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mercredi 08 novembre 2006

Commentaires

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Quel dommage...j'ai tout bien lu.Tous les trois sont dans la forme et le fond on le connais depuis longtemps sur nos trois champions.Comment ne pas noter avec tristesse l'angélisme de Ségolène.Comment peut on quitter DSK qui n'a jamais su réellement se vendre lui-même sans le faire "par la preuve" mais est un as de l'action réelle-pour preuve son bilan de ministre et le respect qu'il suscite dans toutes les catégories politiques confondues,chez ceux qui font et pas ceux qui rêvent la société économique et sociale.J'aime bien Ségolène mais on élit un président.

Tu es dur avec DSK, il est plein de bonnes idées
http://tf1.lci.fr/infos/france/0,,3279350,00.html

Pffff. Tableau peu réjouissant somme toute.
Mais effectivement, on peut difficilement prétendre à mieux aujourd'hui.
Allons-y alors ....

Je trouve de la mauvaise foi dans le billet: Le pragmatisme n'empêche pas la mise en perspective. Et si j'aimerai beaucoup qu'une femme soit élue présidente, je n'arrive pas à être emballé par Royal. Son pseudo iconoclasme est du procédé marketing tel que seul Sarkozy osait nous faire jusqu'à présent (pas en présentant tout à fait les mêmes idées, je parle des procédés et des objectifs de positionnement).

Enfin, s'il faut compter les points, pourquoi ne pas noter la réponse à la question de "céder la place de la France et du Royaume Uni au conseil de sécurité pour une voix européennes"? Fabius et Royal s'écriant de concert "non!", mon dieu, ce serait terrible-ble-ble, alors que DSK rappelle justement que la question ne se pose pas tant qu'il n'y aura pas de politique étrangère commune...

argument n°1 : Ségolène Royal est une femme.
ça se passe de commentaire...

argument n°2 : Ségolène Royal est pragmatique.
Illustration de son "pragmatisme" : néant. Quelles sont ses propositions concrètes? Tu ne nous en dit rien. Dommage, ça m'intéresserait d'avoir enfin qqch à discuter.
Ah si, tout de même, elle "préfère une Europe « de la preuve », recentrée sur les valeurs de paix et de prospérité".... Tu disais pragmatisme?

Bien cordialement,

EL

Merci pour le lien sur le bon goût, qui n'était qu'une blague de potache...

Sur le reste, je ne te rejoins pas. Je passe sur le caractère féminin, qui, je l'avoue aussi, est un petit plus en sa faveur (mais tout petit, malgré tout).

Je ne suis pas un défenseur acharné de DSK. Comme toi, j'ai viré ma cuti quand je l'ai vu faire sa dérive molletiste. Je me suis un peu rassuré quand j'ai vu son retour socdem. Mais je reste très critique à son égard : DSK est dans la continuité, trop dans la compétence, justement. Il ne prend pas les choses à coeur. Le renouveau démocratique, il pense que ça va de soi, qu'il faut prendre les choses calmement. Les universités, mais bien sur qu'il faut leur dnner de l'autonomie mon brave garçon. ca ne réveille pas un mort. Le positionnement me conviendrait, mais j'ai l'impression qu'il va faire de la gérance un peu molle, nous n'avons pas le sens des mêmes priorités, des urgences.

Avec Ségo, c'est l'inverse. Elle a une hiérarchie de thèmes qui me plait pas mal (environnement, démocratie, modèle scandinave...). Mais à chaque fois qu'elle ouvre la bouche pour en parler, j'entends des tissus de lieux-communs, des bêtises ou des malformations, de la découverte tardive et ingénue.

Alors voilà. Je respecte ton choix. Je ne le ferais pas, pour l'instant. Parce que je pense que l'ingénuité travaillée de SR peut très vite verser dans le plus bas populisme, la flatterie d'un pragmatisme qui ne s'embarasse pas un peu de l'autre réalité (celle du droit, celle des traités, celle des lois économiques, celle de la reapolitik...), celle que ne vivent pas les gens mais dont il faut aussi tenir compte, n'est pas acceptable de mon point de vue.

Alors, à tout compter, je préférerais un DSK qu'il faut réveiller qu'une SR sur laquelle il faut parier...

All,
Oui, j'ai vu. Pour le moins étrange. Et certainement plus étonnant que les jurys citoyens. Si Ségolène sortait un truc pareil, elle serait zigouillée par la presse dans les 5 minutes.

Sasa,
A la bonne heure !

Locke,
Ma foi, je me souvenais pas que DSK avait buzzé le premier sur cette question. Je n'ai pas encore pris l'habitude de regarder Questions pour un champion régulièrement...

Mais plus sérieusement, je ne suis pas explosé par l'exemple que tu donnes. Si tu me poses la question du siège au Conseil de sécurité, je réponds quelque chose dans le même genre moi-même. Veux tu voter pour moi ?

El,
C'est marrant, ce genre de commentaire forçant, pour lui apporter une réponse, à citer le texte que le commentateur est venu commenter. Franchement, à quoi bon ?

Versac,
Blague de potache ? Oui et non. L'équation Sarko-Le Pen, Ségo-Pétain, dont on connait le potentiel en cas de finale faisant intervernir le vrai boss du FN, n'est pas forcément rigolote.

Quant à imaginer que Ségolène puisse s'affranchir des lois, des traités, etc. pour sombrer dans le "plus bas populisme", on n'est plus chez Pétain mais chez Peron. Soyons sérieux.

Je persiste : son potentiel est plus celui d'une suédoise du Poitou que d'une fomenteuse de coup d'Etat. Mais bon, nous serons bientôt fixés.

Bravo Hugues, tu fais des efforts incroyables pour te persuader de la validité de ce produit Marketing pas bien ficelé qu'est Ségolène.

J'attends avec impatience ton billet "Pourquoi bien qu'étant pro-Royal je suis obligé de me rallier à DSK" le jour où DSK aura emporté la primaire du PS. On ne sait jamais. Le lièvre et la tortue, tous les enfants connaissent la fable...

Tout à fait d'accord avec Hugues, globalement.
Réponse à l'argument 1 de El: est-ce la faute de "Marie-Ségolène" (comme se plaisent à l'appeler ses détracteurs, oubliant que Jaurès se prénommait Auguste Marie Joseph)si le PS n'a pas été fichu de faire émerger plusieurs pré-candidatures féminines ?

@melchior griset-labûche

Visiblement, un commentaire semble nécessaire.

Je voulais signifier, avec ces points de suspension, que je trouve particulièrement détestable cette forme de sexisme qui consiste à accorder du crédit à la candidate au motif qu'elle est une femme. Ces vieux clichés sur la douceur des femmes, sur leur plus grande ouverture d'esprit ou je ne sais quoi d'autre, sont le revers d'un machisme qui ne rêve que d'une chose : enfermer les femmes dans leur rôle de mère.

