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jeudi 16 août 2007

Commentaires

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Reste à convaincre les militants socialistes que l'équation Sarko=Hitler, c'était juste une blague pour avoir quelque chose à dire, et que ceux qui ont gobé ça ont seulement été pris pour des niais. Mais les hystériques de RESF veillent pour éviter ce désastre.

Hugues, je salue le courage avec lequel tu décides d'affronter ceux qui verront enfin là l'ultime démonstration de ta dérive droitière.

Je suis pleinement d'accord avec l'ensemble du billet et ne m'amuserai même pas à entonner le couplet de la distinction entre le client et l'avocat, Vergès se complaisant à entretenir la confusion.

Bravo pour cet excellent billet cher Hugues !

Il y a des vérités qui sont excellentes à dire et que l'on entend malheureusement que rarement...

Cette confrontation permanente entre "méchants" et "gentils" permettant aux gentils d'occuper une belle posture humaniste à peu de frais est devenue absolument lassante et ridicule.

N'étant pas en France, je me demande simplement si ce type de mouvement de soutien aux sans-papiers utilisant le vocabulaire et les postures que tu décris avec brio, n'est pas tout simplement de l'ordre du groupuscule. Il ne semble pas y avoir un soutien massif des Français aux actions menées par ces groupes et assocs de soutiens aux sans papiers. Est-ce que je me trompe ? Il semble que ce soit tjrs les mêmes activistes - aux tendance extreme gauche souvent non dissimulées - qui incluent leur "lutte" de soutien aux sans-papiers dans le cadre d'une lutte plus globale contre les forces "obscurantistes", "fascisantes", "autoritaires", de la mondialisation ultra-libérale...

En résumé, ce sont les bons vieux anars, trostko, cocos, etc, qui sont à la pointe du combat pour la régularisation de tous les sans-papiers, etc.

Mouaip. En bref, à l'argument : "reconduite à la frontière = déportation", tu réponds : "Si Vergès est avec vous, c'est que vous avez tort".

Je vois que tu as abandonné Bockel pour Hollande, toi...

Plus sérieusement, la politisation de la matière est un écueil funeste. Mais sache une chose : quand on est dans la matière, que l'on voit ce que l'on voit, on ne peut pas s'empêcher d'être convaincu qu'on voit sous nos yeux s'écrire la partie la plus sombre de notre histoire contemporaine, j'entends par là que c'est de CA dont on se repentira à grand coup de devoir de mémoire dans cinquante ou soixante ans, et que le fait que c'est moins pire que l'horreur qui s'est produite il y a soixante ans, ou que la préfecture a abandonné les méthodes du bon préfet Papon pour les manifestations d'avec-papiers-qui-voudraient bien-en-changer est une très maigre consolation.

Qu'un gamin de 11 ans, qui semble-t-il vient de la région de Tchétchénie, ait à ce point peur quand la gendarmerie française frappe à la porte qu'il prenne le risque de tomber du 4e étage doit nous faire nous poser des questions.

Que des étrangers meurent à cause des mesures de force prises par les escortes policières doit aussi nous faire nous poser des questions : refuser une reconduite à la frontière justifie-t-il que l'on emploie une violence pouvant aller jusqu'à la mort ?

Les premières victimes de cette politique sont des enfants qui se prennent en pleine figure l'angoisse de leurs parents, leur peur perpétuelle d'être contrôlés, arrêtés, privés de liberté 32 jours sur signature du préfet, en ayant vu deux juges qui ont des pouvoirs limités au minimum pour cautionner l'opération. J'ai vu des gamins de 7 ans avoir des syndromes dépressifs ayant nécessité un traitement médical à cause de cette situation ; je les ai revus après l'obtention de papiers par leurs parents. Ce n'était plus les mêmes. Une résurrection.

hé bien ce n'est pas faire de l'angélisme ou de la récupération antisarkozienne de base que de dire que le mal fait par cette politique est pire que le bien qu'elle est censée produire, que le droti des étrangers est celui de la soumission à l'arbitraire des préfets qui ne font qu'exécuter les ordres de ministres plus mus par les nécessités électoralistes que par une volonté politique cohérente. L'évolution du droit des étrangers des trente dernières années est de barricader le moindre interstice permettant aux étrangers d'entrer. Les seules voies restant sont celles que les engagements internationaux de la France en matière de droits de l'homme lui imposent de laisser à peine de les violer. Et encore, s'il est possible d'expulser un sans papier qui aurait droit à sa régularisation car il n'est pas assisté d'un avocat compétent, on va tenter le coup (avec une sanction de 1000 euros de frais de procédure à la clef si on se fait prendre, le jeu en vaut la chandelle).

