Nicolas Sarkozy est un excellent comédien. Et après ? Faudrait-il voter pour Gérard Depardieu s'il se présentait ?
J'ai une confession à faire à mes lecteurs. Une terrible confession. Hier après-midi, à l'heure où Ségolène galvanisait les élus PS porte de Versailles, où Drucker servait la soupe à Charlotte Gainsbourg sur France 2, où Amélie Mauresmo se faisait opérer de l'appendicite, j'étais au Zénith, à quelques mètres à peine de Nicolas Sarkozy...
Mon camarade Raphaël M. et votre serviteur avions en effet décidé de juger par nous-mêmes de la capacité du candidat de « la droite décomplexée » à stimuler les foules en direct-live. Et le meeting de dimanche étant consacré à la jeunesse, il nous semblait intéressant de nous frotter, en tout bien tout honneur, ça va sans dire, à cette « génération Sarko » en gestation. Car la politique, ce n’est pas qu’une chose froide et désincarnée pour vieux schnocks dans mon genre. Non, la politique, c’est aussi l’affaire des jeunes, des forces vives de demain, de ceux qui rêvent, explorent et innovent.
Nous étions d’ailleurs inquiets, en arrivant sur les lieux, à l’idée d’être trop facilement repérables, n’étant ni spécialement jeunes ni particulièrement fascinés par le ministre de l’Intérieur... Serions-nous immédiatement localisés et expulsés après avoir été enduits de goudron et de plumes ? Les gros bras du service d’ordre nous entraîneraient-ils dans un coin sombre du parc de la Villette pour nous tabasser en braillant « Tiens prends ça dans ta gueule, crapule socialo-communiste ! » ? Soucieux de préserver notre intégrité physique, nous avions jugé nécessaire d’inviter François X., le voisin du dessous de Raphaël, à nous accompagner : sympathique et paradoxal spécimen de prof de droite, il nous servirait de caution politique et, éventuellement, d’interprète en cas de difficulté ethnolinguistique.
Mais les choses ne se passent jamais comme prévu dans ce genre de circonstances et c’est aux deux membres bona fide de l’Internationale socialiste qu’il allait revenir d’ouvrir la voie à leur compagnon sarkozyste. A l’inverse des meetings de Ségolène, organisés à la bonne franquette et sans chichis, les réunions publiques de la droite restent extrêmement contrôlées. Des portiques de détection sont installés aux portes et des vigiles filtrent les entrées, refoulant sans état d’âme les visiteurs spontanés non-munis d’un badge en plastique. Fameuse surprise, en fait : non seulement faut-il être de droite pour venir écouter Sarkozy, mais encore faut-il l’être de manière officielle et se promener avec un petit médaillon attestant sans ambigüité de son identité politique autour du cou (dans l’attente d’un badge d’identité nationale ?). François X, unique enseignant de son collège de ZEP à prôner la fin de la « pensée-68 », aurait ainsi été cruellement exclu de cette communion solennelle sans notre intervention, à Raphaël et à moi [notre intervention de journalistes dans le civil, pas de socialistes, évidemment, la presse n'ayant besoin de montrer patte sarkoblanche qu'à Europe 1 ou à Paris-Match].
Un meeting de Nicolas Sarkozy, c’est d’abord un spectacle. Un spectacle dans les gradins, où des milliers de supporters venus de toute la France semblent confondre la défense d’un idéal politique et le soutien à une équipe de foot, et un spectacle sur la scène, sur laquelle des acrobates urbains sont chargés de chauffer une salle qui n’en a pourtant pas vraiment besoin. Car les jeunes sarkozystes, ou plutôt les « jeunes populaires », comme ils s'auto-désignent, sont enthousiastes et bruyants. Equipés de cornes de brume et de banderoles aux couleurs de leur région d’origine (« La Bretagne avec Sarkozy », « Les jeunes actifs du Lot-et-Garonne pour Nicolas »), ils ressemblent à s’y méprendre à des membres du MJS ! Et même s’ils moins colorés que les socialistes débutants ― la génération Sarko n’est que très modérément black-blanc-beur ―, ils n’ont guère le look comme-il-faut de leurs homologues de l’UDF et encore moins la nonchalance Sciences-Po-khâgneuse des DSKistes. « Populaires », le mot ne leur va finalement pas si mal ― un constat qui n’est d'ailleurs pas leur faire injure, loin s'en faut.