Quant à l'épreuve des faits, les philippins, les roumains et mêmes quelques anglais savent que ce discours doucereux n'a qu'un rapport assez éloigné avec la réalité.

Bref, les femmes politiques sont des Hommes comme les autres. Et je me fiche bien des pré-candidatures féminines.

Arrête de spamer mec.
C'est une méthode qui fait honte aux socialistes.

En tant que gardien du bon goût (à double titre, étant à la source de la blague de potache, concoctée par un pote), j'admire ta lucidité sur ta classe qui t'amenerai automatiquement à voter DSK - c'est triste, mais c'est ainsi, le strausskahnisme se porte très CSP+ - et j'admire encore plus ton persevere diabolicum.

Cela dit je ne peux m'empêcher d'y voir un aveuglement militant (n'en étant pas moi meme exempt) et une certaine habileté à contourner la question de fond de l'attrait de Ségo (sa popularité) tout en retournant l'argument de son absence de vision en moquant l'incohérence des critiques qui la vise.

Or, son seule argument, ce sont les sondages, et quand à ses propositions, souvent, hélas, elle ne dit rien, ou elle dit des choses inconséquentes ; on peut y voir la marque du pragmatisme ou une proximité avec le peuple, cela reste un peu gênant et la fragilise pas mal pour la suite...

Je salue tes efforts pour donner à ton parcours une certaine cohérence, mon cher Hugues. Tu as bien du boulot avec les ténors socialistes, qui ont eux-mêmes des parcours assez louvoyants, mais je pense que tu y vois clair: c'est bien Ségolène et non DSK qui est le plus proche de tes idées -- que tu estimes être de la gauche moderne, et que pour ma part je juge d'un honorable centre droit.

Vu que je ne partage pas tes idées, tu ne seras pas surpris d'apprendre que j'attendrai au moins le second tour de la primaire pour rejoindre ta favorite... si toutefois j'arrive à me résoudre à payer ma cotisation au PS pour pouvoir participer au vote. J'ai vraiment du mal. C'est hors de prix, surtout quand on sait qu'il y en a qui votent pour 20 euros -- et qu'en tout état de cause les urnes sont toujours bourrées au PS, et cette fois-ci au moins autant que pour le dernier congrès, à n'en pas douter.

Ségolène n'est pas la pire, et je pense qu'elle ne me décevra pas beaucoup vu que je n'en attends à peu près rien de bon... Donc je finirai peut-être par voter pour elle, sans enthousiasme et sans regret. Mais pas au premier tour de la primaire, quand même: je ne suis pas comme Montebourg, moi, et j'ai horreur de voler au secours de la victoire.

Gagnez le premier tour sans moi, camarades ségolistes, et fêtez ça entre vous. Moi, de mon côté, je sablerai le vinaigre et boirai à votre santé!

franchement, ca fait peur non?

Nous sommes au premier rang aussi pour le rééquilibrage entre le transport public et la voiture, et donc cette mise en mouvement des territoires, pour que à l'échelle de la planète nous réussissions à faire reculer la destruction de cette planète, à faire reculer la biodiversité qui pèse essentiellement sur les pays les plus pauvres, je crois que cet enjeu là, aujourd'hui, devant les militants socialistes, j'en prends l'engagement, la france sera le pays de l'excellence environnementale.

comme le dit jeneséqui sur un autre blog, ya construction hasardeuse puis pb. sur la biodiversité.

>>Quant à imaginer que Ségolène puisse s'affranchir des lois, des traités, etc. pour sombrer dans le "plus bas populisme"

Comme sur le TNP ?

@hugues

Toi qui avait écrit un long billet sur les caricatures et la liberté d'expression, comment considères-tu les déclaration de Ségo "je ne laisserai pas caricaturer Dieu" et qui trouve inadmissible qu’on insulte l’image sacrée du Prophète musulman ?
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-784444@51-749161,0.html

Mais bon, je ne vais pas pointer toutes les choses déplaisantes et inconséquente, puisque ton choix est fait.

Pour autant, elle serait un homme, et elle ne bénéficierait pas d'une bouffée médiatique, je crois qu'elle ne serait même pas considérée un instant comme crédible par les observateurs.
C'est dire la profondeur politique de la dame.

J'oubliais ses positions nationalistes sur l'europe (pas de subventions européenne pour un pays qui decide de produire dans un pays différent de son celui de son siège)
Un coup à se faire taper sur les doigts par le PSE, tellement c'est con.

DSK n'est pas assez socdem ?
Ségo l'est moins encore, en tout point

Taper sur le CPE ce n'était pas ce "molletiser" vu que cette mesure était vraiment une mesure "à chier" car trop facile à manipuler pour le pire par un patron malhonnête (et qu'on ne vienne pas me traiter de gauchiste sous prétexte que j'affirme qu'il existe des patrons malhonnêtes)

Par contre, il y a eu effectivement dans la "méthode fabius" reprise (un peu) par DSK quelque chose de déplaisant: ce n'était non pas "ratisser large" dans le sens où on veut séduire le plus grand nombre (de ce point de vue, Royal est quand même celle qui ratisse le plus, mais ce n'est pas mauvais en soi) mais plutôt de "ratisser étroit" dans le sens "d'abord séduisons les militants, et ensuite, utilisons l'appareil pour mener campagne et gagner" d'où le comportement de Fabius qui se "gauchise", qui vote contre un texte alors qu'à la base il était pour, et qui refaçonne son discours pour obtenir l'investiture plus que le soutient des Français.

Par contre, je ne pense pas que le PS ai besoin de pragmatisme (les élus PS le sont déjà quand ils sont "en situation", quelque part, ils n'ont pas vraiment le choix), je crois que son principal problème (et je suis moi aussi encarté au PS, donc je donne un avis "de l'intérieur") c'est qu'il fait trop d'idéologie pour trop peu d'idéalisme, en particulier en période de pré-campagne. La question qui taraude un peu trop les "vieux militants" c'est plus "comment qu'on fait pour qu'on ai l'air assez à gauche" plutôt que "comment qu'on fait pour que la Terre tourne plus rond" et par conséquent, les débats d'investiture deviennent vite des questions de posture avec quelques passages de mauvaise foi assez évidents.
Par exemple, je fais partie d'une section fabiusienne (comprendre 80% de votes pour Fabius au dernier congrès). Bizarrement, en CA (Commission Administrative, l'organisation qui gère chaque section pour les néophytes), pourtant composée d'une majorité de Fabiusiens (logique), les discours sur les 35 heures, l'éducation (notamment la fameuse cate scolaire) la délinquance, étaient très "Ségolistes" mais les mêmes qui tiennent ce genre de discours décident de devenir brutalement dogmatique dès qu'il s'agit de taper sur Ségolène, quitte ensuite à admettre entre quatre yeux qu'en fait, ils sont d'accord avec ses propositions, mais que chut, faut pas le dire.
Techniquement, 90% du temps, ce genre de comportement est inexistant ou presque: de manière assez surprenante, le PS est en réalité bien meilleur que l'image que les médias lui donnent souvent, sauf que la désignation pour les élections, en particulier les présidentielles sont l'occasion de comportements pas toujours rationnels, avec des crises d'élitisme quand les sondages montrent une opinion pas favorable à son champion perso, de la fabrication en direct de nouveaux termes dénués de sens ou en tout cas, issus de raisonnements défiant la logique la plus élémentaire (la "démocratie de conviction" c'est nouveau ça vient de sortir, et ça veut en gros dire qu'il faut obligatoirement être militant du PS pour avoir une bonne idée qui mérite d'être expérimentée) et même des poussées de fièvre conspirationiste à propos des médias qui ont "créé le phénomène Royal pour faire gagner Sarkozy". Bien sûr, je suis assez persuadé que lorsque la pré-campagne sera finie et que Ségolène sera candidate ce genre de gaminerie disparaîtra parce qu'on a quand même du Sarko sur le feu, mais il faut bien dire que c'est le genre de comportement qui ne nous met pas vraiment en valeur.
En tout cas, je reviens sur ma première idée, les événements récents me montrent que plus que du pragmatisme, c'est de la capacité de faire, à tout moment la différence entre l'idéalisme (indispensable et inchangé) et l'idéologie (qui n'est jamais à la base qu'une mise en forme théorisée du rapport de l'idéalisme au réel et qui est donc changeante puisque si l'idéalisme ne change pas le réel lui, change).

