Ni ce vieux con de Jean-Louis Murat ni ces jeunes crapules de chez Facebook ne semblent maîtriser les subtilités de la révolution électronique qui s'annonce. Il sera pourtant beaucoup pardonné aux seconds.
Je connais mal la musique de Jean-Louis Murat, et sans doute gagne-t-elle à être découverte si j'en crois ceux de mes amis qui l'écoutent en boucle. Mais la vie est courte et j’ai déjà tant de choses à faire. Peut-être un jour prendrai-je le temps de vérifier si la production de cette espèce de dandy rural et précurseur du télétravail est à mon goût ; je ferai alors un tour à la Fnac, chez Virgin ou chez mon disquaire de quartier (car j’ai la chance d’avoir un disquaire de quartier), le téléchargement sauvage ne faisant pas partie de mes habitudes de consommation.
Je connais mal la musique de Murat, donc, mais je sais au moins qu'il ne surgit dans l'actu qu'épisodiquement, à l’occasion de la sortie d’un nouvel album, et retourne à son obscurité auvergnate dès le lancement d’icelui achevé. C’est même sa marque de fabrique : il se promène en forêt neuf mois par an, enregistre un disque dans sa grange à poutres apparentes en six semaines et passe quinze jours à Paris pour le promouvoir. Voici pourtant que l'on parle de lui hors de ce contexte et qu’on lui reproche un peu partout de s’être élevé contre la nouvelle doxa du tout-gratuit.
Il ne serait en fait, peut-on lire, qu’un réac sans talent incapable de saisir à quel point la possibilité de dévaliser son studio dans le but de stocker quelques milliers de morceaux sur un disque dur à 100 gigas (car il faut bien qu’il serve à quelque chose, ce disque dur à 100 gigas) est la nouvelle frontière de la liberté. Mais j’ai lu l’interview donnée au Monde ce weekend et, si elle transpire effectivement une certaine amertume, je ne vois rien dans les propos d’un artiste considérant qu’il devrait être rémunéré pour son travail qui mérite la réprobation quasi-universelle dont il est l’objet.
Car que demande-t-il, sinon ce droit assez légitime de ne pas céder pour rien ce qui a de la valeur ? Je sais bien que le Web est censé provoquer l’émergence de nouvelles réalités économiques que les vieux imbéciles dans son genre (et dans le mien) sont incapables de percevoir, empêtrés qu’ils sont dans leurs pratiques obsolètes du commerce : je fabrique un truc, je le vends, je m’achète à manger. Mais dans l’attente de ce changement de « paradigme » (ha ha ha !), n’importe quel boulanger, n’importe quel, hé oui, constructeur automobile, est forcé de constater à quel point la logique marchande la plus archaïque reste désespérément valide...
Ah, mais voilà : la logique marchande ! En matière de culture ! Quelle horreur ! Et ne pourrait-il pas, ce Murat, se faire une raison et accepter de gagner sur scène, à la sueur de son front de nanti, le pognon qu’il ne gagnera plus avec ses disques ? Ok, mais si ça l’emmerde, le ramasseur de champignons, le réparateur de clôture, de passer son temps sur la route histoire de chanter lundi à Strasbourg et mardi à Montélimar ? Faudra-t-il qu’il « s’adapte » et change sa manière de créer et de diffuser son œuvre au nom de la liberté de downloader en paix ?
Mais non, voyons, répondront ceux qui voient dans la pub l’alpha et l’oméga des nouveaux modes de rémunération du producteur « intellectuel » : un système sera mis en place qui lui permettra de gagner sa vie en se voyant reverser, par quelque monstrueux dispositif de péréquation financière, la part qui lui revient de ce que les internautes auront téléchargé après visionnage d'un quart d’heure d'informercial pour du jambon en tranches (un produit évidemment encore intéléchargeable et donc non soumis au nouveau paradigme).
Bon, les mêmes ne se gêneront pourtant pas pour s'élever, toujours au nom de la révolutionnaire liberté webistique, contre la « dérive commerciale » de Facebook, qui prétend « offrir » un service en échange d’une gestion « qualifiée » des temps de cerveau disponibles dont même TF1 ne saurait rêver. La pub rémunèrera les Murat de ce monde, mais je me doterai toutefois de tous les logiciels anti-spams de la création, de tous les bloqueurs de pop-up, de tous les moyens de lutte contre les pollueurs mercantiles dont la présence sur le Web m’est insupportable ! Un nouveau paradigme, on vous dit !
