Ok, l'homme a de bons côtés. Mais back on planet Earth, voter Bayrou c'est voter Sarkozy.
Pour la plupart des grands médias, dont on connaît le panurgisme, la cause est entendue : Ségolène est cuite et le PS en désarroi. Accumulant les « bourdes », desservie par une garde-robe inadaptée, la candidate socialiste serait désormais incapable de se mesurer au sémillant patron de l’UMP ― l'avalanche de propositions ébouriffantes du second ridiculisant les maigres suggestions participatives de la première.
On pouvait pourtant espérer que les blogs, si nombreux à déplorer l’obsession sécuritaire de TF1 en 2002, s'avisent de recentrer le débat ce coup-ci... On pouvait même s’attendre à ce qu'émergent, ici et là, des voix relativisant l’importance des bourdes en question, nos meilleurs spécialistes de la chose nucléaire n’étant pas étrangers non plus au pataquès doctrinaire... Tu parles ! Du côté des one-man media, même motif, même punition : Ségolène est creuse et mal fagotée. Fermez le ban. Il faut dire que les blogs dont l’ambition est de faire autre chose que de se relayer l’un l’autre sont rares, l’endogamie restant aussi prégnante sur le réseau mondial qu’au kiosque du coin.
Loin de moi l’idée de reprocher à qui que ce soit, journaliste, blogueur ou éleveur de volailles, de ne pas apprécier la belle du Poitou et d’estimer que n’importe lequel de ses 72 concurrents est mieux qualifié pour diriger la France. De gustibus et coloribus non est disputandum, assurent les scoliastes. Mais la perspective de voir la campagne du parti auquel j’appartiens se terminer en eau de boudin au prétexte qu'une poignée de « leaders d’opinions » n'est pas mûre pour une candidature féminine à la présidence me donne de l’eczéma (figurativement s’entend : je ne suis heureusement pas sujet à ce genre de désagrément).
Et d’ailleurs, la dernière moutonnerie médiatique du moment (oui, le mot moutonnerie existe bel et bien, n’en déplaise aux contempteurs de la bravitude) me semble aller bien au-delà de la critique standard du ségolisme, puisqu’elle consiste à répandre l’idée que l'espèce de démission symbolique qu’est le vote Bayrou est devenue un « moyen terme » tolérable pour électeurs de gauche désabusés... Là encore, que l’on ne s’y trompe pas : je respecte le président de l’UDF, autant que la manière dont il est parvenu à transformer un agrégat hétéroclite de centristes éclairés et de proto-fachos en « mouvement de progrès ». Invité, comme observateur indépendant, à sa dernière université d’été, j’ai même eu l’occasion de découvrir intuitu personae à quel point le bayrouisme recrute désormais ses militants sur des terres voisines de celles de la social-démocratie.
Mais les chances du bonhomme de l’emporter étant si microscopiques, et le concept même d’une installation à l’Elysée du leader d’un parti ayant choisi de s’aliéner gauche et droite tout en appelant à l’unité nationale Merkel-style si improbable, que tout ralliement à sa cause d’un sympathisant socialiste ressortit nécessairement du symbole. Et dans un monde post-21 avril, les conséquences d’un vote symbolique au premier tour doivent-elles encore être explicitées ?
Que l’on se satisfasse ou non de l’évolution du système vers un bipartisme d’inspiration anglo-saxonne, que l’on soit ou non en phase avec ce dont Ségolène Royal est porteuse, la donne est la suivante : Sarkozy sera au second tour, confronté à quiconque aura également franchi la barre des 18/20% en sa compagnie. Un tremblement de terre est toujours possible, évidemment, comme un match Bové-Le Pen, mais les chances de ne pas voir le ministre de l’Intérieur en finale sont trop ténues pour être prises au sérieux.
Bon, c’est sûr, comme appel à voter PS, on doit pouvoir faire mieux... Mettre un bulletin dans l’urne par dépit, voire par une sorte d’obligation morale d’un autre âge n’a rien d'enthousiasmant. Mais refuser de reprendre le fil de la campagne et d’examiner le détail des propositions bientôt soumises à débat ne serait pas non plus très rationnel.
Mon propos, l’autre jour, était d’affirmer que la « cruchifixion » de la candidate socialiste tenait d’un automatisme réactionnaire adossé à quelques gaffes bien réelles, gaffes dont on a vu qu’elles ne provoquaient pas les mêmes drames chez les porteurs de slips kangourous. Il est aujourd’hui de dénoncer l’intox de ces dernières semaines, cette transformation de celle qui passait pour imbattable en rabatteuse de l'UDF. A ceux qui, trop impatients pour attendre le 11 février, exigent un amuse-bouche un peu plus concret (et n'ont pas totalement abandonné l'idée que les milliers de débats participatifs organisés dans toute la France servaient à quelque chose), je suggère d'aller faire un tour sur un site de campagne assez éloigné de la caricature qui en est faite ici ou là, camarades de Lieu-commun compris.
Mais voter Bayrou, vraiment... Autant voter Sarkozy tout de suite, qu’on s’économise un second tour.
© Commentaires & vaticinations
Comme bien souvent, me voilà de nouveau en accord avec vous Hugues... Voilà bien ce que je me tue à répeter à qui veut l'entendre
Le constat est clair et on peut même y ajouter un détail tout aussi limpide pour ceux qui croient réellement qu'un Centre politique existe : des personnalités non négligeables de l'UDF tels que Santini, Christian Blanc et De Robbien ne font aucun doute quant à leur couleur politique...
et tous les députés UDF de nos belles provinces sont élus grâce aux voix de l'UMP...
votez pour bayrou pourquoi pas, mais le faire en croyant à une alternative social démocrate, c'est se foutre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude.
l'UDF est de droite, merci pour eux
Rédigé par : Phix | samedi 03 février 2007 à 19:14
Diantre, on va croire à une coalition rose/bleue : je sors un billet sur Bayrou dans quelques minutes...
Rédigé par : koz | samedi 03 février 2007 à 19:33
Vous avez raison, Ségolène peut (hélas) se refaire. Ses bourdes ne sont pas redhibitoires. Ni Bush ni Reagan n'auraient rejoint la Maison Blanche, et Chirac en a quelque unes à son actif.
La presse vit sur l'émotion, bien davantage que sur l'intelligence. Alors elle s'émeut. Elle est versatile. Le 12 février elle peut crier au génie, sans même avoir lu. Ou faire haro sur la candidate. Toujours sans avoir lu...
Sarko peut aussi faire quelques bourdes...
Comme le dit bien Fabius,"rien n'est joué", sinon pour lui...
Donc attendons...
Rédigé par : Charles' | samedi 03 février 2007 à 19:48
Hugues, toute tentative "d'intox" a une fin.
Ils découvrent, enfin, les propositions de ta candidate socialiste, celle-même qu'on nous vend comme "conne", "incompétente" et "sans propositions: http://fr.news.yahoo.com/03022007/5/presidentielle-les-pistes-de-travail-de-segolene-royal.html
Rédigé par : Christian | samedi 03 février 2007 à 19:57
Très bon billet.
L'éventuelle cruchifixion, c'est aux électeurs de la décider, pas à des pundits moisis.
C'est l'idée que je développais récemment: dégommer SR pour le divertissement est irresponsable et sans doute sous-optimal pour tout électeur qui souhaite avoir un vrai choix.
Rédigé par : silas | samedi 03 février 2007 à 20:08
Et dire qu'il y en a qui ont fait un profil phylogénético-idéologique des députés:
http://philippe.gambette.free.fr/Blog/Deputes/
Bayrou ne vote certes pas de la même manière que les 314 moutons de l'UMP, mais on peut pas dire qu'il se soit situé franchement à gauche de Ségolène non plus.
