« Message personnel à Ségolène : tout va bien, je suis dans la place... | Accueil | Fabius, le machin à perdre »

dimanche 01 octobre 2006

Commentaires

Flux Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.

Tiens, au fait, n'avait-on pas fait un grand débat sur l'avenir de l'école en 2002 ?
C'est devenu quoi, au fait ?

Excellent post, et c'est un drame que de devoir être sur la défensive pour dire ce que tu dis et ne pas se faire accuser d'être de droite. Je suis de gauche, mais je n'aime pas du tout que "être de gauche" se résume à défendre les régimes spéciaux des retraites et le rien-branlage de certains fonctionnaires.

Le problème est que, pour donner plus de moyens aux collèges remplis d'arabes, de noirs et de pauvres, il faudrait admettre que ces arabes, noirs et pauvres posent un problème. En clair, il faudrait admettre que les moyens d'un établissement soit en fonction de sa composition sociale, ethnique, religieuse, etc.

Comme vous n'avez rien contre cette mixité, j'en déduit que l'idée que j'expose vous répugne : pour vous, comme pour les syndicats d'enseignants, et comme pour beaucoup de français, puisque qu'un arabe = un noir = un pauvre = un fils de bourgeois de Versailles, il NE faut PAS faire de différence entre eux.

Ne pas faire de différence, c'est à dire ne pas favoriser le fils de congolais immigré par rapport au fils de duc à Versailles.

Je schématise, bien sûr, mais voyez-vous la contradiction dans tous vos beaux principes ?

François,
C'est, en résumé, ce que je passe mon temps à dire sur ce blog.

Alcandre,
Je ne comprends pas vraiment où vous voulez en venir. Oui, certains gosses ont des difficultés, ce qui ne signifie pas qu'ils soient eux mêmes des "problèmes".

Il me semble donc normal de consacrer davantage de moyens à ceux qui ont besoin de davantage d'attention. Mais je ne vois pas le rapport avec la composition ethnique des effectifs des écoles.

L'école privée que fréquentent mes enfants accueille justement des enfants de toutes les catégories que vous citez (puisque c'est apparemment le moyen qui vous sert à distinguer les gens les uns des autres) et les choses se passent très bien, merci.

Mon propos est justement d'affirmer que ce ne sont pas les enfants qui peuvent constituer un "problème" mais les écoles et les équipes.

Vous avez trouvé le moyen de mettre vos filles dans un établissement qui vous convient. Tant mieux. Pour vous.

De là à généraliser votre exemple de fuite face à des profs qui ne vous satisfont pas vers le privé, il y a un pas que vous franchissez bien vite...

Il serait plus juste d'écrire que dans VOTRE établissement public de rattachement, les profs de VOS filles VOUS ont paru inaptes à inculquer les valeurs que VOUS défendez, et que par conséquent, VOUS avez préféré les orienter dans un établissement privé proche dont VOUS pensez que malgré son statut, il permettra à VOS filles de mieux s'épanouir en tant que citoyennes. (Selon quels critères avez-vous choisi cet établissement ? La proximité de votre domicile n'est pas gage de sérieux de la part de l'équipe professorale, ou alors vous avez tout simplement de la chance !)

Pas de généralisation hâtive... Les raisons pour lesquelles les parents fuient le public dans certains quartiers sont souvent beaucoup moins idéalistes que les vôtres, vous l'expliquez d'ailleurs dans votre billet. Les établissements privés pouvant sélectionner leur public et s'adressant le plus souvent à des chrétiens, on peut douter que la mixité sociale et ethnique (selon vos termes) y soit aussi forte que dans le lycée public voisin.

Pour rappel, d'ailleurs, les profs sont en moyenne moins bien formés dans le privé (dans la mesure où le concours sanctionnerait bien une réelle formation) :(http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?ref_id=NATTEF07115&tab_id=155)

A+
YR

YR,
Dans ma note, j'insiste sur le fait qu'il s'agit d'une expérience personnelle : il semble donc inutile de poster un commentaire pour me demander de repréciser ce point...