Un certain Web bashing est peut-être à la mode, et le discours ras-des-pâquerettes permettant de faire d’Internet le lieu de toutes les turpitudes est évidemment horripilant. Mettre la position de Murat sur le même plan que celles des associations familiales ou des rédacteurs en chef qui confondent ADSL, blogs, réseaux pédophiles et vente de Viagra à prix cassés participe néanmoins de la même confusion globalisante. Bah, il l’avait prévu, l’Auvergnat, il savait ce qui l’attendait : « Chez les artistes, règne l'omerta. Dès qu'ils dénoncent les pratiques de voyou sur Internet, ils sont attaqués par des petits groupes d'internautes ; ceux-ci s'y mettent à une dizaine, se font un plaisir de mettre la totalité de la discographie de l'impétrant à disposition gratuitement, partout, dernier album compris. Ils sont sans visage. Les Arctic Monkeys, en Grande-Bretagne, ont eu recours à des shérifs du Net après s'être fait connaître sur le Web, et les internautes britanniques sont en train de leur faire la peau, au nom de la liberté ».
Il l'avait prévu et n'a donc que ce qu’il mérite, ce vieux schnock. Mais à l'heure du nouveau paradigme, si Murat peut être moqué et réduit au silence par le premier des néolibertaires venu, ni Facebook ni son actionnaire Microsoft ne devraient trop souffrir de la mauvaise humeur des Auvergnats bashers ― lesquels continueront à accumuler les amis comme si de rien n'était. Tu parles d'un nouveau paradigme...
© Commentaires & vaticinations
>n’importe quel boulanger, n’importe quel, hé oui, constructeur automobile, est forcé de constater à quel point la logique marchande la plus archaïque reste désespérément valide...
Mais c'est fou ça quand même de persister à ne pas comprendre la différence entre les produits (matériels) et les informations (immatérielles). Dans le premier cas l'économie classique s'applique (si je donne mon produit je ne l'ai plus à ma disposition) alors que dans le second c'est bien un nouveau paradigme (si je donne l'information alors je l'ai toujours à ma disposition).
Il est absurde de comparer les deux. C'est bien le fait qu'on puisse copier des données à cout nul qui change tout.
Dans le domaine de l'information (les bits informatiques) on peut atteindre le "à chacun selon ses besoins" de Marx (sous réserve d'un seul producteur initial de l'information) alors que dans la sphère matérielle cette utopie marxiste s'est révélée grotesquement impossible à atteindre.
Rédigé par : egan | lundi 19 novembre 2007 à 13:03
Il n'y a rien à reprocher à Murat, si ce n'est de reproduire sans réflechir le discours qui lui est servi par les maisons de disques pour justifier l'éviction des artistes comme lui, qui son "moyens" en termes de ventes. De la même façon que la "concurrence des chinois" a servi de justification patronale à des choix pas assumés (je vous vire, mais je n'ai pas le choix, c'est la faute aux chinois) le téléchargement sert de justification aux maisons de disques pour procéder à leurs écrémage. La réalité est plus simple, c'est qu'on assiste à la fin d'une stratégie commerciale, celle du CD, qui a permis aux maisons de disques de vendre deux fois la même chose - mais en cédant leurs "disques masters". Sans cela, leur rentabilité baisse, et elles doivent donc faire une fuite vers la qualité, c'est à dire, les gens qui vendent beaucoup. Evidemment, elles ne veulent pas l'avouer, alors, elles disent que c'est la faute aux méchants téléchargeurs, sans que la moindre preuve empirique de cette idée que les ventes baissent à cause des téléchargements ne soit avancée, et pour cause : ladite preuve n'existe pas. Murat est une victime, obligé de tenir le discours qu'attendent de lui les maisons de disques, et sans lequel il risque de se faire lourder.
Rédigé par : alexandre delaigue | lundi 19 novembre 2007 à 13:41
J'imagine que les réactions devaient être les mêmes lorsque les moines copistes ont vu surgir l'imprimerie ou lorsque les chanteurs ont vu apparaître la radio.
Sans aller jusqu'à Marx, je crois que la numérisation est effectivement un nouveau paradigme et qu'il est nécessaire de lui créer un modèle économique à sa mesure afin que personne ne soit perdant.
