation est plus tendue qu’elle ne l’a jamais été. J’appelle ça un échec. Et je ne sais pas si ce sont les 25 dernières années d’une politique désastreuse qui nous ont conduit à cette situation, mais si c’est le cas, disons que ce type est au pouvoir depuis suffisamment longtemps pour ne plus avoir les moyens d’évoquer la moindre rupture avec les erreurs du passé : il est actuellement ministre de l’Intérieur, bon sang, et pour la deuxième fois sous Chirac !
Ségolène est, elle aussi, passée par le pouvoir, mais à une époque où les choses se sont effectivement améliorées au plan économique et social, ce qui permettait d’espérer qu’une partie au moins des problèmes qui sous-tendent la délinquance seraient résolus. Donc, pas d’arguments bidons sur le retour des profs de sport dans les quartiers et l’ouverture de salles polyvalentes comme remède à la violence mais l’intérêt pour les propos de quelqu’un qui se propose d’allier fermeté et approche sociale. Tout le contraire des offres alternatives.
Sur la façon d’éviter les émeutes, permets moi d’y revenir plus tard, j’entends l’alarme de ma voiture qui sonne.
Rédigé par : Hugues | dimanche 04 juin 2006 à 14:29
Hugues,
"Alors ne faisons rien du tout, si rien ne saurait être efficace…"
Je dis tout le contraire. Il faut faire et dire enfin clairement que certains parents – quelles qu'en soient les raisons – ne réussissent pas à accompagner leurs enfants à l'âge adulte. Dans cette société, on trouve des excuses à (presque) tout le monde. Des femmes qui vivent seules avec leurs 4, 5 ou 6 enfants, dont 4 ados incontrôlables : oui, c'est dramatique, mais où sont les pères ? La société est-elle toujours seule responsable de leur défaillance ?
Disons aussi que notre société a failli dans son système éducatif en ne réussissant pas à maintenir le respect de la "Loi" dans l'école, qui aurait dû rester son dernier bastion et être l'ultime recours des gosses à la dérive. Disons enfin qu'il est temps d'y rétablir la discipline sans laquelle aucun apprentissage n'est possible.
Arrêtons de tourner autour du pot.
Si c'est ce que SR veut dire, qu'elle le dise.
Si c'est vraiment le sens du message, si "responsabilité individuelle", "morale" et "discipline" ne sont plus des mots grossiers, alors on avance.
Rédigé par : sylvie | dimanche 04 juin 2006 à 15:37
@Hugues, sur Nadine de Rothschild: Si, il y a quand même une étiquette relativement précise sur les trackbacks et je partage la conception de Versac à ce propos: un trackback devrait être destiné à un billet dont l'URI est donné dans le billet initial.
Il y a un élément de réciprocité: j'incite mes lecteurs à aller voir ailleurs autant que j'attire les lecteurs d'autrui chez moi, alors que seul ce dernier effet est atteint par les trackbacks sur des billets "sur le même thème" qu'on ne mentionne pas chez soi... Cela peut aussi être fait par un addendum: "Autres billets sur ce thème: ..." cela suffit pour légitimer le trackback.
L'autre incivilité du trackback, c'est parfois de s'abstenir de l'envoyer sur le billet qui a manifestement servi d'inspiration...
Mais c'est comme l'ordre juste cher à Royal, toi et moi: pour ne pas le transgresser par inadvertance il faut encore qu'on nous l'ait enseigné, montré par l'exemple!
Rédigé par : François Brutsch | dimanche 04 juin 2006 à 16:59
Frnçois,
Bof, je ne confonds pas "l'ordre juste" de Ségolène et le choix du placement de l'archevêque par rapport au ministre dans les dîners en ville -- qui ressortent effectivement du bréviaire de la baronne. Mais j'avoue avoir aussi peu de respect pour l'étiquette que pour la nétiquette, même si je crois beaucoup à la courtoisie -- forme supérieure de politesse.
Tiens, ça fera sans doute l'objet d'un billet à l'occasion.
Rédigé par : Hugues | dimanche 04 juin 2006 à 22:25
Hugues,
votre alarme de voiture vient de sonner ? Tiens, je pensais que vous viviez en Angleterre, pays où le chômage et la délinquance n'existent pas. Zut, j'avais confondu avec Jules. Désolé.