Je donne également des éléments sur les raisons qui ont motivé mon choix en faveur de cette école spécifique -- éléments auxquels s'ajoutent, naturellement, la proximité géographique. Je rappelle en outre que la mixité socio-ethnique de cet établissement est conforme à l'esprit du quartier, même s'il s'agit d'une école théoriquement catholique. Avant de me reprocher des prises de position "hâtives", il serait donc pertinent de lire le texte que vous commentez plutôt que de balancer ces banalités passe-partout.

Ceci étant, l'existence d'un débat national et récurrent sur la carte scolaire, l'allongement des listes d'attente aux portes du privé et l'ampleur du phénomène de détournement des procédures d'affectation (par dérogation, tricherie, etc.) donnerait plutôt l'impression que je ne suis pas une exception.

Enfin, d'où tenez-vous que les profs du privé soient moins bien formés que ceux du public ?

Le lien dans mon précendent commentaire ne fonctionne pas parce qu'il est tronqué :
http://www.insee.fr/fr/ffc/
chifcle_fiche.asp?
ref_id=NATTEF07115&tab_id=155

Tout çà à la suite pour tomber sur çà :

18 712 maîtres aux et contractuels sur 424 385 dans le second degré public (4,4%) et 17 186 sur 98 861 (17,4%) dans le second degré privé.

Si vous accordez un peu de crédit au diplôme et au concours de la fonction publique, vous ne pouvez que conclure qu'en moyenne, les profs du privé sont moins bien formés que les profs du public.

A+
YR

"Dans une école primaire « standard » ― mais les choses fonctionnent peu ou prou de la même manière au collège ou au lycée "

Non justement pas!
Le directeur d'école n'est pas le supérieur hiérarchique des professeurs des écoles, alors que les principaux et proviseurs ont un pouvoir hiérarchique sur les professeurs à commencer par la notation administrative.
Vous pouvez, bien entendu considérer que les pouvoirs des chefs d'établissements doivent être renforcés. Mais à mon avis il faudrait distinguer autonomie des établissements et pouvoirs du chef d'établissement. Quand un établissement (collège ou lycée) a mauvaise réputation alors même que la population scolaire n'est pas spécialement difficile, c'est souvent à cause du chef d'établissement (son pouvoir de nuisance est plus élevé que celui des quelques professeurs incompétents ou jean-foutre, dont la proportion ne doit pas varier considérablement d'un établissement à l'autre).

J'avoue ne pas très bien comprendre comment cette carte scolaire peut contribuer à la mixité sociale ! Il y a quelques (enfin, d'assez nombreuses) années, aux USA, on voulait y arriver justement par le contraire, le "bussing" qui emmenait de pauvres gosses ensommeillés d'un bout du comté à l'autre - mauvaise réponse à un vrai problème, une fois de plus. Ici en Belgique, l'obligation de faire fréquenter l'école locale ferait exploser la marmite, mais j'admets que c'est pour d'autres raisons. Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? Ah oui, tant qu'on en est aux explications, c'est quoi un "déjeuner républicain" ?

Hugues, vous m'avez mal compris.

L'Education Nationale est une administration centralisée qui doit rendre des comptes au contribuable. Si elle alloue des crédits à un établissement, préferentiellement à un autre, cela doit bien se faire selon certains critères.

Maintenant, mettez vous à la place de monsieur le recteur. Comment allouez-vous des crédits aux établissement en difficulté ?

Selon des indicateurs « neutres » ? Par exemple, le nombre d'intervention policière par mois ? Les résultats au brevet, le taux de redoublement ?

Critères délicats, hélas : dans le temps, leur évolution peut être du à des paramètres très différents des moyens. Par exemple, un action pédagogique spécifique contre la violence, ou alors un changement important dans l'organisation du brevet, etc.

Mais ce n'est pas étonnant, car ces indicateurs ne représentent que la surface des problèmes. Si des établissements sont en si grande difficulté, c'est parceque leur environnement est cauchemadersque : cités au taux de chomâge digne du tiers monde, au taux de délinquance digne du Bronx et souvent abandonné des politiques.

