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lundi 30 avril 2007

Commentaires

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Allons donc, Hugues, vous savez aussi bien que moi que ce n'est pas le marché qui fixe les parités, mais un conglomérat d'apatrides ploutocrates manipulant les finances internationales ! Bon, c'est vrai que NS était stupéfiant de mauvaise foi dans cette émission, mais je souhaite réellement que sur cette question (aussi...) FB parvienne à convaincre SR de faire marche arrière - il faudra que la France s'habitue au fait qu'elle n'est plus qu'un membre (même important) du club.

Hugues, tu nous as avoué l'autre jour que tu étais nul en arithmétique... Ta sincérité t'honore, mais j'ai quand même peur que ça ne décrédibilise un peu ce brillant cours d'économie.

Par ailleurs, si Sarkozy est si nul en la matière, que pourrions-nous faire pour en convaincre la presse économique, qui n'arrête pas de l'encenser?

Je crains que la presse économique n'ait compris toute seule ce que tu feins d'ignorer, à savoir que Sarkozy redeviendra un ultra-orthodoxe de l'économie moderne dès que les électeurs auront le dos tourné (aux alentours du 1er juillet, donc). Tu penses que Ségo aidée de Bayrou pourrait faire encore mieux dans le genre, et cela se peut... n'empêche que le CAC 40 vote unanimement Sarkozy et que si de son côté le populo vote Ségo, ce ne sera sûrement pas principalement sur la base de sa lucidité blairistoïde.

Ainsi que je le disais la semaine dernière, je pense que l'entre-deux-tours n'est pas vraiment le moment idéal pour les clarifications nécessaires...

Cdc,
Si Bayrou ne sert pas à ça, à quoi sert-il ? Et la question n'est pas posée au second degré puisqu'elle est au centre (!) de toute cette histoire de dialogue PS/UDF.

Poil de lama,
Disons que j'avais besoin d'exagérer mon incompétence arithmétique la fois dernière, dans un évident souci propagando-pédagogique (encore que mes capacités en calcul mental ne soient pas exactement remarquables).

Mais je t'invite à réfléchir à ces arguments pour ce qu'ils sont : Sarkozy n'est pas nul, il est démago. L'Europe est un repoussoir et il s'en sert donc pour repousser. A gauche, c'est un peu différent, la perception de l'euro et des marchés est filtrée par une authentique et sincère incompréhension des enjeux. C'est la raison pour laquelle il faut voter à gauche : une fois les mécanismes convenablement appréhendés, et leur impact positif sur la situation des Français entériné, les choses devraient avancer. Avec les démagos, c'est une autre paire de manches.

Mais bien entendu quand il critique la BCE et l'€ fort Sarko ne croit pas un mot de ce qu'il raconte et veut simplement cajoler les voix FN et villieristes, souverainistes et noyau dur du 'non' au TCE ; du moins je veux croire qu'il ne croit pas ce qu'il affirme pour les raisons que tu as exposées et que j'approuve.
L'enjeu du deuxième tour est de se faire élire et ta belle poitevine semble également en accord sur ce point.

que se passera-t-il si la BCE baisse ses taux, ne serait-ce qu'un peu : là c'est le dollar qui sera très mal, et ça la BCE a la courtoisie de ne pas y songer. donc à la place, on va se serrer un tout petit peu plus la ceinture. on va donc perdre non pas des millions de chomeurs, mais quelques milliers ou dizaines de milliers, qui iront s'ajouter à ceux entrainés par la rigueur budgétaire.

donc ton raisonnement martial est très sympathique et cohérent, il manque juste de la nuance nécessaire en économie.

par exemple, si la parité de pouvoir d'achat exigeait un dollar à 1,20, nous sommes à 1,36. cet écart a un coût certain, que tu ne peux pas balayer d'un revers de main.

Mais c'est pas grave, à défaut d'être convaincant pour ceux qui, sans être spécialistes, ont lu quelques articles, ça fait un billet martial qui impressionnera sans doute les lecteurs non avertis.