L'aspect bourdes/incompétence du procès qu'on lui fait est néanmoins révélateur d'un phénomène déplaisant au sein de la classe politique et de la presse française, à savoir que la politique doit être un sport de grands intellectuels hyper-doués, savant et compétents, bref, le pouvoir doit revenir à des surdoués, forcément à des surdoués. Le problème, c'est que comme la plupart des élus de tous bord NE SONT PAS des intellectuels de haut vol dont le cerveau est la manifestation biologique de la bibliothèque d'Alexandrie du temps de sa splendeur, on a une classe politique qui a appris avec le temps à faire semblant, à avoir l'air futée, à écrire d'indigestes témoignages en essayant de faire les faire passer pour des thèses de sciences politiques. De ce point de vue, il est évident que la candidate du PS fait tâche: Sarkozy n'a certes pas une puissance intellectuelle très impressionnante, mais il sait faire comme si, alors que Ségolène a beau reprendre à son compte des concepts d'universitaires (jurys citoyens, excellence environnementale ou même la méfiance vis à vis du nucléaire civil qui n'est pas tout beau tout pur ne sont pas des idées sorties de la tête de piliers de bar ou de no-life passant 18 heures par jour sur internet, n'en déplaisent à ceux qui lui tapent dessus) elle ne cherche pas à se faire passer pour un Einstein de la politique.
Rédigé par : Laurent Weppe | samedi 03 février 2007 à 20:13
Votez Bayrou, c'est voter Bayrou.
L'incantation du vote utile ne tient pas.
Si en 2002 Jospin a perdu, c'est qu'il a fait une campagne de mertde et qu'il a pas su rassembler.
Et si Ségolène se plante en 2007, ce sera à cause de sa campagne et de sa capacité à projeter une vision de la France rassembleuse.
Et si elle froisse ses électeurs qui lui préfère Bayrou, c'est de l'escroquerie de dire aux votants que leur choix est inutile.
Rien que ton appel à ne pas regarder Bayrou sonne comme un aveux de la nullité de Ségolène.
Où sont les billets enthousiastes promouvant Ségo, sa campagne éclatante ? non, rien.
Tu exhortes à ne pas voter Bayrou, au lieu d'appeler à voter Ségo pour de bonnes raisons.
Sont-elles donc si rares ces bonnes raisons ?
Sinon, autant interdire les autres parties que Ségo et Sarko.
Rédigé par : proti | samedi 03 février 2007 à 20:32
Moi, aussi, j'aime bien le discours de Bayrou. Mais que fera-t-il après le premier tour s'il n'est pas en finale ? Voilà une question à laquelle il refuse toujours de répondre et on comprend pourquoi. Il n'aura pas le choix. Pressé par la poignée de députés UDF qui n'auront pas encore rejoint Sarko, il devra aller à la soupe sous peine d'une mémorable déculottée aux législatives. Son score du 1er tour fixera simplement le cadre des négociations...
Rédigé par : Michel B. | samedi 03 février 2007 à 20:54
Merci pour ce billet qui me redonne espoir et m'éloigne de la tentation Bayrou...je suis une enseignante désabusée qui regarde, effondrée, la meute médiatique hurlante qui n'éreinte pas Sarkosy (des fois que...) mais n'hésite pas à laminer la candidate socialiste. Cette dernière sembla à la peine, mais bon, elle a des idées intéressantes et puis elle représente de PS.Sakosy ne fiche tellement la trouille...Et tous ces petits gestes (le coup du scoot et de l'adn, les RG enquêtant sur des proches de ségolène...) et peu de journalistes à être critiques aux heures de grandes écoutes. Par contre pour être critiques devant les "5 minutes" sans lumières pour la planète, là il y avait du monde pour étayer la controverse. Beurk, beurk.
Alors, je vous dis merci pour ces billets qui remontent le moral. Ils aident à garder la tête froide et à ne pas se laisser aller écouter certains chants de sirènes...
Rédigé par : Katell Bouali | samedi 03 février 2007 à 21:02
Il y a quelques erreurs de frappe: "Sarkosy me fiche tellement..."
"Cette dernière semble..."
Rédigé par : Katell Bouali | samedi 03 février 2007 à 21:05
Le vote utile fonctionne aussi pour le FN. Et le thème du complot des médias que popularise Bayrou renforce Le Pen, parce que une bonne partie des électeurs populaires ont justement perçu que les médias leur avaient volé le résultat du deuxième tour de la présidentielle.
Le vote utile fonctionne très bien à gauche, à cause de la blessure du 21 avril. On se fait peur à cause des braillards, mais chaque fois qu'on ouvre les urnes, le vote utile est présent. Si tu es à l'intérieur du PS, tu l'auras vécu plusieurs fois depuis le 21 avril.(Pour le TCE, c'est un cas différent). Nous serons devant Sarkozy !
Laisse tomber Bayrou, c'est un épiphénomène dans la réalité scénarisée par les médias. Et si tes amis t'en parlent, demande-leur, juste de se rappeler ce qu'ils ont ressenti et fait le soir du 21 avril. Demande-leur de revivre, cette soirée.
Rédigé par : Lucas Clermont | samedi 03 février 2007 à 21:19
Phix,
C'est effectivement un autre aspect que je ne traite pas ici mais qui a son importance : l'UDF reste sociologiquement un parti de droite, et les Courson et autres Robien ne sont pas exactement des Rocardiens...
Mais je tiens surtout à redire que je ne crois pas à un déport massif de voix du PS vers Bayrou mais que le risque existe tout simplement de voir les pouillèmes indispensables au passage du premier tour se disperser dans ces opérations de vote symbolique autodestructeur. Ca marche pour Bayrou comme pour certains candidats "antilibéraux", mais disons que Bayrou est un peu une nouveauté sur cette partie du spectre.
Koz,
Oui, on va nous accuser de faire le jeu des grands candidats (et ça sera vrai, en plus).
Charles',
"Ses bourdes ne sont pas rédhibitoires". Heureusement. Et les miennes ? Et les vôtres ? Nous rendent-elles inaptes à ce que nous faisons en dehors des blogs ?
Christian,
Une compilation par un stagiaire de l'AP, reprise sur Yahoo infos, ça n'est pas exactement ce que j'appelle une relation pertinente des propositions de Ségolène. Je le répète,allez faire un tour sur le site du PS et sur celui de la campagne. Vous allez certainement y trouver des choses qui en valent la peine.
Silas,
Toute une partie du PS s'est amusée à le faire pendant la campagne d'investiture et on peut dire que ça ne rend pas vraiment service à Ségolène (et à la gauche) après coup.
Les histoires d'incompétence, souvenons nous, sont d'abord venues du PS. Et l'on aimerait bien voir DSK, Rocard, Delors, etc. mouiller la chemise ces jours-ci pour se rattraper un peu. Ca ne serait pas du luxe.
Laurent Weppe,
Les Français ont tendance à prendre les Belges ou les Québécois pour des attardés mentaux du fait de leur refus d'utiliser ce baratin verbeux qui donne l'air intelligent. On pourra penser qu'un champion du baratin verbeux dans mon genre est mal placé pour faire ce genre de remarque mais, hey, je suis un Français... Ceci dit, je reste conscients de mes errements et, par voie de conséquence, de ceux des matadores qui reprochent à Ségolène Royal de ne pas jouer selon leurs codes.
Proti,
Voter Bayrou, c'est effectivement voter Bayrou. Et c'est aussi légitime que voter Tartempion ou Bové. Il est évident que je ne reproche ni à Bayrou de se présenter, ni à ceux qui ont envie de voter pour lui de le faire. Je signale seulement aux électeurs de gauche qui seraient tentés par un vote de cette nature qu'il est pas un moyen de mettre une gauche plus en phase avec leur sensibilité en position de gouverner. Je leur rappelle en outre que le vote symbolique de premier tour, on a déjà donné.
