Les ambitieuses sont généralement autoritaires et incompétentes. Il leur arrive de faire illusion, mais leur cruchitude finit toujours par éclater au grand jour. Les ambitieux, de leur côté...
Marie-Claude Pietragalla est, avec Sylvie Guillem, l'une des plus grandes danseuses internationales d'origine française. Sa carrière, ponctuée de triomphes publics et critiques comme interprète et comme chorégraphe, lui vaut de se voir proposer, en 1998, la direction du Ballet National de Marseille en remplacement de Roland Petit. Etoile de l’Opéra de Paris, muse de Béjart et de Carolyn Carlson, elle découvre alors l’univers sclérosé et fonctionnarisé d’une institution defferriste sans répertoire ni méthode.
Mais, chargée de relancer cette structure, artistiquement et administrativement, elle est rapidement acculée à la démission par la CGT, arbitre du bon goût en matière culturelle dans la cité phocéenne. Clairement, sera-t-il affirmé pour justifier cette quasi-expulsion, l’autoritarisme et l’incompétence de la danseuse la rendaient inapte à la poursuite de sa mission.
Monique Canto-Sperber est l’une des intellectuelles françaises les plus intéressantes du moment. Moins médiatique que les tenants de la « nouvelle philosophie », un mouvement dont l’impact à long terme sur l’histoire de la pensée est à peu près aussi patent que celui de la nouvelle cuisine dans le domaine gastronomique, elle anime pourtant, le samedi, une émission passionnante sur France Culture. Il faut dire qu’elle préfère la réflexion sur la réconciliation de la gauche avec la modernité économique aux quêtes raëliennes de ses collègues de la philo en kit ― d’où la modestie du tirage de ses ouvrages...
Nommée il y a deux ans à la tête de l’Ecole Normale Supérieure, et prenant son rôle suffisamment aux sérieux pour y bousculer les baronnies et réveiller les personnels assoupis de l'institution de la rue d'Ulm, elle est l’objet d’attaques sans précédent de la part d’un groupe de gardiens du Temple, tous mâles à l’exception d’une distinguée sinologue. Essentiellement accusée de préconiser l’augmentation des droits d’utilisation de la bibliothèque par les lecteurs extérieurs, mais copieusement calomniée au motif qu’elle occuperait un logement de fonction fraîchement retapissé, elle voit sa tête mise à prix. Pour ses adversaires, son autoritarisme et son incompétence la rendent inapte à la poursuite de sa mission.
Ségolène Royal est diplômée de Sciences Po et de l’ENA. Elle a été membre du cabinet de François Mitterrand de 82 à 88, plusieurs fois ministre et vient de sortir victorieuse de la campagne d’investiture à l'élection présidentielle du Parti socialiste ― campagne l'ayant opposée aux principaux poids lourds de la formation. Comme ministre de l'Environnement, elle met en place plusieurs réformes majeures sur la gestion et la distribution de l'eau. Comme ministre déléguée à l'Enseignement, elle intervient sur les questions de violence scolaire et permet aux infirmières de distribuer la pilule du lendemain aux lycéennes. Enfin, comme ministre déléguée à la Famille, elle rétablit l'équilibre de la responsabilité parentale entre pères et mères. Elle est désormais présidente de la région Poitou-Charentes.
A quelques semaines du premier tour de l'échéance présidentielle, toutefois, certains observateurs indépendants ont décidé de dénoncer l'incompétence et l'autoritarisme de cette femme. Autoritarisme dans sa région (elle se piquerait en effet de diriger, n'hésitant pas à donner des instructions aux uns et autres) et incompétence dans à peu près tous les domaines, qu'il s'agisse de questions militaires ou internationales. Pire encore, cette incompétence dissimulerait en fait une authentique bêtise, n'importe quel pilier de bistrot étant susceptible, en apprenant la dernière bourde en date de cette Bécassine moderne dans Le Parisien, d'en mesurer l'étendue...