C’est d’ailleurs intriguant, cet engagement à droite de la part de jeunes pas forcément bien nés. Quels peuvent-être les ressorts, au-delà des aspects socialisants d’une adhésion précoce à une organisation politique (rencontrer des filles, se faire des amis...), d’une identification au parti du « bouclier fiscal » ? Et la jeunesse n’est-elle pas, même connement, même naïvement, plus spontanément « généreusement rebelle » que « fiscalement conservatrice » ? « C’est qu’ils sont attachés à la France avant de s’intéresser à la fiscalité, assure François X. en désignant un jeune homme en caban lisant Michelet en attendant l’arrivée du boss. Et qui leur en parle, de la France, à part Sarkozy et autrement que Le Pen ? » Mouais, faut voir...
Voir, justement, avec le discours d'ouverture de Fabien de Sans Nicolas, le mal-nommé bébé-Sarko chargé d’orienter la jeunesse dans le bon sens. Un speech passe-partout, rempli des poncifs jeunistes de rigueur, du baratin sur « cette jeunesse trop longtemps brimée par la bien-pensance de la gauche mais enfin prête à affirmer clairement ses choix avant d’aller sauver le monde patati patata »... Oh, rien de bien méchant, de la part de ce trentenaire déguisé en ado mais s’exprimant comme son vieux routier de père spirituel, des attitudes aux inflexions de voix...
Voir, enfin, avec le clou du spectacle, l’intervention de Sarkozy lui-même, le discours tant attendu par 10 000 jeunes en délire, un millier de vigiles et soixante-quinze journalistes (chiffres officiels). Voir autant qu’entendre, effectivement, tant le bonhomme a de la présence. Qu'il semble loin, le temps où il se faisait balader par DSK à l’occasion d’un débat télévisé. Il a pris de la bouteille, de l’assurance et joue de l’émotion comme d’autres du violon. Son texte est excellent, sa manière de le prononcer est d’un professionnalisme surprenant et le charisme qu’il déploie est sans commune mesure avec le côté toujours un peu laborieux des apparitions publiques de Ségolène, le vague ennui qui suinte des interventions de Bayrou, les colères factices et transparentes d’un Besancenot...
Sarkozy, ce coup-ci, parle d’amour. Il cite les poètes et Guy Môquet, résistant communiste fusillé à 17 ans. Il parle d’espoir et de solidarité. Il parle de la France et de son histoire. Il parle de rassemblement, d’avenir, d’ambition. Il ne dit absolument rien de concret, en fait, mais transmet ces émotions propres à faire bondir le coeur de ces jeunes pousses UMPistes dans leurs poitrines encore insuffisamment droitisées. Il parle de sa mère en citant Albert Cohen, il parle de liberté et, on en serait presque convaincu à l'écoute de cette verve inspirée, Sarkozy est l’homme de la situation. Il nous aime. Il a changé. Tout ce qu’il veut, c’est que la France aille de l’avant. Avec tous les Français. De toutes les couleurs, de toutes les origines, de toutes les religions.
Bon, on tique bien un peu lorsque Jean-Paul II est convoqué pour célébrer les valeurs de la famille et de l’entrée dans l’espérance (« N’ayez-pas peur ! ») mais, au final, rien ou si peu dans cette peinture dynamique de ce que pourrait être une France réconciliée avec le monde, réconciliée avec son histoire, réconciliée avec elle-même, n'est de nature à faire sursauter un blairo-ségoliste. Et le même discours, finalement, ferait vibrer sans effort jeunes socialistes et jeunes centristes s’il leur était servi sous la bannière de leur choix. Un hommage à Martin-Luther King, merde !