Maintenant, je pensais, dans mon commentaire précédent, àd'autres indicateurs, extremement délicat à mettre en place, mais à mon avis plus efficace : revenu moyen des parents d'élèves (par exemple pour fournir plus de livres aux établissements dont les élèves sont plus pauvres), date d'entrée sur le territoire (pour fournir des cours de rattrapage en français), situation familiale, etc.

Maintenant, ce genre d'informations sont extremement délicates et personnelles. Entre de mauvaises mains... je ne vous fait pas un dessin.

Ce que je voulais expliquer dans mon commentaire, c'est que le même état d'esprit qui nous fait acceuillir et apprécier des étrangers nous empêche aussi de les acceuillir convenablement (c'est-à-dire avec suffisament de moyen) et donc, de les apprécier pleinement...

Bravo à Hugues pour ce beau billet.

Ayant testé, personnellement puis par enfants interposés, "les deux écoles", ou plus exactements diverses écoles des deux systèmes, je crois à l'utilité de la possibilité de choix que l'existence du privé offre aux parents (moyennant un coût).

Les écoles où moi-même/mes enfants se sont trouvés le mieux ont été celles qui avaient "de bons chefs d'établissement", et réciproquement. Tautologie ? Elle souligne au moins l'importance de la responsabilité de la direction.

Je crois donc très important que le chef d'établissement ait "du pouvoir". Il en a dans le privé. Dans le public (primaire comme secondaire), il en manque cruellement. Ce qui me semble conduire aux conséquences suivantes :

1) certains, très talentueux, ont des compétences d'animation d'équipe telles qu'ils réussissent à faire marcher leur équipe, faire vivre le dialogue parents/enseignants, repérer rapidement les incidents et les régler, etc.

2) mais cela repose tellement sur le talent personnel d'animation - et celui-ci est si peu détecté par le concours qui conduit aux fonctions de chef d'établissement, que les échecs sont nombreux et les vocations dissuadées - tout enseignant pourra, je crois, témoigner des sentiments mitigés portés, dans les équipes pédagogiques, au collègue qui prépare ledit concours.
[BOEN 2004 : "Il serait bon également que le candidat établisse un lien entre les acquis de son expérience et les exigences de la fonction postulée" ... "Il importe donc que les candidats suivent une formation à la fonction de personnel de direction, ce que, selon le jury, ils ne font pas suffisamment."]

3) Exemple émouvant, la notation pédagogique. Bien noter un enseignant facilitera son départ s'il souhaite s'en aller ; le mal noter vous l'affecte à vie. Voilà un beau feed-back négatif de nature à dissuader une notation sincère et tranchée.

4) Les chefs d'établissements sont-ils remplacés avant terme quand leur établissement marche mal ? Je l'ignore.

5) Moralité, il me semble qu'accroître les pouvoirs (institutionnels) du chef d'établissement est nécessaire pour attirer vers cette fonction ceux qui en ont les capacités. Certains suggèrent de lui confier le recrutement des enseignants : ce n'est pas aberrant (un patron de PME recrute bien ses collègues), mais pas une nécessité évidente (un directeur d'établissement dans une grande entreprise dirige des gens qui ont souvent été embauchés par la DRH ... ou par son prédécesseur). Il y a pas mal de marge pour accroître ses pouvoirs avant d'en arriver là.

@Frédéric LN
Parfaitement d'accord avec vous sur le rôle décisif du chef d'établissement et sur l'importance de son talent personnel d'animateur d'équipe. Mais j'ai du mal à vous suivre sur le point n°5.
"il me semble qu'accroître les pouvoirs (institutionnels) du chef d'établissement est nécessaire pour attirer vers cette fonction ceux qui en ont les capacités"
Cela me semble spécieux : à supposer que cet accroissement de pouvoir ait un effet sur l'attractivité de la fonction, je ne vois pas en quoi cela jouerait sur le niveau moyen de compétence des postulants. Accroissement de pouvoir ou pas il me semble plus important de repérer plus efficacement les talents (ce que vous suggérez dans le point n°2).
Pour ma part, au cas où les pouvoirs des chefs d'établissement seraient nettement renforcés, je suis partisan d'une possibilité de rétro-controle de la part de l'équipe pédagogique ou du conseil d'administration.

