La victoire sans appel de Ségolène Royal accélère la transformation du PS en organisation social-démocrate. Il faudra pourtant attendre la rédaction du programme pour prendre la mesure de l'événement.
Promenant, jeudi soir, son sourire crispé d’une table de dépouillement à l'autre, ce cadre de la section du 11e à laquelle j'appartiens était probablement le meilleur indicateur avancé de la victoire de Ségolène. Jusqu’ici acquises à Jospin, les élites socialistes du plus bobo des arrondissements parisiens était visiblement déboussolées par l’absence de consigne de vote de la part de l’ancien Premier ministre : tout juste étaient-elles convaincues d’avoir l’élimination de l’impudente pour mission sacrée...
L’ouverture des enveloppes allait pourtant leur démontrer à quel point les troupes s’étaient émancipées ces derniers mois, les bulletins SR s’empilant à un rythme soutenu, abandonnant DSK et LF à leurs micro-batailles de coin de table : « Ségolène Royal », « Ségolène Royal », « Ségolène Royal », « Ségolène Royal », « Ségolène Royal », « DSK », « DSK », « Ségolène Royal », « Ségolène Royal », « Ségolène Royal », « Ségolène Royal », « DSK », « Laurent Fabius »... « Hein, Laurent qui ? »... Et les oh et les ah satisfaits poussés à chaque nouvelle mention du patronyme de la belle du Poitou ne laissaient aucun doute quant au changement de rapport de force entre militants depuis la fameuse campagne d’adhésions « à 20 balles ».
Au final, le décompte allait se solder, là comme ailleurs, sur une franche avance de Ségolène, 559 voix sur 1 1121 (49,8%) s’étant exprimées en sa faveur, contre 434 (38,8%) en celle de DSK et 128 (11,4%) au profit du malheureux Fabius. Clairement, un tel triomphe en territoire hostile ne pouvait que suggérer la déconfiture totale de nos deux big boys au-delà du périphérique. Et pour une déconfiture, ce fut une déconfiture, avec la future présidente dans le rôle de la Bonne-Maman, sa féminité pour une fois exploitée en contexte.
Mais le PS ayant, on le sait, la synthèse chevillée au corps, les ennemis d’hier sont déjà rabibochés, prêts à se lancer dans la vraie bataille. Personnellement, je n’ai qu’à me réjouir de la situation : ma candidate l’emporte par une marge telle qu’elle n’aura aucun mal à imposer son iconoclasme, DSK reste premier-ministrable et Fabius est marginalisé... Mais surtout, compte tenu des scores cumulés des deux leaders (plus de 80%), la rupture du parti avec le dogme semble enfin consommée. Bien entendu, il faudra encore attendre quelques mois ― et la rédaction du programme de la présidentielle ― pour s’en rendre compte. Mais je veux bien faire le pari que le refus sans équivoque d’accompagner le born-again marxiste dans son délire marque, bien plus qu’un choix stratégique ponctuel, l’acceptation des réalités du monde par la majorité des socialistes.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne m’inquiète guère des appels lancés, ici ou là, à transférer vers Bayrou les espoirs déçus des DSKistes, comme si l’objectif n’était pas, finalement, de gagner l’élection à gauche mais de clamer son attachement à une sorte de centrisme incolore (ceci-dit sans mépris pour cette UDF new-style dont j’ai appris à apprécier certains aspects).
Sarkozy qui, en dépit de ses rodomontades, aurait cent fois préféré se retrouver en face d’un prof d’éco compétent mais « classique », n’a qu’à bien se tenir : le PS, s’il conserve cette dynamique, n'en fera qu’une bouchée. Le Bad-Godesberg ségoliste « par la preuve », plutôt qu'un énième débat théorique sur la nécessité d'un changement, l'aura alors emporté.
© Commentaires & vaticinations
Tiens, je croyais que c'était DSK, le social-démocrate. On m'aurait donc menti ?
Rédigé par : Richard G. | vendredi 17 novembre 2006 à 17:17
La "rupture" avec le dogme, après la "rupture" avec le capitalisme?
Plus qu'une histoire de dogme, c'est une émancipation vis à vis du jargon, de cette croyance qu'il faut tenir un discours qui plait aux plus obtus des militants pour prouver sa sincérité, et de cette habitude stupide de courir après les coleurs d'affiche de la LCR en croyant que c'est comme ça qu'on gagne une élection.
Ça ne plaira pas à certains, mais c'est une évolution semblable à celle des New Democrats aux USA, à savoir, non pas un "recentrage" idéologique comme on le leur a reproché à l'époque (le PS n'est pas devenu d'un coup un parti de droite, même si les tartuffes de l'extrême gauche iront le prétendre malgrès tout), mais l'idée de faire une politique de gauche plus que de la réthorique de gauche.
Rédigé par : Laurent Weppe | vendredi 17 novembre 2006 à 17:26
Sauf que Ségo n'est pas trop sociale-démocrate.
C'est plutôt gauche légèrement protectionniste et légèrement conservatrice.
Rédigé par : said | vendredi 17 novembre 2006 à 17:41
Bon d'accord, mais maintenant ce qui compte c'est de savoir quelle maille de collant on va lui donner.