Reste à savoir ce que nos jeunes Populaires feraient, en lieu et place de cette déclaration d’amour Urbi et orbi, du Sarkozy du monde réel. Ce qu'ils feraient du Sarkozy du ministère de l’Identité nationale, du Sarkozy des magouilles immobilières, du Sarkozy des accommodements avec la loi de 1905, du Sarkozy du contrôle des médias, du Sarkozy des cabinets noirs, du Sarkozy de l’ambition cynique maquillée en idéalisme... Le président de l'UMP, c’est sûr, est un excellent comédien. Et même, comme on le savait déjà, un excellent organisateur de spectacles. Mais l’idée a-t-elle jamais été d'envoyer qui que ce soit à l'Elysée au motif qu’il était capable de garder une salle en haleine en lui tenant, le cœur en bandoulière, des propos en décalage abyssal avec son action politique ?
Sous d’autres cieux, en d’autre temps, des acteurs ont bien été élus présidents. Mais ils étaient d’abord de très mauvais comédiens, la politique étant pour eux le moyen d’échapper à un demi-siècle de cachetonnages médiocres. Nicolas Sarkozy, lui, est vraiment trop doué pour faire l’impasse sur la formidable carrière d'histrion qui lui tend les bras. Et si les jeunes populaires qui lui criaient leur amour dimanche au Zénith étaient sincères, ne pas voter pour lui serait le meilleur service à lui rendre. D'ailleurs, il peut compter sur moi.
©Commentaires & vaticinations
Des grands acteurs qui ont réussi dans la politique, on en a vu. Mitterrand, par exemple: on pouvait aller le voir pour les mêmes raisons qu'on allait voir Bedos. Sauf que Mitterrand, lui, il était vraiment drôle.
Rédigé par : Poil de lama | lundi 19 mars 2007 à 14:17
"Bon, on tique bien un peu lorsque Jean-Paul II est convoqué pour célébrer les valeurs de la famille et de l’entrée dans l’espérance (« N’ayez-pas peur ! »)"
Faut croire que cela ne vous chagrine pas tant que cela, puisque si je ne m'abuse, vos enfants sont dans un établissement catholique...
Votre réaction est donc certainement imputable à un réflexe pavlovien...
http://hugues.blogs.com/commvat/2006/10/carte_scolaire_.html
Rédigé par : Polydamas | lundi 19 mars 2007 à 14:43
A propos de Sarko : on nous annonce ce matin qu'il remonte fortement dans un sondage... Or ce sondage date de cinq jours, juste avant la remontée de Ségolène :
http://rfrn.over-blog.com/article-6067561.html
Le Figaro tente t-il de nous manipuler ?
En tout cas la plupart des journaux reprennent cette info sans distentation.
Rédigé par : jani-rah | lundi 19 mars 2007 à 14:52
Erreur, Hugues
Ce qu'on demande à un leader, que ce soit pour un Etat, une entreprise, une association, c'est de savoir entrainer, stimuler les ardeurs.
Son boulot n'est pas de faire, mais de faire faire. Et dans cette catégorie, Sarkozy est de loin le meilleur.
Rédigé par : authueil | lundi 19 mars 2007 à 15:04
Magistral. Bravo.
Rédigé par : MC | lundi 19 mars 2007 à 15:18
Schwarzenegger, faire du cachetonnage médiocre ?
Rédigé par : Eolas | lundi 19 mars 2007 à 15:24
Merci Eolas! moi non plus je n'apprecie pas cette devalorisation du grand interprete des Terminators.
Quant aux capacites de "leader" et d'inspirateur de Sarkozy, la politique, ce n'est pas du management. Il ne s'agit pas de faire du motivationnel en conseil des ministres, hein, mais de faire des choix. Ce sont les choix de Sarkozy qui nous importent, pas ses rythmes ternaires. Hugues a raison.
Rédigé par : Damien | lundi 19 mars 2007 à 15:40
Je n’ai plus l’age des « pops » et sûrement plus d’expérience pour débusquer les imposteurs, les acteurs sans conviction.
Quand j’ai commencé à m’intéresser aux candidats potentiels, leurs discours et leurs programmes j’étais très sceptique sur la personnalité de cet homme, la propagande anti-sarko avait fait son œuvre…
Après avoir écouté, lu, comparé, la centriste que j’étais, est devenue sarkosyste, non pas envoûtée, mais raisonnée et admirative.