Par ailleurs, tout à fait d'accord avec vous sur les 25 dernières années de politique désastreuse : depuis 1983, plus précisément, avec un certain Laurent Fabius. Je partage d'ailleurs bon nombre de vos réticences à son sujet. Il n'est pas le mieux placé en homme de gauche. Par contre, Ségolène en femme de droite est assez crédible.
Rédigé par : nicolasS | lundi 05 juin 2006 à 11:10
>>> "Tiens, je pensais que vous viviez en Angleterre, pays où le chômage et la délinquance n'existent pas."
Ha Ha, voila une petite pique qui sent bon le Francais touché dans son orgueil par la réussite qui lui est insupportable de la GB des années Blair...
Il préfere caricaturer et stigmatiser la réussite du voisin plutot que de se pencher sérieusement sur la déconfiture de la France conteporainne...
Rédigé par : Jules | lundi 05 juin 2006 à 13:49
... (désespoir ...)
La sécurité ... Vaste sujet. Si je dis que la situation économique a un certain effet sur la délinquance, je mens par ommission parce que JC Cambadélis ou G Drut n'avait pas besoin de commettre leurs méfaits pour bien vivre. Si je ne le dis pas, je laisse dire, en caricaturant un peu, qu'une certaines catégorie de la population est délinquante par nature ...
Bon, je ne pense pas que Royal veuille fliquer les gamins dès 3 ans. Enfin, les primo délinquant en centre fermés ... C'est un peu limite. La proportionnalité de la peine ?? Un gamin qui vole un jour un Mars ne va pas le lendemain braquer une banque. Comme la réinsertion est LE domaine dans lequel la justice française est vraiment NULLE (avec la durée de la préventive, les délais de jugement, les conditions de vie en prison ...), je ne suis pas sur qu'il faille assomer quelqu'un à la première erreur.
Mais, bon, en fait, la nullité des arguments royaliste me satisfait assez, autant que le démagogique "je me mets du coté de ceux qui souffrent". Madame Royal n'a pas voté contre "l'immigration choisie". Elle oublie que la France a renforcé son arsenal sécuritaire comme jamais avec les lois Perben 1 et 2 ou la loi Sarkozy sur la sécurité intérieure.
Pour quels effets ? Elle oublie que les mesures de Daniel Vaillant comme ministre de l'intérieur, comme la police de proximité avait commencé à donbner quelques effets, certes modestes, mais annihiler par Sarko, qui préférait les GIR. Elle oublie la violence de la société envers certains citoyens, pour qui seul service public vraiment accessible est constitué par la BAC, les conditions de logement, ... Elle oublie que les RG eux même disent tolérer quelques trafics, parce qu'ils sont sources de revenus dans les quartiers délaissés ... Au lieu de quoi elle parle de sécurité comme une abstraction à prendre hors de tout contexte ....
Ce qui m'inquiète le plus, c'est que si on doit débattre de sécurité pendant 1 an, Sarkozy gagnera. Malgré son bilan désastreux. Ce qui m'inquiète, c'est ce nouveau délire médiatico sondagier sur Madame Royal. Je me croirais revenu en 2001. Ce ne sont pas les lois sécuritaires qui font la sécurité. Et ce n'est pas sur la sécuruité que la gauche peut gagner. Donc parlons d'autre chose.
Rédigé par : Simon | lundi 05 juin 2006 à 15:36
@ Jules : déconfiture ? réussite ? Où ça ?
Si l'Angleterre de Blair, c'est une réussite, ça donne envie d'échouer...
Rédigé par : nicolasS | lundi 05 juin 2006 à 20:09
Nicolas, je ne voudrais pas non plus complètement troller le post de Hugues en détournant le débat sur la GB de Blair.
Hugues a fait de très bon posts sur le blairisme, ses réussites, la déconfiture française, etc. Je te laisse les lire.
Rédigé par : Jules | lundi 05 juin 2006 à 23:22
je partage votre constat sur la position de Royal à 100%. Les commentaires sur la sortie de SR à droite et à gauche, qui refusent de voir que le roi est nu, sont affligeants.
Vive les sous-marins blairistes! Ou plutot le réalisme politique...