Rédigé par : pikipoki | vendredi 17 novembre 2006 à 17:56
Son discours m'a plutôt sembler siganler un début de réorientation à gauche, en particulier (mais pas seulement) avec la petite dénonciation rituelle du "libéralisme". J'ai même eu une pensée émue pour toi à ce moment là...
Quant à ses chances de victoire face à Sarkozy, n'oublie pas qu'elle aura toutes les peines du monde à rassembler à gauche. Ses sorties sur l'encadrement militaire des jeunes, les 35h, les profs - et j'en passe... - on fait de gros dégats à gauche du PS. Le ton sécuritaire et "matérnaliste" de Royal, s'il séduit une majorité de socialistes, et en particulier les nouveaux adhérents, fait bien plus que déplaire à une frange de la gauche : il la révulse, et nombreux sont ceux (à ma connaissance) qui ont fini - à tort ou à raison, là n'est pas la question - par la considérer comme l'alter ego féminin du Rastignac miniature. Ceux là envisagent très sérieusement de s'abstenir au second tour. Autant de voix qu'il ne faut pourtant surtout pas s'aliéner pour espérer l'emporter au second tour.
De son côté, Sarkozy joue sur du velours à droite, et aura beaucoup moins de mal à rassembler son camp.
Rédigé par : EL | vendredi 17 novembre 2006 à 18:27
Je ne me suis pas relu, et je viens de voir quelques horreurs orthographiques dans mon commentaire. Désolé...
Rédigé par : EL | vendredi 17 novembre 2006 à 18:29
"Il faudra pourtant attendre la rédaction du programme pour prendre la mesure de l'événement."
Ah bon! je croyais qu'il était déja écrit...je plaisante !
Rédigé par : Tlön | vendredi 17 novembre 2006 à 19:33
"Sarko n'a qu'à bien se tenir..." je te trouve fort optimiste. La preuve, lors du débat, risque d'être celle de l'incompétence.
Rédigé par : Jo | vendredi 17 novembre 2006 à 21:10
Elle aura toutes les peines du monde à rassembler le petit microcosme militant français, mais à mon avis, elle n'essayera même pas. Par contre ses sortis sur l'encadrement des jeunes sont plutôt bien passées, sauf chez les riches qui estiment que la discipline ne vaut que pour la plèbe, les 35 heures ont été suffisamment détournées de leurs objectifs d'origines par un patronat pas toujours respectable pour que beaucoup souhaitent une correction des dégâts collatéraux (ce qui était l'idée d'Aubry à la base: faire les 35 heures et les perfectionner lors de la prochaine législature... sauf qu'il y a eu le 21 avril) quant aux profs, faut pas pousser: comparé à ce qu'ils se balancent en privé les uns sur les autre, les déclarations de Ségolène étaient très soft, modérés et gentilles, leur seul "crime" étant d'avoir été mise sur la place publique, mais aucune d'entre elle ne s'est avéré être une trahison à l'esprit du socialisme ou quoi que ce soit, et ce n'est pas ses déclarations qui la plomberont.
....
Par contre, une tentative de sabordage, elle, peut faire des dégâts.
Rédigé par : Laurent Weppe | vendredi 17 novembre 2006 à 21:22
@Laurent
Il ne s'agit pas de savoir si les réactions aux déclarations iconoclastes de Royal sont justifiées ou non, ni de savoir si elles touchent ou non une majorité d'électeurs potentiels, mais d'essayer d'en saisir la portée. En l'occurence, si ces réactions ne concernent qu'une minorité de symathisants de gauche et d'extrême gauche, elles sont cependant extraordinairement vives, et les voix ainsi perdues me semblent irrécupérables (d'après ce que je constate au sein du PS, mais également d'après ce que je peux lire sur le net). Bref, elle s'est TOTALEMENT aliénée des électeurs de son propre camp, à la différence de Sarkozy. Et c'est très dangereux dans la perspective d'un second tour, mais également dans celle du premier, où quelques % en plus ou en moins peuvent être décisifs (Jospin en sait quelque chose...).
Rédigé par : EL | vendredi 17 novembre 2006 à 21:49
Hugues, le plus dur est devant toi. Et je dis cela sans animosité aucune. Ma "légendaire" affection pour Sarkozy doit en convaincre.
Il est juste temps d'être consistants. Au jeu des faux-semblants, Sarko gagnera.
Bonne chance.
Rédigé par : SM | vendredi 17 novembre 2006 à 23:06
Précisément: c'est en sachant qui ces déclarations touchent qu'on en saisie la portée.
Il ne faut jamais oublier de faire la différence entre les citoyens lambda et les militants, et ce à deux niveau: le niveau du poids démographique, et celui de la logique.
Dans le cas de l'extrême gauche, de nombreux apparatchiks (je les fréquente, donc je les ai vu faire) ont pris leur calculette et se sont dit "Ho mon dieu, l'extrême gauche représente plus de 10% aux présidentielles de 2002, rajoutons-y les nonistes de Chevènement et du PCF et on arrive à 20% c'est horrible, un candidat anti-libéral va faire 20% aux prochaines présidentielles à moins qu'on ne donne des gages de bonne volonté."
Sauf que ce n'est pas du tout la bonne logique: si l'extrême gauche a attiré près de 3 millions de voix il y a 4 ans, c'était sur une logique contestataire: les électeurs de la LCR ne sont pas devenus du jour au au lendemain pabliste, d'ailleurs, la plupart d'entre eux ne savent même pas ce qu'est le pablisme et quand bien même ils le sauraient, ils s'en ficheraient complètement.