Contrairement à vous, je le pense sincère, puisant dans son propre parcours (voir l’excellente bio de C. Nay) pour encourager, pour montrer le chemin, pour donner de l’espoir. Contrairement à vous je le perçois profondément humain et soucieux d’aider, de trouver les bonnes solutions pour notre pays, mais aussi exigeant des efforts à chacun individuellement pour réussir sa vie et par là même d’aider à la réussite de tous.
C’est le seul candidat, à mon avis, qui sait véritablement encourager, donne envie de se surpasser, à ne pas ménager ses efforts et donne par son propre parcours l’exemple d’une réussite durement acquise par un travail constant.
Pour ceux qui n’ont pas des œillères dogmatiques je dirais qu’il gagne à être mieux connu que par des petites phrases extraites de ses discours par des journaleux en mal de sensations ou trop dogmatiques, contrairement à d’autres candidat(e)s, qui, plus on approfondi l’étude, se révèlent creux, dogmatiques et inconsistants.
Rédigé par : vienne | lundi 19 mars 2007 à 15:41
Merci du fond du coeur pour le lien vers le site de Fabien de Sans Nicolas (le bien nommé), sa bio, que dis je son hagiographie, est un grand moment dans l'histoire des chevilles enflées.
Et bien sûr, très juste sur le fond, comme toujours (même si tu aurais pu parler de la Corse ou du pouvoir d'achat, deux chantiers glorieux du ministre sarkozy)
Rédigé par : Guillermo | lundi 19 mars 2007 à 15:43
"Reste à savoir ce que nos jeunes Populaires feraient, en lieu et place de cette déclaration d’amour Urbi et orbi, du Sarkozy du monde réel. Du Sarkozy du ministère de l’Identité nationale, du Sarkozy des appartements sous-évalués, du Sarkozy des accommodements avec la loi de 1905, du Sarkozy du contrôle des médias, du Sarkozy des cabinets noirs, du Sarkozy de l’ambition cynique maquillée en idéalisme..."
Non, ce n'est pas le Sarkozy du monde "réel", c'est le Sarkozy de votre monde personnel. Quel est le problème avec l'identité nationale pour les jeunes, alors qu'il a justement abordé le thème dans son discours ? Et si Sarkozy contrôlait les médias autant que certains le suggèrent, je m'étonnerait qu'il y soit vilipendé de partout, étant la cible de polémiques peu glorieuses pour la plupart. Il est vrai en tous cas qu'il y a une vraie incompréhension de votre part :
"C’est d’ailleurs intriguant, cet engagement à droite de la part de jeunes pas forcément bien nés."
En disant cela, vous raisonnez comme si l'adhésion aux idées de droite relevait de la défense des intérêts particuliers, alors qu'il s'agit bien d'engagement pour l'intérêt général. Peut être que si vous n'arrivez pas à comprendre cela, c'est que vous cherchez du cynisme là où il n'y a que de la sincérité. Une sincérité semblable à celle qui vous anime probablement lorsque vous défendez les idées de gauche. Ne pas reconnaître à ces jeunes militants cette sincérité et une réflexion simplement différente de la votre me parait prétentieux.
Rédigé par : xerbias | lundi 19 mars 2007 à 16:04
Ha ouais, Polo II convoqué, rien que ça. C'est sûr que demander à un curé (haut gradé, mais curé nonetheless), théoriquement chaste et pur, pour parler famille, ça a toujours un côté rigolo, surtout ces jours où on ne cesse de nous rabâcher les oreilles avec des histoires de compétences.
Ceci dit, on peut le voir dans le "court" texte de Vienne, à la différence du Pape, dont le fan-club n'a jamais eu honte de son adhésion enthousiaste et quelque peu mystique, dans le cas de Sarko, faut forcément avoir l'air froid, distancié, se la jouer quand intello qui a rationnellement fait son choix, sauf que le look intello est en général court-circuité par l'usage abusif de superlatif.
Sinon, en parlant de Fabien da Sans Nicolas, ça me rappelle: le jeune UMP, celui qui essayait de ressembler à Big Boss en imitant sa coiffure, il devient quoi dans l'histoire?
Rédigé par : Laurent Weppe | lundi 19 mars 2007 à 16:19
Et ta sorcière bien aimée ne joue pas, elle, du registre émotionnel ? C'est ce qui lui a permis d'émerger et de battre DSK, Fabius. Plus que son action politique qui heuh.. elle a fait quoi au fait en politique ?