Eh, Hugues, ma femme est prof dans le bahut de tes filles... Un centre Madeleine Daniélou vers République, y'en a pas deux.

Alors, précision historique, si j'ai bien tout suivi : les bâtiments ont été confiés aux jésuites durant (ou juste avant) la guerre par un couple juif qui quittait la France et qui souhaitait, précisément, que les élèves soient instruits dans un environnement multiconfessionnel, afin de favoriser le dialogue et la compréhension entre les confessions.

Raison pour laquelle, même si toutes les confessions sont accueuillies dans tous les établissements catholiques (ce me semble), ils le sont encore plus spécifiquement à Charles Péguy.

Cet établissement est, de fait, très atypique, puisqu'il est tenu par une communauté religieuse (et non, ce ne sont pas des religieuses, mais des "demoiselles consacrées" - si je n'm'abuse, des femmes qui ont fait certains voeux mais pas ceux des religieuses)... qui doit s'abstenir de mettre trop en avant sa propre religion.

Pour ce qui est des raisons du succès d'un tel établissement, tu noteras que les demoiselles consacrées (donc) vivent dans l'établissement et pour les élèves. Si l'on peut ne pas partager toujours leur façon de faire, leur vocation est véritablement l'éducation. Elles y consacrent leur vie, certaines, évidemment, avec plus d'habileté que d'autres. Cela donne une implication difficile à égaler. Tu noteras que si les établissements de Rueil et de Neuilly ne sont pas les plus soumis à la mixité sociale, les centres Madeleine Daniélou ont également ouvert des établissements à Garge-les-Gonesses ou à Bobigny, loin de l'image élitiste que l'on colle aux établissement privés.

Les professeurs sont effectivemment recrutés par l'établissement et, dans ces conditions, il est clair que l'établissement s'assure de ce que les professeurs adhèrent au projet pédagogique. Ce qui ne signifie pas qu'ils doivent être cathos, mais au moins, ne pas présenter d'aversion pour ce projet.

Et, parmi les professeurs, un certain nombre font un véritable choix pédagogique et ne se trouvent pas par défaut dans l'établissement en question. Ma femme, en particulier, recherchait précisément un établissement qui offre une certaine mixité sociale (sans aller jusqu'à certaines extrémités pour lesquelles je ne pense pas qu'une jeune professeur telle qu'elle soit faite).

Ensuite, ils font l'objet d'un suivi spécifique de la direction, et d'une exigence que l'on ne trouve pas partout ailleurs, notamment en termes de nombre de niveaux à assumer.

Une toute petite chose à YR : si les professeurs du privé étaient moins bien formés que ceux du public, je pense que les parents ne s'y tromperaient pas.

merci pour ce billet qui reflete ma propre experience. J'ai maintenant 28 ans mais ma scolarite passee a demenager tous les 2 ans nous a fait frequenter, a ma soeur et a moi meme, un certains nombres d'etablissements tels que celui que tu decris (et pour mes parents a inventer les solutions d'evitements correspondantes pour les cas les plus desesperes). Ma propre experience a ete encore renforce par le fait d'avoir epouse un fils de profs de college. Resultat, je pense effectivement que ta vision n'est pas du tout exageree. Et si certaines ecoles echappent a cette regle, c'est parce qu'il existe des profs et instits motives et impliques, a titre personnel evidement, car rien dans le systeme de l'education nationale ne permet de motiver et encore moins de recompenser (aie, recompenser au merite, c'est une notion liberale, ca ! Quelle horreur !) les personnes competentes.

"si les professeurs du privé étaient moins bien formés que ceux du public, je pense que les parents ne s'y tromperaient pas."

Et pourtant, les profs du privé sont en moyenne moins bien formés : ce sont les chiffres de l'INSEE, je ne peux que le répéter une 3ème fois.

"rien dans le systeme de l'education nationale ne permet de motiver et encore moins de recompenser (aie, recompenser au merite, c'est une notion liberale, ca ! Quelle horreur !) les personnes competentes."

Le problème est surtout qu'il n'existe rien pour éliminer les incompétents notoires qui semblent tant désespérer le maître des lieux.

Bien qu'en infime minorité, ils participent à dégrader l'enseignement public de façon désastreuse.