Dans ce contexte, il devient effectivement légitime, pour la frange raisonnable de la gauche, d'être tentée par le candidat de l'UDF François Bayrou, dont le discours « intelligent » et « adulte », s'il ne lui permettra pas d'être élu, est éminemment plus acceptable que ces balivernes sur un Québec souverain ou une Corse indépendante. Et si, d'aventure, le refus de voter pour Ségolène Royal provoquait la victoire de Nicolas Sarkozy, où serait le drame ? Le ministre de l'Intérieur ayant, lui, maintes fois prouvé sa compétence et sa connaissance des dossiers, son élection permettrait peut-être de remettre le pays à l'endroit. Et d'ailleurs, une courte cure de Thatcherisme, finalement, serait certainement ce dont la France a besoin, ces périodes troublées exigeant la mise au rancart de ces vieilles notions de gauche et de droite. Hum... Sauf à considérer qu'une ambitieuse comme Maggie, notoirement autoritaire, n'était elle même qu'une cruche, évidemment... Ah, les bonnes femmes !
© Commentaires & vaticinations
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PS : Difficile d'éviter, en marge d'un sujet sur la cruchitude, de signaler les propos de Jacques Chirac, homme d'Etat véritable et chef suprême des armées, sur le thème de l'inocuité « d'une ou deux » bombinettes iraniennes, éventuellement lancées sur Israël. Il semble que ces réflexions n'aient d'ailleurs pas été extorquées au téléphone par un imitateur mais par un journaliste de l'International Herald Tribune invité à l'Elysée. Bah, du moment que l'ami Jacquot sait compter les sous-marins...
Merci pour ce billet.
Effectivement, beaucoup glosaient il y a quelques semaines sur le fait que Mme Royal avait un peu tendance à dégainer facilement l'accusation de machisme, mais le début de la campagne est très éloquent sur ce point-là . La comparaison (qui se voulait péjorative) avec une maîtresse d'école - forcément autoritaire et surpuissante- en dit long sur le subsconscient des journalistes...
Sinon, rien à voir, mais je ne crois pas qu'Onfray ait quoi que ce soit à voir avec les Raëliens : je l'avais entendu sur France Inter déplorer très vivement cette "récupération", et cette nomination semble être du fait du seul gourou.
Rédigé par : Tom Roud | jeudi 01 février 2007 à 02:17
> « Et si, d'aventure, le refus de voter pour Ségolène Royal provoquait la victoire de Nicolas Sarkozy, où serait le drame ? »
Je ne suis pas d'accord avec cette affirmation : Pour que Royal n'atteigne pas le second tour, il faudrait que Le Pen ou Bayrou la dépasse dans les votes du premier tour. Or je doute fortement que l'épisode 2002 se reproduise cette année. Donc ne pas voter Ségolène au premier tour, ce n'est pas provoquer la victoire de Nicolas. (et ne pas voter Ségolène au second tour, c'est voter explicitement pour Nicolas, donc ce serait une victoire voulue)
Rédigé par : Lumina | jeudi 01 février 2007 à 08:09
Je me demande si au parti socialiste, certains n'ont pas sous estimé la propension d'un certain monde politico-médiatique mâle à se "cabrer" devant l'arrivée potentielle aux responsabilités d'une femme, en pensant que l'attrait de la nouveauté serait le plus fort.
Et j'en viens presque à me demander de même si Edith Cresson, que j'avais jusqu'à présent toujours jugée responsable de sa "popularité", n'avait pas subi un traitement médiatique semblable à l'époque. Tout ceci n'est pas rassurant. Très bon billet en tout cas...
Rédigé par : Curious Mind | jeudi 01 février 2007 à 09:29
Merci pour ce billet. Je ne peux cependant pas complètement te suivre dans ce parallèle entre Pietragala, Canto et Marie-Ségolène. Si la première est une danseuse exceptionnelle, la seconde une grande intellectuelle, cela ne présume en rien de leur capacité à diriger de grande institutions. Les qualités de manager n'ont pas forcément grand chose à voir avec les qualités artistiques ou intellectuelles. En outre, et c'est souvent la même chose avec Royal, tu caricature les opposants à ces pietra et cantos à une bande de réactionnaires machistes qu'il est impossible de faire évoluer dans la "bonne direction" un peu comme la droite caricature les français ne voulant s'ouvrir au formidable progrès du grand marché. Je ne connait pas précisément les dossiers de l'ens et de l'opéra de marseille mais il est possible que les deux "cruches" aient pris des mauvaises décisions, le fait qu'elles soient talentueuses n'est pas une garantie en soi.