En fait, il existe un différence entre la logique militante et la logique citoyenne, et plus on va vers les extrêmes, plus on trouve de différences entre la logique de celui qui vote et celle de celui qui milite: de la même manière que la majorité des électeurs du FN ne rêvent pas de génocider tous les musulmans vivant sur le sol européens ou de terminer la shoah, la majorité des électeurs de Laguiller ne rêvent pas de "Dictature démocratique du prolétariat international"
De fait, quand Laguiller a appelé à voter blanc en 2002, la grande majorité de ses électeurs a choisi de voter Chirac quand même, prouvant de la sorte que les leaders d'extrême gauche n'avait que très peu d'influence réelle sur ceux qui votaient pour eux, ce qui rendait la stratégie visant à envoyer des lieutenants trinquer avec des leaders d'extrême gauche dans l'espoir de récupérer "leurs" électeurs était particulièrement stupide (si des Fabiusiens passent dans le coin, je pense à eux, très fort...)
C'est pour cela qu'il faut bien faire la différence: les déclarations de Royal on pu exaspérer les quelques milliers de militants d'extrême gauche et le noyau dur de leur électorat, mais, outre le fait que celui-ci ne représente que 1% de la population adulte de France, il s'agit d'un groupe qui ne votera JAMAIS pour un candidat du PS, quand bien même celui-ci viendrait leur promettre la tête de Bush au bout d'une pique. Et on ne "perd" pas les voix de gens qui ont de toute manière décidé qu'ils ne voteraient pas pour vous quoi qu'il arrive.
Que les choses soient claires: elle ne s'est pas aliénée des électeurs, elle s'est aliénée des colleurs d'affiches qui parfois n'ont de gauche que le jargon sans en avoir la moindre conviction (le coup du militant coco qui m'a un jour balancé d'un coups qu'il ne voulait pas de la démocratie parce que la droite était susceptible d'y gagner les élections m'a enlevé le peu d'illusions que j'avais encore) et qui ne représente que leurs lubies personnelles.
Quant aux réactions sur internet, je rappellerai qu'au moment des régionales de 2004, la majorité des messages sur le net étaient des messages de soutient à Le Pen, et que la moitié de ces messages de soutient, c'est à dire le quart de l'ensemble des messages qui ont circulé sur le net francophone ont été fait par 30 militants frontistes particulièrement zélés qui pratiquaient un mélange de marketing viral et de trollisme pour leur parti. Un autre exemple est que de nombreux sondages internet de l'époque donnaient 45% d'intentions de votes à l'extrême droite et 15% à l'extrême gauche, simplement parce que les militants de ces partis passaient leurs temps à faire mumuse avec les sondages sur internet en se passant le mot (d'ailleurs en regardant ici: http://www.swisstools.net/sondage_results.asp?id=68245 je m'aperçoit que le parasitage est déjà en train de recommencer).
Tout ça pour dire que la virulence de certains propos sur le net est dû à la sur-représentation du monde militant et qu'elle n'est en rien un indicateur sur les risques de la prochaine élection. Ceux qui ont voté pour dire merde, et ceux qui ne se sont pas déplacés, c'est ceux-là qui ont fait perdre Jospin, et ils n'ont que faire de la rhétorique internetienne.
Rédigé par : Laurent Weppe | samedi 18 novembre 2006 à 00:10
Mon pronostic pour le second tour de 2007: Royal - Le Pen.
Pourquoi? Parce que Le Pen restera une fois de plus incontournable, il l'a encore démontré hier soir sur France 2.
Plus de détails sur l'émission "A vous de juger" sur le site de débat France Politique :
http://francepolitique.blogspot.com/
Rédigé par : Hussard Bleu | samedi 18 novembre 2006 à 01:54
@Laurent
"C'est pour cela qu'il faut bien faire la différence: les déclarations de Royal on pu exaspérer les quelques milliers de militants d'extrême gauche et le noyau dur de leur électorat"
C'est bien évidemment sur ce point que nos thèses divergent. Il faudra attendre les élections pour savoir qui de nous deux a raison, mais je crois pouvoir avancer quelques contre-arguments.
En premier lieu, mon propos ne se limitait pas seulement à l'extrême gauche, mais bien à une fraction non négligeable du parti socialiste et des sympathisants. Il me semble que les fabiusiens et les strauss-kahniens auront toutes les peines du monde à soutenir la candidate, ce qui commence à faire du monde (exactement 70605 électeurs). Déjà, beaucoup envisagent déjà de se porter vers Bayrou.
De surcroît, ce noyau militant, à la différence de celui de l'extrême gauche, n'est pas enclos sur lui-même, il dispose d'une certaine audiance auprès d'une part de l'éléctorat "classique" de gauche. Il ne faut surtout pas négliger l'influence des militants des grands partis de gouvernement sur l'électorat. C'est une erreur que n'a jamais faite Chirac. C'est une erreur que ne souhaite pas commettre Sarkozy, en élargissant sa base militante. C'est également ce que fait le PS, en accueillant les nouveaux adhérents. Mais les très fortes réticences des 70000 militants que j'évoquais à l'instant vont très probablement amoindrir d'autant la puissance de frappe du parti, et donc de la candidate. En clair, les divergences sont telles que je doute que les fabiusiens et les strauss-kahniens s'investissent beaucoup pour convaincre leur voisin de palier de voter Royal. A l'inverse, pas un seul militant UMP n'aura le moindre état-d'âme à vendre son Sarkozy.