Pas besoin donc d'être libéral, il suffirait de contrôler et d'évaluer vraiment les profs, et ajouter au concours des critères de recrutement portant sur la motivation et le choix de la carrière d'enseignant.

Mais c'est valable pour tous les corps publics. Les policiers par exemple, devraient être recrutés de façon sélective avec entretien de motivation et contrôle permanent. De même les infirmiers. Ou les juges...

YR

"Pas besoin donc d'être libéral, il suffirait de contrôler et d'évaluer vraiment les profs, et ajouter au concours des critères de recrutement portant sur la motivation et le choix de la carrière d'enseignant."

Non, vraiment, vous êtes sérieux ?

Savez-vous ce que ça couterait en nombre de journées perdues du fait de la grève -massive, il va de soi- déclenchée par les syndicats d'enseignants au simple énoncé d'une réforme d'une telle ampleur ?

Tout le problème est là : il suffirait...; ce qui, les déboires récents d'à peu près tous les ministres de l'éducation nationale nous le prouvent (à l'exception notable de Jack Lang, dont la mission était "ne pas faire de vagues"), n'est hélas pas une sinécure.

YR, vous me semblez bien dogmatique.

Cela me fait penser au laïus que nous avait fait subir notre instituteur en CM2 à propos d'une élève qui venait de l'école Notre-Dame d'à côté : elle allait enfin découvrir la vraie éducation...

A vos stats, j'oppose juste un fait : le nombre sans cesse grandissant, rentrée après rentrée, de demandes d'inscription en établissements privés. Mais les parents doivent se tromper.

"Non, vraiment, vous êtes sérieux ?"

Oui.

Je préfère de beaucoup tenter de modifier le système plutôt que de me contenter de mettre mes enfants à l'abri des dysfonctionnements en regardant des pans entiers de l'école publique sombrer, avec les valeurs qu'elle est censée incarner : égalité des chances, éducation à la citoyenneté, laïcité, gratuité, etc.

D'autre part, assimiler tous les profs à certains enragés du SNES est petit. De même que faire de la nullité de certains profs incompétents ou fumistes un repoussoir en généralisant leur attitude est méprisant.

Il existe des profs qui souhaitent voir évoluer leur métier et les conditions dans lesquelles il l'exercent, sans que cela passe forcément par plus de moyen ou un statut (encore plus ?) bétonné.

"YR, vous me semblez bien dogmatique."

En opposition à pragmatique, je suppose ?

Vous voulez du Dogme ? En voici : la crainte de manifs ne doit pas paralyser la volonté politique.

A+
YR

Ah, je vois. Vous devez faire allusion aux manifs du type 1984... Un bon dogmatique, donc.

"Pas besoin donc d'être libéral, il suffirait de contrôler et d'évaluer vraiment les profs, et ajouter au concours des critères de recrutement portant sur la motivation et le choix de la carrière d'enseignant."

oui !! et pas seulement !

Mais aussi quand, on s'aperçoit qu'un prof ne fait pas son travail, il faudrait qu'on ne soit pas obligé de le garder !

Ma fille me demandait, il y a quelques jours, pourquoi son prof d'anglais est toujours là, alors qu'il est de notoriété publique, qu'il fait ce qu'il veut, à savoir, pas grand chose.

Que lui répondre ?

Je lui ai dit : "je ne sais pas !" et c'est vrai que je me suis laissée aller à même préférer le payer à rester chez lui, plutôt que de le laisser saboter 2 à 3 classes de gosses chaque année jusqu'à sa retraite.

Pourquoi doit-on le garder ?

Koz,
Ta femme enseigne à Péguy ? Ca alors, si ça se trouve je la connais sans savoir qu'elle est l'épouse d'un autre lieu-communard alors... Il faut à tout prix que l'on invente une poignée de main secrète ou quelque chose dans le genre.


Yr,
"Je préfère (...) tenter de modifier le système plutôt que de me contenter de mettre mes enfants à l'abri"

Intéressant. Moi, je préfère mettre mes enfants là où ils seront le mieux tout en tentant de promouvoir un changement dans le public. Je ne vois pas bien en quoi le sacrifice de l'éducation de mes gosses fait avancer les choses, sauf à les voir comme des instruments.