Michel B.,
Absolument. Bayrou est le Buffet de la droite. Encore que, d'une certaine manière, Buffet se soit davantage émancipée du PS que l'UDF de l'UMP.
Katell Bouali,
Attention, il ne faut pas non plus prendre ce billet pour ce qu'il n'est pas. De mon point de vue, l'heure n'est certainement pas à la panique. Comme le fait remarque Charles' plus haut (mais pas pour s'en féliciter), la roue du moutonnisme médiatique tourne rapidement. Que Sarko fasse un faux pas qui amuse suffisamment la galerie (avec les RG, tout est possible), que Ségolène soit suffisamment convaincante le 11 aux yeux d'une poignée de leaders d'opinion et le tour est joué : la belle du Poitou se remet à marcher sur l'eau comme avant.
Lucas Clermont,
Je ne parle pas de complot, je parle juste de suivisme. Je trouve d'ailleurs assez absurde de voir Bayrou sur toutes les chaînes en train d'expliquer que personne ne le laisse parler – un truc qu'il a d'ailleurs emprunté au borgne.
Mais sur le vote utile, non, je ne crois pas qu'il faille compter dessus comme une évidence : je pense au contraire que le le Non est une redite du 21-avril et que l'émiettement reste possible. D'où l'importance de régler son compte à l'intox/tentation Bayrou.
Rédigé par : Hugues | samedi 03 février 2007 à 21:29
@ Hugues
En fait j'ai aussi cette appréhension, comme à chaque élection, que le vote utile, un jour ne marchera plus. Et j'oscille entre d'une part l'injonction au rassemblement, par le rappel des émotions (plutôt que le discours) du 21 avril ; et d'autre part la conscience que l'on apprécie mal, à l'intérieur du PS, que la campagne de Ségolène Royal fonctionne bien, et que le calendrier est bon. Le trou d'air me paraît une fiction, ou du moins une péripétie liée au choix d'une date tardive (mais pertinente) d'entrée en campagne. Alors j'oublie de dramatiser.
Mais l'élection est dans 80 jours.
Rédigé par : Lucas Clermont | samedi 03 février 2007 à 22:12
Sur le vote utile/pas utile de rejet/d'adhésion, etc et etc, il ne faut pas oublier que l'un des aspects de la campagne de 2002 est certainement, outre la campagne mauvaise de Jospin, l'aspect "message ésotérique", le coup du "votons Mamaire pour envoyer un message à Jospin sur l'écologie, votons Besancenot ou Laguiller pour envoyer un message à Jospin sur les travailleurs, votons Chevènement parce qu'on est Corse et qu'on veut envoyer un message à Jospin sur la Corse (véridique) votons Bayrou parce qu'il veut un mettre un président à la tête de l'Union Européenne pis on revotera à gauche au second tour comme d'hab. Il y a même eu des gens pour voter Lepen le 21 avril pour faire une tête d'enterrement le 22. Les petits candidats n'ont pas un électorat composé à 100% de gens qui sont en admiration béate devant leur programme et leur discours (parce que bon, si les électeurs de nœnœil lisaient sont programme, ça se verrait: ils arrêteraient de voter pour lui), et franchement, dire "Je suis pour Chose, mais je vais voter pour truc pour lui faire passer un message" c'est con, tout simplement con, pas immature, pas irrationnel ou irraisonné, c'est juste très très con. Après on peut critiquer le système électoral français qui fait la part belle aux coalitions et "oblige" les partis à se compter lors des présidentielles, mais c'est une autre histoire qui ne justifie pas le mythe idiot sur les capacités de télépathies accordées au bulletin glissé dans l'urne.
Le thème du complot médiatique lui, est une vieille rengaine, mais l'aspect le plus déplaisant de ce thème, c'est que la logique du complot médiatique made in FN, c'est pas seulement de dire "les médias sont contre nous" (pas étonnant quand on veut démanteler la liberté d'expression), c'est aussi de rajouter "et les français sont tellement crétins et manipulables qu'ils votent pour qui on leur dit de voter". Il s'agit d'un fantasme classique chez ceux qui perdent souvent aux élections: "on a perdu parce que les gens sont tellement débiles qu'ils ont pas été fichus de voir à quel point on était géniaux" qui montre la face cachée la plus déplaisante de la politique: ce complexe de l'übermensch que le politicien croit être, surtout quand ledit politicien est un politicien raté de surcroît.
Dans le cas de Bayrou, le cas est un peu différent, j'ai surtout l'impression du mec qui pique une grosse crise parce qu'on lui dit "tu n'as aucune chance" alors, plutôt que de dire "vous êtes tous des cons" il déclare "vous êtes tous des vendus" et comme certains patrons de médias sont pas très futés et régissent à la manière de Lelay ou de Chabot, l'accusation passe d'autant plus.
Ceci dit, on oublie que le buzz autour de bayrou, quoi que plus faible que celui de Sarko, est beaucoup plus fort que celui de Lepen. C'est que, dans le cas improbable ou il passe au second tour, Bayrou a statistiquement parlant une toute petite chance de gagner, alors que si Le Pen y retourne, il se fera enfoncer une fois de plus. On néglige trop souvent l'aspect bookmaker des médias qui privilégient, entre plusieurs scénario, ceux qui leurs semblent les plus probable (même si après la capacité et la volonté des uns et des autres à faire du buzz joue également).
Sur l'effet 21 Avril et TCE, il ne faut pas oublier que dans le premier cas, la possibilité de voir Le Pen au second tour était considérée comme inexistante (ou peu s'en faut), et dans le deuxième cas il ne s'agissait pas d'un scrutin de pouvoir: tout le monde savait que le parlement ne sauterai pas en cas de victoire du Non, donc beaucoup ont eu peu de scrupule à faire un coup de gueule. Ce sont ceux qui ont cru que le référendum leur permettrait de partir sur orbite pour les présidentielles qui se sont raconté des histoires, et aujourd'hui ont est garanti d'avoir un(E) Ouiste à l'Élysée pour cinq ans encore. ce qui signifie qu'il est tout à fait possible de revoir au soir du 22 les mines décomposées des scrutateurs frontistes le soir du 21 Mars 2004, et le 9 Mai les même mines décomposées des scrutateurs UMP au soir du 28 Mars 04.
Rédigé par : Laurent Weppe | samedi 03 février 2007 à 22:53
Tu as tout à fait raison, Hugues: voter quoi que ce soit d'autre que Ségolène, c'est se résigner à l'idée que Sarkozy sera élu. J'en suis tout à fait convaincu. J'avais déjà une conviction semblable il y a cinq ans quand j'ai voté Jospin au premier tour.
Donc, a priori, je devrais rentrer dans le rang comme un bon petit soldat, et voter pour la candidate d'un parti dont après tout je suis un membre cotisant depuis cinq ans (même que ça m'a coûté au total environ 80 fois plus que ton adhésion à 20 balles; c'est mesquin de faire une telle observation, mais cette mesquinerie m'a coûté quelque 1700 euros en cinq ans; faut ce qu'il faut, après tout c'est le parti de Jaurès et du prolétariat).
Mais tu sais quoi? J'ai pas envie de voter Ségolène. Peut-être que j'y serai obligé... mais j'ai pas envie.
Je constate avec délectation que ça commence enfin, enfin, à poser un problème au PS que des mecs comme moi n'aient pas envie de voter pour la madone du social-libéralisme. J'en jouis, figure-toi, ça me fait des frissons aux extrémités.