Alors, oui, malheureusement, cette noble cause est desservie par des "collectifs" et autres association noyautées par l'extrême gauche qui n'ont en vue que la dénonciation grandiloquente de l'actuel président plus que l'intérêt de ceux qu'ils prétendent défendre.

Mais au-delà, il y a des hommes, des familles, qui ont déjà un logement, un travail, ont solarisé leurs enfants, bref se sont intégrés sans rien demander à personne ni toucher un centime de l'Etat, alors que nous avons oublié que c'est seulement possible. Ceux là sont parfosi en France depuis plusieurs années. Pourquoi ne pas accepter que ceux qui sont déjà plus à leur place ici qu'ailleurs, que chez eux c'est désormais ici, aient des papiers pour échapper à cette terreur perpétuelle dès qu'ils sortent dans la rue ? La loi actuelle n'offre aucune possibilité. C'est le bon vouloir des préfets. Ce bon vouloir est inexistant.

La solution de l'expulsion de tous les clandestins est illusoire, autant que leur régularisation massive. Mais entre deux, pourquoi ne pas admettre, dans un pays où on oublie les excès de vitesse au bout d'un an, les vols, les escroqueries et les violences au bout de trois, et même les crimes les plus abjects au bout de dix, qu'au bout de trois, quatre ou cinq ans à payer des impôts sans problème avec la justice, on ait le droit de rester ici ?

On dissertera des avocats à cigare après.

Jules, à votre question, la réponse est oui.

Avec quelques avantages certains : ça ne change rien à rien, ça ne fait peur à personne, ça offre un bel épouvantail et ça permet de ne répondre à aucune critique et question, simplement en assimilant celle-ci à la litanie habituelle de ces groupuscules.

Merde, ça fait chier, je suis d'accord avec ce billet. Bon, pas grave, étant un gauchiste, donc incapable de ne pas critiquer, je vais quand même trouver matière à redire.

Sarko = Hitler, d'est une connerie, OK
Reconduite à la frontière = déportation est un amalgame scandaleux, nous sommes encore d'accord, et non le ministère de l'intérieur n'a pas de secrétariat général à la question étrangère (bon, on a le ministère de l'identité nationale, c'est déjà un début ...) pour organiser des crimes contre l'humanité.

Sauf que vous faites l'impasse sur plusieurs points. Oui, l'immigration clandestine est un délit. Sauf que tout délit a un délais de préscription, et la régumarisation autromatique au bout de 10 ans a été supprimée il y a 2 ou 3 ans.

Deuxio : qu'est ce qu'on fait des clandestins qui sont déjà là ? Autant je suis d'accord qu'un meilleur contrôle au frontière ou une action à la base des flux d'immigration irrégulière soit nécessaire, autant il faut bien gérer la situation présente. Et là, deux choix. Le cas par cas, mais les critères seront toujours injustes, car ne prenant pas en compte une situation particulière (l'an dernier, la préfecture du Rhône voulait expuser un couple mixte serbo-bosnique, il devaient aller se faire rejeter où ?) et créant du vide juridique. Soit la méthode à la "barbare", on régularise/expulse tout le monde sans distinction. Sauf que les clandestins que l'on trouvera seront paradoxalement les mieux intégrés, c'est une incitation à la clandestinité totale ...

Jules : il n'y a pas un soutien massif en faveur de la cause en général, mais quand il y a un cas symbolique dans un coin de la France, même le député UMP local vient soutenir la famille ... Comme souvent, pour X, c'est pas pareil, je le connais ...

François X,
Ben oui, tu sais bien qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre (tu constateras que j’ai toujours une réponse biblique en magasin pour les réponses à tes commentaires. Ca devrait faire réfléchir le gars qui me traitait de haineux, bolchéviste et réac parce je n’étais pas assez respectueux des cardinaux déguisés en chamanes aztèques).

Koz,
Il y a longtemps que Vergès n’est plus un avocat. Mais s’il l’était encore, force serait de constater qu’il perd tous ses procès : il serait donc, au minimum, un mauvais avocat. Mais évite de crier sur les toits que tu es d’accord avec moi, ça va me poser des problèmes avec mes lecteurs de gauche.

Jules,
Que ce soit toujours les mêmes, c’est possible. Mais ils restent aussi dangereux que les vrais fachos puisqu’ils empêchent l’émergence d’un débat raisonnable en parasitant le problème avec leur manichéisme. C’est pour ça qu’il me semble que le parallèle avec les OGM est pertinent.