Rédigé par : sdl | mardi 06 juin 2006 à 09:11
Blair n'a pas cette politique Hugues.Malgrés ses discours il est plus prévention que repression.Blair est assez paradoxal en la matiére puisque sa pratique est plus classiquement social-démocrate en la matiére que son discours.
Et il n'use pas de l'armée à l'école comme outil de discipline.
Ségo devrait éviter la course à l'échalotte sécuritaire.
Rédigé par : socdem | mardi 06 juin 2006 à 17:01
Assez d'accord avec soc' dem'. C'est d'ailleurs l'un des (quelques) reproches que l'on pourrait faire à Tony Blair. Malgré la pesanteur et la réalité de la menace terroriste, il n'a pas assez pris en compte l'importance de la sécurité dans une politique réaliste et pragmatique, destinée au bien général - et ce qu'elle soit de gauche ou de droite, notion actuellement dépassée de toutes manières.
Au contraire, Ségolène Royal pousse la logique de Blair jusqu'au bout qu'il n'a (peut-être pas ?) le courage d'assumer, retenu qu'il est par un certain nombre de paléo-travaillistes.
Et cette logique, n'ayons pas peur de briser le tabou, est bel et bien celle de Sarkozy, les gesticulations médiatiques en moins, l'efficacité en plus.
A ce propos, un de mes amis anglais, inquiet pour le sort de nombreux vétérans de l'armée de métier britannique, évoquait récemment la possibilité de reconvertir des anciens bérets verts (par exemple) en leur confiant les mineurs de 10-14 ans en situation de délinquance.
Pourquoi pas ? C'est par ce genre de synergie d'idées que l'on construit une politique, pas en faisant l'autruche ou en se perdant en geignouseries populistes, comme ce nain de Fabius, à qui Hugues fait encore trop d'honneur en lui prêtant de l'humour.
Rédigé par : gaétan sg | mardi 06 juin 2006 à 17:51
Je propose à tous les défenseurs des idées sécuritaires de la miss Ségo d'appliquer volontairement et d'eux-mêmes ces règles à leurs propres enfants pour commencer, avant d'aller emmerder ceux parents qui souhaitent ne pas déléguer leur autorité parentale aux militaires.
Rédigé par : Golfeur | mardi 06 juin 2006 à 19:28
Sans être l'interprète officiel de S. ROyal, il me semble que sa proposition n'est pas de "délguer l'autorité parentale aux militaires", mais, s'agissant de mineurs de plus de 16 ans CONDAMNES PENALEMENT POUR UN DELIT non pas à faire de la prison (car il s'agit de rester dans le contexte de l'ordonnance de 1945 de protection del'enfance en danger) mais à être encadrés afin qu'ils aient une chance de devenir majeurs et adultes dans une trajectoire qui n'est pas celle qui les a conduit devant le juge des enfants...
Je ne suis pas sur que la plupart des commentateurs ait une idée de la détresse de ces enfants et de la difficulté pour la société de leur donner leur chance.
Alors après, faire la moue sur la course après Sarko me parait vraiment à coté de la plaque.
Rédigé par : sdl | mardi 06 juin 2006 à 22:58
Le billet de Maître Eolas ne discute précisément pas du projet de mise sous tutelle des allocations, mais évoque (comme non pertinente) leur suppression.
Rédigé par : FrédéricLN | mercredi 07 juin 2006 à 10:14
Oui, c'est vrai j'avais fait un peu vite le saut (comme pas mal de monde, à ma décharge) de la mise sous tutelle à la suspension.
D'une manière plus générale, mon jugement sur Ségolène Royal évolue depuis quelques jours.
Rédigé par : aymeric | mercredi 07 juin 2006 à 12:52
Je m'étonne que Ségolène et les socialistes laissent de côté une idée certes de droite pour résoudre la question de l'adaptation de l'éducation à certains publics réputés difficiles.
je pensais à la création d'un veritable marché de l'éducation par le chèque éducation, associé, bien entendu, à une véritable libéralisation de l'école.
Permettre à de jeunes entrepreneurs de s'approprier le marché des comportements sauvageonnesques n'est-il pas une solution, plutôt que de faire à nouveau appel à des fonctionnaires, même militaires ?
Rédigé par : Golfeur | mercredi 07 juin 2006 à 17:20
Et pourquoi pas ?