Quand à Royal, on verra le 11 fevrier, mais j'avoue être inquiet !!
Rédigé par : Benjamin | jeudi 01 février 2007 à 10:07
Et sinon, toujours rien sur le fond?
Le 11 février, peut-être...
Rédigé par : EL | jeudi 01 février 2007 à 10:09
Je suis d'accord avec Benjamin, votre raisonnement ressemble fortement à un sophisme, et en plus, on devine dès le début où vous voulez en venir :o
Vivement le 11 février que vous puissiez nous offrir des notes plus fournies !
Rédigé par : Aiua | jeudi 01 février 2007 à 10:39
Tom Roud,
Je ne sais pas si l’on peut réellement superposer les trois situations, puisque les contextes sont effectivement très différents, mais je pense que l’on voit tout de même émerger un quasi système dans la manière dont les femmes « de pouvoir » sont perçues et décrites lorsqu’elles se mêlent de ce qui n’est pas censé être « leurs affaires ».
L’accusation d’autoritarisme est certainement une constante, une femme se devant d’être gentille et maternelle et l’éventuelle fermeté d’un/e leader apparaissant déplacée et inconvenante.
Pour les Raëliens, c’est une plaisanterie, évidemment. Ils ne lui ont pas demandé son avis. Mais je comparais juste les popularités relatives du boviste Onfray et de la philosophe Canto-Sperber.
Lumina,
Aux mêmes causes les mêmes effets. Si le candidat de la gauche n’est pas au second tour parce que les uns et les autres ont décidé de marquer symboliquement leur mécontentement en votant de manière, hum, décalée, Sarkozy l’emporte. C’est aussi simple que ça.
Curious Mind,
Cresson n’était peut-être pas la huitième merveille du monde, mais sa descente en flamme et le souvenir qu’elle laisse sont directement liés à l’impossibilité d’accepter sa présence « à la place » d’un véritable homme politique. Chirac, Douste-Blazy, etc... Voici bien de « vrais » hommes politiques efficaces et performants... J'apprends d'ailleurs que les récents propos de notre président préféré en matière de bombinette iranienne sont d'une rare connitude, atomisant largement les faux pas québécois de Ségolène : http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=36479&1034
Benjamin,
Pietragalla a quitté Marseille pour fonder sa propre compagnie et je crois savoir qu’elle ne s’en tire pas si mal en matière de management :
http://www.pietragalla.com/
Sur Canto-Sperber et l’ENS, j’ai mis des liens vers les notes de Phersu et leurs commentaires, éléments qui me semblent assez intéressants en matière de résistance au changement.
El,
Oui, le 11.
Aiua,
On devine dès le début ? Bof, ce texte n’était pas une grille de sudoku non plus...
Rédigé par : Hugues | jeudi 01 février 2007 à 11:01
C'est assez bien écrit mais pas vraiment convaincant.
Rappelons pour commencer que ses critiques reprochent principalement à Sarkozy son autoritarisme et son incompétence. Serait il secrètement une femme?
Ensuite, personne ne sera surpris, je pense, d'apprendre que certains syndicats de la fonction publique peuvent se montrer vigoureusement hostile au changement. Il ne me semble pas qu'ils manifestent à ce propos une préférence significative pour un sexe ou l'autre. Bien des personnalités ont du démissionner sous leur pression; on pense à des ministres bien sur, Juppé, Allègre...
L'épisode de l'interview de Chirac est autrement plus préoccupant. On peut craindre que le Président ne subisse des séquelles de son accident vasculaire de 2005. Je ne pense pas cependant qu'il soit pertinent de vouloir en faire une exploitation partisane.
Rédigé par : Liberal | jeudi 01 février 2007 à 13:59
Jacques Chirac est également notoirement incompétent en économie (la glorieuse politique des années 86-88 était largement déléguée au ministre d'Etat Edouard Balladur).