Eolas,
T’es gonflé tout de même... Je ne dis absolument pas que le fait que Verges les rejoigne discrédite les militants de RESF mais que leur manichéisme et leur jusqu’au-boutisme ouvre la porte à Vergès. C’est assez différent, me semble-t-il.

Et non, nous ne sommes pas en train de vivre les pires heures de je ne sais quoi dont nous nous repentirons dans soixante ans. Nous vivons une période complexe, avec des enjeux multiples, qui vont de la nécessité de comprendre et d'accepter les flux migratoires historiques aux besoins d’une société développée de préserver sa structure sans se fermer. C’est compliqué, mais ça n’est pas le retour de Vichy. D’ailleurs, on se demande même comment ça pourrait être « le retour de Vichy » dans ce contexte, puisque les mêmes nous expliquent que l’Indochine, c’était le retour de Vichy ; l’Algérie, c’était le retour de Vichy ; la répression en Mai-68, c’était le retour de Vichy ; Giscard, c’était le retour de Vichy... Même avant Vichy, on assistait au retour de Vichy !

Le gamin de onze ans (et j’ai une fille de onze ans donc je peux me projeter), il ne s’est pas jeté par la fenêtre parce qu’il avait peur d’être torturé ou envoyé dans les camps de la mort mais parce qu’il a suivi son père qui cherchait à fuir par le balcon du quatrième étage. Suis-je une crapule sans cœur parce que je dis ça ? Je ne crois pas.

Je ne nie pas l’angoisse des gosses qui ne savent pas de quoi demain sera fait mais, sauf à effectivement pratiquer cet angélisme tarte-à-la-crème, il n’y a pas 50 possibilités : soit on régularise tout le monde, soit il y a des critères. Et s’il y a des critères, il y a des gens qui n’y sont pas conformes et qui devront partir. Pas vers la mort mais vers un pays où les conditions économiques sont difficiles. Tu connais un autre moyen ? Tu peux raisonner en termes « pratiques », « concrets », sur la question ?

Simon,
Réflexivement, tu te retrouves même d’accord avec Koz, qui est d’accord avec Sarkozy qui lui-même est, c’est bien connu, d’accord avec Hitler. Tu vois, c’est dur...

En réponse à Eolas, qui joint sa voix aux sanspapiéristes quoiqu'il en dise, comment expliquer qu'un immigré clandestin (l'autre nom du sans-papier) et sa famille aient pu trouver un travail, un logement, scolariser un enfant autrement que par l'utilisation de faux papiers, de faux titres de séjours et diverses combines fournies par des réseaux criminels ? Combien de clandestins appâtés par l'eldorado vivent sur notre territoire d'expédients et de rapines ?
Je n'ai pas l'impression que s'écrivent des jours sombres de notre histoire, mais que s'applique en France la première vraie politique de contrôle de flux migratoire. Soutenir les clandestins c'est soutenir le crime des réseaux organisateurs de leur venue, et celui des commanditaires qui les tiennent en esclavage lorsqu'ils sont leurs débiteurs. Alors qu'en aidant les clandestins à repartir dans leur pays avec des primes d'aide au retour la république fait preuve d'humanité et de générosité.

Sur le personnage de Vergès, diable mondain, je suis du même avis que Hugues.

Eolas, je comprends ta volonté de voir une troisième voie et je comprends parfaitement que la confrontation à la situation effective de ces personnes soit douloureuse, mais l'argument selon lequel il serait significatif qu'un enfant (ou que Ziyad et Bounia) ait suffisamment peur de la police pour risquer la mort, je ne le partage pas.

En l'occurrence, j'ai entendu la mère expliquer que leur avocat leur avait dit que, s'ils n'ouvraient pas eux-mêmes la porte à la police, elle n'avait pas le droit d'entrer et que donc la police avait tambouriné 1/4 d'heure avant d'utiliser, semble-t-il, une sorte de perceuse pour ouvrir la porte blindée. Avec un argument tel que le tien, on a effectivement l'impression de voir un escadron de la mort, si ce n'est la Gestapo, pénétrer dans un appartement.

Qu'est-ce qui te permet d'affirmer que c'est par peur de la police et pas par volonté de faire comme son père, que ce gamin est monté sur le balcon ?