YR n'a pas dit qu'il ne mettait pas ses enfants à l'abri, il le fait... mais il ne s'en "contente" pas.

Et oui, elle enseigne à Péguy (Charles), et tu peux pas la rater, c'est la plus belle prof de tout l'établissement.

"je préfère mettre mes enfants là où ils seront le mieux tout en tentant de promouvoir un changement dans le public."

En laissant donc à ceux qui ne peuvent pas (ou ne savent pas) contourner le système la joie de fréquenter les établissements que vous fuyez ?

"Je ne vois pas bien en quoi le sacrifice de l'éducation de mes gosses fait avancer les choses"

A part à rendre les classes du public plus homogènes par le bas, effectivement je ne vois pas... ;o)

-----

Plus sérieusement, vous avez choisi de mettre vos enfants dans le privé parce que les établissements publics proches ne vous satisfont pas d'un point de vue pédagogique.

(Je passe sur le fait qu'il me paraît surprenant que l'ensemble des établissements publics dans un rayon donné ne trouve aucune grâce à vos yeux.)

Votre cas n'est certainement pas à généraliser et les commentaires consistant à pourrir les profs du public sont tout sauf constructifs.

Comment "promouvoir un changement" ?

A titre individuel, tout le monde aimerait avoir des profs géniaux, motivants, passionnés, avec assez d'autorité sans être despotes dans leur cours, avec assez d'aura pour intéresser les élèves, et assez de désintéressement pour faire des heures sups non rémunérées en aides et soutiens divers.

Sauf que çà ne marche pas comme çà. J'ignore comment vous gagnez votre vie, mais dans toutes les professions, il y a des bons et des mauvais, des passionnés et des fumistes, des locomotives et des poids morts... Et que vos enfants, comme les miens, devront faire avec, dans leur scolarité, et surtout tout au long de leur vie, professionnelle en particulier.

Avant de vouloir tout changer dans la façon de travailler des profs, est-il possible d'essayer d'apprendre aux gamins à tirer le meilleur de ce qui leur est offert et d'eux-mêmes face à des situations effectivement très embêtantes.

Tout le monde a eu des profs idiots, qui non seulement n'ont pas fini leur programme, mais en plus ne l'ont pas seulement suivi, ou un autre qui était tout le temps absent, ou encore un autre qui lisait son journal, ou qui faisait interro sur interro pour avoir la paix. Non ?

Alors, haro sur les profs du public ? Je ne pense pas que ce type de prof soit la majorité. J'ai plutôt souvenir de profs tous différents, ayant chacun leur façon de travailler et de mener une classe, mais qui permettait aux élèves d'avancer.

Je comprends donc difficilement votre critique, sauf à être tombé dans un établissement vraiment mal loti. Mais d'autres établissements publics proches auraient peut-être permis d'obtenir ce que vous pensez avoir trouvé dans le public, attitude que votre billet incite de plus à généraliser.

Je recommande donc seulement la prudence dans les généralisations et vous invite à proposer (dans un nouveau billet ?) des voies de changement.

J'espère également que vos griefs ne cachent pas des motifs moins respectables que l'attente tout à fait normale d'une équipe pédagogique de qualité.

Dogmatiquement,
YR

Mais d'autres établissements publics proches auraient peut-être permis d'obtenir ce que vous pensez avoir trouvé dans le public.

Il faut lire : "dans le privé", bien sûr.

YR

Pas haro sur les profs, non !

Beaucoup sont très bien.

La seule question, c'est pourquoi garder les mauvais ?

Ils sont peu nombreux... ok, mais pourquoi les garder ?

Si on commençait par ça, je suis certaine que l'éducation en serait améliorée au point que beaucoup de parents n'iraient pas chercher la qualité dans le privé.

J'ai toujours su que vous étiez un social-traître de la plus basse espèce, un crypto-monarchiste honteux, un effroyable contre-exemple de notre belle devise liberté machin et chose: et voilà que vous nous en apportez la preuve!

Tudieu, la belle affaire!