Bien sûr, les dirigeants des majors tremblent à l'idée de perdre leurs émoluments pharaoniques, mais traiter les internautes de voleurs ou d'abrutis ne changera rien à l'affaire.
J'ai des milliers de cd chez moi (achetés) et il m'arrive de plus en plus de télécharger car je ne suis pas satisfait à la fois de l'offre que l'on me propose mais aussi du prix auquel on me propose certains disques en numérique.
Les majors et les distributeurs ne prennent pas assez en compte les "animaux culturels" que nous sommes devenus. On nous a nourri depuis des années avec un flot continu de sons et d'images, et tout d'un coup, alors que l'on met à notre disposition le moyen rêvé d'assouvir notre appétit et notre dépendance, des voix s'élèvent pour dire "arrêtez tout, revenez en arrière, on est allé trop loin."
Pouf pouf, on efface tout, vous n'avez rien vu.
Personne n'a le courage de se mettre autour d'une table et de réfléchir ensemble à ce que pourrait être ce nouveau modèle économique. Poids des lobbies, incapacité à se remettre en question, choix politique, allez savoir.
Toujours est-il que j'en ai assez de recevoir des leçons de morale de la part des uns et des autres.
J'aimerais bien que l'on passe enfin à autre chose.
Rédigé par : Dassi | lundi 19 novembre 2007 à 13:49
Egan, Alexandre Dassi >
Vous ne répondez pas à la question : comment je gagne ma vie si je veux chanter et pas faire de concerts ?
D'autre part, il est faux de croire que, contrairement au pain, quand je copie un disque, l'autre a encore son disque. Avant que tu ne possèdes le disque, le chanteur possède quelque chose qui a de la valeur commerciale : ton envie de l'avoir. Après que tu te sois procuré le disque, le chanteur n'a plus cette chose. Si entre les deux tu n'as pas donné d'argent, il y a bien une perte au même sens que le pain, les voitures et autres objets matériels.
Le nouveau paradigme auquel je voudrais bien croire en termes de "profiter de la possibilité de copie sans pertes", c'est magnatunes.com par exemple. Tant que ce site n'aura pas dépassé le piratage en termes de parts de marché, je continuerai à croire que les pirates sont juste de voleurs qui se donnent bonne conscience en parlant d'évolution.
Maintenant, répondez à la question : comment je gagne ma vie si je veux chanter et pas faire de concerts ?
Alexandre :
"
Personne n'a le courage de se mettre autour d'une table et de réfléchir ensemble à ce que pourrait être ce nouveau modèle économique.
"
Est-ce que mafgnatunes.com réponds à la question ? Sinon, je serais curieux de savoir pourquoi.
Rédigé par : Laurent | lundi 19 novembre 2007 à 14:53
Ceux qui considèrent Murat comme un réactionnaire visent juste : il l'est de manière particulièrement jouissive et talentueuse, comme chacun sait ou saura. Moi aussi, pour ceux que cette question passionne, et ils sont nombreux, j'ai des origines auvergnates. Ceci explique sans doute cela.
Rédigé par : François X | lundi 19 novembre 2007 à 14:54
"je ne vois rien dans les propos d’un artiste considérant qu’il devrait être rémunéré pour son travail qui mérite la réprobation quasi-universelle dont il est l’objet"
Je ne sais pas, peut-être le rejet intégral de l'amateurisme en art ?
"Le monde est plein d'artistes qui ne le sont que six heures par semaine, du samedi matin au dimanche soir. Ils sont d'une arrogance, ils veulent tout arracher ! Alors qu'être artiste, c'est un engagement total, où tous les risques sont pris. C'est une décision à laquelle on se tient. Quitte à dormir dehors, à vivre autrement. Tout le monde a en soi des capacités créatives, cela n'en fait pas un artiste pour autant. Etre artiste, c'est une affaire de vocation et de discipline, une discipline de fer. Etre artiste, c'est du travail, du travail, du travail."
Bien que je ne sois absolument pas rugbymaniaque, une comparaison avec ledit sport n'est peut-être pas sans valeur: on s'est pendant longtemps, et à raison, félicité du fait que l'équipe de France de rugby était composée d'amateurs. Pourquoi à raison ? Parce que le désintéressement financier est un symptôme de la vraie passion pour son art. Pas une garantie, certes, mais parmi les collègues de Murat à niveau de célébrité égale, je doute que la majorité se déclare prête à dormir dehors plutôt que faire des concessions artistiques.