Ca fait cinq ans que ce parti, mon parti, me crache son mépris à la gueule, cinq ans que ce parti me traite de gauchiste attardé, cinq ans et bien plus que ce parti me fait avaler couleuvre sur couleuvre: mon programme n'est pas socialiste, la constit européenne (première version, celle avec la majorité qualifiée, celle que j'aurais acceptée) n'est pas assez sociale pour la campagne des européennes... mais elle devient tout à fait idéale pour la campagne du référendum une fois amendée par Tony Blair dans un sens encore plus archi-libéral et antidémocrtique; et la cassette Méry; et l'affaire des lycées d'Ile-de-France; et les émoluments princiers à Mme Huchon; et la justice chinoise; et l'encadrement militaire des mômes, le deuxième flic dans chaque salle de classe; et les tribunes de campagne sans poing, sans rose; et la remise en cause des 35 heures dont je n'ai jamais profité, que je n'ai jamais approuvées, mais qui ont bel et bien fait baisser mon salaire; et les insultes aux électeurs de gauche qui ont osé répondre ce qu'ils pensaient à la question qui leur était posée par référendum; etc., etc.
Ca commence quand même à faire vraiment beaucoup. J'atteins un tel degré d'écoeurement que j'en arrive tout connement à me dire que p't'êt ben que le meilleur moyen de faire comprendre à mon parti qu'il me *déplaît*...
c'est de refuser de voter pour ses candidats. Ha ha. Jamais vous n'y auriez pensé, hein!
Alors oui, Bayrou est de droite. On s'en fout. L'important, ce n'est pas que Bayrou soit Bayrou: c'est qu'il ne soit pas le candidat de ce parti de merde. Bayrou, c'est un vote protestataire, comme le serait un vote Bové, ou Voynet, ou Hulot, ou Corinne Lepage. Je me fous de la couleur de celui à qui je donnerai ma voix, le message que j'ai vraiment envie de faire passer à mon parti, c'est *qu'il me fait chier*. Qu'il ne mérite pas la voix de l'électeur de gauche que je suis. Ca lui déplaît? Alléluia. Je suis en extase.
La patience du bon petit soldat de gauche a des limites, chers camarades socio-libéraux. Et ces limites, vous les avez très largement franchies.
Allez, j'avoue: peut-être qu'au dernier moment je craquerai, et que je voterai pour votre Ségolène à 20 balles. Mais je tiens à vous le gueuler de toutes mes forces dès maintenant: votre candidate sociale-libérale et son parti de pourris, ELLE ME DÉBECTE.
Rédigé par : Poil de lama | samedi 03 février 2007 à 22:54
Poil de lama>
je peux tout à fait comprendre votre point de vue... vous n'aimez pas Blair et le social libéralisme, fort bien, ce n'est pas en alignant les gens qui sont tous d'accord qu'on ira bien loin..
mais, je peux me tromper, et avoir mal lu, si vous n'aimez pas la social-démocratie que faites vous au PS? le PC ou le mouvement de Bové ne défendent ils pas mieux vos aspirations?
Rédigé par : Phix | samedi 03 février 2007 à 23:14
Phix:
Ce que je fais au PS? Eh bien c'est une excellente question, et ça fait un moment que je me la pose, vous pouvez me croire.
Le PC, voyez-vous, c'est pas ma tasse de thé. Je suis démocrate (social-démocrate, même, pas comme ce collectionneur de cassettes de DSK mais seulement comme papy Jaurès). Beaucoup de communistes sont sans doute démocrates aujourd'hui, mais je me souviens très bien de l'époque où ils étaient de chauds défenseurs de la dictature soviétique... et je leur en garde encore rancune. Le jour où ils renonceront à cette glorieuse épithète de "communiste" -- qui dans mon esprit évoque Lénine-Staline-Brejnev -- je ne sais pas si je les écouterai, mais tant qu'ils s'y accrocheront, ils n'ont aucune chance de m'inspirer autre chose que des crises d'eczéma.
Bové... Moi je l'aime bien, je suis même exaspéré quand mon camarade Hugues le traite de Le Pen de gauche. Mais bon, j'aimais bien aussi Georges Brassens, et je n'aurais pas non plus voté pour lui. Suffit pas d'être sympa pour avoir la carrure d'un gouvernant. Et puis, si j'aime bien Bové, il y a beaucoup de ses copains que je n'aime pas du tout (je suis un démocrate, bis).
Rédigé par : Poil de lama | samedi 03 février 2007 à 23:41
Sans rire, ce n'est pas en me disant "voter Bayrou, c'est voter Sarko" que cela va me faire voter Royal.
Vous reprochez aux blogs de ne faire que du "copier-coller" ben moi, je reproche aux blogs du PS de ne parler que des dangers (Sarko facho par ex) ou de "l'impasse Bayrou" au lieu de nous dire pourquoi Ségolène est la meilleure des candidates. Je reproche de la même manière aux blogs UMP de ne parler que de l'incompétente Ségo et jamais de nous dire en quoi Sarko va sauver la France.
Oui, c'est un appel du pied: dites-nous plutôt en quoi le programme de Ségo est meilleur que celui de Bayrou.
En arriver à montrer Bayrou comme le danger Sarkoziste montre à quel point les cheerleaders du PS ont le moral dans les chaussettes.
Hollande a craché dans la main de Bayrou lorsque ce dernier a proposé une alliance avec le PS en mai dernier (Le Monde 15/05/06). Cela aurait dû être le moment historique d'une alliance entre les forces du progrés au sein du PS avec celles des centristes. Mais, non Dray/Hollande et les autres génies stratégiques du PS préfèrent draguer le PCF. C'est pas demain que l'on va avoir notre Bad Godesberg. Stratégiquement, le PS s'est planté et quelque chose de bien.
Rédigé par : Thomas Lefebvre | dimanche 04 février 2007 à 01:01
@ Poil de Lama
Donc quelqu'un à gauche du parti qui pense judicieux d'envisager de voter Bayrou.
Une petite crise d'incohérence à 23 heures ? Faut juste se coucher, pas dramatiser, l'élection est dans 80 jours.
P.-S. Changer de section, aussi, c'est possible ! Il y a des sections de vrais cons, d'autres vraiment sympa. On voit le monde différemment. De quelle région es-tu ?
Rédigé par : Lucas Clermont | dimanche 04 février 2007 à 01:02
"Sarkozy sera au second tour, confronté à quiconque aura également franchi la barre des 18/20%"
Vous utilisez quoi, comme technique de voyance : boule de cristal, marc de café, tarot ?
Seront au second tour les candidats ayant obtenu le plus de suffrages au premier tour. Point.
Et rien ne dit que le candidat UMP sera de ceux là.
Le seul vote utile, c'est de voter pour le candidat qui porte le mieux ses propres idées, pas de voter pour un candidat qui ne plaît pas mais qui aurait des chances.
C'est bien cela qui a créé le 21 avril 2002 : le vote inutile, consistant à voter l'un en voulant voter l'autre.
Rédigé par : YR | dimanche 04 février 2007 à 08:37
On ne vole pas très haut ici. C'est bien dommage. Dire que voter Bayrou c'est voter Sarkozy, est aussi nul que l'affiche où l'on voit une photo de Nicolas Sarkozy avec en-dessous "Votez Le Pen". Un peu déçu.
Rédigé par : Jérôme | dimanche 04 février 2007 à 14:28
@ Jérôme
Ici, sur ce blogue on ne pratique pas l'amalgame, ou la simplification. Il ne s'agit pas de diaboliser Nicolas Sarkozy ou François Bayrou. Il s'agit de rappeler à des électeurs qui sont plutôt de sensibilité de gauche, donc peu enclin à voter pour Nicolas Sarkozy, qu'il existe un risque réel de reproduire le 21 avril 2002, avec la présence du FN au deuxième tour. Dès lors, si l'on est de sensibilité de gauche, ne pas voter Ségolène Royal, mais, dans le cas décrit, Bayrou, c'est courir le risque de devoir voter Nicolas Sarkozy (au deuxième tour).