Maintenant, personnellement, je la trouve quand même pas mal ambitieuse avec ses décisions sur les jury citoyens et la démocratie participative en général, sa volonté de massifier les syndicats pour taper plus fort sur le patronat, ses déclarations sur le numérique ou encore sa volonté affichée de mener une politique fiscale vraiment agressive (un peu à la Clinton: on est gentil avec les pauvres et les petits entrepreneurs, mais les riches paieront la facture, que ça leur plaise ou non) mais aussi d'essayer de la "mondialiser", bref, il y a à mon avis une profonde différence entre un Strauss et une Royal: là où l'un parle finalement en appuyant sur l'empathie de faire comme Jospin, c'est à dire de gérer la machine existante mieux que la droite, ce qui techniquement donne de bons résultats, sauf que quand la gauche perd les élections, la pérennité de son action est hypothéquée par le fait qu'une droite institutionnellement forte n'a pas assez de contre-pouvoirs pour la contre-carrer à part la bonne vieille démonstration de force à 3 millions dans la rue, l'autre parle carrément de faire muter les institutions et propose un certain nombre de propositions qui défrisent pas mal de monde. En fait, on peu dire que là où deux des présidentiables veulent donner quelques petits coups dans la fourmilière, on en a une troisième qui (à ma grande surprise, je n'étais vraiment pas convaincu à la base) a carrément décidé d'amener la tronçonneuse. L'image est peut-être un peu caricaturale, mais en tout cas, Ségolène ne me laisse pas du tout l'impression d'avoir des objectifs "ennuyeux" pour la France.

***

Pour les commentaires:

@locke: À propos des sièges au conseil de sécurité, dois-je rappeler qu'on parle là de l'Organisation des NATIONS Unies, et pas de l'Organisation des Structures Politiques Supranationales à Vocation Fédérative Unies, alors que je sache, quand bien même une "République Européenne" venait à voir le jour, elle resterai pluri-nationale et de ce fait ne pourrait sacrifier de sièges (par contre, les 25/27/32/40 membres parleraient tous d'une seule voix, y compris au conseil de sécurité, niark niark niark...)

@Versac: Sur la question du "bas populisme" je ferai simplement remarquer qu'un populiste, c'est quelqu'un qui veut instaurer une dictature et qui a déjà l'intention de ne plus faire semblant d'écouter le peuple une fois élu, pas quelqu'un qui propose un système de jurys qui est risqué pour son promoteur car ceux-ci sont toujours libre de dire du mal de ceux qui les convoquent. De plus, la "blague de potache" reste à mon sens plus proche de la mauvaise foi que les affiches d'un tropical boy.
Quant à la question des "lois économiques" du "droit" et de la "realpolitik" ces choses ont toujours été un bon prétexte pour permettre à des politiciens pas au niveau de se décharger de leur responsabilité. Quand aux traités internationaux, le fait d'avoir du subir une administration Bush qui les violait au nom de la première puissance mondiale (là où l'ONU a été fondée et siège par dessus le marché) tout en incitant les autres pays, en particulier les tyrannies à faire de même, nous mets dans une situation où on risque d'être les seuls à encore respecter des traités caduques. Qu'un candidat, plutôt que de faire semblant de connaître de mémoire toutes les subtilités d'un traité, décide d'enfreindre une autre règle, non écrite mais particulièrement vivace et surtout très mauvaise, de l'hypocrisie à vocation diplomatique, cela va plutôt dans le sens d'une obligation de plus grande sincérité dans les affaires internationales, ce qui ne peut être qu'une bonne chose.

Quant à son "potentiel" ses dernières déclarations montrent qu'il est plus proche de celui d'une anar dotée d'un cerveau (Jefferson était un peu comme ça) que d'une despote arrogante et stupide. Et qui c'est le type qui disait qu'il valait mieux avoir l'anarchie plutôt que le despotisme? ha oui, Jaurès.

@El: Si la question féminine est à priori inintéressante, il reste quand même utile de remarquer qu'une femme qui arrive dans un univers resté machiste à se faire une place et à briguer la magistrature suprême est plus qu'une preuve de douceur, une preuve de force et de résistance politique que de "douceur" ce qui tombe bien: un homme politique n'a pas besoin d'être doux. Honnête et sincère sans aucun doute, mais doux? doux genre Casimir président? Faut arrêter, le fait que Ségolène soit une femme ne montre qu'une chose: une faculté de survie en politique bien au dessus de la moyenne. Honnêtement, Fabius et Strauss, avec leurs personnalités, leurs qualités (et défaut) mais en femme, aurait-ils réussi à traverser la puissante inertie misogyne qui mène encore le monde politique?

Excellente entrée de blog, je suis jaloux de voir quelqu’un formuler avec autant de clarté et de pertinence tout ce que je pense de bien de Mme Ségolène Royal. J’aime aussi le dernier commentaire non identifié.

Cher Hugues,

Je ne suis pas encarté et plutôt sympathisant du PS.

Je dis plutôt sympathisant car mes rapports sont houleux avec celui-ci. J'ai voté pour la première PS pour des législatives où la promesse du PS était de revenir sur les lois Pasqua Debré qu'ils n'ont finalement que toiletté et je leur en ai gardé rancune.

J'ai la rancune longue et qui ne demande qu'à ressurgir. Aussi quand Jospin lors de sa campagne a entamé en disant que son projet n'était pas socialiste et qu'il a continué en disant qu'il avait été naïf sur les questions de sécurité (alors que c'est le traitement actuel, dont ne se démarque pas Ségolène, qui est, au mieux, naïf : penser que durcir encore la répression permettra de règler les problèmes, avant tout sociaux, des quartiers défavorisés est plus que naïf), je n'ai pas hésité : j'ai donné ma voie à un autre.