Enfin, j'ai peine à croire qu'une telle césure au sein du parti socialiste soit absente ou négligeable au sein de la population des sympathisants. Sur ce point, seul l'avenir dira si mon intuition est exacte.
En ce qui concerne la Internet maintenant. En premier lieu, évacuons tout de suite la question des "sondages" sur internet. Je ne les avais même pas en tête en écrivant mon commentaire. Je ne perds d'ailleurs jamais mon temps à lire ces fantaisies puériles. L'argument de la surreprésentation sur internet d'un microcosme militant, comme en 2004, est plus saisissant. Mais je ne crois pas que la comparaison avec la situation actuelle soit réellement pertinente. Le profil activiste des strausskahniens, et même des fabiusiens, n'est pas celui des lepénistes ou des trotskystes. Ces derniers ont en effet une certaine habitude de la manipulation médiatique, et en particulier de ce média accessible qu'est internet. Je ne prétends pas que les socialistes sont vierges de ce genre de tendances, mais c'est moins dans leurs habitudes. Ni Strauss-kahn ni Fabius ne se sont encore pleinement saisi de l'instrument Internet. Ce qui m'amène à penser que la virulance de certaines réactions ne relèvent pas - ou pas seulement - de la manipulation et de l'agit-prop.
De surcroît, si l'internet 2004 n'offrait que des pronostics biaisés pour les régionales, l'internet 2005 annonçait assez clairement les résultats d'un certain referendum.
Enfin, mon intuition repose plus sur une lecture qualitative des propos présents sur internet que sur une analyse quantitative de la masse des messages qui y circulent. Ce qui m'a en particulier frappé, c'est la virulence des propos de blogs généralement plus modérés. Je pense par exemple à radical-chic ou à Bloghorée. Je peine à croire que des individus généralement assez pondérés soient les seuls à réagir de la sorte à cette candidature. Je suis même plutôt porté à imaginer que cette réaction est plus vive encore chez beaucoup de sympathisants de gauche. La lecture de ces blogueurs signale, selon moi, que Royal est au moins aussi polarisante que Sarkozy. Le problème, c'est que c'est son électorat qu'elle polarise.
Rédigé par : EL | samedi 18 novembre 2006 à 10:15
Une illustration de mon analyse :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-835863@51-823770,0.html
Rédigé par : EL | samedi 18 novembre 2006 à 10:19
Tu crois vraiment que le choix de Ségolène marque vraiment un choix *explicite* vers le réformisme, une gauche moderne etc .. ? J'ai plus l'impression que c'est une envie de changement pour le changement mais on voit pas très bien vers quoi. Comme si la situation qu'on connaît depuis des années (chômage, un président fatiguant et fatigué etc ...) amène les gens à inspirer à une révolution (Sego) mais je ne suis pas sûr qu'ils en acceptent le "coût" (réformes ou plus simplement le pragmatisme dans la politique). Comme le dit SM, il faudra plus de consistance et c'est peut-être à ce moment-là qu'on rencontrera les mêmes pbs que DSK ? Il y sans doute un effet méthode , image qui peut jouer mais cela peut vite se dissiper.
Rédigé par : Guyonnet-Duluc Matthieu | samedi 18 novembre 2006 à 10:47
Cette analyse sur le Bad-Godesberg du PS se défend. J'y apporterai néanmoins quelques bémols.
1/ La large victoire de Ségolène Royal s'est sans doute construite plus sur son image personnelle et sur un calcul électoral (c'est elle qui a le plus de chances de battre Sarko) que sur sa ligne idéologique qui reste pour l'instant assez floue (entre penchant blairiste et "il faut effrayer les capitalistes", entre Hollande et Montebourg).
2/ La nette défaite de Fabius ne marque pas nécessairement l'abandon définitif d'un positionnement "à gauche toute" du PS, mais surtout l'absence de crédibilité de Fabius dans cette posture.
Désormais, Ségolène Royal va devoir rassembler l'ensemble du PS (y compris ceux qui ont voté Fabius), puis l'ensemble de la gauche (y compris les "anti-libéraux"). Je doute qu'elle relève ce défi en empruntant ses références à Baverez ou à Marseille. Cela devrait plutôt l'amener à "gauchir" un peu son discours, à mettre l'accent sur l'emploi, le pouvoir d'achat, la réduction des inégalités... Je ne crois donc pas que la prochaine phase puisse se traduire par le seul affichage d'une alliance avec DSK sur une ligne purement social-démocrate, laissant ostensiblement de côté les positions défendues par Fabius.
Ceci étant dit, je partage l'analyse de Laurent Weppe sur le décalage entre l'électorat de l'extrême-gauche (extrêmement volatil) et ses militants. On notera également que Marie-Georges Buffet et Clémentine Autain, si elles ont fait la moue après la désignation de la "blairiste sociale-libérale" Ségolène, se sont également empressées de préciser qu'elles faisaient néanmoins clairement la différence entre la candidate du PS et Sarkozy.