Voter à droite est un choix respectable et cohérent, lorsque l'on est de droite. Risquer de devoir voter à droite, lorsqu'on est de gauche c'est un contresens. C'est déjà arrivé !
Il ne faut pas déformer ce qu'écrit Hugues. Il rappelle simplement ce qu'il s'est passé le 21 avril 2002.
Rédigé par : Lucas Clermont | dimanche 04 février 2007 à 16:11
Laurent Weppe,
La télépathie n'existe pas, effectivement, mais nous sommes bien sur la même longueur d'ondes. Je n'ai jamais accordé aucun crédit à ce fameux « message » adressé par l'opinion à celui-ci en votant pour celui-là. A l'extrême limite (forcément), ça peut fonctionner dans le cas du vote Le Pen qui est parfois l'expression d'un ras-le-bol et d'une détresse formulée anarchiquement par des électeurs convaincus que le risque d'une victoire du FN n'existe pas.
Poil de lama,
Je suis bien obligé, moi aussi, de me demander comment fonctionne ce choix d'aller voter Bayrou au prétexte que tu ne supportes plus les turpitudes du PS et que Bové t'est sympathique.
Thomas Lefebvre,
Je ne passe pas mon temps à m'en prendre gratuitement à Sarkozy et à Bayrou. Je crois par ailleurs avoir longuement donné mon point de vue sur les raisons de mon choix en faveur de Ségolène. Mais je ne peux pas consacrer les deux tiers de chacune de mes notes sur ces thèmes aux mêmes préalables.
Mon point de vue sur Sarkozy est à peu près résumé dans ces notes :
http://hugues.blogs.com/commvat/2004/11/lesbroufe_et_la.html
http://hugues.blogs.com/commvat/2004/11/ratio_et_oratio.html
Sur Bayrou :
http://hugues.blogs.com/commvat/2006/09/universit_dt_de.html
http://hugues.blogs.com/commvat/2006/09/labc_de_ludf.html
Et sur Ségolène, l'ensemble des notes de la rubrique « Les joies du socialisme » de ce blog.
http://hugues.blogs.com/commvat/les_joies_du_socialisme/index.html
YR,
Oui, il est toujours possible de ne pas voir Sarkozy au second tour. Mais c'est assez improbable. Et quoi qu'il en soit de cette probabilité, je considère qu'il est essentiel, pour quiconque souhaite voir gagner la gauche, de voter Ségolène au premier tour.
Jérôme,
Là encore, ai-je réellement besoin d'expliquer que ce texte n'a rien, mais alors rien à voir avec l'équation Sarkozy-Le Pen (contre laquelle je me suis toujours élevé par ailleurs) ?
Voter Bayrou -- ou Buffet, ou quiconque assure désirer une alternative crédible à Sarkozy -- au risque de conduire à l'élimination de la candidate du Parti Socialiste ne semble pas être une une démarche rationnelle. C'est tout ce que je veux dire. Mais c'est juste un point de vue : je ne crois pas avoir le pouvoir de décider de qui votera pour qui. Et s'il est possible, une fois Ségolène élue, de faire basculer l'UDF du « bon côté » au moment des législatives, pourquoi pas ? Je l'ai déjà écrit, je me sentirais personnellement plus à l'aise en habitant dans la tête de Bayrou que dans celle de n'importe lequel des leaders de la gauche antilibérale. Mais la charrue avant les boeufs, hum...
Rédigé par : Hugues | dimanche 04 février 2007 à 18:26
Hugues,
Je t'explique lentement puisque tu ne comprends pas vite: je ne veux ni d'un deuxième tour Sarkozy-Le Pen, ni d'un deuxième tour Sarkozy-Ségolène. Je souhaiterais la victoire de la gauche de gouvernement si la gauche de gouvernement pouvait arriver au second tour, mais la gauche de gouvernement a été éliminée lors des primaires du PS. Bové-Buffet-Arlette-Besancenot ne sont pas "de gouvernement" et Ségo n'est pas de gauche. Je ne souhaite pas que le PS de droite arrive au second tour. Un second tour Sarkozy-Bayrou est donc à mes yeux la moins détestable des solutions, et elle n'est pas encore totalement exclue. Donc, tant mieux si Bayrou monte et tant mieux si Ségolène descend.
Rédigé par : Poil de lama | dimanche 04 février 2007 à 18:58
Les Suisses ont la réputation d'être lents... Mais voir peut-être mes billets des 26 novembre http://swissroll.info/?2006/11/26/841-bayrou-ou-la-chimere-du-centrisme-en-france et 5 décembre 2006 http://swissroll.info/?2006/12/05/847-de-la-fatalite-du-second-tour ;-)
Rédigé par : François Brutsch | dimanche 04 février 2007 à 19:30
François,
J'avais lu le premier de tes articles, pas le second. Mais nous sommes toujours d'accord sur à peu près tout alors bon...
Rédigé par : Hugues | dimanche 04 février 2007 à 20:04
Ségo n'est pas de gauche?
Alors là, désolé, mais on tombe dans le bobard. Elle est membre d'un parti de gauche et personne n'a jamais voulu l'en virer, elle a voté avec la gauche au Parlement, elle a mené une politique de gauche en Poitou-Charente, elle tient un discours de gauche n'en déplaisent à ceux qui invoquent papy Jaurès sans avoir pris la peine de le lire (y a un recueil de textes là: http://www.amazon.fr/Rallumer-tous-soleils-Jean-Jaurès/dp/2258070198/sr=8-10/qid=1170617189/ref=sr_1_10/402-7255600-4094567?ie=UTF8&s=books) et soit dit en passant, les jury citoyens, à la base, c'était une idée d'anars allemands, pas de vieux bourges parisiens coincés.
On dit avoir peur de l'américanisation de la vie politique? Et bien en voilà un exemple: on nous fait le coup des DINO: Democrats in Name Only. On prend un groupe d'individus, et on décrète que s'ils ne tiennent pas un discours pré-mâché et archétypal, c'est qu'ils sont "de droite". Résultat, on a fait un interminable procès en "droititude" à Clinton, en oubliant que chaque fois que les républicains ont essayé de faire des cadeaux fiscaux à leur caste il a mis son veto présidentiel, et qu'à son départ de la maison blanche, 7 millions d'Américains qui étaient dans la misère n'y étaient plus, alors que Bush, ce "conservateur compatissant" (que Sarkozy imite à l'heure actuelle dans ses appels du pieds à l'électorat de gauche) les y a vite ramené à cette misère.
Et j'irai même plus loin: ce sont les Besancenot-Arlette-et-compagnie, les spécialistes du discours "plus à gauche que moi tu meurt" EUX sont de droite: quand les socialistes présentent au parlement de Strasbourg une proposition de taxation des transactions financières, ils votent contre, quand l'extrême droite balance des bobards sur le TCE (soumission définitive à l'ogre américain, instauration légale du communautarisme, et j'en passe) ils les répètent comme s'il s'agissait de paroles d'évangiles. Quand l'extrême droite qui se planque derrière le Coran et qui n'est autre que l'élève de l'extrême droite européenne vient faire ses petits discours en France, ces champions auto-proclamés de l'anti-fascisme font brutalement preuve d'une coupable complaisance. Et ce n'est pas fini: à la base du FN, il y avait Duprat, et Duprat, c'était un troskyste, L'ancien lieutenant de Seillière, Kessler a commencé gauchiste avant de filer à grande vitesse vers les ultra-libéraux (via DSK, il est vrai), pas mal de soutiens à Sarko se sont autrefois laissés présentés comme étant très à gauche avant de tourner casaque parce qu'ils n'avaient pas réussi à devenir des courtisants officiels de Ségolène (le syndrome de Jean-Edern Hallier) et à Nice, l'un des candidats des identitaires aux législatives (oui, les identitaires de la soupe au porc) présente comme assistant un ancien du PC.