Quant à Ségolène Royal, il ne tenait qu'à elle de démontrer aux Alain Duhamel et autres sceptiques qu'elle valait mieux que l'image qu'elle renvoyait (auteure e.a. de Le Ras-le-bol des bébés zappeurs, qui contrairement au Statecraft de Thatcher par ex. ne traite ni de diplomatie, ni de sécurité ni d'économie) et que, à l'instar d'une Hillary Clinton, elle arrivait à l'élection en s'étant bien préparée à occuper le poste. Raté. Chacune de ses interventions publiques semble confirmer les préjugés d'incompétence. Son sexe n'a rien à voir là-dedans.
Rédigé par : Harry | jeudi 01 février 2007 à 14:52
"Et si, d'aventure, le refus de voter pour Ségolène Royal provoquait la victoire de Nicolas Sarkozy, où serait le drame ? Le ministre de l'Intérieur ayant, lui, maintes fois prouvé sa compétence et sa connaissance des dossiers, son élection permettrait peut-être de remettre le pays à l'endroit."
Tu vois, Hugues, je comprends que tu parles par antiphrase parce que je te connais personnellement. Mais franchement, quelqu'un qui ne serait pas dans mon cas pourrait parfaitement te prendre au premier degré, vu le ton général de tes posts ("nostalgiques de la gauche de gauche, cessez d'être aussi cons et irréalistes").
Je te l'ai dit cent millions de fois quand nous déjeunions ensemble: le jour où tu m'auras convaincu que la gauche a toujours eu tort dans ce qu'elle a toujours dit, ma réaction ne sera pas de continuer à voter pour elle en hommage à sa lucidité toute neuve, mais de voter pour le camp d'en face qui a *toujours* dit ce que les éléphants du PS font semblant de commencer tout juste à découvrir. Oui, je vais voter Bayrou, Hugues. Et à cause de TES conseils, à TOI PERSONNELLEMENT. Tu t'es employé pendant des mois à me convaincre que les ténors de gauche avaient toujours dit des conneries, eh bien ne viens pas te plaindre maintenant d'avoir fini par me convaincre partiellement. Fallait y réfléchir avant, garçon.
Rédigé par : Poil de lama | jeudi 01 février 2007 à 16:07
Libéral,
Evidemment, la résistance au changement n'affecte pas seulement les femmes. Mais elle les affecte d'une manière particulière.
Quant à Chirac, je pense en fait qu'il va très bien. Son incompétence à lui n'est pas du tout médicale : http://hugues.blogs.com/commvat/2006/06/un_prsident_en_.html
Harry,
Je me permets de te renvoyer à mes notes de la campagne d'investiture. Je pense au contraire qu'elle était assez bien préparée.
Poil de lama,
Oui, je parle parfois par antiphrase mais nous sommes sur Internet et il y a des liens sur lesquels les gens sont censés cliquer : sous le mot "compétences", on trouvera un article présentant mon point de vue sur l'efficacité réelle de cet homme à Bercy ou place Beauvau :
http://hugues.blogs.com/commvat/2004/11/lesbroufe_et_la.html
Pour la "connaissance des dossiers", elle renvoie à l'usage immodéré des RG par le ministre-candidat :
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=36465&2238
Mais il est vrai que tous les lecteurs ne suivent pas les liens et il peut y avoir ambigüité sur certains points. Tant pis pour ceux qui manquent de subtilité. En lisant la totalité de l'article, on doit être capable de voir où ça va (un peu plus haut, Aiua me reproche même d'être trop prévisible !)
Enfin, sur Bayrou, et je crois avoir passé un peu de temps à étudier cette option ( http://hugues.blogs.com/commvat/2006/09/universit_dt_de.html ), il s'agit d'une impasse et, surtout, d'un danger si ton problème est surtout de ne pas laisser Sarko s'installer à l'Elysée. C'est donc à toi qu'il revient de réfléchir "avant".
Rédigé par : Hugues | jeudi 01 février 2007 à 16:47
Au début, j'aimais beaucoup Sarkozy, j'aimais cette façon qu'il avait de trancher dans le vif, de ne pas négocier avec les partenaires sociaux, j'aime aussi l'idée de pouvoir tavailler plus de 35H.