Que propose-tu, exactement ? Le fait de laisser les préfets statuer ne semble visiblement pas te convenir. Donc ? On fixe des critères législatifs stricts ? Dix ans de présence continue et on régularise, bref, la prime à la clandestinité ? Régularisation de ceux qui sont correctement intégrés ? Et on s'intègre comment, quand on n'a pas de papiers ? Et ceux que l'on expulserait, ce serait injuste parce qu'on ne leur aurait pas laissé le temps de s'intégrer ? N'y aura-t-il pas toujours un Ivan ?

Mon second paragraphe n'est pas clair. Ce que je veux dire , c'est que la police les a convoqués, qu'ils ont refusé de se rendre à la convocation, qu'ils ont frappé à la porte pendant 1/4 d'heure. Bref, ce n'est pas un comnando de gens cagoulés qui a défoncé la porte en hurlant.

Hugues : j'avais dans l'idée d'écrire un mini-billet satirique en imaginant que Sarkozy, ayant pris connaissance de ce billet, te confie une mission... Tu y échappes, sois heureux.

Mais, bon, d'accord, je ne dirai pas que je suis d'accord avec ton billet et ta réponse ci-dessus, que tu puisses encore te regarder dans une glace à l'avenir.

Hugues,

Raisonner en termes « pratiques », « concrets », sur la question, c'est ce que j'essaye de faire dans mon commentaire.

Je propose qu'on mette en oeuvre l'humanisme bienveillant dont se réclament hypocritement les gouvernements successifs, et qu'on admette au séjour les étrangers, seuls ou en famille, qui sont en France depuis un certains temps, que je fixerais aux alentours de cinq ans, mais pas plus, qui ont un logement, déclarent leurs revenus et payent leurs impôts depuis le début ou au moins trois ans (c'est la prescription fiscale), ont scolarisé leurs enfants comme la loi l'exige et qui n'ont jamais commis de délit, abstraction faite du séjour irrégulier.

Il faut aussi ouvrir une voie d'immigration légale, pour cesser ce passage obligé par la clandestinité.

Econoclaste propose une mesure à cette fin ( http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2006/05/0
4/529 ) : faire payer 10.000 euros un droit au séjour temporaire (il propose 5 ans), renouvelable au même coût. Elle n'a pas ma préférence mais a de sérieux atouts.

Sérieusement, c'est une source d'économies (les reconduites sont très coûteuses pour la collectivité) et au contraire fait rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat. Et cela frappe les mafias de l'immigration illégale au portefeuille, leur point faible.

Je passe sur le bilan en vies sauvées car non, la situation actuelle ne fait pas que des gamins dépressifs. Elle fait aussi des morts.

Enfin, j'envie ta certitude que non, on n'écrit pas des pages sombres de notre histoire, les morts n'étant qu'accidents, les souffrances que des péripéties administratives, et les conditions de rétention un simple manque de moyens, dont nous rirons de bon coeur avec les descendants des survivants des pateras et des anciens du Blanc Mesnil et des sous sols des commissariats.

Ignorance is a bliss.

Lien correct vers les econoclastes : http://tinyurl.com/2drbdk

Hugues
Tu ne peut pas me dire des choses aussi horribles !!! Etre d'accord avec toi, qui est l'incarnation du social traitre par excellence, c'est déjà dur, avec Sarkozy, je ne puis le supporter, avec Hitler, comment survivre ? Mais en plus de tout ça, être en accord avec Koz ... Tu veux ma mort ?

@ Koz

"Que propose-tu, exactement ? Le fait de laisser les préfets statuer ne semble visiblement pas te convenir. Donc ? On fixe des critères législatifs stricts ? Dix ans de présence continue et on régularise, bref, la prime à la clandestinité ? Régularisation de ceux qui sont correctement intégrés ? Et on s'intègre comment, quand on n'a pas de papiers ? Et ceux que l'on expulserait, ce serait injuste parce qu'on ne leur aurait pas laissé le temps de s'intégrer ? N'y aura-t-il pas toujours un Ivan ?"

Prime à la clandestinité ? Non, droit à l'oubli. Pourquoi Jacques C y aurait il le droit, un braqueur de banque ou un assassin aussi, mais pas un sans-papier ?

L'inscription à l'école est de droit, c'est déjà un signe. Ensuite, il faut rappeler que le gouvernement cherche à se servir de l'inspection du travail pour trouver les sans papiers employés clandestinement (alors que du point de vu du code du travail, qui n'est pas jusqu'à présent une annexe du code de la nationalité, ce sont eux les victimes dans l'affaire). Il me semble, Hugues me corrigera, qu'aux Etats Unis, on peut être clandestin et assuré social ... Pour le coup, Hugues, je te renvoie à l'épisode sur le permis de conduire californien de The West Wing (j'ai ma vengeance) ...