Il ne faudrait pas oublier la règle du Tartuffe: un faux dévot, quel qu'il soit cherchera toujours à cacher son absence de convictions derrière du jusqu'au boutisme, et aujourd'hui, une bonne partie des attaques que la candidate de la gauche subie ne viennent pas de la droite, mais bel et bien des tartuffes qui font semblant d'être de gauche (ce qui revient à peu près au même il est vrai)
Rédigé par : Laurent Weppe | dimanche 04 février 2007 à 21:23
Bien d'accord avec Poil de Lama.
Le résultat de ce type de calculs où il faut voter PS parce que c'est le parti de Jaurès, même si la candidate investie répond à son conjoint qu'il ne faut pas augmenter les impôts car ça va décourager l'effort, ça suffit.
Pourquoi tenez-vous tant, Hugues, à votre étiquette "de gauche". si ça vous fait frémir une hausse d'impôt, votez sarko direct, pas la peine de choisir ségo, comme "faisant office de" sarko, mais avec une étiquette de gauche.
Rédigé par : edgar | dimanche 04 février 2007 à 22:32
Laurent Weppe:
Je suis tout à fait disposé à croire à votre sincérité, et je me fiche un peu que vous doutiez de la mienne. Mais que ça vous plaise ou non, il y a des électeurs de gauche modérée, démocrate, antigauchiste et anticommuniste qui nonobstant tout cela ne se reconnaissent pas DU TOUT dans le positionnement social-libéral vers lequel le PS évolue de façon beaucoup plus hypocrite qu'assumée, et encore bien moins -- j'aimerais beaucoup qu'on cesse de passer ce problème par pertes et profits -- dans la malhonnêteté avérée de quelques leaders socialistes de tout premier plan.
Le PS, à votre avis, est toujours un parti de gauche. Vous avez le droit d'avoir cet avis tout comme j'ai le droit de ne pas le partager. Mais pour avoir ma voix, il ne suffira pas que vous soyez de votre avis: il faudra que plein d'électeurs tombent d'accord avec vous. Je vous signale que ça n'en prend pas le chemin, et que plus vous nous traiterez de vendus, de gauchistes et de tartuffes droitiers, moins vous aurez de chances de nous convaincre.
Soit dit en passant, pour être un faux dévot, il faudrait déjà que j'essaie de passer pour un dévot. Je n'ai jamais été un dévot du PS (thank God), mais seulement un *cotisant*. Merci donc d'employer en ce qui me concerne le terme pertinent: non pas faux dévot, mais vrai cocu.
Rédigé par : Poil de lama | dimanche 04 février 2007 à 23:31
Mais la campagne est très longue encore ! C'est amusant de voir cette espèce de morosité déjà chez les "de gauche", comme s'ils avaient déjà perdu (ou bien si on leur remettait Jospin !).
Diantre, il reste beaucoup de jours et rien n'est fait.
Et rappelons nous aussi que ni les candidats des médias, ni les annonces des sondages, n'ont jamais eu d'influence sur les résultats de l'ELECTON RÉELLE !!!
:-)
Rédigé par : filaplomb | lundi 05 février 2007 à 01:44
Bon, quelqu'un pourrait expliquer clairement ce que veut Poil de Lama exactement?
Rédigé par : Mathieu | lundi 05 février 2007 à 10:33
Le problème avec la candidature Bayrou, c'est le décalage entre ses élus et ses électeurs potentiels. Alors que tous les hommes politiques de l'UDF sont élus avec les voix de l'UMP, leur allié naturel et historique, le nouveau positionnement de Bayrou fait que, selon le dernier sondage où il est crédité de 13% au premier tour, 46% de ses électeurs se reportent sur Nicolas Sarkozy au 2nd tour et 32% sur Ségolène Royal.
Une contradiction dont on ne voit pas très bien comment notre ami Bayrou pourrait la résoudre sans gruger une partie de ses électeurs... Une contradiction dont on ne voit pas très bien comment elle pourrait ne pas apparaître de manière criante dans les 80 jours qui viennent... Et même si nous n'avons pas envie de le voir, le 3e homme en puissance, c'est toujours Le Pen, dont les bases électorales me semblent malheureusement plus solides.
Rédigé par : Michel B. | lundi 05 février 2007 à 11:52
Et bien, et bien...
Etes-vous aussi peu confiant en votre candidate, pour montrer tant d’agressivité, et donc de peur, face à Bayrou ?
Dire que voter Bayrou équivaudrait à voter Sarkozy est une falsification d’une grossièreté grotesque.
Je vous avoue que j’attendais un peu plus de vous.
Vous savez que Bayrou est aujourd’hui le premier contradicteur de Sarkozy. Alors que Royal joue à la sainte nitouche, seul Bayrou dénonce les abus de pouvoir, le détournement des moyens de l’Etat, et, surtout, la supercherie des promesses pléthoriques et contradictoires de Sarkozy.
Plutôt que de manifester vos craintes d’une façon aussi médiocre, incitez donc votre candidate à faire son travail…
Rédigé par : tristram | lundi 05 février 2007 à 15:35
Edgar,
Faut-il que je pense comme vous pour conserver le droit de me dire de gauche ? A l'occasion, faites-moi passer la liste des critères d'authentification.
Tristram,
Si je devais me formaliser à chaque fois que quelqu'un se dit déçu par telle ou telle note, je n'écrirais plus rien du tout. Mais encore une fois, puisque vous faites semblant de lire ce qui n'est pas écrit, je ne fais pas d'équation Bayrou-Sarkozy. Je dis que le risque existe d'empêcher la gauche d'être au second tour du fait de l'émiettement des voix, ne laissant pas d'alternative à une victoire de Sarkozy.
Rédigé par : Hugues | lundi 05 février 2007 à 15:46
Discussion riche !
Quelques commentaires :
A POIL DE LAMA :
Ce genre de discours au PS le décridibilise. Vivement que nous soyons un vrai parti social-démocrate, je ne comprends pas pourquoi tu ne rejoints pas ta famille de pensée chez les antilibéraux...
Ne te force pas à voter Ségolène au premier tour, je ne le comprendrai pas.
SUR BAYROU :
Je suis assez d'accord avec Hugues. Bayrou porte une parole parfois intéressante, il aura peut-être un rôle dans la politique post présidentielle, aux législatives notamment, et surtout lorsque une part de proportionelle aura été instaurée.
Pour le moment, outre son positionnement un peu facile de victime des élites, qui n'ont rien fait depuis 25 ans, il est également coincé entre ses origines et son appareil de droite (ce qui explique aussi sur les valeurs une opposition à la Turquie dans l'UE, l'opposition au mariage homosexuel)et son nouveau positionnement et des nouveaux adhérents plutôt de centre-gauche.
Je ressent cette ambiguité en discutant avec eux, ou sur le forum de l'udf...
D'ailleurs, Patrick Devedjian, ne s'en cache pas : "François Bayrou fait notre campagne (...) Il affaiblit Ségolène Royal et il renforce Nicolas Sarkozy". Selon lui, si François Bayrou "a pris ses distances avec la majorité" UMP, "tous ses députés sont élus à droite". "C'est incontournable pour lui, il faudra bien qu'il les retrouve", a-t-il dit.
Un Bayrou offensif peut cependant à mon sens nuire à Sarkozy.
SUR LA BAISSE DES SONDAGES DE SEGOLENE :
Là encore, il y a tout un ensemble de contrevérités et de foin fait pour rien.