Pourtant, j'estime que Jospin et son gouvernement de cohabitation et de gauche plurielle a été le plus compétent depuis de longues années. Mais bref, ce n'est pas le sujet.

Vous avez trois candidats en lice.

D'où je suis, je vois un Fabius qui creuse un sillon de gauche, particulièrement hasardeux vu son parcours, sillon particulièrement difficile à passer dans la période actuelle où la moindre idée de gauche passe maintenant pour une idée d'extrême gauche (donc forcément irréaliste), et pas seulement dans les médias, comme en témoignent certains propos d'encartés au PS. J'ai beau avoir detesté Fabius, trouver qu'il se rabaisse quand il parle de Hulot, je suis à chacune de ses envolées, comme sa conclusion du 3è débat, obligé d'admettre qu'il semble convaincu, qu'il est convaincant et qu'il n'est pas que dans la posture.

Je vois un DSK, tjs trop paternaliste, mais qui creuse un sillon qui s'assume dorénavant comme social démocrate, économiste, censé donc être réaliste et qui plait tant aux journalistes, au CPS+, etc, tout en adoptant, maintenant une ligne claire à gauche (centrisme de gauche dirons-nous pour résumer). Il se garde de promettre ce qu'il ne pourra pas tenir et c'est tout à son honneur, même si c'est cette intégrité (certains dirons : rigidité) intellectuelle qui a peut être fait perdre Jospin en son temps. Il ne suffit pas d'être honnête pour gagner une présidentielle, il faut aussi une vision, donner l'envie de quelque chose, donner l'espoir - la société française n'est pas composée que de CSP+ et certains souffrent du fameux réalisme économique. Mais bon. Admettons.

Et puis il y a cet objet politique non identifié qu'est Ségolène. Il me semble qu'entre ne pas avoir d'oeillières idéologiques (que pourraient avoir un Fabius, tendance gauche, et DSK tendance économisme) et ne pas avoir d'idées du tout, à choisir, je préfère la première solution. Car enfin, soyons sérieux, oser dire, pour rattraper une bévue sur la carte scolaire, qu'en l'assouplissant on identifierait les établissements dont les gens ne veulent plus, c'est quand même énorme. Ajouter que ce qui est bon pour certains l'est forcément pour tous et que c'est ça être socialiste (télématin, j'ai vu l'émission en direct). C'est encore plus énorme. Lâcher l'encadrement militaire un jour et machin humanitaire le lendemain. Se dire qu'on va piocher à droite à gauche dans ce qui se dit et se lit, en espérant faire bonne pioche, ce n'est pas digne. Elle est tellement capable d'avancer ce qui lui passe par la tête sans réfléchir en étant capable d'y trouver des justifications le lendemain (voir les jurys populaires) qu'elle en devient hors norme. On peut miser sur cette étrangeté en espérant que cela tiendra jusqu'à l'élection (car pour l'instant ça marche), en espérant qu'elle se fera bien entourer une fois présidente. On peut aussi penser qu'à force de piocher partout il finira par sortir une cohérence et peut-être un projet. Si on est optimiste, comme tu sembles l'être, on peut imaginer aussi qu'elle reprendra les problèmes à la base avec donc une façon neuve de les traiter. Mais prendre un tel pari quand les problèmes (de la France) sont sérieux, cela me semble irresponsable. Et le plus irresponsable c'est peut-être encore de désigner à la candidature une personne capable de s'emmeler toute seule, sans contradicteur, lors des "débats" à fleurets mouchetés pour affronter le plus aguerri des communicants que la droite aie jamais présenté à une élection présidentielle. Je souhaite me tromper, mais je prédis que l'avion explosera en plein vol, au mieux pendant la campagne (et il sera alors temps de changer de fusil d'épaule), au pire entre les deux tours.

C'est navrant de devoir le préciser, mais sait-on jamais : si vous aviez présenté Martine Aubry à la candidature, j'aurais voté pour vous directement au premier tour à toutes les présidentielles précédentes et à toutes celles à venir.

Ceci pour éviter d'être taxé de machiste.

N'oublions pas dans quel contexte nous sommes : il y a eu le 21 avril 2002 et le 29 mai 2005, puis le triste spectacle offert par la Chiraquie finissante ; la mise en cause (justifiée) des élites n'a jamais été aussi forte, deux tiers des Français (et on peut les comprendre au vu de l'histoire récente) ne font confiance ni à la gauche ni à la droite pour résoudre les problèmes de la France...

Pas étonnant dans ce contexte que les deux candidats qui émergent soient ceux qui incarnent le mieux la "rupture" par rapport à la classe politique traditionnelle, ceux qui semblent le plus s'affranchir de la ligne de leur parti, ceux aussi qui manient le mieux le marketing politique à l'heure où la démocratie d'opinion n'a jamais été aussi présente (avec les risques de dérapages populistes que cela comporte)...

Personnellement, étant resté, malgré l'air du temps, "naïf" et "archaïque", et ne pouvant accepter qu'il y ait autant de pauvres dans un pays aussi riche, je rêverais d'un candidat socialiste qui placerait en première ligne la réduction des inégalités (actuellement obscènes et insupportables), qui mettrait le paquet sur l'éducation et sur la recherche, qui serait déterminé à faire valoir la primauté du politique sur l'économique, qui serait capable de faire l'union de toute la gauche sur des propositions crédibles et responsables mais aussi volontaristes, etc.

Ce candidat n'existant pas (la posture de Fabius n'est pas crédible), va pour Ségolène (car je suis aussi "pragmatique") puisqu'elle plaît aux Français et que c'est elle qui a, semble-t-il, le plus de chances de ramener les classes populaires vers le PS et de renvoyer Sarko à sa mairie de Neuilly...

En espérant qu'elle soit plus à gauche que tu ne le crois, Hugues (ce qui est bien avec Ségolène, mais c'est vrai aussi pour Sarko à droite, c'est que c'est un peu l'auberge espagnole, chacun peut y voir ce qu'il a envie d'y voir), et/ou que les circonstances de son élection ne lui donnent pas d'autre choix que de faire en sorte que la marche économique mondiale ne profite pas seulement à quelques-uns... Y a du boulot !

@ A. nonyme:
rien n'empêche la France de décider souverainement de renoncer à son siège, je ne pense pas que ce soit le problème. D'autant plus si l'Europe parvient à parler d'une seule voix: cela deviendrait inutile.

Pour la question de faire accéder à la présidence de la république une femme, cela reste à mon sens un argument favorable: c'est la première fois qu'un parti de gouvernement présenterait une femme à ce poste; et (pour paraphraser un candidat) si l'égalité formelle existe, l'égalité réelle est loin d'avoir beaucoup avancé ces dernières années; je crois donc aux effets positifs de l'exemplarité d'avoir une femme présidente. En attendant d'elle non pas qu'elle gouverne "autrement" au non d'idées essentialistes que je n'ai pas, mais au contraire qu'elle gouverne comme les autres.