Rédigé par : all | lundi 19 mars 2007 à 16:26
Je persiste à penser que Sarko est un politicien de grande qualité, qui ferait un excellent chef de l'opposition, pendant les dix ans qui viennent.
Rédigé par : melchior griset-labûche | lundi 19 mars 2007 à 16:39
Poil de lama,
Mitterrand ? Drôle ? Peut-être au début, dans « Papy fait de la résistance » et dans « L’Observatoire en folie »... Mais à la fin...
Polydamas,
Mes enfants fréquentent un excellent établissement scolaire situé à proximité de mon lieu de résidence, effectivement. Mais je ne vois pas bien le rapport avec la citation et, surtout, le sens de la citation. Sarkozy peut bien convoquer le pape aussi souvent qu’il le souhaite dans la sphère privée et le laisser tranquille lorsqu’il se prend pour le président de tous les Français.
Jani-rah,
Le Figaro tente-t-il de nous manipuler ? Hum, voici une question qui mérite réflexion...
Authueil,
Un bateleur, un camelot des boulevards, un joueur de bonneteau à l’Elysée ? Je ne dis pas un menteur, puisque là, c’est vrai, on a un peu l’habitude.
MC,
Merci.
Eolas,
Ben disons que Conan le barbare et Pumping Iron, ce n’est pas exactement ce qui se fait de mieux dans le genre « classiques du cinéma de réflexion ». Je veux bien admettre que les Terminators se laissent regarder, je peux même aller jusqu’à apprécier, d’une certaine manière et par respect dickien, Total recall, mais ça s’arrête-là. Mais peut-être veux-tu dire seulement qu’il gagne beaucoup d’argent ? C’est vrai.
Damien,
Danke schön
Vienne,
J’ai un copain qui fait du coaching. Il est moins dans l’esbroufe que Sarko mais il peut peut-être vous aider lui aussi. L’avantage, c’est qu’il ne vous demande pas de voter pour lui.
http://www.troisiemevoie.com/index.html
Guillermo,
En fait, je croyais qu’il s’appelait Fabien de « Saint-Nicolas » et je trouvais que ça lui allait plutôt bien. Mais maintenant que je sais que c’est « Sans Nicolas », je trouve ça encore plus amusant (comme augure, quoi...)
Xerbias,
Je me pose surtout la question d'un engagement plus excluant qu'englobant. J'ai la faiblesse de penser, comme Sarko d'ailleurs, que la jeunesse c'est la générosité et le partage. Mais je ne sais pas si Sarkozy est "vilipendé de partout". Je ne crois pas que l'homme qui supervise les recrutements sur Europe 1, les renouvellements de postes à Paris-Match et les montages d'émissions sur TF1 soit particulièrement ostracisé.
Laurent Weppe,
Fabien de Sans Nicolas est effectivement candidat à la présidentielle. Pas tout de suite, mais d'ici quelques années. Il le laisse entendre sur son site. Mais comme disait Sarko lui-même, le temps ne fait rien à l'affaire, cons caducs ou cons débutants...
http://hugues.blogs.com/commvat/2006/11/index.html
All,
Elle en joue, avec moins de talent, certes, mais elle en joue. Mais je me permets de m'intéresser davantage à ce dont elle est porteuse qu'au baratin des meetings.
Melchior,
Aïe, il risque de clasher avec son disciple du moment alors. Note que ce serait rigolo. Fabien de Sans Nicolas ministre de l'Intérieur d'un Sarko vieillissant, etc.
Rédigé par : Hugues | lundi 19 mars 2007 à 16:45
1ere visite sur ce blog, je m'apperçois que nous avons à peu près la même ligne.
à ceci près que je dois être décidément buté: je n'arrive pas à comprendre la fascination pour le boniment lourdingue de nico 1er.
A ccoté, chirac passe pour un intellectuel, c'est dire.