Excellente idée, même si je sens une ironie -déplacée- chez Golfeur...
Cher Golfeur, au patrimoine fort acide (pourquoi en voulez-vous donc tant aux gens qui ont réussi, et ont ainsi les moyens de pratiquer ce sport ?) prenez un peu le temps de réfléchir.
Qui est le mieux à même de "récupérer" ces jeunes délinquants ? Des fonctionnaires arc-boutés sur un soixante-huitardisme perclus de rhumatismes, ou des entrepreneurs qui pourraient transformer notre France figée en véritable Chine, si un Etat tentaculaire leur en donnait enfin les moyens ?
Non, décidément, une idée à creuser. Mais Ségolène Royal l'osera-t-elle ?
Rédigé par : gaétan sg | mercredi 07 juin 2006 à 17:58
Détrompez-vous, Gaëtan : je tenais surtout à souligner à quel point la réflexion éducative du PS se limitait à envisager la création de nouvelles métastases de la plus grande administration du monde depuis la fin de l'armée rouge.... en prétextant les difficultés de cette administration.
S'il faut chercher une différence entre Ségolène et Sarkozy, c'est bien celle-ci : là où Ségolène sombre dans les réflexes technocrates d'extension à l'infinie de la sphère de l'économie organisée, un Sarkozy préfèrera recentrer l'Etat sur ses missions de base : le service rendu aux citoyens.
Mais bon : il faut bien plaire aux instits...
Rédigé par : Golfeur | mercredi 07 juin 2006 à 19:32
Alors nous sommes d'accord. Cela dit, considérez-vous l'armée comme une métastase de l'éducation nationale ?
Je ne veux pas paraître défendre Ségolène Royal, qui n'a finalement que le tort d'appartenir à un parti riveté par sa clientèle de corporatistes marxisants, mais je trouve son idée militaire assez forte et pas assez exploitée. L'efficacité managériale de l'armée française, pour qui la connaît un peu, est supérieure à celle de nombreuses autres "services publics". Il serait donc adéquat de lui faire jouer un rôle citoyen. Au risque de choquer, voire de me faire insulter par une frange de l'électorat bien-pensant, je pense que les hussards parachutistes de Tarbes ont, par exemple, bien plus de choses à apprendre aux jeunes en "dérive" que certains éducateurs figés sur des schémas obsolètes.
C'est dans cette mesure que je trouve l'idée intéressante.
--Désolé pour le post multiple de tout à l'heure, résultat d'un problème technique indépendant de ma volonté.
Rédigé par : gaétan sg | mercredi 07 juin 2006 à 20:46
La proposition faite me semblait être d'employer des militaires de carrière pour l'encadrement des élèves que les enseignants et les parents ne parvenaient plus à tenir.
D'où la question que je me pose : pourquoi, lorsque la puissance publique échoue, ne pas tout simplement laisser une chance à l'esprit d'entreprise des français et des européens en général ? Comment font-ils ailleurs ? Y-a-t-on seulement réfléchi ? La fonction publique française vit-elle dans un univers parallèle ou bien dans le mien ?
Mais bon : ayant déjà choisi, par principe, de ne jamais voter pour un énarque quoi qu'il arrive, inutile de trop chercher à me convaincre.
Rédigé par : Golfeur | jeudi 08 juin 2006 à 11:47
J'imagine qu'une autre politicienne que SR doit en entendre en ce moment: MAM, qui doit se délecter des répercussions négatives engendrées par l'idée de la JFK femelle (dixit le FT)de transformer certains cadres de l'Armée en garde-chiourmes: ce n'est pas parce qu'il y aura deux trois postes Internet que les "centres de SR" ne reprendront pas l'héritage des enfants de troupe, une saloperie d'antique machine à laver les cerveaux.
Sauf qu'aujourd'hui, il s'agît d'une armée professionnelle, donc plus susceptible d'être anti-démocratique, et y incorporer des délinquants n'est guère une bonne idée (voir l'Armée russe en Tchétchénie).
Sans vouloir faire un procès d'intention à une institution dont j'ai pu voir l'excellent comportement dans des conditions difficiles (et sans vouloir troller ce billet), je voudrais dire: gaffe!
Rédigé par : leblase | jeudi 08 juin 2006 à 12:22