Bon, finalement, je suis pas si droitiers que ça ...

Eolas,

"j'envie ta certitude que non, on n'écrit pas des pages sombres de notre histoire, les morts n'étant qu'accidents, les souffrances que des péripéties administratives (...) dont nous rirons de bon coeur avec les descendants des survivants des pateras et des anciens du Blanc Mesnil et des sous sols des commissariats."

Tu vois ce que je veux dire au sujet de la posture morale des "gentils" ? Clairement, tu es un gentil et je suis un méchant, pour lequel les morts ne sont que des broutilles administratives. J'en viendrais probablement bientôt à soutenir Papon, ce "criminel de bureau" qui ne faisait que signer des ordres de mission pour la SNCF.

Simon,
On ne peut pas être clandestin et assuré social aux Etats-Unis et l'hsitoire à laquelle tu te réfères a à voir avec un vrai débat sur la question du permis de conduire, l'idée étant, dans la mesure où les fichiers ne sont pas croisés (ça a du changer, à mon avis), il vaut mieux inciter les illégaux à apprendre à conduire, passer le permis et assurer leur bagnole que le contraire.

Mais pour le boulot, les employeurs demandent un numéro de sécurité sociale qui est une combinaison de chiffres aléatoires pour déclarer leurs salariés. Les charges sociales versées sont alors encaissées sur un éventuel faux numéros, ce qui est tout bénéfice pour les caisses puisque le salarié ne peut prétendre à rien. C'est ce système qui permet à des employeurs de recruter des gens qu'ils savent sans-papiers, de les sous-payer, puis de dire qu'ils sont en règle en cas de contrôle puisqu'ils paient les cotisations sans savoir que le numéro de sécu est faux...

Mais cher Hugues, c'est toi qui sans cesse, pour justifier que tu n'es pas un méchant, invoque Vichy pour te dédouaner : "QUand même, on n'est pas sous vichy, je vais bientôt me faire traiter de Papon...".

Je n'ai JAMAIS, à aucun moment dans mes commentaires, assimilé la période actuelle à Vichy. je dis que je pense qu'on écrit la part la plus sombre de l'histoire contemporaine de la France (il faut bien qu'il y en ait une, je pense que c'est celle là), et que le fait que ce ne soit pas aussi terrible que Vichy n'est pas de nature à m'apporter un quelconque réconfort. C'est tout.

Donc cesse de m'attribuer des points Godwin que je ne mérite pas, je ne fais pas mienne la rhétorique de RESF. Je ne te traite pas de méchant, mais d'ignorant.

Il me semble assez normal de réfléchir aux conséquences concrètes des lois, et refuser de le faire c'est prendre le chemin de l'inhumanité.

Savoir si ce chemin va ensuite jusqu'à Vichy c'est une autre question.

Que les gauchistes de RESF (que je ne connais pas) soient traités avec le plus grand mépris par la gauche libérale ne doit pas étonner : il semble que tout soit bon pour faire oublier qu'un jour la gauche a eu un autre objectif que la maximisation du taux de profit.

Définir des règles plus humaines est nécessaire. La régularisation systématique des parents d'enfant français est un bon point de départ, la régularisation des enfants scolarisés une suite acceptable. Après, qu'il faille in fine procéder à des expulsions, pourquoi pas. Mais que ces expulsions ne fassent pas l'objet d'objectifs chiffrés a priori, sous peine de créer les situations inhumaines auxquelles on assiste.

Ah, j'oubliais, il ne faut pas avoir l'air trop gentil (ou humain). Tu as quelque chose contre les fumeurs de cigares Hugues ; un relent de gauchisme ?

Question naïve : Ce petit Ivan, il est Tchétchène ou non ? Dans ce cas, est-on sûr que l'expulsion est "sans danger" ?

Plus généralement, je suis toujours étonné de voir les grands fans de l'Amérique éternelle vouloir fermer les vannes de l'immigration, quand on voit que sa prospérité doit beaucoup à celle-ci, y compris la partie clandestine. Et puis, comme notre démographie n'est pas forcément à la hauteur, quel meilleur moyen pour payer nos retraites que d'attirer des jeunes étrangers ?

sans un doute un gauchiste :
http://indociles.blogs.liberation.fr/laske/

@ David C : repris dans Le Monde :

http://tinyurl.com/22ok8u

Est-il anormal de s'indigner de ce genre d'incident, quasi quotidien ?