Mettre ses filles dans une école privée (pourquoi catho, à ce propos?
Ce ne sont pas forcément les meilleures mais presque toujours les plus conservatrices) n'est en rien un péché, après tout: votre fonction de père est ce qui prime en l'occurence, et non vos vagues penchants ou vos ferventes inclinaisons politico-sectaires gauche-droite, une donnée de peu d'importance dans lavenir de vos enfants, à condition que vous sachiez les accompagner pédagogiquement et intellectuellement dans leur développement.

C'est vraiment un débat démonstratif: la France n'a plus que le souvenir d'une institution scolaire publique brillante, aujourd'hui à la masse.

Il faut donc faire comme nos petits amis anglais, espagnols, américains, russes et allemands entre autres: au début, tous les gamins dans le public, et ensuite (comme j'avoue l'avoir fait) alterner entre les écoles privées (dans les bonnes, YR, les profs sont très bien formés-c'est pourquoi ils sont dans le privé- et sanctionnés selon leurs résultats) et les bons lycées/collèges: dans ce dernier cas, bien sûr, il importe de faifre jouer les relations....

Au fait, Cher Hugues, c'est quoi cette histoire de carte scolaire que vous mentionniez quelque part dans le billet?

Pour revenir sur la carte scolaire justement, notre cher maire d'arrondissement, Georges Sarre, donne son point de vue dans l'édito du magazine d'informations de la mairie d'arrondissement (distribué cette semaine dans nos boîtes aux lettres). Il explique comment il a pu faire une carte scolaire intelligente et faire chuter les demandes de dérogation, en mettant en place une carte scolaire aux formes bien choisies (il utilise une image pour ça, puzzle ou je ne sais plus quoi).

Mais il est passé où, le Hugues. Il se passe pourtant plein de trucs, non ?

Pas le temps. Trop de boulot. Mais je reviens dès que possible avec l'équation qui régit le monde...

L'opinion d'un enseignant du second degré serait-elle la bienvenue ici ? Mais je dois vous dire que je suis un affreux libéral, et que je ne partage pas la mystique républicaine de l'Education nationale. Ce qui ne m'empêche pas de chercher à faire mon travail le plus parfaitement possible...

J'enseigne l'histoire-géographie dans deux collèges situés au nord de Paris, dont l'un à Sarcelles. Je suis ce qu'on appelle un jeune professeur : c'est ma seconde année d'enseignement en tant que titulaire.

Je partage complètement l'opinion de Hughes. Je serais même plus sévère que lui : il y a beaucoup trop d'enseignants qui se foutent littéralement de la gueule du monde ! (Veuillez excuser ma vulgarité.) Ou bien qui ne sont manifestement pas faits pour ce métier. C’est inadmissible ! J’ai fréquenté de nombreux établissements durant ma scolarité (5 collèges et lycées !), et encore aujourd’hui car je suis TZR. Je ne reviens toujours pas du nombre de cossards et d’incompétents que j’ai pu y croiser…

Mais comment s'en étonner étant donné la sécurité de l'emploi dont nous jouissons, nous autres enseignants ? Personnellement, je ne comprends pas la pertinence de ce statut. Il faut, on doit, pouvoir renvoyer un professeur incompétent. Les inspections doivent être plus fréquentes et avoir des conséquences plus lourdes.

Mais il faut aussi donner aux enseignants une véritable formation, à la fois disciplinaire, pédagogique et pratique. Le système des concours de recrutement est d'une imbécillité sans nom, les IUFM sont à brûler...! La continuité de cette formation ne serait pas idiote non plus.

Surtout, il faudrait refondre totalement le système. Eradiquer la « syndicalite » aiguë qui infecte le corps de l’Education nationale. Renoncer au crime des redoublements et monter des dispositifs de soutien massif dès qu'un élève décroche. Alléger les programmes, trop souvent délirants. Donner du temps au temps. Introduire plus de diversité et de souplesse dans l'offre éducative, responsabiliser davantage les élèves, les rendre plus actifs dans la vie de leur établissement...

Le problème de l'Education nationale n'est pas que celui des enseignants, loin de là hélas...