Les performances allemandes par exemple ont été obtenues grâce à un effort accru de rigueur salariale, un début de dumping fiscal et au final un effet déprimant sur le reste de la zone euro et une croissance pas si magnifique que cela pour l'Allemagne elle-même.


En même temps, non ou pas non, la partie économique de l'Europe est suffisamment bien ficelée pour que - tant qu'on y reste - les promesses/propositions absurdes de l'un ou de l'autre aient assez peu de chances d'êtres suivies d'effet... à part peut être pour avoir l'air un peu plus ridicules auprès de nos partenaires.
...Reste à savoir lequel des deux à le plus de chances de faire avancer le schmilblick.

@Hughes: Euh, malgré les critiques, Bremner "vote" assez fortement Sarko dans son article, là... Je ne suis pas sur que ce soit la meilleure illustration de l'utilité du vote Ségo. Bon, je ne parle que de mon cas personnel, mais tout de même...

Voilà, les nains de Francfort ont la courtoisie de laisser le dollar où les méchants Américains veulent qu'il reste, c'est bien ce que je disais ! Sans parler du dumping fiscal qui a toujours bon dos... (il commence où, ce fameux dumping ?)

@cdc : vous avez un warning sur la hausse de l'euro dans les échos de ce matin, par christian de boissieu.

mais vous pouvez continuer à vous la jouer j'me la pète en économie et tous les autres sont des nazes, ça distrait.

@edgar : je ne voudrais pas abuser du blog de notre hôte, mais après tout, ceci n'est pas HS. En fait d'Echos, je n'ai lu que l'éditorial de Pierre-Angel Gay sur le sujet : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4570395.htm
mais c'est probalement un naze, lui aussi ?

Vous avez raison CDC, lisez les journalistes, ils en savent plus que les profs d'économie.

Pour de Boissieu, c'est page 7.

PA Gay, il est gentil, oui, c'est ce que Keynes appelait "la pensée du Trésor", dans toute sa splendeur. Il suffira de quelques ajustements structurels et tout ira bien.

@edgar:je ne dispose que de la version e- des Echos et le texte de de Boissieu n'y était pas encore, d'où l'éditorial. Et je ne vois de nouveau pas de quoi faire démartialiser le propos de Hugues, mais pour se faire une opinion, c'est simple : http://www.lesechos.fr/journal20070430/lec1_international/4570210.htm
Quant à JM Keynes, après tout il visait le Trésor et n'a eu que le Bureau indien... Il ne l'a pas digéré !

Ah oui, et puis, c'est vrai, je lis plus souvent les journalistes que les profs. Un éditorialiste des Echos, il en a lu, lui, des profs, et pas seulement des français, d'ailleurs. Ca existe, de bons journalistes, vous savez, il n'y a pas que des gratte-papier dans le métier.

Comme on disait le fakir de l'Indre en 1981: "Vous avez économiquement tort car vous êtes politiquement minoritaire".

La seule différence, sur ce sujet, en NS et SR, c'est que lui sait, peut être, qu'il a tort et pas elle.

Edgar, Cdc,
Hum, c'est intéressant, ce que dit Boissieu de l'Allemagne dans l'article des Echos que vous citez :

"Le niveau actuel de l'euro n'affecte pas la compétitivité industrielle de l'Allemagne - il suffit de voir le niveau de son excédent commercial - alors qu'il gêne la France, dont il révèle les faiblesses à l'exportation. Déjà, avec un mark surévalué, l'Allemagne était une puissance fortement exportatrice grâce à une compétitivité structurelle élevée pour des raisons de positionnement sur les marchés internationaux, de gamme, et grâce à la densité de son tissu de moyennes entreprises performantes."

En d'autres termes, au lieu d'en déduire que la France doit réorienter ses exportations en fonction de la demande réelle et rediriger ses aides dans le sens d'une consolidation des PME permettant de développer l'équivalent du Mittelstand, il préconise de baisser les taux pour protéger des entreprises inefficaces...