Je ne télécharge pas illégalement mais sur un site payant de labels indépendants dont beaucoup ne sont pas trouvables chez les disquaires. J'y profite d'outils formidables qui n'existeraient pas sans la dématérialisation de la musique, tels que les classements transverses par mots clés ou les listes d'albums qu'aiment les utilisateurs ayant téléchargés les mêmes que moi. Je découvre 10 fois plus de musique, y compris de vieilles choses, qu'à l'époque du CD roi.
A l'occasion, je découvre aussi un artiste complètement autoproduit, ce qui, de nos jours, équivaut simplement à avoir son propre site web. Je préfère rétribuer cet artiste directement - puisque c'est technologiquement possible maintenant -, plutôt que de devoir financer le marketing d'Alizé ou de Johnny Hallyday au passage. Si j'apprends que cet artiste a un autre travail et ne dort que 4 h par jour pour consacrer le plus de temps possible à sa musique, je n'en serai que plus admiratif et non pas méprisant. Et que l'on ne me dise pas que j'ai besoin du travail de sélection effectué par les maisons de disque, quand il existe quantité de magazines en ligne et autres blogs rédigés par des passionnés, que ce soit ou non leur principale source de revenus, n'en déplaise à Jean-Louis Murat.
Valorisation du travail de l'artiste, certes, mais pourquoi l'accompagner d'un mépris de l'amateurisme ou de toutes les situations intermédiaires associées ?
Rédigé par : Mathieu Q. | lundi 19 novembre 2007 à 15:13
Egan,
Oui, oui, je "persiste"... C'est terrible, hein, d'être obtus à ce point ? Effectivement, un service rendu ou un bien de nature intellectuelle, une fois distribué, n'appauvrit pas le créateur. Et alors ? la question est de savoir s'il peut s'enrichir avec -- ou au moins gagner sa vie. Si je donne ma chanson, comment puis-je négocier avec celui qui fabrique du pain ou une auto ? Je chante pour lui ?
Alexandre,
Pourquoi dis-tu qu'il ne réfléchit pas ? Et son expérience pratique n'est-elle pas acceptable comme élément militant contre la gratuité ?
Ne mélangeons pas tout : la concurrence chinoise, c'est du pouvoir d'achat pour les Français et du développement pour les Chinois. Ce n'est pas parce qu'un discours réactionnaire ou protectionniste peut s'appliquer à ce problème que la même grille de lecture s'applique partout ailleurs.
Et Murat ne demande pas, à ma connaissance, l'interdiction d'Internet mais fait le procès de la gratuité. Si les gens payent, alors no problemo. Comme à la boulangerie.
Dassi,
Non, ça n'a rien mais alors strictement rien à voir avec les moines copistes reproduisant des bibles pour diffuser la parole de Dieu au plus grand nombre avec des enluminures.
Nous parlons d'une activité commerciale bien comprise qui est remise en cause par une technologie qui rend le pillage aisé et qui amène le pillard à développer toute une argumentation justificatrice : les maisons de disques sont des parasites, Madonna gagne bien assez d'argent, les chanteurs devraient transpirer sur une scène pour gagner de l'argent...
Internet est formidable et la dématérialisation de la musique n'est pas un problème, au contraire. Mais il faut inventer le canal par lequel rémunérer les créateurs et arrêter avec le baratin libertaire néo-marxiste sur la circulation généreuse de l'art ou des services.
Moi, je suis journaliste. Lorsque j'écris un article, le lecteur ne m'appauvrit pas en lisant. Mais s'il ne paye pas d'une manière ou d'une autre, je ne mange pas.
Laurent,
Précisément.
François X,
Comme Giscard alors ?
Mathieu Q,
Là, c'est un autre problème et mon papier ne porte pas sur la considération qu'il a pour l'amateur.
Mais sur le reste, quel est ton problème avec le type qui s'occupe du marketing de Johnny ? Pense-tu qu'il faudrait arrêter de faire des journaux si une partie du produit de la vente paye un comptable, une standardiste et un maquettiste alors que tu veux juste lire des articles ? Et toi, je ne sais pas ce que tu fais dans la vie mais ton activité n'est-elle en rien une intermédiation entre le produit ou le service et ton client ?