En revanche, je n'aime pas qu'on foute dehors par charter entiers des familles intégrées qui travaillent sur le sol français, à qui on refuse des papiers, car on a une masse de fainéants dans ce pays qui ne veulent plus se salir les mains pour un travail supérieur au smic, qui préfèrent toucher le RMI et bosser au black à côté !
Je n'aime pas que les enfants de ces familles soeint arrachés au pays où ils sont nés, où ils sont scolarisés, c'est le chaos total pour ces familles !
Je pense que, pour la France, il faut un juste milieu : une main de fer dans un gant de velours, Ségolène Royal me semble être la plus juste.
Elle est incompétente ? Oui, sur certains sujets, mais sur des sujets comme la famille, l'Education, elle est irréprochable, elle ne voyage pas me semble t-il pour faire un voyage culinaire, elle apprend sur le terrain.
Je suis sûre de voter pour elle car elle est prévisble, et beaucoup plus compétente que certains, moi, je préfère des gens qui ne connaissent rien aux sujets et qui cherchent à apprendre, que des gens qui s'y connaissent et laissent libérément les dossiers de côté !
Si Sarkozy avait appris à fermer sa g... en matière de "Karcher et racaille" et de "Charters", oui, j'aurai voté pour lui sans hésiter !!
Mais ce n'est que mon avis !
Rédigé par : Fanette | jeudi 01 février 2007 à 17:19
Il y a un point sur lequel je suis d'accord avec toi, c'est que les expériences ministérielles devraient plus servir à juger la compétence des candidats que des petites phrases ou des déclarations vagues. Sur ce plan, Sarkozy et Royal ont tous deux amplement montré que ce poste était situé au dessus de leur seuil d'incompétence; et surtout qu'ils privilégiaient systématiquement leur gloire personnelle au travail de fond. Destructions médiatiques de bâtiments quand royal était à l'environnement, et "loi sur l'eau" écrite pour les agriculteurs; n'oublions jamais non plus "les enfants ne mentent jamais" lorsque des enseignants furent accusés à tort de pédophilie. On reproche ces propos à un juge d'instruction, beaucoup moins à une secrétaire d'état à la même époque. Quant à Sarkozy, on devrait se souvenir de ses manipulations du budget durant la campagne 1995; qu'en ministre de l'intérieur, il a été dans la médiocre moyenne de ses prédecesseurs; qu'il a été l'un des plus mauvais ministres de l'économie des 5 dernières années, pourtant singulièrement mal dotées.
Sur ce plan, en effet, pas un pour rattraper l'autre. Et on peut légitimement se demander pourquoi l'incompétence est reprochée à l'une plus qu'à l'autre.
Rédigé par : alexandre delaigue | jeudi 01 février 2007 à 17:42
C’est fou à quel point certains se croient tellement plus intelligents, tellement plus compétents que les autres. Ce qui perdra les socialistes c’est leur prétention de se croire tellement au dessus des autres et de démontrer au même moment avec leur candidate qu’il n’en est rien…
C’est là toute leur ambiguïté et leur contradiction comme quand un de leurs dirigeants dit « qu’il n’aime pas les riches » et doit bien admettre un peu plus tard « qu’il est riche » :-)
Rédigé par : vienne | jeudi 01 février 2007 à 18:21
"la réflexion sur la réconciliation de la gauche avec la modernité économique" Ben voyons... c'est évidemment aux hommes à se réconcilier avec une économie dont la trajectoire serait inéluctable ; l'économie trace le sillon, les pauvres bougres suivent... Et la gauche, selon vous, pas tout à fait disposée à succomber aux diktats économicistes, devrait se voir infliger une petite leçon de réconciliation. Vous en rajoutez une jolie couche en matière de fumisterie.
Par ailleurs, celui que vous accusez à tort d'aller faire le mariole chez les raëliens, propose lui aussi, outre sa philosophie hédoniste, une réflexion en matière d'économie.
Rédigé par : galunto | jeudi 01 février 2007 à 20:41
Vienne, sarkozyste présumée, Galunto, représentant de la vraie gauche, c'est formidable : vous allez-vous retrouver d'accord sur mon dos ! Bah, nous les amateurs de social-démocratie, nous avons l'habitude de ces détestations croisées.