Je ne suis peut-être qu'un gratte-papier mais je sais reconnaître une impasse quand j'en vois une.

Hugues, avec ce seul extrait vous faites dire à de Boissieu plus de choses que je n'en lis. Mais peut-être devrais-je rentrer chez moi.

N'allez pas croire que j'aie un quelconque mépris pour les journalistes, certains font du boulot brillant - et certains profs d'éco sont désespérants.

Il y a quand même des objectifs de long terme en matière de changes, qui devraient conduire à des ajustements par priorite du dollar, du yen et du yuan. Avoir construit l'euro, qui pouvait être une arme formidable pour forcer notamment les USA à rééquilibrer leur déficit commercial (jamais un mot là dessus chez les déclinistes, c'est comme Bruxelles, c'est toujours magnifique), et n'en rien faire, est une absurdité.

Maintenant il est bien connu que chanter notre propre nullité est un sport national, continuons donc.

Mais si l'euro atteint 1,70, sait-on jamais, changerons-nous de passe-temps ?

Je comprend pas qu'à chaque fois l'on nous parle de l'Allemagne. L'Europe est un tout, avec des pays qui se spécialisent. On ne peut pas apprécier les effets de l'Euro en fonction des résultats du seul premier de la classe (dont par ailleurs la performance en terme de VA du secteur exportateur est plus que médiocre).
Le bilan de l'euro fort depuis 2001, c'est un solde extérieur nul malgré une croissance anémique et une demande extérieure forte. Et pour l'E27 qui forme un tout en terme d'arrimage des monnaies et de spécialisation, c'est le gros déficit.

NB: La banque centrale anglaise est certe indépendante mais n'à pas la responsabilité du taux de change qui est entre les mains du gouvernement (comme en zone euro à l'existence du pouvoir politique près).
Les résultats des Pays-Bas en matière d'exportations sont les plus mauvais de la zone euro. La VA dégagée par le secteur exportateur batave a baissé depuis 2000. Ce n'est plus que le port de l'Europe.
Les Belges, eux sont le réel premier de la classe européenne.
Le Japon a payé très très cher l'endaka. Les capitaux ont afflué, les bulles ont gonflé (on pouvait acheter les USA en vendant Tokyo) puis se sont dégonflées. Réduire au secteur automobile un phénomène qui a produit 15ans de quasi-dépression, c'est un peu abuser. D'autre part, la BOJ est par la suite devenue la championne des interventions sur le marché des changes.

@ Poil de Lama :
Vous écrivez :
"Je crains que la presse économique n'ait compris toute seule ce que tu feins d'ignorer, à savoir que Sarkozy redeviendra un ultra-orthodoxe de l'économie moderne dès que les électeurs auront le dos tourné (aux alentours du 1er juillet, donc)."

D'un certain côté je l'espère mais je crains que la presse économique ne se trompe.

On aurait alors un candidat qui a axé toute sa campagne sur la confiance, sur le fait que "je ne vous trahirai pas".... et qui changerai de fusil une fois son élection passée.

Mais dans ce cas, il décridibiliserait pour longtemps la politique et livrerait l'élection de la présidentielle 2012 à Marine LE PEN sur un plateau !

Je pense plutôt que la presse économique se trompe sur un nouveau "changement" de NS après les élections. :o(

Comme c'est un billet très long il traite plein de sujets à la fois ...

1) Le talent de M. Sarkozy pour apparaître "compétent" sur tous sujets en débitant avec aplomb des canulars plus-c'est-gros-plus-ça passe (ici sur le Royaume-Uni).

2) L'argumentaire "il y a des avantages à un euro fort" : évidemment. Nous sommes d'autant plus riches, avec nos salaires en euros, sur le marché mondial. Mais avec l'inconvénient symétrique : si nous sommes plus à l'aise pour acheter, c'est que nous sommes moins à l'aise pour vendre.