Conclusion : tout en restant elle-même et en cultivant son postionnement personnel incarnant le renouvellement et "une autre manière de faire de la politique", Ségolène Royal va devoir évoluer entre la ligne DSK et la ligne Fabius. Le tout en évitant soigneusement la saturation médiatique qu'elle pourrait engendrer en faisant trop souvent la Une des médias. Cinq mois, c'est long...
Rédigé par : Jeff | samedi 18 novembre 2006 à 11:41
Une hirondelle ne fait pas le printemps, et je ne suis pas représentatif de grand-chose. La seule tendance du Parti socialiste à laquelle j'appartienne vraiment, c'est la tendance à avoir envie de les envoyer tous se faire foutre. Mais enfin, j'ai quand même voté Fabius, en payant d'ailleurs ma cotisation DOUZE FOIS plus cher qu'un adhérent tout neuf comme Hugues -- et je suis pourtant pas imposable sur l'ISF, très loin de là. Passons. J'ai voté contre Ségolène parce que je la tiens, sans nuance, pour une femme de droite; je ne vous demande pas d'être de mon avis, je vous informe juste que c'est comme ça que je vois les choses. Ça n'empêche pas que je voterai pour elle dès le premier tour, et plutôt avec moins d'états d'âme que quand j'ai voté Jospin au premier tour. Pour la raison fort simple que je ne veux pas de Sarkozy, et que désormais la seule possibilité de battre Sarkozy, c'est d'élire Ségolène.
Voilà qui devrait rassurer mon bon copain Hugues et ceux qui se croient social-démocrates parmi ses lecteurs. Mais j'ajoute aussitôt un codicille à ce testament -- et là encore, je ne vous demande pas d'être de mon avis, je vous informe seulement de ma façon de voir. Voici: si DSK n'est pas TOTALEMENT mis sur la touche dans la campagne de Ségolène, je passerai chez Bayrou avec armes et bagages, et je ferai de même si après l'élection éventuelle de Ségolène (rêvons), DSK est ministre. Ça peut vous étonner puisqu'en général les gens qui me lisent sur ce blog me cataloguent comme un gauchiste, mais c'est simplement dû au fait que je crois qu'un renouvellement politique est nécessaire en France, et que je ne croirai pas que Ségolène puisse être porteuse de ce renouvellement si elle s'allie avec le père DSK, que je tiens pour un vieux crocodile MALHONNÊTE. Si le PS blairiste ne peut pas renouveler le personnel politique, j'irai chez Bayrou parce que je ne vais quand même pas devenir trotskiste.
Je ne vous demande pas d'être de mon avis. C'est juste histoire de vous signaler qu'il y a des électeurs de gauche qui sont disposés à avaler certaines couleuvres et d'autres pas.
Rédigé par : Poil de lama | samedi 18 novembre 2006 à 12:16
Les fabiusiens et les strauss-kahniens au niveau du parti n'auront pas trop de mal à voter pour Ségolène, tout simplement parce que passé les postures de la campagne de désignation, beaucoup tenaient en petit comité un discours pas si éloigné du sien. Passé le dépit du résultat, qui n'est pas si fort que cela (ceux qui ont voté Strauss ou Bayrou ne l'ont pas fait par détestation de Ségolène, pour la plupart, même si ceux qui la détestaient ont été les plus bruyants, en d'autres termes, la césure n'est pas si forte que cela), la plupart se remettra les idées en places dans les semaines à venir, les autres qui iront voté pour Bayrou ou pour l'extrême gauche juste pour régler des comptes microcosmiques (façon membres du PC qui ont voté Chirac en 81 pendant que d'autres du RPR votaient Mitterrand) le feront sur une base politicienne et non pas idéaliste et ne seront qu'une minorité au sein d'une minorité d'un parti qui est lui même une minorité et ce n'est pas avec ça que le vote sera renversé. Quant à leur influence, elle sera très certainement limitée par le fait que peu croiront à la bonne foi de ceux qui veulent saborder Ségolène.
Sur les réaction d'internet, on aurait tort de croire qu'il suffit qu'il ne s'agit que d'une affaire de manipulation/ pas manipulation: non seulement il y a une sur-représentation militante sur internet, mais il ne faut jamais oublier le côté émotif et irrationnel que perdants comme gagnants peuvent avoir après une campagne. En d'autres termes, quand un groupe perd, ce sont les plus énervés qui vont gueuler les premiers, et internet, avec son côté jouet hi-tech, renforce encore ce phénomène. La virulence des réactions du net vient du fait que ce sont les plus virulents -justement- qui sont venu pousser leur gueulante les premiers, mais ça ne veut pas dire que l'ensemble des Fabiusiens/Straussiens soient aussi agressifs que les messages qui suivent le résultat (après tout, après le vote interne comme après le 29 mai, les premiers messages netiens issus de militants du PS hurlaient à la trahison du camps d'en face et promettaient guerre civile, purge et mort politique des camarades devenu tout d'un coup des ennemis de classe, le PS n'a pas explosé pour autant et il est toujours donné gagnant en 2007, alors bon...)
Par contre, le net 2005 n'annonçait pas vraiment les résultats d'un certain référendum, car si la presse a été accusée d'être trop Ouiste, le Net était Noniste dans des proportions qui dépassaient le résultat du vote, et surtout, la majorité de gauche modérée qui a voté non était quasi inaudible face aux extrémistes, aussi bruyants en 2005 qu'en 2004.