@koz, vous parlez de "Prime à la clandestinité". Relisez ce que dit Eolas et expliquez moi où elle est :

..."qu'on admette au séjour les étrangers, seuls ou en famille, qui sont en France depuis un certains temps, que je fixerais aux alentours de cinq ans, mais pas plus, qui ont un logement, déclarent leurs revenus et payent leurs impôts depuis le début ou au moins trois ans (c'est la prescription fiscale), ont scolarisé leurs enfants comme la loi l'exige et qui n'ont jamais commis de délit, abstraction faite du séjour irrégulier".

On est assez loin d'une prime à la clandestinité. Et même d'une piont de vue bêtement "pragmatique" pour reprendre un mot dont beaucoup se gargarisent à tour de bras, qu'est-ce qu'on gagne à expluser quelqu'un qui répond aux critères d'Eolas, qui travaille depuis plusieurs années en France, paie ses impôts et dont les enfants font leurs devoirs, et qui n'a commis aucun délits. La protection du citoyen (ni crime, ni délit) ? La limitation des moyens que l'Etat peut y affecter (il travaille et paie ses impôts -et en passant- il faudra peut être un jour s'interroger sur le coût financier pour l'Etat Français de ces remises à la frontières, juste pour rire) ? Le respect de la loi parce que la loi elle est comme ça (certes... et combien de modifications des lois sur l'immigration depuis 5 ans ?) ? La protection de l'identité française ?

Dites moi, racontez moi : qu'est-ce que je gagne à mettre le bonhomme décrit par Eolas dehors.

à Eolas,
il me semble au contraire tout à fait normal, et nécessaire, de s'indigner de ce genre de pratiques.
que des lois sont votées et appliquées est une chose (même si on n'est pas en accord avec elles), la manière de le faire en est une autre...

@Koz : je n'avais pas lu ton commentaire, j'y réponds donc tardivement.

Ma proposition de régulariser au bout de cinq ans n'est pas plus une prime à la clandestinité que la prescription fiscale n'est une prime à la fraude, la prescription de l'action publique une prime au crime, la prescription de la peine une prime à la cavale, ou que l'usucapion est une prime au squat. Et la CEDH, qui oblige à régulariser des clandestins, c'est une prime à la clandestinité, aussi ?

Le droit français admet que des situations, bien qu'illicites, deviennent légales après l'écoulement d'un certain laps de temps si personne n'y a mis fin, car remettre les choses en l'état initial causerait plus de trouble et de désordre que d'accepter la nouvelle situation, que le fait devienne droit. Si l'assassin échappe à ses juges au bout de dix ans, pourquoi diable un étranger, lui, partagerait-il avec Papon (voilà Hugues, tu es content, je l'ai cité ?) le privilège de ne jamais connaître la paix ? D'autant que j'y ajoute des conditions strictes : conformité aux obligations fiscales, pas de délit commis.
Il faut une porte de sortie légale à toute situation. Dire que seul le départ est une solution acceptable est inhumain et stupide puisqu'infaisable.

"C'est beau, c'est grand, c'est généreux, la France !" (CDG)

Si je puis me permettre, Eolas, le droit à l'oubli que tu proposes va-t-il avec ou sans expulsions d'un nombre non-négligeable de clandestins avant le coup d'éponge des 5 ans ? En l'occurrece, ce délai ne concernait pas cette famille russe.

Sur Verges, à voir absolument, le documentaire de Barbet Schroeder, "L'avocat de la terreur", encore à l'affiche dans quelques salles.
http://www.lavocatdelaterreur.com/

Eolas ne parle pas non plus des conditions d'obtention d'asile politique qui est devenu ... quasi impossible à obtenir (pour des raisons diplomatiques mais pas seulement ...). et ce sont aussi les déboutés du droits d'asile qui sont attaqués car faciles à attraper : il se sont déclarés en préfecture ...

Oui Simon, et ça c'est la conséquence de RESF et consorts. L'Etat serre là où il peut serreret, pour compenser, comprime encore un peu plus les droits des vrais demandeurs d'asile. Il faut bien qu'il y en ait pour payer la générosité arrachée par le chantage sentimental.

François X

Faut pas déconner non plus, le nombre de demande d'asile politique n'est pas si important que cela, et des déboutés injustifiés, y en avait déjà au moment de la loi Pasqua.