3) La question : y a-t-il un niveau idéal des monnaies ? correspond-il à la parité des pouvoirs d'achat ? j'aurais tendance à penser que oui (auquel cas l'euro est surévalué, ou "plutôt" le dollar, le yen et le yuan sont sous-évalués), mais à vrai dire je n'en sais rien. Y a-t-il une doctrine des historiens de l'économie sur la "plus saine valeur de la monnaie" ?

Ne vous cassez pas trop la tête à propos de la parité €/$ et de ses conséquences, le but du billet de Hugues est de faire passer NS pour un démagogue, diabolisation soft de fin de campagne. Car il est trop bien éduqué pour entonner les refrains 'fascisation-droite dure-ultra libéral-brutalité-tyran' des TSS

...Suite et fin :
Souviens toi de la campagne "demon eyes" contre Tony Blair

ah !ah !ah! ah!

@frederic LN:

sur ton point 3, il est certain qu'il y a des réflexions sur les taux de change optimaux.

L'idée est que les variations de la valeur externe d'une monnaie doivent équilibrer sa balance des paiements.

A l'équilibre, on doit avoir globalement une parité de pouvoirs d'achat entre les monnaies : un même bien doit avoir le même prix partout après conversion.

Pour tendre vers cela, au moment de Bretton Woods, Keynes prônait l'instauration d'un étalon monétaire commun, le bancor, et de règles de rééquilibrage des balances commerciales dans les deux sens : les taux de change devraient être dévalués en cas de déficit, et réévalués en cas d'excédent. Il était très ambitieux de faire peser le rééquilibrage sur les pays excédentaires, keynes pointant ainsi que l'excédent n'est guère plus vertueux qu'un déficit, il signifie notamment que les salariés du pays concerné sont privés d'un pouvoir d'achat accru.

C'est, en 1944, le plan de l'américain White qui a été retenu, nettement moins ambitieux : le dollar comme étalon, et des obligations de rééquilibrage uniquement pour les pays en déficit.

Aujourd'hui, les ajustements reposent sur le marché (lorsqu'il joue, en Chine par exemple ce n'est pas le cas) et sur les réflexions plus ou moins coordonnées du FMI et du G8.


c'est certainement grossier, mais l'idée est là : il y a bien des taux de change d'équilibre.


Je vous invite à compléter cette discussion par un petit tour chez mon camarade Alexandre (des Econoclastes), lequel s'est également penché sur la question de l'euro fort : les conclusions du gratte-papier et de l'économiste étant assez proches, félicitons-nous de l'indépendance de la BCE.

http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2007/05/01/898-l-euro-est-il-trop-fort

Très intéressant en effet. Dans les commentaires, on trouve une référence à un papier de l'OFCE, signé Créel, Leroi et le Cacheux, qui contient ceci :

éL’euro n’est pas seulement une monnaie sans État. C’est une monnaie sans
souveraineté. Faute de gouvernement politique, l’euro ne sert pas le projet européen.
La responsabilité de facto univoque de la Banque centrale européenne à l’égard
de la politique de change européenne a conduit à une gestion contre-productive
de celle-ci, d’autant plus préjudiciable que les douloureuses transformations structurelles
induites par la mondialisation contemporaine appellent en retour, de la part
des politiques économiques, une facilitation et non un handicap supplémentaire.
Combinée à l’absence de stratégie de croissance commune et d’instruments de
coordination macroéconomique, l’auto-sanction européenne résultant d’une politique
de change accaparée par l’objectif de stabilité des prix, a donné lieu à la mise
en place de politiques de concurrence sociale préjudiciables à la croissance interne
et à la stabilité régionale."

Merci !

Lien vers cet article dans mon blog

Bonus :

"la flambée de l'euro est une catastrophe", par Patrick Artus (un trotskyste inculte quelconque ?)

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2218/articles/a343440-PATRICK_ARTUS__%AB_La_flamb%E9e_de_l_EURO_est_une_catastrophe.html

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