Quant à la virulence des blogs, il faut voir que d'un côté le blogueur est seul devant son écran qui ne va pas lui dire quand est-ce qu'il dérape, et ensuite, qui dit campagne, surtout dans le petit univers militant, dit nécessairement exagération et mauvaise foi, car montrer trop de modération face à un adversaire est immédiatement perçu comme une preuve de faiblesse, donc mieux vaut donner l'impression qu'on peut pas sentir l'autre candidat.
Quant à l'article du Monde, c'est plus un "micro-sections" qu'un micro-trottoir, donc en soit il ne me contredit pas: le PC qui dit en privé "l'économie de marché on y peut rien" clame son inquiétude, le mouvement trostkyste qui a eu parmi ses membres des individus aussi distingués que Duprat (fondateur du FN) ou Kessler (Bras droit Seillière en son temps) continue à jouer les gardiens d'un temple vide, mais cela ne signifie pas que ceux qui votent pour eux suivent les directions données.
Rédigé par : Laurent Weppe | samedi 18 novembre 2006 à 13:05
@Laurent
Dans vos réponses, vous tâchez de minimiser les différents phénomènes risquant de porter préjudices à la candidature de SR. Les strauss-kahnien et fabiusiens ne seraient pas aussi opposés à SR que ça. De toute façon, ils n'auraient pas une si grande influence. Et les propos circulant sur le net ne seraient pas aussi révélateurs de leur véritables intentions que ce que j'en dis. Et en passant, l'internet 2005 n'annonçait pas vraiment les réalités, alors internet... De leurs côtés les blogueurs exagèrent, et les propos rapportés par le Monde ne sont pas vraiment porteurs de sens.
Bref, vos interprétations de ces signaux politiques vont systématiquement dans un sens favorable au succès de SR, quand j'en fais évidemment autant d'indices d'un échec annoncé.
C'est de bonne guerre, et, ma foi, pourquoi pas?
Cela reste cependant de la pure spéculation, tant pour vous que pour moi, et nous n'aurons sur ces points de réponses à nos questions qu'au printemps de l'année prochaine (ou un peu avant?).
Il reste que, quelque soit leur importance effective, ces marques de défiance existent pour SR, et que je n'en distingue pas d'équivalentes à droite pour Sarkozy. Je n'ai par exemple encore jamais entendu un seul sarkozyste conditionner son vote à la mise à l'écart d'un Villepin ou d'une MAM, alors qu'un précédent commentaire illustre précisément cette sorte d'attitude à l'endroit de SR.
Et c'est bien cela qui me semble devoir être noté. Ce n'est pas tant la force de frappe absolue qui importe, que la force de frappe relative. Et SR part avec un handicap. Est-il rhédibitoire? Je le crois bien sûr, mais je n'en ai évidemment aucune assurance, comme vous n'avez guère d'assurance du contraire. Ceci étant dit, ce n'est pas en niant à toute force un problème que l'on se prépare au mieux à l'affronter.
Maintenant, ce n'est pas le mien, de problème...
Rédigé par : EL | samedi 18 novembre 2006 à 14:17
"Jusqu’ici acquises à Jospin, les élites socialistes du plus bobo des arrondissements parisiens "
Ce n'est pas plutôt le XVIIIe le plus bobo des arrondissements ?
Rédigé par : Phersu | samedi 18 novembre 2006 à 16:04
@Laurent
"faire une politique de gauche plus que de la réthorique de gauche"
OUI, OUI, mille fois OUI. La gauche se distingue par les objectifs qu'elle se donne, non par les moyens qu'elle se fixe par y arriver. Une trop grande partie des militants élude la question de l'efficacité des moyens et hurle à la droite quand on ose les remettre en question.
Rédigé par : coco | samedi 18 novembre 2006 à 17:44
Il y a le monde, dans lequel il y a l'Europe, dans laquelle il y a la France, dans laquelle il y a le PS. Le débat s'enferme dans le plus petit des cercles.
Ségolène tiendra un discours de gauche et, ayant gagné devant Le Pen, DSK aidant, appliquera un social-libéralisme imposé par l'environnement.
Sarkozy tiendra un discours de droite et, ayant gagné devant Le pen, Borloo aidant, appliquera un social-libéralisme imposé par l'environnement.
Fabius ira discuter du projet socialiste avec Marie-George qui a besoin d'experts.
www.charlesgancel.com
Rédigé par : Charles' | dimanche 19 novembre 2006 à 09:40
La France a bien besoin d'un second parti centriste, en effet.
Car, comme chacun sait, les électeurs ont besoin que d'éclairés guides changent les partis pour changer eux-mêmes.
Désir d'avenir d'élus locaux, à quoi tout ceci nous mènera-t-il donc ?
Rédigé par : Un gauchiste | dimanche 19 novembre 2006 à 14:36
Au précédent: voilà bien du mépris pour les élus locaux... Et pourquoi n'auraient-ils pas à se préoccuper de l'avenir, eux qui voient tous les jours les ravages du chômage et de la précarité ? A propos, si l'extrême-gauche ne négligeait pas par principe de s'investir à ce niveau, elle aurait peut-être moins de mal à récolter ses parrainages.