Rédigé par : Hugues | lundi 19 novembre 2007 à 15:23
>>Après que tu te sois procuré le disque, le chanteur n'a plus cette chose. Si entre les deux tu n'as pas donné d'argent, il y a bien une perte>>
Pour répondre à ta théorie de la "mystérieuse valeur" qui disparait je vais reprendre/paraphraser ceci: http://linuxfr.org/comments/883190.html#883190
"Si je décide de copier un disque chez un copain ? il n'y a pas 1 euro qui disparait magiquement du compte en banque de l'artiste, de la maison de disque ou du marchand de culture au kilo. même pas des caisses de l'Etat au titre de la TVA, dis donc.
et puis ça se passe comment la mystérieuse disparition de cette "chose" ? C'est un phénomène discret, ponctuel, continu ? si je télécharge deux fois la même chanson, il perd deux fois cette mystérieuse chose ? si je télécharge la moitié d'une chanson, il ne perd que la moitié ? ça marche comment si la version que je récupère a un bitrate inférieur à l'offre légale équivalente ? il perd une petite fraction de sa valeur, une grosse fraction ? si je télécharge un album puis efface 2-3 chansons pourries un peu plus tard, je lui redonne magiquement de la valeur impalpable ?
La vérité c'est que vouloir plaquer des notions du monde physique sur tout ça ne sert qu'à semer et entretenir la confusion."
Quand à la question sur le fait de gagner sa vie en étant un artiste elle me semble un peu surréaliste. En quoi les droits d'auteur ou le copyright seraient "obligatoires" pour vivre en tant qu'artiste ? Michel-Ange ou Rembrandt ou Bach vivaient avant ces inventions il me semble non ?
Rédigé par : egan | lundi 19 novembre 2007 à 15:32
Egan,
Oui oui Michel-Ange vivait effectivement d'amour et d'eau fraîche. Accessoirement, il recevait un peu d'argent de Laurent de Médicis.
On peut donc effectivement imaginer de la musique gratuite, téléchargeable à volonté, et des artistes recevant un peu de fric de Bernard Arnault (ou devenant tous intermittents rémunérés par l'ASSEDIC du spectacle, tous les Français qui travaillent dans des activités moins nobles ayant le plaisir de faire du mécénat en échange de cette musique gratuite).
Rédigé par : Hugues | lundi 19 novembre 2007 à 15:39
Hugues,
Je pense justement que la question de l'amateur touche au coeur du problème. Quand tu utilises les termes de produit et de client, bien que je ne nie pas leur valeur descriptive d'une réalité économique applicable même aux les "produits" culturels, je ne peux m'empêcher de ressentir que c'est laisser de côté une dimension bien supérieure de ces produits - utilisons plutôt le mot créations, si tu le veux bien ? à la simple dimension économique.
Ce que j'attends d'un artiste, c'est qu'il soit sincère et passionné dans ce qu'il crée, ce qui est d'ailleurs ce que Murat met également en avant quand il parle d'"engagement total". Sans préjuger aucunement de la valeur de ton métier de journaliste, tu seras d'accord avec moi que ce n'est pas la même relation entre le lecteur d'un article et son auteur, qu'entre le créateur d'une oeuvre artistique et son récepteur. Le journaliste informe, recoupe, analyse, aide le lecteur à se faire sa propre idée. Peu m'importe que tu n'aies pris aucun plaisir à écrire l'article parce que tu étais de mauvaise humeur ce jour-là. L'essentiel est que tu fasses bien ton travail. De la même manière, il m'est absolument égal que l'ingénieur qui a conçu mon mac ne le fasse que pour l'argent et préfère utiliser un PC chez lui. Je ne suis pas en train de dire que personne n'exerce de métier par passion, mais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Au final, le client demande un produit qui réponde à ses attentes et c'est tout.
Entre l'artiste et l'auditeur/lecteur/spectateur s'instaure au contraire une relation intime où l'un donne carte blanche à l'autre pour agir sur ses émotions et ses perceptions; si l'artiste cherche à séduire facilement, à dissimuler ses véritables aspirations artistiques pour des raisons commerciales, c'est là que je ne suis plus. Je conçois que ce n'est peut-être pas pas le credo de tout le monde, mais c'est pour moi ce qui fonde la nature de la création artistique par opposition aux produits commerciaux.