Pour cadrer mon discours, je dirais que je suis orienté centre droit, qui répondra honnêtement à la question "De quel parti vous sentez vous le plus proche" le Parti Socialiste, sans être encarté pour autant. Et ce qui devrait interroger les plus confiants en la capacité de rassemblement de Ségolène Royal, c'est que je ne suis pas sur du tout de voter pour elle (au moins au premier tour)(et je parle bien de l'élection présidentielle). Fabius, n'en parlons pas, il dit lui même que je ne suis pas son coeur de cible.

De façon générale, j'ai trois problèmes avec Ségolène Royal:
(1) La méthode: Je balance une idée provoc' proche du peuple (jury, encadrement...), puis je fais marche arrière en modifiant les termes et en hurlant à la cabale médiatique. Double gain: je suis proche du peuple en dehors du système et victime des méchants politicien. L'ennui, c'est que les idées exprimées lors de ces provocations ne me plaisent pas (supprimer la carte scolaire parce qu'elle ne marche pas? Supprimons les condamnations pour meurtre/viol, ça ne marche pas, il y en a encore... Pour les jurys populaires, lire par exemple http://sens-public.org/article.php3?id_article=355 ), et que la méthode elle même est manipulatrice. Sans compter la flatterie du "citoyen expert"...
(2) Les deux postures "renouveller la politique" et "briser les tabous": J'ai du mal à voir Royal renouveller quoi que ce soit, étant du même sérail que les autres (de la même façon qu'un Sarkozy parlant de rupture est à tout le moins ironique) et étant dans la politique et les gouvernements depuis un certain nombre d'années, avec les même systèmes d'affidés, la montée en puissance de l'ambition depuis un bout de temps etc... Quant à briser les tabous, je vois surtout un mix d'idées tradi pas très neuves (vive les militaires! vive la Grande France! vive l'éducation stricte! etc...) et de gauche bien pensante (et pas imaginative). Ajoutez-y les slogans paternisants "ordre juste" contre méchants désordres, "valeur travail" et mélangez...
(3) Enfin, d'un point de vue tactique, elle est partie trop tôt. L'engouement ne peut que désenfler, et six mois, c'est long (quand 4 semaines de débats internes sont déjà considérées comme un marathon...). Voir le lien plus haut. Et ce d'autant plus face à Sarkozy, qui est bien plus vif dans les débats, et qui a une ligne bien plus claire.

Evidemment, cela peut changer avec la suite de la campagne, si elle est désignée. Mais ça me semble très mal parti.

> Hugues.

C'est énervant quand même, quand on essaie de discuter avec des militants qui ne l'étaient pas auparavant : on ne peut plus discuter, justement.

N'étant militant pour aucun, pas adhérent et potentiel électeur, et encore en formation de mon jugement sur la bête du Poitou, je me considère assez ouvert, quoique dubitatif sur SR, effectivement (j'avais été enchanté, un instant, sans doute quand tu as viré ta cuti strausskahnienne).

Je te ponds donc une réponse mesurée, t'exliquant que les dérives de flatterie de bas étage et le creux de ses propositions me navrent, alors que la hiérarchie des thèmes me plait. Mais que DSK ne m'enchante pas forcément, pour des raisons inverses...

Que me réponds-tu, Hugues ?
- rappel de la blague de bon goût
- insistance sur populisme, terme effectivement mal choisi (flatterie du bon peuple et affranchissement des contraintes eût été plus juste)

Voilà qui est énervant. J'ai compris, on ne discute lus, j'irai voir ailleurs.

> Anonyme
Votre définition de populisme n'est pas la bonne. Entre l'exacerbation de la démocratie participative contre la représentation et le populisme, qui voit dans les élites et les représentants en place des corrompus dont il convient de se débarasser, la frontière peut être ténue. Un populiste n'est pas nécessairement un futur dictateur. SR fait un peu, comme pas mal d'autres, du quasi populisme de salon, en appelant à l'intelligence et l'expertise de la base. La faiblesse de ses propositions concrètes et la réputation de son management en Poitou ne me font pas lui accorder beaucoup de crédit sur ce sujet, qui est pourtant important, pour moi.

Par ailleurs, juste sur la citation de fin :
"Quant à son "potentiel" ses dernières déclarations montrent qu'il est plus proche de celui d'une anar dotée d'un cerveau (Jefferson était un peu comme ça) que d'une despote arrogante et stupide."

Très bon axe de proposition (je préfère aussi la première proposition).
Et justement, c'est évidemment très personnel, mais je trouve plus qu'elle ressemble plus à la deuxième proposition, ces derniers temps. Alors qu'à l'origine, j'avais tendance à la créditer de l'autre option...

Affaire de point de vue.

Un projet récent, la présidentielle pour Ségolène ?
Déjà en 1995 alors qu'elle ne représentait rien au PS, elle avait fait mine de se présenter.
Sur l'Iran, c'est grave : elle est dangereuse, non pas parce qu'elle ne connait pas le sujet, elle le connait comme les autres, mais parce qu'elle conçoit la diplomatie comme une affaire d'image et de posture, de "parler aux Français", alors que les vrais interlocuteurs sont les Iraniens, la Russie et la Chine.
Sa déclaration si elle était présidente serait absolument destructrice en Iran et dans le monde arabe.

Sur l'argument qu'elle est une femme, ce qui est vrai, on voit bien qu'en diplomatie, Merkel et Royal auraient deux méthodes radicalement différentes.
Et paradoxalement, ce seraient les Allemands qui auraient droit à la subtilité et à l'intelligence, et les Français à la mitrailleuse et à la Grosse Bertha.

Et si la défaite d'une étoile filante royaliste face au petit dictateur de la droite était pire que l'investiture d'un de ses deux collègues-adversaires-éléphants...

http://blog.fabulous.gayattitude.com/20061108004824/lettre-a-segolene-royal/
> Voilà une analyse intelligente !...

Entre DSK et Royal, la différence me semble surtout sur la différence entre l'action et l'immobilisme.
Royal nous promet l'immobilisme tout en nous faisant reluire un monde idéal et en situant bien certains enjeux de long terme : il faut "créer l'Europe par la preuve" avant de relancer l'Europe, il faut instaurer le syndicalisme de masse avant de négocier, il faut "créer la démocratie participative" (en plus seulement la démocratie locale) avant de pouvoir agir, il faut voir ce que donnera la libération de la carte scolaire avant de la refondre et voir quels établissements il va falloir supprimer.