Rédigé par : melchior griset-labûche | dimanche 19 novembre 2006 à 14:58
"un social-libéralisme imposé par l'environnement" (charles gancel)
S'il est vraiment "imposé", alors c'est que nous y sommes, et sans doute depuis des décennies.
Au demeurant, il suffit de lire les projets PS et UMP : l'un et l'autre sont bien moins révolutionnaires - bien moins "de gauche" ou "de droite" - que les nombreux projets électoraux précédents des mêmes partis.
Et si ça échoue, c'est que le problème de la France est ailleurs que dans un dosage un peu plus subtil entre social et libéralisme.
(Mon opinion là-dessus est que PS, UMP, Royal, Sarkozy, sociaux-libéraux, sont tous sur un schéma industrialiste-jacobin, qui est la triste spécificité française en Europe, là où il faudrait une politique démocrate et écologiste).
Rédigé par : FrédéricLN | dimanche 19 novembre 2006 à 15:06
Oups, je viens de me rendre compte que dans un texte j'avais interverti Fabius et Bayrou.... Lapsus révélateur.
Plus sérieusement, mon but n'est pas de "minimiser" un risque, car il y a un grand danger, certes, mais ce danger n'est pas la virulence de certaines réactions où l'hypocrite politique du pire d'un Mélanchon qui semble avoir oublié que c'est le PS qui l'a fait Sénateur.
Le véritable danger, c'est de courir après les hurleurs, c'est de leur donner une énorme importance, c'est de faire que ceux qui ne regardent que de loin ce que disent les ennemis de Royal (parce que là, on n'est plus dans le l'adversité, mais dans l'idée de détruire pour détruire) se mettent à s'intéresser à eux parce que le PS donne de l'importance à ce qu'ils disent.
Ceux qui semblent préparer un sabordage de la campagne, pour obtenir une victoire de Sarko et maintenir en l'état leur petite rente contestataire sont premièrement essentiellement situés en dehors du PS, et ils ne peuvent avoir d'audience que si le PS leur donne trop d'importance: alors tous se diront "mais qu'est-ce qui trouble le PS?" et l'influence des hurleurs en sortira grandie.
Franchement, il existe plus de points communs et de passerelles entre l'extrême gauche et l'extrême droite qu'entre le PS et l'UDF, alors, pourquoi traiter ces accusations de "dérive droitière" comme autre chose que la pure hypocrisie? Les traiter autrement serait se soumettre d'office à un procès à la fois public et truqué.
Ceux qui veulent couler Royal feront tout pour la couler, quoi qu'il arrive, et le danger véritable c'est de chercher à tout pris à les calmer, à la manière des droites qui ont cru qu'il suffisait d'acheter des barons d'extrême droite pour limiter leur faculté de nuire.
Rédigé par : Laurent Weppe | dimanche 19 novembre 2006 à 15:08
A l'appui de ce que dit Laurent Weppe sur ceux qui veulent garder leur "petite rente contestataire"
l'aimable sénéteur Charasse a laissé lui aussi entendre (en septembre, je crois)que beaucoup de notables du PS ne tenaient pas tant que ça au pouvoir, dont la conquête puis l'exercice impliquent beaucoup de dépense d'énergie, alors que l'opposition est tellement plus confortable...
Rédigé par : melchior griset-labûche | dimanche 19 novembre 2006 à 15:35
melchior griset-labûche: mais qu'est-ce qui fait donc croire aux élus locaux désireux d'avenir du PS (dont l'immense majorité est par ailleurs fonctionnaire, et donc, nullement menacée de quelque forme de précarité que ce soit) que leur volontarisme contribue de quelque manière que ce soit à la résorbtion des maux de notre société ?
Rédigé par : Un gauchiste | dimanche 19 novembre 2006 à 18:36
@ "un gauchiste":
ils font (pour la plus part) du mieux qu'ils peuvent avec le peu de manoeuvre dont ils peuvent disposer, tandis que les bonnes âmes bien-pensantes ne résorbent rien du tout en attendant les petits matins du grand soir, mais exigent leurs parrainages pour pouvoir battre les tréteaux (ce qui, à la limite, relève du parasitisme politique).
Rédigé par : melchior griset-labûche | dimanche 19 novembre 2006 à 18:49
Tiens c'est dommage que je n'ais pas lu votre blog avant ("ton" blog, je suis à la section du 11ème). Suis assez d'accord. Il me semble que les ségolénistes (je refuse ségaulliste qui est faux, archi-faux) sont avant tout portés par un besoin de renouveau du vocabulaire politique. Un des termes absent dans les poartis politiques de gauche c'est le mot "justice"!!! (je viens de m'étaler à ce sujet sur ma page).
Rédigé par : rigas | lundi 20 novembre 2006 à 20:23
Hugues, je compte sur toi et sur ton blog pour la campagne de SR. J'ai fait campagne pour DSK mais je suis allé, par souci d'équilibre du débat, jusqu'à faire de la pub pour commvat avec pour résultat au moins un électeur gagné pour SR!
Malgré tout ma section a voté DSK à plus de 60% (y compris les nouveaux adhérents , la moitié de la section). Il me semble qu'il n'y aura pas de problème pour faire campagne pour SR. Toutefois que les strauss-khaniens soient tenus à l'écart serait vraiment mal perçu. J'espère que SR comprendra qu'il lui faut donner une cohérence à sa candidature. La démocratie participative ne suffira pas. Certains ont fait le pari que SR était à même de transformer le PS en parti authentiquement social-démocrate. Maintenant je suis obligé de faire le même.