Voicci mon analyse de la baisse prévisible dans les sondages
-elle était surévaluée depuis qu'elle avait été choisie par le PS, et avant. Aujourd'hui elle se repositionne un peu à gauche et au centre et perd des soutiens à droite. De plus l'effet inverse joue avec Sarkozy maintenant, après sa déclaration et l'effet médiatique que cela provoque.
-De plus il y a le sentiment que son programme n'est pas clair, que sa campagne est brouillonne. Mais là encore, le programme sera annoncé dans ses grandes lignes le 11 février, et affiné jusqu'au 18 mars. Sachons attendre...
-Enfin, il y a l'impact des bourdes, hésitations, erreurs, ambiguité, qui joue mais là encore pas énormément je pense, si cette perception s'améliore par la suite.
Sur ces "bourdes" :
-certaines n'en sont pas il me semble : position sur l'Iran, qui était une position assumée; phrase sur la Corse ; et même sur le Québec, position personnelle sur le vif.
- d'autres sont effectivement des légèretés, qui montrent une certaine impréparation et des lacunes : se trompe sur le nombre de sous-marin nucléaire, habillée en blanc en Chine (couleur du deuil...), phrase sur la justice chinoise ( elle a essayée de rectifer le tir en disant qu'elle ne parlait que de la justice commerciale); et cet ovni qu'a été la "bravitude"..
Est-ce que la bravitude ou le Québec n'ont pas été fait exprès ? Cela fait du bruit, casse son image d'élite. Il me semble que c'est son principal objectif : dans un premier temps montrer au peuple qui ne vote plus qu'elle n'est pas comme les autres. Ensuite, le sérieux rerendra le dessus pour convaincre de ses capacités, et notamment pour nous, les "gens biens".
Et ça marche : la droite et une bonne partie des éditorialistes la critiquent avec mépris, alors que jusque là elle était plutôt aimée. Et ça crée un sentiment d'injustice et d'identification. Ainsi le fait qu'Alain Minc et André Glucksman se soient prononcés pour Sarkozy est un signe.
Pour autant je ne suis pas totalement rassuré pour autant : politiquement que va t-elle proposer ? Le compromis en train de se faire devrait me convenir, mais à voir. Et j'attends aussi de voir elle et son équipe mieux préparée sur la fin, capable de (me) convaincre sur ses compétences ou sa manière de diriger des gens compétents.
SUR LE PROGRAMME ET L'INTERET DES DEBATS PARTICIPATIFS :
Je crois ces débats utiles,et rejette l'accusation en archaïsme du PS, même s'il y a encore du boulot (on vous attend!)
Je vous renvoie à un texte que j'ai écris sur la question, sur le site de Réformisme et Rénovation :
De l'intérêt de la méthode de Ségolène Royal
http://rfrn.over-blog.com/article-5484713.html
Il a également été publié en tribune libre sur débat 2007
Cordialement
Jani-rah
Réformisme et rénovation (R2) pour le PS.
Rédigé par : jani-rah | lundi 05 février 2007 à 17:57
Ce que je trouve amusant c'est que personnellement je voterai probablement Bayrou en souhaitant que l'UDF tende un peu plus à gauche que ce qui est le cas actuellement, et vous vous semblez vouloir voter Royal en souhaitant que le PS tende un peu plus à droite que ce qui est le cas actuellement ("j'aime pas les riches", ce genre de choses).
Je suis loin d'être d'accord avec tout ce que dis Bayrou (notamment sa victimisation face aux média) mais je trouve qu'il dit des choses intéressante. Il se peut que je sois déçu si l'UDF se rallie totalement à l'UMP aux législatives, mais dans ce cas il sera toujours temps de voter PS.
Rédigé par : Aiua | lundi 05 février 2007 à 19:08
Bon, le tout, c'est de ne pas perdre son sang-froid. Ce qui manque pour l'instant à la campagne de Ségolène Royal, c'est la fusion entre la dynamique qu'elle a su créer et la puissance du PS, s'il se décide à se mettre en mouvement. Les rumeurs venant de Solférino sur ce sujet montrent qu'on n'en est pas encore là. Mais on peut rester cependant optimiste. Pour le reste, OK Bayrou progresse. Mais il est très loin. Comme Le Pen, ils ne reviendront pas. Ceux qui sont contre elle devront s'y faire : elle sera au second tour. Et là, il faudra bien choisir... Je ne voudrais pas être à la place de certains, à gauche, quand ils seront au pied du mur, au second tour.
Rédigé par : Ted et Eux | lundi 05 février 2007 à 19:57
Thierry Do Espirito:
Au premier tour on choisit, au second tour on élimine. Au second tour, sauf au cas où Le Pen y serait, même les plus sceptiques et antiségolènistes de la gauche, dans mon genre, voteront n'importe quoi plutôt que Sarkozy. Pourquoi pas Ségolène? Dans le genre "n'importe quoi", elle se pose un peu là.
Rédigé par : Poil de lama | lundi 05 février 2007 à 20:34
n'importe quoi. c'est bien vrai, mais on n'aura sans doute pas le choix. quelle misère !
Rédigé par : abricotier | mardi 06 février 2007 à 07:54
En Allemagne nous votons Bayrou !
Rédigé par : unionsbuerger.de | mercredi 07 février 2007 à 07:50
Il est vrai que le débat politique française se caractérise par une absence d’acteurs institutionnels indépendants, rôle joué par les « think thanks » dans les autres démocraties. Voici justement le blog d’une « boite à idée » à la française qui mériterait à être connue : http://www.2007-desenjeuxetdesidees.org/
Rédigé par : hello | mercredi 07 février 2007 à 16:03
Cher Hugues,
Je comprends votre désarroi, puisque la candidate en laquelle vous avez fondé vos espoir s’est avéré être incapable de les concrétiser. En même temps, il fallait vraiment manquer de discernement pour ne pas s’en rendre compte…
Si François Bayrou bénéficie de la sorte de l’affaiblissement de la candidate socialiste c’est là peut-être le signe qu’une partie de l’électorat socialiste voit de plus en plus en François Bayrou un homme capable de réconcilier justice sociale, loi du marché et rénovation républicaine. Le président de l’UDF peut devenir ainsi pour beaucoup l’occasion de prendre le tournant réformisme qui a été impossible à esquisser de l’intérieur du PS.
Ayant été trahit, une fois de trop par le PS, incapable de devenir social-démocrate, et inféodés aux caprices absurdes de l'extrême gauche, je constate que le seul candidat social démocrate aujourd'hui c'est François Bayrou.
Et, entre nous, vous savez bien que dans la « nouvelle UDF » on jouit d’une liberté de ton et d’initiative, d’un respect des opinions et d’une recherche de dialogue, qui fait baver toute l’aile réformiste du PS, obligée de se cacher dans le placard, parce qu’on ne pouvait pas dire leurs 4 vérités aux «camarades ». Camarades qui ont utilisé le prétexte de 2002 pour nous expliquer que les trotskistes de tout poil détenaient la vérité ultime…
A force de voir Jaurès se retourner dans sa tombe, j’ai préféré, comme beaucoup d’autres cadres et militants du PS, partir construire une formation sociale-démocrate ailleurs !
Rédigé par : tristram | mercredi 07 février 2007 à 16:16
@ Tristam
C'est en effet très amusant de nous expliquer que comme beaucoup de cadres et militants du PS, vous êtes partis fonder une nouvelle formation sociale-démocrate à l'UDF. Ça me rassure, il me semblait surtout qu'une partie des cadres de l'UDF avait rejoint l'UMP.
Que la nouvelle UDF brille par sa démocratie, alors qu'il est notoire qu'il n'y a quasiment pas de militants : ça permet de parler plus souvent. Vous pensez vraiment que Bayrou va représenter plus de 10 % quand il deviendra évident que le vote utile s'impose.