DSK a l'honnêteté de dire qu'il va falloir AGIR, que les contraintes et les urgences seront rapides, et qu'on ne pourra pas attendre d'avoir atteint un monde idéal avant. Les priorités et les urgences seront sociales (y compris l'action pour les quartiers défavorisés), et sur la relance nécessaire et qui ne pourra être retardée (nos partenaires veulent agir) de l'Europe, même si évidemment il va falloir lancer plus activement des chantiers de long terme sur l'environnement (même si la fiscalité peut être adaptée rapidement), sur la refonte des institutions, sur la démocratie participative, sur la refonte du système scolaire (DSK précisant par ailleurs que la priorité est dans l'enseignement supérieur et dans la petite enfance et pas dans l'enseignement scolaire obligatoire, qui se porte plutôt bien) et même s'il va falloir veiller à assurer la sécurité notamment.

Je trouve votre analyses politique excellente. Effectivement Ségolène ROYAL, aprés (avoir bien réfléchi)et je ne changerais pas d'avis repésente l'Avenir de la France, et un réel Espoir.Depuis si longtemps, je pensais à elle, ayant eu des contacts en tant que Ministre de l'enseignement scolaire.Je peux vous dire qu'elle fait ce qu'elle dit.

Jules,
Si DSK remporte la primaire, oui, évidemment, je voterai pour lui pour la présidentielle et je n’aurai aucune difficulté à le faire. Il me semble que je suis clair là-dessus. Mais dans le lièvre et la tortue, c’est bien la tortue partie la première qui gagne, non ?

El,
Non, les femmes ne sont pas des hommes (et vice versa). Non, je ne crois pas chercher à les « enfermer dans leur rôle de mère ».

Guillermo,
C’est lassant. Je ponds une note pour parler des raisons concrètes qui me conduisent à voter pour elle. Je ne cache rien de la progression de ma démarche ; je balance des liens vers tous les textes du blog qui valident ma réflexion sur la plupart de ses propositions et tu viens me dire que je réagis en militant aveugle et que les sondages sont les seuls ressorts de sa popularité...

Je viens de découvrir chez Versac une vidéo sur une réunion au cours de laquelle elle évoque le tutorat et l’extension de la présence horaire des profs dans les collèges. On est dans la démagogie au sein d’un parti bourré de profs, là ? http://www.dailymotion.com/video/xm3xp_profs-segolene-en-off


Poil de lama,
Une idée. Déchire ta carte et réadhère sur le Web à 20 euros ! Tu y gagnes financièrement et tu votes Ségo de toute façon...

Frigobus,
Je ne suis pas une groupie. Je n’ai pas besoin de partager tous les points de vue d’une personnalité politique pour considérer qu’elle est la mieux placée pour ceci ou cela. La politique, ce n’est pas un vêtement sur mesure (me semble-t-il). Ne votes tu que pour les gens qui te ressemblent totalement ?

Anonyme,
Merci pour ce point de vue. Quant à l’ennui, c’est tout relatif, évidemment.

Observateur,
Merci et fais passer !


Nathanael,
Cette cohérence, je la vois déjà émerger. Je la décris même à longueur de colonnes dans ce blog. Et l’avion qui devait exploser en plein vol, soit l’une de ces métaphores à la con qui circulent depuis sa déclaration de candidature, a l’air de poursuivre son vol sans dommage.
Et si Martine Aubry était LA candidate, je lui préfèrerais DSK. La question d’une candidature féminine n’est qu’un aspect de la big picture.

Jeff,
Donc, Jeff, t’es pas tout seul...

Versac,
Je ne me vois pas comme un « militant ». Et l’on peut parler avec moi, sauf à vouloir me démontrer que mes arguments ne sont que l’expression de mon absence de sens critique, ce qui a été ta tendance une paire de fois... Mais lorsque tu viens parler de « non-respect des traités », de « populisme de bas étage », patati-patata, ce n’est pas exactement de "la mesure".


Duong,
Est-il vraiment nécessaire de radoter sur cette histoire d’Iran. Elle ne connait pas moins le dossier que les autres, mais va plus loin dans la logique de la réaction qu’il convient d’avoir face aux ambigüités du régime. Les Russes ont proposé d’enrichir l’uranium iranien et ont suggéré que les Français le retraitent ; les Iraniens sont constamment sur le fil du rasoir en ce qui concerne la réalité de leurs installations et de leur programme de recherche ce qui, je te le rappelle, est à la base de la démarche de la troïka. S’il n’y avait pas de problème sur ce point, et la promesse de faire disparaitre Israël de la carte n’avait pas été faite, je te signale qu’il n’y aurait pas de débat. Que je sache, la Finlande peut se doter de centrales nucléaires sans que l’on se pose la question d’une entorse au TNP.

Ce qui me frappe vraiment dans cette histoire iranienne, c’est plutôt le nombre de gens qui ne connaissent absolument rien à cette problématique mais croient avoir trouvé un coin à enfoncer.

Hugues : j'ai très clairement dit qu'elle connait le dossier sans aucun doute possible.
J'ai seulement dit que je pense que sa déclaration est dangereuse.
Personne n'a dit qu'il n'y a pas de problème avec le nucléaire iranien : au contraire, c'est bien parce qu'il y en a un qu'il faut faire très attention !!
Quant à la proposition russe, c'est un faux-semblant.

Je suis entièrement d'accord avec ta conclusion :
Ce qui me frappe vraiment dans cette histoire iranienne, c’est plutôt le nombre de gens qui ne connaissent absolument rien à cette problématique mais croient avoir trouvé un coin à enfoncer.

D'où ma conclusion personnelle : je suis désormais convaincu qu'il y a un gros problème à mêler procédures électorales et affaires diplomatiques.
Dans ce domaine, le "parler vrai" et le "droit au but" de Ségolène Royal pose un réel problème.

@hugues

Non, je ne vote pas pour quelqu'un avec qui j'aurai une compatibilité 100%, ça n'existe pas.

Pour autant, on a tous des points clés sur lesquels on est intransigeant. En l'occurrence, sa position sur la liberté de caricature, sa position sur l'europe, ses jurys citoyens sont pour moi disqualificatif, mais je comprends que certains s'en accomodent.

Le reste, les discours hésitants, les bourdes sur le TNP, la défense, le "talisman de Mitterand", tout ça, c'est pas déterminant mans ajouté aux points disqualifiant, ça me fait peur le suivisme moutonnier.

Dilemme: soit elle n'est pas nulle, et alors pourquoi dit-on qu'elle est nulle, sinon parce que c'est une femme, qui fait de l'ombrage à ces messieurs ? soit elle est nulle, et alors comment se fait-il que le grand parti du progrès et de la démocratie n'ait pas trouvé mieux (parmi les femmes) en son sein ? Il y a quand même un problème, non ?

Melchior : ne renversons pas les choses, nous sommes dans un système présidentiel hérité d'un système monarchique hyper-personnalisé, et ce n'est pas le PS qui a choisi Ségolène Royal : il va sans doute la choisir, mais d'abord sous la pression extérieure et parce que certains croient qu'elle est la meilleure chance électorale.
S'il s'était agi de trouver la "meilleure femme" pour être présidente au sein du PS, c'est clair que beaucoup n'auraient pas a priori regardé dans sa direction.
Même si comme le dit Montebourg, les aptitudes et la compétence de nos jours ne seraient pas un atout, mais un handicap...

