PARIS – APF (15/08/2007) La décision de transférer le siège de la présidence de la République française à Versailles fait l'objet d'une nouvelle passe d'armes entre l'Elysée et l'opposition socialiste, qui a dénoncé cette initiative « coûteuse, inutile et totalement contraire à l'esprit des institutions ». S'exprimant depuis sa résidence de vacances de Wolfeboro, Etats-Unis, Nicolas Sarkozy a pourtant réaffirmé son intention d'installer ses collaborateurs dans les locaux du château modernisé par Le Vau pour Louis XIV. « Le palais de l'Elysée est trop exigu pour héberger l'ensemble des collaborateurs d'un président de la République dans le cadre d'une vision rénovée de la fonction », a-t-il notamment indiqué, ajoutant que « l'intégration directe » des services du Premier ministre aux siens « était à l'étude et justifiait à elle seule le recours à un bâtiment plus spacieux ».
Pour le chef de l'Etat, l'Elysée « n'est jamais qu'un immeuble du centre de Paris converti en siège de la présidence à la fin du dix-neuvième siècle » et il serait « absurde d'en faire le symbole intangible de la République ». Nicolas Sarkozy a par ailleurs évoqué le « signal fort vers l'extérieur » que représentait ce transfert : « Le lieu d'où le premier représentant du pays effectue sa mission doit lui être adapté en termes de prestige et de projection de puissance. François Mitterrand lui-même avait choisi Versailles pour son premier G7 et ces considérations, associées aux questions plus pratiques de surfaces de bureau ne peuvent être négligées ».
Mais le président s'est également félicité de ce que « la transformation d'un lieu emblématique d'une période historique qui divise les Français puisse les aider à se rassembler » : « L'histoire de la France est complexe, et j'en assume la totalité sans faux-semblant. Car n'est-il pas temps de reconnaître le rôle positif de l'Ancien régime sans condamner la Révolution ? Un président de la République à Versailles, ce n'est pas une bizarrerie : c'est la meilleure preuve de la maturité du peuple français ».
François Hollande, le leader du Parti Socialiste, en appelle pourtant à une « réaction sans équivoque » de la part de ceux qui, « dans ce pays, se considèrent encore comme démocrates » et exige « l'ouverture immédiate » d'une session parlementaire « permettant aux représentants de la Nation de trancher ». Le député PS de l'Aisne René Dosières s'est lui inquiété des dépenses que généreraient un tel événement, évoquant « un minimum de 35 millions d'euros » après concertation avec le Syndicat National des Déménageurs.
Mais les réactions indignées venues de la gauche se voient opposer les prises de position de plusieurs ténors de l'UMP et du Nouveau Centre. Pour Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, « l'arrivée de la présidence à Versailles permettra d'améliorer l'efficacité de ses services, les embouteillages étant responsables de nombreux retards et, par conséquent, d'importants volumes d'heures de travail perdues. Elle est également la première étape d'une déconcentration des lieux de pouvoir et d'une saine réflexion sur l'extension de la capitale à l'ensemble de son agglomération ». André Santini, secrétaire d'Etat à la Fonction publique, s'est de son côté félicité de ce que « la configuration du château de Versailles soit plus adaptée aux besoins du couple présidentiel, le Grand Trianon étant le lieu idéal d'un épanouissement de Cécilia Sarkozy comme Première dame ». Le maire d'Issy-les-Moulineaux a également ironisé sur « un parti socialiste à la dérive, camouflant son incapacité à reconstruire son idéologie derrière une critique mesquine de l'action du président ».
© Commentaires & vaticinations
NB : Note à caractère parodique, inspirée par une balade dans les jardins du château de Versailles en cette (presque) belle journée d'Ascension d'Assomption, autant que par les aventures du premier président bling bling de l'histoire de France.
Assomption, Hugues, Assomption:
Dans la tradition catholique, la mère de Jésus est morte près d'Ephèse et est montée au ciel corps et âme. La date du 15 août a été choisie par l'empereur byzantin Maurice (582 - 603) et la célébration de l'Assomption - les orthodoxes parlent de la Dormition de la Vierge - s'est répandue petit à petit en Occident.
Rédigé par : john.reed | mercredi 15 août 2007 à 20:15
John Reed,
Oops... Mais c'est corrigé. Bah, mécréant un jour, mécréant toujours.
Rédigé par : Hugues | mercredi 15 août 2007 à 20:19
Excellent !
Cela me rappelle un peu ça :
"Dans les monarchies, je remarque que le conjoint du monarque a une place institutionnelle"
http://www.patrickdevedjian.fr/articles/1000278
Rédigé par : Tom Roud | mercredi 15 août 2007 à 20:50
Le pire, c'est que c'est crédible.
Rédigé par : Eolas | mercredi 15 août 2007 à 22:11
Le pire, c'est que j'y ai cru dur comme fer jusqu'au passage sur le petit trianon, là, l'exagération était un peu trop forte... Mais il n'est pas impossible que des proches de sarko rêvent de s'installer à versaille voir de proclamer l'abolition de la république (j'ai en mémoire quelques discours suréalistes d'un sarkophile de Neuilly)
Rédigé par : Laurent Weppe | jeudi 16 août 2007 à 00:37
Oui, et ?
C'est assez drôle et le pire, très crédible dans son absurdité, mais y 'a t'il un message caché ?
Et une question : pourquoi les symboles qui n'ont aucune histoire (type drapeau européen) seraient ils importants, quand ceux qui n'en ont pas (type choix de la capitale) n'en auraient pas ?
Rédigé par : Simon | jeudi 16 août 2007 à 11:37
Moi, je le verrais bien, notre Raïs, faire la navette entre l'île Seguin et le zoo de Vincennes.
Rédigé par : melchior griset-labûche | jeudi 16 août 2007 à 11:45
Simon,
Un message caché ? Oui : il ne faut pas aller à Versailles le 15 août car il y a beaucoup trop de monde. On n'a pas pu voir la galerie des glaces rénovée et il a fallu se contenter des jardins (c'est déjà pas mal). D'ailleurs, si Sarko n'en veut pas, de Versailles, je veux bien reprendre l'affaire. Avec un subprime mortgage, je dois pouvoir me payer ça.
Rédigé par : Hugues | jeudi 16 août 2007 à 12:33