Rédigé par : Guillaume | mardi 21 novembre 2006 à 11:04
Vous êtes bien isolé à voir en Ségolène Royal une "social-démocrate".
Quant à additionner les voix de SR et DSK pour prouver cela, c'est très imprudent.
C'était un combat de personnes, pas un combat d'idées, ça semble pourtant clair.
Et Ségolène Royal a parmi ses soutiens beaucoup de militants qui veulent avant tout "effrayer les capitalistes".
Si Fabius n'était pas aussi honni personnellement, il aurait fait beaucoup plus sur sa ligne politique.
Quant à espérer que DSK soit premier-ministre, là encore il me semble que vous connaissez mal la personalité de la candidate à la présidence.
Rédigé par : duong | mardi 21 novembre 2006 à 15:57
Hugues,
Ta référence à Bad-Godesberg fait quand même problème: c'était du temps des "30 glorieuses", et avant la chute du mur et l'irruption du souci majeur écologique: vraiment une toute autre époque...
Rédigé par : melchior griset-labûche | mardi 21 novembre 2006 à 16:57
@ Duong:
mais les social-démocrates ont toujours voulu "effrayer les capitalistes", et Keynes voulait "euthanasier" ceux d'entre eux qui n'étaient pas fichus d'investir intelligemment... C'est la vulgate pseudo-marxiste qui fait des S-D les valets du Kapital. Le Mur n'est pas encore tombé dans toutes les têtes !
Rédigé par : melchior griset-labûche | mardi 21 novembre 2006 à 17:04
Peut-être Melchior,
mais je parlais de ce que Hugues appelle "socialdémocrate" en se référant semble t-il au discours de DSK qui s'est affiché clairement comme tel.
Mais maintenant DSK est "out" et je ne suis pas du tout sûr que les analyses des résultats en termes de couranst de pensée soient pertinentes :
beaucoup de militants ne se sont pas prononcés en fonction de ça.
Rédigé par : duong | mardi 21 novembre 2006 à 17:19
@ Duong:
je crois que la masse des militants se sont prononcés en fonction de trois choses: (1) que veut la nation (Je n'ai pas dit:"Que demande le peuple ?") ? (2) que propose le parti ? (3) quelle personne parmi les trois comprend le mieux la démarche nécessaire pour harmoniser la réponse à (2) et la réponse à (1) ?
Rédigé par : melchior griset-labûche | mardi 21 novembre 2006 à 17:56
Et n'oublions pas outre Atlantique Roosevelt qui voulait faire rendre gorge aux royalistes de l'économie, Jefferson, fondateur du parti Démocrate et auteur de la constitution US qui trouvait les banques "pires qu'une armée en marche" ou encore Clinton, plus soft, qui accusait les républicains de ne pas savoir compter quand ils parlaient d'économie (et comme mon père a eu en son temps des fils de milliardaires et autres héritiers de grands groupes comme élèves en Maths, je confirme: les futurs maîtres du capital ne savaient pas résoudre une addition sans calculette arrivés en terminale)
De plus les sociaux démocrates se conçoivent non pas par leur faiblesse ou leur tiédeur face au capitalisme, mais par oppositions aux "sociaux révolutionnaires" qui font semblant de croire que le socialisme s'impose par la dictature.
DSK s'est revendiqué comme social-démocrate, amenant par la même occasion l'idée que ce terme n'était pas un gros mot, mais de fait, les deux autres candidats l'étaient aussi, sauf que la première n'a pas jugé utile de mettre l'expression à toutes les sauces, quant à Fabius, et est dans le fond social-démocrate aussi, mais il a préféré faire la course à l'échalote avec l'extrême gauche. Quant à sa "ligne", outre que le fait que Fabius soit beaucoup moins rejeté au sein du PS qu'à l'extérieur, c'est une erreur courante de croire que tout est question de ligne doctrinale et idéologique: il est étonnant de constater que le PS est le dernier parti de France a généré plus d'adhésion que de rejet, et que dans le même temps, ceux qui ont une mauvaise opinion de lui, ne lui reproche pas le plus souvent les idées qu'il défend, mais met en cause sa sincérité. Or, pousser la logique du jargon au maximum n'est pas du tout la bonne solution, bien au contraire.
Rédigé par : Laurent Weppe | mardi 21 novembre 2006 à 20:11
@ Laurent Weppe: d'accord en gros avec toi (sauf les quatre premières lignes...). Note bien quand même que les social-démocrates d'autrefois étaient partisans de la "dictature du prolétariat" !
Rédigé par : melchior griset-labûche | mardi 21 novembre 2006 à 21:01
Premier ministrable?J'en suis pas sur du tout, on aura plutot un rallié d'avant le 16 novembre...Ce qui vut certaisn ralliements est inquiétants...Hugues, pour avoir DSK, il fallait voter pour lui.
Maintenant tous contre la droite.
Rédigé par : romain blachier | jeudi 23 novembre 2006 à 11:55
Et la remise en cause de l'independance de la BCE, ca fait partie du Bad-Godesberg version belle du Poitou?
Rédigé par : Thomas Lefebvre | lundi 11 décembre 2006 à 01:28