La compétence n'est pas un handicap, par contre, se revendiquer comme tellement meilleur que le commun des mortels en est certainement un (suivez mon regard....)

Merci pour ce billet. Je ne vous rejoins pas en définitive, mais vous présentez la défense de S. Royal la plus intelligente et crédible que j'aie lu (entre autres peut-être parce que sincère , et non tactique ?). Par ailleurs, il est précisément difficile de la défendre parmi le milieu "csp+/intello/dsk", et avec les armes et sur le terrain de ce milieu.

je me suis retrouvée, il y a 1 mois, et tout à fait par hasard, n'étant ni encartée socialiste ni, jusque là royaliste, dans une "réunion de travail" organisée par le comité désir d'avenir avec tous les représentants des comités locaux (80 % de l'assemblée était socialiste). c'était en banlieue parisienne. Je dis par hasard parceque j'ai représenté, ce jour là le comité monté à Rabat, Maroc par ma mère qui y vit et me fais du pushing depuis 6 mois pour Ségolène. j'y suis allée par simple curiosité, curiosité d'autant plus satisfaite que cette réunion s'adressant, à priori à un public averti ( beaucoup d'élus), le discours tenu n'était ni partisan ( rien ne répugne plus ma raison qu'un discours partisan, au sens le plus faible du terme, bien entendu), ni administratif. Bien au contraire, dans la méthode même du discours, les ségoliste marquent leur volonté à se démarquer d'un traditionnel et malheureux discours politique qui confine à la gestion de beaux slogans. "Pas de slogans". leitmotiv réitéré plusieurs fois.
j'ai été agréablement surprise de ce que j'ai pu entendre (tout en gardant me distances et ma bonne foi). Il y a chez cette femme un côté visionnaire. Mais pas de la trempe de visonnaires enflammés, fascinants, et finalement dangereux. un vision discrète et plutôt honnête du phénomène politique. Ce que j'ai pu ressentir chez cette femme est sa volonté de s'entourer de collaborateurs audacieux, intelligents et affranchis des préjugés castrateurs. Non qu'elle soit dénuée d'ambitions, mais elle témoigne une véritable volonté de remettre la politique à sa place, c'est à dire dans la vie quotidienne, au sens presque grec du terme. C'est une sorte de coup d'etat ds la définition. La politique n'est plus une affaire d'experts, d'énarques et de specialistes en specialisation de tout genre à la vue réduite, ...nécessairement! Pauvres êtres stériles et vains!!!! La politique redevient une affaire d'expériences, de famille (gérer un foyer familial, c'est aussi faire de la politique, et je parle en connaissance de cause étant issue d'une famille de 8 enfants: garder la cohésion familiale et la chaleur qui y règne exige un certain art, surtout lorsque l'argent n'y est pas).
Je crois que ce jour là, j'ai un peu compris la force d'attaque des deux protagonistes principaux, Segolène Royal et Sarkozy. L'un n'est pas énarque (ce qui, aujourd'hui peut etre un formidable atout) mais tiens un discours d'avocat (toujours opportuniste), l'autre l'est mais avec cette qualités que n'ont pas ses congénères, une certaine intégrité morale , une continuité dans des convictions secrètes mais fermes. On l'accuse d'être à droite mais ces accusations se portent sur son apparences (physique, sociale; milieu militaire, école catho etc...). or, elle a cette inteligence qui consiste à s'épargner le fourvoiement général des gens de gauche qui, parcequ'ils à gauche s'estiment obligés d'en donner l'image, par le discours (décrépi depuis des années). Bref, sa rigidité apparente est en fait la marque de quelqu'un qui ne retourne pas sa veste facilement.
elle me fais penser à alexandra Kolontaï, grande figure de la révolution sovietico anarchiste de 1917. La kollontaï, issue de l'aristocratie russe du tsar, avec la culture au sens large qui va avec, n'a pas renié ses origines, son identité sous pretexte de revolution, quand bien meme elle en a été une des grandes théoriciennes. Et la Kolonta¨Ï est morte en exil, parcequ'elle ne s'est pas pliée au bolchévisme pour sauver sa peau.
j'ai donc eu le sentiment que la Royale insistait beaucoup plus sur les méthodes que sur le fond (et c'est une grande intelligence, bien que ce soit une victoire plus dure à conquérir, plus dure, mais plus durable) afin d'éviter de se fourvoyer ds des idées qui justifient toutes les abérations actuelles et surtout qui en dépendent dangereusement. elle a un véritable sens pratique et elle est prête à faire confiance au sens pratique des français qui étouffe sous la culpabilité ambiante.
elle redonne donc une majorité politique aux citoyens que l'on a considérés jusque là comme des enfants irrésponsables et désobéissants (cf: 21 avril 2002)
a l'inverse, Sarkozy profite du desarroi ambiant pour s'accaparer, sous la benediction de tous les pleins pouvoirs. et finalement, accomplir le rêve d'une présidence monarchique. Le basculement est bien réel. ceux qui votent pour lui sont ceux qui ont abdiqués de leur majorité politique acquise ds le sang, ce sont ceux qui avouent leur impuissance, leur lâcheté à user de leur intelligence.
j'écirais bientôt un compte rendu de cette "séance de travil"; un compte rendu de ce qui s'est dit, de manière la plus exhaustive possible
salut!

Même pas en rêve…

Je reste admiratif devant les sympathisants ou les militants qui pensent sérieusement que madame Royale dispose de la vision, des compétences pour conduire un pays de 62 millions d’habitants.

Je ne comprends pas l’emballement sur cette figure mineure de la politique, sans envergure.

Je ne comprends comment après les débats, des gens osent encore nous affirmer que Royale est la meilleure candidate (au regard des sondages, faites vous une raison.)

Les jurys citoyens, ça ne date pas de ségo, les forums citoyens existent en France depuis le début des années 2000.

La carte scolaire……

L’emploi ?????

Le logement ???????

La recherche européenne : un MIT européen ???????

La politique internationale : L’Iran n’est pas souverain, je décide !!!!!

Désolé entre Sarkozy et Royale ce sera un bulletin blanc.

Au précédent: la République française n'a pas besoin qu'on le conduise, mais qu'on la préside... Ni Dieu, ni César ni Tribun... Mais peut-être que "cette figure mineure" (...) "sans envergure" n'est pas aussi minable que la voient ses détracteurs. Si vous êtes assez myope pour ne pas voir la différence avec Sarko, on peut vous excuser de n'y voir goutte sur les modestes mais sûres capacités de Marie-Ségolène, comme j'aime à l'appeler maintenant pour taquiner ses adversaires (en mémoire d'Auguste Marie Joseph Jaurès).

Dites moi Hughes, allez vous remplir le programme du PS sur le wiki ouvert par le bon Versac sur débat2007.
Vous qui êtes socialiste, vous pourrez nous éclairer sur ce programme ma foi indigeste.