Rédigé par : Hugues | jeudi 01 février 2007 à 22:07
Je ne comprends tout simplement pas la logique de ton billet.
Il me semble même PROFONDEMENT machiste.
Des femmes (de pouvoir) ont des pbs (de pouvoir). C'est donc pareil, c'est qu'elles ont à afronter des males dominants, des mandarins, la CGT ou la droite. Et alors ? Où est le fond de ton propos ? Crois tu vraiment qu'on puisse se contenter de raisonner ainsi, par assimiliation ? L'une ou l'autre peut parfaitement être autoritaire et incompétente sans entrainer les autres dans ce jugement ?
Tu vas également créer le front de réhabilitation d'Edith Cresson, injustement qualififiée d'autoritaire et incompétente ?
Rédigé par : Eviv Bugroz | jeudi 01 février 2007 à 22:36
Eviv,
Figure toi que j'avais pensé à inclure Cresson dans ma liste, mais que je me suis retenu faute de souvenirs personnels concrets de son passage à Matignon, au-delà des histoires de fourmis japonaises et d'homosexuels anglais.
Mais je suis certain qu'en revisitant sérieusement la période, on se rendrait compte qu'elle n'était pas plus nulle qu'un Raffarin, un Villepin ou un Juppé.
Rédigé par : Hugues | vendredi 02 février 2007 à 12:23
Parmi les grands moments d'Edith Cresson, je me souviens entre autres de "La Bourse, j'en ai rien à cirer".
Si Ségolène disait ça, tu voterais pour elle?
Rédigé par : Poil de lama | vendredi 02 février 2007 à 12:39
L'Opéra de Marseille, "institution defferiste" mais dominée par la CGT...on sent là une connaissance profonde de l'histoire récente de Marseille. Il est vrai que vous êtes journaliste.
Ceci posé, assez d'accord avec vous : le "deux poids deux mesures" médiatique actuellement infligé à Royal est assez nauséeux. Mais il était prévisible. Ce qui fait ressurgir la célèbre hypothèse paranoïaque : et si c'était Sarkozy qui avait en partie téléguidé la candidature Royal, via les médias et les sondeurs ?
Rédigé par : manu | vendredi 02 février 2007 à 13:30
Poil de lama,
Comme de Gaulle qui disait que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille alors ? Pourquoi et dans quel contexte a-t-elle dit ça ? Tout social libéral que je sois, je peux penser et dire la même chose en de très nombreuses occasions. La bourse est un instrument financier à la fois efficace et pervers. On peut la critiquer sans remettre son existence en question.
Manu,
Bon, ça recommence : oui je connais plutôt bien Marseille et son histoire récente. J'en parle d'ailleurs un peu ici :
http://hugues.blogs.com/commvat/2005/02/ramassage_des_o.html
Mais pour en revenir à nos moutons, l'Opéra de Marseille était une institution mise en place par Defferre pour Roland Petit, lequel a occupé le fort sans remise en question pendant 25 ans, dans le cadre de l'espèce de cogestion avec les syndicats qui est le B.A BA du clientélisme marseillais initié par Gastounet et inchangé sous Vigouroux et Gaudin (voir l'excellent livre de Michel Samson "Gouverner Marseille").
Ceci dit, je n'avais pas entendu parler de cette hypothèse effectivement paranoïaque et je la trouve ridicule. J'ai plutôt le sentiment que les médias, moutonniers comme à leur habitude (imités par des blogs tout aussi incapables de s'éloigner des sentiers battus), sont montés dans le train de la cruchisation comme ils étaient montés dans celui de la sécurité en 2002.
Ne sont-ils pas tous en train de remplir d'interminables colonnes sur l'absence de Bayrou... dans les médias ? Mais au final, je ne pense pas qu'il y ait complot : juste, hé hé, de la bêtise (authentique celle ci).