A partir de là, qu'un artiste décide de consacrer 100% de son temps à son art et donc à en vivre, ou qu'il s'assure un minimum de confort physique grâce à un autre travail, et que cet autre travail soit ou non une de ses passions, devient pour moi, au risque de choquer, presque une question secondaire. Et, au risque de choquer encore plus, si les maisons de disque, qui sont apparues, il faut le rappeler et c'est dans le nom, avec le disque (!) et qui donc doivent leur existence à une évolution technologique, ont certes permis pendant des dizaines d'années une dissémination des oeuvres qui n'aurait pas été possible autrement, cela ne veut pas nécessairement dire qu'elles devraient survivre, tout au moins pas sous leur forme actuelle, à toutes les évolutions technologiques ultérieures ! Surtout si les évolutions technologiques permettent à tout un chacun de cibler leur support financier plus directement sur les auteurs qu'il aime plutôt que de laisser les maisons d'édition choisir pour lui ceux qui valent plus et ceux qui valent moins.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit: les maisons de disques établissent un classement de leurs artistes lié à leur valeur artistique d'une part et à leur potentiel commercial d'autre part: ou plus exactement, les éditeurs passionnés utilisent surtout le premier critère et les éditeurs commerciaux plutôt le deuxième. Tu vois que je ne mets pas toutes les maisons de disques dans le même sac: il existe quantité de "bons" labels qui sélectionnent par goût et non pas par appât du gain; ils sont honnêtes dans leurs choix comme les vrais artistes libres sont honnêtes dans leurs créations. Ici je vois que je risque d'être taxé d'élitisme, car j'oppose succès commercial à qualité artistique. La réalité est complexe, et cela mériterait une discussion séparée, mais il est vrai que pour une quantité fixe d'auditeurs, je préfère une foison de musiciens qui touchent une portion réduite mais différente pour chacun d'entre eux, que quelques musiciens qui touchent tout le monde à la fois. Pour en revenir au type qui s'occupe du marketing de Johnny, je n'ai rien contre lui; c'est plutôt contre les choix éditoriaux de sa maison de disque, qui l'amène à faire payer à ses acheteurs beaucoup d'argent pour la pub de Johnny et moins pour d'autres artistes qui, selon moi, valent mieux. Mais qu'importe, car pour revenir à la dimension économique, je fais justement jouer le levier de mon pouvoir de client pour marquer ma désapprobation, en n'achetant pas (ni ne téléchargeant illégalement) de musique produite par la maison d'édition de Johnny. Si cette boîte coule, le type qui fait le marketing trouvera un autre job dans le marketing, et s'il le fait bien peu importe qu'il croie en son produit ou non, de la même manière qu'il importait peu qu'il croie en Johnny ou non.
Rédigé par : Mathieu Q. | lundi 19 novembre 2007 à 16:16
On peut consommer de la musique sans la payer : chantée sous la douche, téléchargée 1 Giga de fois, la chanson ne s'use pas. Mieux, démultipliée dans des millions de cerveaux elle devient un "tube".
Kamini à démarré avec une vidéo à deux cents sur YouTube, ça va pour lui, merci.
"Vous ne répondez pas à la question : comment je gagne ma vie si je veux chanter et pas faire de concerts ?" et bien qu'il aille bosser si les droits d'auteur ne lui suffisent pas ! Comme le dit Jacques Attali, autre socialiste célèbre et visionnaire de nouveaux paradigmes, "plus le virtuel est gratuit, plus le réel prend de la valeur" (putain c'est beau, ce mec est le Descartes du XXI siècle).
http://blogs.lexpress.fr/attali/2007/11/les_derniers_a_comprendre.html
Rédigé par : all | lundi 19 novembre 2007 à 16:18
J'ai tendance à penser (pour la musique comme - au hasard - pour l'information) que ce qui ne coûte rien ne vaut rien. Télécharger gratuitement de la musique, c'est nier sa valeur. Idem pour les journaux gratuits.
Ce "grand visionnaire" d'Attali prétend que les artistes gagneront leur vie sur scène... et les journalistes en faisant des ménages (c'est-à-dire en animant des séminaires ou en rédigeant des dossiers de presse).
ça promet...
Rédigé par : Sasa | lundi 19 novembre 2007 à 16:59
Pour une fois que je ne suis pas d'accord avec vous, j'en profite pour laisser un commentaire.