Mais, maintenant je me rappelle, le soir du 21 avril 2002, il y avait quelques personnes qui péroraient. Bah, la grande majorité de la gauche était en deuil, et saura s'en souvenir. Éspérons que ces quelques pour cent qui seront stérilisés par le vote Bayrou n'empêcheront pas Ségolène Royal d'être présente au deuxième tour !
Rédigé par : Lucas Clermont | mercredi 07 février 2007 à 21:31
Belle leçon d’exécution idéologique, digne des meilleures écoles d’agitprop de nos amis trotskistes : si vous votez pas Ségo, mais Byarou, vous aurez Lepen et, en prime, vous serez des horribles socio traîtres. Bravo !
Blague à part, au vu de votre commentaire, comment analysez-vous le discours prononcé par Bayrou hier soir ? Les accents « républicains sociaux » qui y dominent sont tout de même surprenants, surtout vis-à-vis du positionnement de Royal.
Il semble évident que Bayrou cherche à s’affirmer comme « l’anti-sarkozy », comme celui qui se battra contre le modèle de société proposé par Sarkozy. Alors qu’il multiplie les attaques contre le candidat de l’UMP, il est assez discret sur le PS, soulignant tout au plus certains archaïsmes étatistes, auquel il oppose une place centrale de l’Etat, certes, mais d’un Etat modernisé qui réinvestit le domaine régalien et de régulation, en se remettant aux corps intermédiaires (il a quand même fait l’éloge de la « démocratie sociale » de Delors !), pour la régulation sociale.
Il est d’ailleurs cocasse de voir comment l’aile réformiste du PS commence à briser le tabou absolu de « jamais l’UDF », via son porte flingue le plus téméraire, qu’est Cambadélis ( http://cambadelis.over-blog.net/ ). La visite vaut le détour, ne serait-ce que pour admirer les trésors de zigzags rhétoriques qu’emploi Cambadélis pour rendre moins choquant ce premier pas: alors que jusqu’à présent le PS et ses cadres refusaient toute alliance avec Bayrou et l’UDF, certains de ses membres songent, sans y songer, tout en y songeant, et en n’y songeant pas…ou commencent à y songer, au vu sans doute de la modification sociologique de ses sympathisants, à peut-être, un jour, si Bayrou est bien devenu un homme du centre et a bel et bien quitté la droite (toutes ces précautions n’en sont pas moins une ouverture) à gouverner avec lui.
Bref, je me permets de reposer la question qui semble vous horripiler : ne pensez-vous pas que le président de l’UDF peut devenir ainsi pour beaucoup l’occasion de prendre le tournant réformisme qui a été impossible à esquisser de l’intérieur du PS ?
Après tout, ce n’est pas de notre faute que Royal a pris un chemin, dont on ne sait où il veut aller.
Alors que plutôt de se balancer des anathèmes, essayons de travailler ensemble.
P.S. Quant à la situation interne de l’UDF, que vous semblez si bien connaître, je tiens à vous rassurer sur un point : c’est bien parce que les droitiers opportunistes sont partis à la soupe électorale à l’UMP en 2002, que Bayrou a pu remodeler ce parti de fond en comble. Ce qu’il faut regarder ce ne sont pas les quelques pitoyables élus qui ont peur pour leur siège. Il faut aller ce balader sur le terrain, dans les comités locaux de l’UDF, qui sont constitués de nouveaux militants (souvent venus de la gauche) et qui soutiendront des candidats, eux aussi nouveaux, issus souvent de la société civile, du monde associatif ou économique. Merci pour eux !
Rédigé par : tristram | jeudi 08 février 2007 à 12:40
Disons que Bayrou, dans la cohérence personnelle, a acquis une certaine épaisseur, et que ses discours tiennent la route. Il y a, chez lui, un côté bon sens près de chez vous pas désagréable, quand on voit les embardées de Ségolène et l'agit-prop de Sarkozy. A suivre, donc.
Rédigé par : Marc | vendredi 09 février 2007 à 12:34
Cher Hugues,
imaginons que dans les semaines à venir, les sondages annoncent Bayrou à 20% et Royal à 18%. Voterez-vous pour Bayrou au nom de ce sacro-saint principe de vote utile anti-LePen ? Appelerez-vous vos amis à voter pour François Bayrou pour éviter que le FN soit au 2nd tour, s'il était mieux placé que votre pouline ?? Car il faut être cohérent et si Royal continue de baisser, alors Voter Royal = Voter Le Pen. Qu'en pensez-vous ?
Rédigé par : Tchica Mala | vendredi 09 février 2007 à 12:46
Le vote par peur ne fonctionne pas a gauche. Le referendum sur le TCE l'a prouve.
Le PS a un grave probleme: il est ecartele entre sa gauche populaire et sa droite (c'est à dire vaguement à gauche du centre) qui voudrait bien être solidaire mais à qui ça commence à coûter cher.
Et comme Hollande et cie sont incapable de communiquer une conviction politique plus avancée que "j'aime pas les riches", le PS ne risque pas de susciter un fort vote d'adhésion.
Donc moi je voterai Bayrou parce que je ne me reconnais pas dans Ségolène ou dans un PS qui l'élit candidat. J'aime pas Sarko non plus donc je ne votrais pas pour lui. Et au final celui des candidats à la présidentielle qui me plait le plus, c'est le petit François B.
En plus franchement, si il est au deuxième tour il a plus de chances que Segolène de battre Nicolas ;)
Et moi j'ai bien voté le 21 avril (pour Jospin donc). Mais je trouve que rejetter la responsabilité d'une défaite électorale sur les électeurs qui ne savent pas ce qu'ils font ou sur les autres candidats (les traites) c'est se trouver des excuses un peu faciles.
Rédigé par : Denis | samedi 10 février 2007 à 19:25
Je sais pas s'il a tout ce qu'il faut pour être président, mais s'il passe au second tour, il est sur d'être élu !!
Rédigé par : Erwan | mercredi 14 février 2007 à 18:32
Back on planet Earth : voter ségo ne serait-ce pas, de plus en plus,voter sarko ?
je ne me sens pas coupable de quitter le navire PS au premier tangage, ça fait plus d'un an que j'ai écrit qu'elle est, non pas nulle, mais de droite.
Rédigé par : edgar | jeudi 15 février 2007 à 14:34
le problème majeur qui s'oppose a tout ce jolie verbiage c'est qu'il ne faut jamais confondre militants et citoyens. F bayrou a établi un "contact" avec les français en disant éxactement ce qu'il voulait entendre depuis longtemps et de la façon dont il voulait l'entendre. Toutes les incantations, les ragots ou les attaques partisanes n'y changerons rien. Que F bayrou soit de droite modérée, du centre extreme ou de la lune n'y changera rien non plus. Les français ont souvent voté pour l'un ou l'autre, ce n'est plus un argument.
La plus grande force de F bayrou c'est l'archaisme du PS (et aussi le fait qeu sa candidate n'incarne en rien un Président il faut bien le dire, mais vous devez le sentir vous meme au fond de vous) et le comportement l'hégémonique de l'UMP et de son leader. Sarko est anxiogène et il le restera.
Comble de la malchance pour les deux partis d'alternance F bayrou a potasser son sujet et fait mouche quasiment a chaque fois..le rapport aux médias,le gouvernement d'alliance, la priorité au desendettement et a l'emploi, le referendum européen..tous ces themes ont fait mouche.
Les français voulaient tourner la page..il ne savait pas comment. Dorénavant ils savent.
F Bayrou sera élu. La seule vraie question encore en suspend est..contre qui ?
Rédigé par : Millet | jeudi 22 février 2007 à 00:46