Rédigé par : Hugues | vendredi 02 février 2007 à 14:12
Au-delà de l'attaque machiste classique que tu relèves à juste titre, il y a aussi une stratégie de dénigrement systématique et de coups bas orchestrée par la "war room" et les "snipers" pavloviens de Sarko, et relayée docilement par les médias et les blogs de droite (même par ceux qui naguère montraient une certaine indépendance d'esprit et qui aujourd'hui, dernier épisode de cette entreprise de démolition, vont jusqu'à s'abaisser à monter en épingle l'histoire faisandée du procès aux prud'hommes de Ségolène Royal). Pour l'instant, cela semble porter ses fruits dans les sondages mais cette accumulation malhonnête pourrait déclencher à terme un effet boomerang, du moins faut-il l'espèrer...
En attendant, je vous livre quelques extraits d'un édito de Jacques Julliard dans le Nouvel Obs de cette semaine, qui résume assez bien la situation et complète ton billet.
"Et maintenant ça suffit ! Assez de ces émois postiches à propos d'un néologisme. Assez de ces petits cris énervés à propos d'un constat d'évidence sur la Corse. Assez de ces feintes suffocations de gaullistes en peau de lapin à propos du Québec. Assez de ce cabotinage. Stop au lynchage médiatico-politicien".
"Sarko l’Américain - c’est ainsi qu’il aimait à se faire appeler naguère - a bien retenu l’une des pires leçons de la "trash politic" de là-bas. On met en place une cellule de crocheteurs pour fouiller par le menu la vie, la famille, les discours, les amours, les gestes de l’adversaire. Il faut le pilonner sans relâche, le concasser, le ridiculiser, l’avilir, au besoin le calomnier avec la lâche complaisance de la presse coprophage. Après ça, fustiger avec un toupet infernal "la campagne de caniveau" qui s’amorce".
"Après quelques simagrées d'indépendance et de neutralité, les grands médias audiovisuels se sont rangés en ordre serré derrière Sarkozy. Leur acharnement anti-Ségolène donne la mesure de leur servilité... Que les aboyeurs du sarkozysme se méfient pourtant : à tenter de faire passer Ségolène Royal pour une idiote, on prend les Français pour des imbéciles et ils le savent".
Rédigé par : Michel B. | samedi 03 février 2007 à 14:33
Cher M. Hugues,
qu'est-ce qui recommence ?
Plus sérieusement, j'ai fait l'effort de lire votre article sur Marseille. Je suis très content d'apprendre que vous y avez passé une partie de votre jeunesse, et que vous y retournez de temps en temps en TGV. Moi, j'y vis et travaille depuis quatre ans.
Quant à votre article proprement dit, c'est un aimable condensé de tous les poncifs qui traînent sur la ville. Il contient bien sûr une part de vérité : il n'y a pas de cliché sans feu. Oui, Marseille mérite mieux que son actuelle équipe politique.
En revanche, qualifier la rue de la République (certes défavorisée) de "ghetto urbain" indique surtout que vous n'avez jamais mis les pieds dans un ghetto urbain...en particulier pour vous pâmer devant l'actuelle rénovation, avec ces splendides appartements à 4 000 euros/m2, gage de mixité sociale certaine. Idem pour les commentaires effarouchés sur le "deal" au Panier ou au Cours Julien. Du deal en centre ville ! Dingue, ça.
Enfin, au risque de me répéter, parler d'une institution defferiste aux mains de la CGT, c'est ignorer parfaitement les conditions de l'arrivée dudit Defferre au pouvoir. Pour en terminer sur cette histoire d'opéra, je vous conseille un petit lien (je crois que vous aimez les liens) :
http://portugaldospequeninos.blogspot.com/2004/03/embustes-img-srchttpparisvoice.html
Enfin, à lire le dernier commentaire de Michel B., il semblerait que Jacques Julliard opte pour l'"hypothèse paranoïaque", qui n'est peut-être pas si ridicule que ça...
Rédigé par : manu | samedi 03 février 2007 à 14:52
Hugues, Manu,
Quoi qu'il en soit, à Marseille, cruche se dit amphore.
Rédigé par : Fin stratège | samedi 03 février 2007 à 15:14
Et Quoi qu'il en soit, en Latin classique, tête se dit caput, mais en Latin de table, cruche se dit "Testa"
Donc, si on veut chanter les louanges de la campagne UMP, on peut reprendre en cœur "Coup de boule coup de boule"
Et pour la petite histoire, "Sarkozy" en Français, ça pourrait se traduire par "du milieu des boues" (Sar veut dire boue, Közep signifiant le milieu), alors, dire qu'il veut ne pas faire de campagne de caniveau, avec un nom pareil, hein...