Moi je vote dsk,c'est celui qui sera capable de battre Sarko en 2007, voilà pourquoi

http://www.dailymotion.com/visited/search/dsk%20sarkozy%20fume/video/xmb0s_dsk-fume-sarko

Au fait Hugues, pour ton info Ségoléne aussi s'est prononcée contre le CPE, dont la juste condamnation de ce dispositif par DSK t'avait fait virer de bord...

Non pas comme je l'avais lu dans je ne sais plus quel commentaire, si "le duel final doit être Royal-Sarkozy, Sarkozy n'en fera qu'une bouchée", en fait : je n'en crois rien.
Dans le doute, je préfèrerais que tu votes DSK.

Tu es l'archétype de l'électeur socialiste qui a oublié qu'il y avait toujours des ouvriers, des chômeurs et des précaires... et que la gauche se devait de les représenter, de leur donner une perspective d'avenir..., une espérance.

C'est bien joli de dire je suis blairiste, je suis pour le modèle suédois (les deux sont différents), je suis un moderne (c'est toujours l'autre l'archaïque), de citer des intellectuels comme Baverez ou Marseille qui représentent la pensée libérale dominante, mais un socialiste ne pourra pas gagner s'il désespère les classes populaires...

Désolé d'avoir employé un gros mot "classes populaires", mais après 30 ans de réformes libérales dans le monde (la France n'y échappant pas), sans être révolutionnaire ou croire au grand soir, je suis obligé de constater que la classe dominante domine plus encore et capte l'essentiel des revenus...

C'est bien beau de parler des grèves de la sncf, mais j'attendais plutôt d'un socialiste qu'il dénonce les inégalités croissantes, les privilèges de certains hauts cadres... Certes, ça fait cliché mais il y a une France invisible... comme dit un bouquin récemment sorti... Et ces personnes, ce ne sont pas que des chiffres à statistiques...

Bref, on eu le 21 avril 2002, et c'est bien parti pour que ça recommence en 2007...

Stefbac


PS : le blairisme... faut lire autre chose que les manuels de publicité liérale qui vantent par exemple un taux de chômage exceptionnellement bas en omettant que des gens ont disparu des statistiques en devenant "inemployables" ..., ou de la misère du système de santé en Angleterre.

PS bis : Quant aux réformes libérales, même le FMI commence à en douter...

PS ter : Que propose Ségolène pour l'Europe ? Que la France sous sa gouvernance redevienne le bon élève de l'Europe en sacrifiant ses services publics ? Parfois, les crises ont du bon... et d'ailleurs l'Angleterre et les pays scandinaves ne s'en sont jamais privés...

Petit florilège. Qui a dit ?

"Le CPE est une très mauvaise manière faite aux jeunes. Cela dévalorise le travail. On n'a pas le droit de dire aux jeunes qu'une société ne propose que de la précarité. Le gouvernement Villepin a agi par pure idéologie libérale. Il met en avant les valeurs financières avant les valeurs humaines... Les jeunes ont eu raison de se lever contre le CPE. Nous supprimerons le CNE... Il faut priver d'aides régionales les entreprises qui recruteraient des jeunes à l'aide du contrat première embauche".

"Il faut effrayer les capitalistes. Il n'y a pas d’alternative. Ils ne peuvent pas disposer des gens comme bon leur semble, ils doivent rendre des comptes. Nous devons empêcher les délocalisations sauvages. Les travailleurs n'ont pas de pouvoir. Nous avons besoin de taxer les entreprises qui délocalisent et taxer leurs produits quand ils les réimportent".

"Je pense que José Bové est sur un bon combat... Je comprends qu'il puisse y avoir des gestes de provocation quand le débat public n'est pas organisé... Les OGM en plein champ devraient être interdits... Si je suis élue, il y aura un "moratoire" sur les condamnations liées à ce type d'affaires".

Personnellement, je suis plutôt d'accord avec tout ça, mais toi, un blairo-bockélien, fidèle lecteur de The Economist ? J'en doute... Heureusement que ce n'est pas ton ancien champion, DSK, sinon cela t'aurait fait trois raisons supplémentaires d'abandonner le "social-démocrate traître" en rase campagne...

J'ai beaucoup apprécié le commentaire de Lorrion, et j'espère lire bientôt le compte rendu qu'elle annonce. Ce qui plaît chez Ségo, c'est qu'elle ne se présente pas en madame Je-sais-tout-votez-pour-moi-je règlerai-vos-problèmes- comme-par-magie. Le socialisme comme méthode: cette formule me réconcilierait presque avec feu Tonton.

humour de gauche: les gens de droite ne lisent pas. Merci pour cette bonne crise de rire...

quand on voit le double langage de Ségolène aujourd'hui exposé sur internet, "vous êtes tous formidables, mais au fond je vous méprise profondément", on se dit qu'elle a bien appris de Mitterrand. Aucune conviction, tout pour le pouvoir.
Une différence, Mitterrand ne se serait pas fait filmer (il s'est quand même fait photographié, mais c'est une autre histoire). Comme Sarkozy elle dit tout et son contraire. L'un ou l'autre sera battu et personne ne s'en souviendra.

Il faut cependant reconnaitre à Ségolène Royal un goût pour le concret et un refus des tabous. Mais ça ne fait pas un programme, et encore moins une direction. La France manque de direction et à mon avis aucun homme politique actuel n'a l'envergure pour montrer aux Français la voie.

A Seb-Wnext:
les Français ne sont pas un troupeau de moutons qui attend un berger ou une bergère pour les mener et les tondre; ils aspirent à se gouverner eux-mêmes...
"Producteurs sauvons-nous nous-mêmes,/Décrétons le Salut commun..." Et Ségo a l'air d'être la seule qui comprenne cela.

Pas forcément la seule qui comprenne, mais la seule qui parle d'une institutionnalisation d'un système de démocratie plus directe. Étonnant que la gauche qui était à l'origine plutôt méfiante vis à vis du système représentatif voit aujourd'hui nombre de ses leaders prendre fait et cause pour ce système.

l'homme politique est toujours là pour donner une direction et un cadre, sans ce cadre, il est impossible de réformer.
Et les Français ont été trop habitués à attendre tout de l'Etat, il faut de la pédagogie et de la patience.
Si votre programme c'est "ce que pensent les Français", on n'ira pas loin, car les Français sont totalement déboussolés (cf le vote contre le traité institutionnel européen). C'est justement ne pas prendre les Français pour des moutons que de leur faire des propositions d'orientation. Et c'est bien insulter leur intelligence que de les flatter en leur disant qu'ils ont raison et qu'ils sont experts en tout.
Si un jour la France est réformée, il est clair que la question du berger deviendra secondaire.

@ Seb-Whext: En somme, tu prônes le despotisme éclairé ? Avec comme président un mâle dominant ? et sélection par le combat et le coup bas ?

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