Je suis convaincue que cette sécurité de l'emploi est une plaie pour la qualité des services ! et je n'en comprends pas l'intérêt.
Et dans l'éducation nationale, il ne s'agit rien moins que de nos enfants !
Bien sûr, ça ne règlera pas tout, bien sûr... mais il faut cesser de voir comme une fatalité, que dans une vie scolaire on aura à croiser inévitablement des profs incompétents. Ca n'est même pas bons pour ceux qui sont motivés.
Anton parle du crime des redoublements... pourquoi ne pas envisager l'école à 2 vitesses ? tous les enfants ne sont pas égaux devant l'apprentissage ! pourquoi ne pas faire 2 écoles primaires, l'une en 5 ans, l'autre en 6 ans, par exemple. Sans redoublement ! les uns avanceraient plus lentement pour faire quand même le même programme que les autres. Et pourquoi pas pareil au collège (sur 4 ou 5 ans). Les uns auraient leur bac à 18 ans, les autres à 20 ans... et alors ? si au total ils ont les bases, et donc la culture qui s'appuient sur ces bases... c'en serait fini du bac au rabais, et ça clôturerait un apprentissage et une éducation culturels indispensables à la suite, indispensables aux dialogues, indispensables à la non violence !
L'école à 2 vitesses, pourquoi pas, si c'est pour ne laisser personne sur le carreau. Ce serait aussi bien que du soutien qui fait du travail supplémentaire à des gosses qui ont déjà du mal !
Comment peut-on parler d'égalité des chances à l'école, quand on ne tient pas compte des différences ?
Allez, j'arrête, parce que le sujet est vaste et mon discours étriqué !
Parce que je voudrais aussi parler de l'apprentissage professionnel qu'il ne faut pas dénigrer, parce que tous les enfants ne sont pas faits pour aller jusqu'au bac, mais qu'ils ont droit quand même au minimum de savoirs qu'ils auraient du acquérir en primaire et début collège !
Zzzou ! je file !

serieux,toi qui est un type intelligent tu as viré au genre de gars qui disnet "blanc" dés que son leader a dit blanc...tu baisses depuis que tu es aveuglé par sego..

Au fait que fais tu de son discours trés franc-français toi qui a écrit sur publius entre autres en ma compagnie?Le sous-marin blairiste a-t-il viré mélenchono-buffet?

Bon mais où voulez-vous en venir exactement?

Voulez-vous dire que, au lieu d'abolir la carte scolaire, il serait plus courageux de revenir sur les causes de son contournement, par exemple, en ayant le courage de revoir les conditions d'enseignement et de critiquer les professeurs du public?

Facile à dire, mais à faire???

NB : On est voisins ma parole. J'ai lu le règlement intérieur de Charles Peguy et la plaquette de présentation du collège : on est TRES loin du cliché sur l'enseignement privé catho. A la limite, ça m'a fait penser à un truc baba cool.

Anton Wagner : "Les inspections doivent être plus fréquentes et avoir des conséquences plus lourdes. Il faut donner aux enseignants une véritable formation, à la fois disciplinaire, pédagogique et pratique. Le système des concours de recrutement est d'une imbécillité sans nom, les IUFM sont à brûler...! La continuité de cette formation ne serait pas idiote non plus."

4 fois oui (sans cependant brûler les IUFM : on doit pouvoir réutiliser les locaux, ce sont juste leurs programmes qui sont à changer pour qu'ils enseignent comment enseigner).

Ceci dit, sur ces points, privé et public sont pratiquement à égalité. Je maintiens donc mon opinion sur l'autonomie / le pouvoir accru à donner aux chefs d'établissement (par exemple celui de participer au choix de leur adjoint et de leur secrétaire ...!!!), que je pense être une autre clé de mobilisation / cohérence du corps enseignant.

Alors la, indépendemant de tout la logorhée, qui n'est pas mal, dificile de faire plus bobo de chez bobo...

Alors là, indépendamment de la brièveté, difficile de faire plus de fautes... Encore un problème public-privé ?

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.

DSC_3069
Are you talking to me? Email

Fini-parti

Sardines

Dark side

Coup de sabre

Théologie amusante

Maillot noir

Identité nationale

Blog powered by Typepad
Membre depuis 10/2004