Ceci dit, évidemment les discours de gaino-sarkozy, sur le papier, ne font pas tiquer grand monde: c'est normal ils sont faits pour ça!
voir:
http://sauce.over-blog.org/article-10007482.html
allez je rajoute ce site à ma collection de liens
Rédigé par : Martin P. | lundi 19 mars 2007 à 16:51
@ Hugues:
Je ne vois pas en quoi cette citation est une intolérable atteinte à la laïcité là où il n'y a rien d'autre qu'une référence à l'ancien patron d'une religion, qui fait profondément partie des racines françaises...
Il ne faut pas confondre le laïcisme et la laïcité.
En outre, à votre place, je ferais attention sur l'enseignement des bonnes soeurs, on ne sait jamais quelles inepties chrétiennes on risquerait de leur faire avaler.
@ Laurent Weppe:
On va dire que le secret du confessionnal permet de connaître la nature humaine mieux que n'importe quel cabinet de psychanalyste.
Rédigé par : Polydamas | lundi 19 mars 2007 à 17:02
> Qu'il semble loin, le temps où il se faisait balader par DSK à l’occasion d’un débat télévisé.
Effectivement. Même si je vois mal en quoi la "baisse des charges" est un concept libéral (subventionner la boîte plutôt que le client, c'est dans la tradition sociale-démocrate : pour s'attaquer au problème du coût du travail-piège à l'emploi, un libéral prônera plutôt la suppression du salaire minimum et l'instauration d'un crédit d'impôt/allocution universelle).
Mézaufait... Pourquoi les gauchistes ont-ils préféré le sourire de Marie-Ségolène à la compétence d'un Déhèska ? Vu ses difficultés/manque de crédibilité présidentielle, prenez-en à vous-même...
Rédigé par : Harry | lundi 19 mars 2007 à 17:14
All :
> Plus que son action politique qui heuh.. elle a fait quoi au fait en politique ?
Elle a écrit une mémorable "Revanche des bébés zappeurs" (en bonne place sur ma bibliothèque à côté de Diplomacy de Kissinger et des Mémoires de Winston Churchill, lol).
http://www.youtube.com/watch?v=1vZXqQQ6-c
http://www.dailymotion.com/video/x12ig4_segolene-royal-contre-les-anime
http://www.dailymotion.com/video/x12nsf_segolene-royal-contre-dorothe
http://xerbias.free.fr/
Rédigé par : Harrt | lundi 19 mars 2007 à 17:25
Elle n'aime pas les mangas ! Elle m'exaspère de plus en plus.
Rédigé par : all | lundi 19 mars 2007 à 17:49
Ha oui, je l'avais oublié celle-là: Ségolène-la-raciste-contre-les-mangas.
Alors bon, je vais commencer par mettre ce lien d'une interview du pape de l'animation japonnaise (Miyazaki que même Télérama le trouve bon):
http://www.nausicaa.net/miyazaki/interviews/heroines.html
Maintenant comparez la dernière tirade de Miyazaki aux sorties "odieuses" de Royal sur l'image de la femme dans les manga et venez m'expliquer en quoi est-ce un crime de fournir une critique de l'animation japonnaise qui est partagée par nombre de ses consommateurs (souvent plus futés que les ados ciblés par zone interdite) et par bon nombre de figures importantes de l'industrie même.
Je rajouterai que la France est peut-être le deuxième plus gros consommateur de manga après leur mère-patrie, mais que vu la politique d'importation longtemps menée par les éditeurs français (qui revenait à prendre ce qu'il y avait de plus industriel et de plus convenu pour être écoulé facilement) bon nombre des critiques de Royal sur cette industrie étaient et restent en grande partie parfaitement recevables.
Rédigé par : Laurent Weppe | lundi 19 mars 2007 à 19:58
Oh personne n'a dit qu'être une "mère-la-pudeur", c'était un "crime". Je note simplement que les thèmes qui l'ont intéressé durant sa vie publique (je songe également à sa circulaire anti-pédophiles qui permettait de suspendre préventivement les profs sur simple dénonciation) ne sont pas nécessairement ceux que l'on attendrait d'un candidat à la présidence. Hugues a parlé de Ronald Reagan, mais même Ronald Reagan, avant d'être élu président, n'était plus qu'un simple acteur de série B : il avait e.a. écrit de nombreux discours pour Barry Goldwater, il livrait aussi des éditoriaux pour la radio (traduits en français : http://www.amazon.fr/Ecrits-personnels-Ronald-Reagan/dp/2268041794/ ), si bien que l'on pouvait se faire une idée précise de sa conception de la société, de la fiscalité, de la politique étrangère,... Voilà, c'est tout. Ca ne garantit pas une élection (aux USA, le remarquable John McCain intervenait régulièrement sur les questions de sécurité, le rôle de l'OTAN, etc. et en dépit d'une crédibilité présidentielle énorme les Américains ont préféré George W. Bush, et on en paie le prix maintenant ; permettez-moi de regretter que ce ne soit pas Strauss-Kahn qui ait été choisi...).