Rédigé par : Laurent Weppe | samedi 03 février 2007 à 18:36
Bon, ben, il va falloir que je le dise: au sujet de Michel Onfray, et de la manière dont ce blog le met en cause au sujet des raéliens:
IL A REFUSE L'"HONNEUR" QUE LUI FAISAIT RAEL, EN EXPLIQUANT QUE SA PHILOSOPHIE N'AVAIT PAS A ETRE RECUPEREE PAR UN "CRETIN SIDERAL".
ce qui tranche avec la manière dont il est rpésentée ici. Même sa philo est un peu en kit, elle reste honnête, elle.
Rédigé par : david-david | lundi 05 février 2007 à 11:42
l'ennui, c'est que la moitié des votants en France sont.. des votantes, c'est-à-dire des cruches faite de la même glaise que celles dont tu parles..
Rédigé par : Christie se pose des questions existentielles | lundi 05 février 2007 à 17:46
Christie,
Ce sont les hommes qui viennent de la glaise. Les femmes viennent juste d'un morceau de côte... Tiens, d'ailleurs, cette vanne à deux balles est un bon moyen de répondre à la question : et si les femmes intériorisaient cette cruchitude présupposée ? Elles aussi sont soumises à la même intox et lorsqu'elles tombent sur l'une des leurs qui ne se conforme pas au modèle standard, elles peuvent réagir de manière aussi conformiste et considérer que non, vraiment, une femme ne devrait pas faire ceci ou cela, se comporter comme ceci ou cela.
Autrement, excellent article de Monique Canto-Sperber dans le Monde ce soir à propos de l'histoire de Normale Sup :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-863736,0.html
Rédigé par : Hugues | lundi 05 février 2007 à 17:58
Je suis arrivée ici par l'intermédiaire de Samantdi et donc grâce aux résultats de Romans. cela fait deux notes que je lis (celle-ci et celle sur Bayrou) et euh, ça fait du bien. Mais surtout, ce que j'admires, c'est votre patience pour répondre, sur un ton toujours égal à tous les commentaires, y compris ceux qui font preuve d'une grande mauvaise foi… Je ne crois pas que je commenterais régullièrement, mais je lirai, souvent.
Rédigé par : Akynou | mercredi 07 février 2007 à 14:03
Hugues, je ne sais pas si tu as lu cet article de Louis Mexandeau sur les débuts de ta candidate préférée, paru fin octobre 2006, mais il est plutôt étonnant :
http://ape31.free.fr/article.php3?id_article=107 .
Rédigé par : OlivierJ | mercredi 07 février 2007 à 14:58
Il connaît Royal depuis plus de 25 ans le père Mex. Et moi je l'ai bien connu il y a 25 ans. et il était déjà un vieux crouton macho. Qui savait flinguer tous ceux qui l'entouraient en quelques mots. Je me souviens l'avoir entendu dire d'un de ses camarades : « celui-là, il a quinze idées à la seconde. » Et d'ajouter : « Dommage que ça soit la seizième qui soit la bonne. »
Et je pense que Roudy en aurait de bien bonnes à raconter sur Mexandeau.
Rédigé par : Akynou | jeudi 08 février 2007 à 10:43
D'accord à 100% avec ta vision de Pietragalla et de Royal... Mais Monique Canto-Sperber, je ne peux pas! Et ce depuis un bon bout de temps. D'abord, c'est une piètre traductrice de l'oeuvre de Platon! Ensuite, ces propos frisent souvent le degré zéro de l'empathie ou même de la simple volonté de compréhension de l'autre. De plus, son intellectualisme pompeux me gonfle prodigieusement! Voilà, ça c'est fait! Je suis désolée, mais Canto-Sperber, en ce qui me concerne, c'est tout ce qui me rebute chez un être humain! Elle n'est ni conne, ni incompétente (encore que ses traductions du grec ancien soient vraiment limites!), elle est juste insupportable!
Rédigé par : Chris79 | mardi 23 octobre 2007 à 13:16