Ensuite, je ne suis pas convaincu que la France soit envahie par des hordes barbares d'immigrés clandestins. Y'a t'il des chiffres ? La traque aux clandestins (assez inefficace, car elle ne touche que ceux qui remplisse des conditions d'intégration qui pourraient valoir régularisation) est elle "rentable" : vaut il mieux chercher à expulser les clandestins ou trouver une autre solution ? Parce qu'au rythme où on va, bientôt, vous allez accuser ces salaud d'étrangers de venir exprès en France faire leurs gosses ...

@Simon
Des gens qui feraient des enfants avec l'idée que ça les aiderait à avoir des papiers ? Non, non, ça n'est même pas concevable.

Mais concrètement, le fait de régulariser une personne présente en france depuis un certain temps résulte d'une approche purement pragmatique précisément.

L'expérience du "pragamatisme" consistant à refuser la régularisation d'une personne en france depuis longtemps a déjà été menée, et a échoué. On nous rejoue un film là...

Au début des années 90, il est apparu qu'il était impossible d'expulser des personnes déjà en france et qui avaient noué des liens familiaux sur place (il s'agit d'un engagement international de la France, l'article 8 de la CEDH), mais dans le même temps ces mêmes personnes ne pouvaient pas être régularisées.

Il y avait donc des "ni-ni", qui constituaient une sorte de population parallèle, clandestine (et si vous voulez des zones de non-droit alors ce type de situation est pour vous).

C'est l'origine de l'article 12bis de l'ordonnance de 1945 auquel Koz se réfère quand il parle de prime à la clandestinité (Eolas corrigez-moi si je me trompe).

Et ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. NON il ne s'agit pas d'angélisme, NON il ne s'agit pas d'irréalisme, mais il serait sain de ne pas passer d'un simplisme à un autre.
C'est juste que la régularisation des sans-papiers n'est pas un signe d'angélisme ou de démagogie, mais bien souvent, dans les faits, la prise d'acte d'une situation irréversible qui adviendrait QUAND BIEN MEME la loi interdirait la régularisation (cf lois pasqua et sarkozy qui n'ont EN RIEN empêché l'existence de ces situations inextricables).

Mais pour parler sereinement de tout ceci encore faudrait-il accepter une évaluation sereine et objective de l'effet concret ("l'effet pur" je dirais!) des lois plus restrictives, sur le terrain (à partir de 1974, l'effet de la réforme de 1974 étant semble-t-il indiscutable**).

Nous n'avons pas cette habitude de l'évaluation des politiques publiques (cf les excellents articles sur ce point sur le site ecopublix), donc nous nous retranchons derrière des assertions non démontrées voire indémontrables.

Pour ce qui est de l'effet des réformes législatives sur le flux migratoire, clandestin ou non, je serais intéressée d'avoir des stats à peu près fiables, dans la durée, corrélées avec les réformes législatives des trente dernières années. (post regroupement familial)

**NB : depuis 1974 les lois sur l'immigration sont à peu près toutes les mêmes et ne changent qu'à la marge (ne vous en déplaise). LE vrai virage date de cette année-là.

Econoclaste a écrit plusieurs textes sur le sujet, et réfère à Krugman. La taxe de séjour à laquelle se réfère d'ailleurs Eolas est bien belle, mais comme le dit AD lui-même :"Cette mesure devrait s'accompagner d'une répression conséquente de l'immigration clandestine (dès lors qu'il existe des filières légales pour entrer, celle-ci n'est pas justifiée)", et c'est là que le bât blesse. Ce seront à nouveau des expulsions et il se trouvera bien évidemment à nouveau des grandes âmes, des gens sincèrement généreux et des pêcheurs en eau trouble pour s'y opposer. Et on leur passe le motif sur un plat en argent : "Ces pauvres parmi les pauvres n'ont évidemment pas de quoi se payer le ticket d'entrée" ; la réponse anticipée d'AD n'est pas très convaincante - d'autant qu'elle confond quelque peu le passeur et l'administration...

De toutes manières, les choses ayant eu lieu il y a 60 ans en France (les fameuses "pages noires" avec lesquelles il faut éviter les amalgames simplificatrices, n'est-ce pas) ne sont pas d'un autre monde. C'est des choses qui arrivent. Il faudrait d'ailleurs utiliser le même sang froid réaliste que celui que tu utilises à présent dans ton billet : à l'époque, il n'y avait pas non plus de "gentils" et de "méchants". N'est-ce pas ? N'est-ce pas qu'une telle simplification n'aurait été qu'une provocation moraliste ?