Rédigé par : Harry | lundi 19 mars 2007 à 20:43
D'un autre côté, le fait que l'on soit dans l'après-Outreaux fait qu'on a remis la présomption d'innocence en tête des priorités, mais on a longtemps nagé en plein non dit qui offrait une impunité réelle aux pédophiles.
Franchement, je suis fils d'enseignant, j'ai passé toute ma vie dans ce milieu, et les cas d'enseignants invirables mais devant être constament surveillés étaient certes très rares, mais ien réels. Ce n'est qu'après l'affaire Dutroux, quand la société a suréagit au scandale en voyant des pédophiles partout et en accusant souvent sur des spéculations infondées, mais même s'il y a eu trop plein par la suite, il fallait quand même retirer la chape.
Rédigé par : Laurent Weppe | lundi 19 mars 2007 à 21:11
Cher Hughes, tes meilleurs papiers sont ceux où tu t'immerges chez "l'ennemi". Il y au coeur de tout journaliste cette passion ethnologique d'être "de l'autre côté", le plaisir d'être "en mission" (pour sa Gracieuse Majesté Royal?) qui font le charme et le sel de la profession - et le plaisir du lecteur en l'occurence.
Ceci dit, je suis bien d'accord avec autheuil, ce que l'on attend d'un leader c'est qu'il entraîne, séduise, galvanise. L'intelligence n'a rien à voir là dedans (sinon Rocard aurait été président). Et ton reportage, de ce point de vue, décrit parfaitement la puissance de persuasion du personnage. Elle ne s'exerce pas seulement vis-à-vis des jeunes -- voir comment le ban et l'arrière-ban de la droite ont fini par se ranger derrière l'impétrant. Monstre d'énergie, Sarkozy s'y entend formidablement pour attirer à lui la ferveur d'une partie de la population. La force fascine les foules. Ce n'est pas un comédien. Je pense qu'il se vit profondément comme l'incarnation d'un principe national (l'identité nationale), ce qui lui donne cette certitude, cet habitus, cet élan qui fascinent les foules. Aux yeux des naïfs, l'enflure narcissique passe facilement pour de la volonté, et le mélange des genres pour un signe d'audace.
Rédigé par : Marc | lundi 19 mars 2007 à 21:40
Excellentissime billet! Ca faisait presque longtemps que j'avais pas autant apprécié et approuvé :-)
Rédigé par : Mathieu | mardi 20 mars 2007 à 11:02
Ah, nous revoilà au coeur du débat entre Diderot et l'Actors' School... Cela dit, bien que Schwarzie ait joué de toute la palette des ses deux mimiques pour être élu Gouverneur, il n'en reste pas moins que son parcours est impeccable. Mais imho ce qui manque à Sarkozy, c'est la taille ; il aurait 30 centimètres de plus, avec son indéniable talent d'orateur, c'était in ze pocket.
Rédigé par : cdc | mardi 20 mars 2007 à 11:19
@jani-rah
biensur que la plupart des journaux reprennent les infos sans distentation.
On est au 21ème siècle
@Harrt
C'est marrant toute ces vidéos
et enfin petite infos pour les plus citoyens.
Des rencontres seront organisés le 5 avril à Sciences Po avec les grands Candidats.
Allez voir sur le site de Elle pour plus d'infos
Rédigé par : Emilie | mardi 20 mars 2007 à 15:48
Merci Emilie mais je connais ce genre de rencontre. Une question par heure et encore on ne peut pas demander ce qu'on veut !
Rédigé par : louis murat | mercredi 21 mars 2007 à 15:33