Je blague. Merci à Eolas pour son commentaire clarificateur.

Smash fascism.

pour info (et pourquoi pas, peut-être rassembler des positions), entendu ce jour en lancement de reportage dans le 19 heures régional de France 3 Picardie (les faits ont eu lieu à Amiens) :
"Mardi dernier, Jacques Vergès, avocat de la famille, dénonçait une opération commando de la part des policiers. Les syndicats assurent que les fonctionnaires présents ce jour-là n'ont rien à se reprocher et que tout a été fait dans les règles. Mais certains syndicalistes ne sont pas surpris du drame et dénoncent la politique des chiffres pronées par le gouvernement."

Attention, Hugues, de ne pas conclure trop vite des déclarations de Vergès. Ce monsieur a une fâcheuse tendance à se prétendre l'avocat de X ou de Y alors qu'on n'a pas fait appel à ses services. Comme quand il a essayé de s'immiscer dans le procès de Saddam Hussein alors que la famille n'en voulait pas.

all:

"comment expliquer qu'un immigré clandestin (l'autre nom du sans-papier) et sa famille aient pu trouver un travail, un logement, scolariser un enfant autrement que par l'utilisation de faux papiers, de faux titres de séjours et diverses combines fournies par des réseaux criminels ? Combien de clandestins appâtés par l'eldorado vivent sur notre territoire d'expédients et de rapines ?"

Un "sans-papiériste" pourrait te sortir de mémoire 25.000 cas où le réseau criminel, l'employeur indélicat et les commanditaires d'expédients et de rapines sont de bons citoyens français ouvertement adeptes de la préférence nationale qui arrivent à passer entre les mailles du filet bien plus souvent que les clandestins eux-mêmes.

Et Eolas a raison: il n'est pas rare que des candidats à la régularisation dont la demande est parfaitement légitime au regard des lois françaises se retrouvent quand même à vivre une vrai loterie, selon s'il tombent sur les 2-3 juristes du patelin où ils sont assez altruistes pour les aider à bien présenter leur demande ou sur un mini-Verges qui ruinera leurs chances de régularisation.

De plus, ce à quoi on assiste n'est pas une politique de contrôle des flux migratoires: on ne contrôle pas des migrations causées par la misère en imitant la propagande sur les boucliers anti-missiles: ça ne sert à rien, les promoteurs du projet savent que ça ne sert à rien, mais ça donne une fausse impression de sécurité à l'électeur qui est toujours bonne à prendre. Mais d'un autre côté, dire que les migrations de ce type vont continuer, que nul n'a le pouvoir de les diminuer à court terme, c'est un discours qui n'est pas jugé assez sexy par bon nombre de communicants, alors les pouvoirs publics continuent à faire semblant. Car après tout, dans l'histoire, il ne faudrait pas oublier que si cette affaire a fait bondir tous les Eolas de France, mais les adeptes du contrôle migratoire à tout crin doivent se dire "HA, l'état lutte donc bel et bien contre l'immigration illégale" et sont donc satisfait de la situation, alors que les réseaux d'immigration clandestine sont toujours là, qu'il est toujours lucratif d'exploiter la situation des clandestins, et que les tentatives d'immigration illégale faîtes avec l'espoir de 3 repas par jour continuent à être plus fréquentes.

Beau débat mais je crois que Hugues l'a bien posé : soit on ouvre tout grand sans limites, soit on met des critères. Effectivement, dans ce dernier cas, nous voilà coincés. Il faudra bien en renvoyer... Il est souvent utile de bien insister sur la première solution face aux résistants sans risques, adeptes du parallèle avec la "période sombre" qui donne de plus en plus envie de vomir. Personne, même pas ces derniers, ne peuvent prôner une ouverture totale des frontières.
Par ailleurs, je le précise parce que je connais bien cet aspect, les "sans papiers" (allez voir la controverse sur Wiki sur ce terme précis, c'est édifiant), c'est une particularité de la France, peuvent bénéficier d'à peu près tous les droits qu'on accorde aux citoyens français, sécu, école, soins médicaux, droits à la formation, aides sociales particulières etc.
Au fond, je n'ouvre pas le débat très casse-gu..., cette situation interroge l'appartenance ou non à un pays, à un Etat. Cela sert-il vraiment à quelque chose aujourd'hui ? Je crois que non.

Hugues, Eolas

J'ai pris la liberté de traduire une partie du commentaire d'Eolas sur mon blog (encore en periode de test...) ; je l'ai trouvé vraiment poignant.

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