Tout d'abord, comparer Michel-Ange (ou n'importe quel peintre) à Murat (ou n'importe quel musicien) est sans objet. En effet, une fois que le peintre a vendu son tableau, ben il ne l'a plus, il ne pourra pas le vendre à 10000 autres personnes.
Ensuite, j'aurais tendance à considérer que la gratuité musicale permise par internet n'est qu'un retour historique au vrai métier d'un musicien, à savoir jouer sur scène. Et là on revient à un modèle économique viable : un son téléchargeable à satiété redevient un moyen de découverte et d'amener les gens à la scène. Tandis que la scène redevient le salaire de l'artiste. Avant le vinyl, les artistes existaient déjà que je sache ? Mais comment pouvaient-ils bien gagner leur vie, si ce n'est sur scène ?
Exemple tout con : les arctic monkeys. Sans internet, auraient-ils jamais eu la possibilité de faire des scènes de plusieurs milliers de personnes, des festivals, etc...ou seraient-ils restés le ptit groupe de quartier qu'ils étaient ? Je vois mal comment ils justifient leur volonté de garder l'argent du beurre, le beurre et le cul de la crémière.
La problématique me semble différente en ce qui concerne les films, qui, nés avec le support, ne peuvent vivre sans lui. Itou pour le livre ou la BD. La musique me semble donc être clairement l'exception dans les changements induits par internet sur la production artistique.
PS : par ailleurs, quand aucune des industries artistiques (majors de la musique et du cinéma) ne se remet en question, notamment au niveau du prix des disques/dvd et du rapport droits d'auteurs/sousous dans la popoche de la major, j'ai tendance à douter de la pureté de leurs intentions. Mes achats de dvd ont explosé depuis que ceux ci ne coutent plus 25€ mais moins de 10, mais je me refuse toujours à payer 20€ pour un cd universal, et ne rechigne pas à payer 20€ un disque d'un label indé. Allez comprendre...
Rédigé par : Moktarama | lundi 19 novembre 2007 à 17:52
@Hugues
"Internet est formidable et la dématérialisation de la musique n'est pas un problème, au contraire. Mais il faut inventer le canal par lequel rémunérer les créateurs et arrêter avec le baratin libertaire néo-marxiste sur la circulation généreuse de l'art ou des services."
Ma foi, je n'ai pas dit autre chose !!
Si j'ai parlé des moines ce n'est pas pour comparer les deux situations, mais juste pour parler des réactions face à la perte d'un monopole. Qu'il soit religieux ou commercial ne change rien à l'affaire.
Personne n'aime voir son monopole menacé par l'irruption d'un nouveau système.
Quant à l'argumentation justificatrice, elle est aussi largement le fait de ceux qui se proclament victimes ou défenseurs des victimes: les internautes sont des voleurs, les créateurs sont asphyxiés par leur faute, des milliers d'emplois vont disparaître...
Le terme "pillard" que tu utilises est violent.
Traiter les internautes téléchargeurs en général de "pillards" est aussi absurde que de traiter les journalistes en général de "pillards".
Après tout, pourrait-on dire, les journalistes ne viennent ils pas piller la vie des gens en saccageant tout sur leur passage pour pouvoir en tirer un profit en vendant leurs articles ou leurs reportages ?
C'est un raisonnement dangereux.
@ Sasa
Le fameux débat sur le lien entre gratuité et valeur me semble un peu dépassé. Un journal comme 20 minutes ne me semble (sur sa cible) pas plus mal fait que Libé ou le Monde, et je ne parle pas des nombreux festivals d'été gratuits qui permettent au plus grand nombre de découvrir des artistes hors du circuit habituels des médias.
Rédigé par : Dassi | lundi 19 novembre 2007 à 18:11
C'est très bien de mettre plein de subtilités sur la différence entre de la musique numérique et des biens matériels concrets. Mettons qu'il y ait une différence. Est-ce que tu n'en es pas moins d'accord avec les points suivants ? ----- 1. Quand l'artiste a une musique dont tu as envie, il possède un ressort économique sur toi qui vaut de l'argent. Une fois que tu as la musique (effectivement, peut importe que tu l'aies téléchargée une ou mille fois), il n'a plus ce ressort. Que ce ressort économique soit ou non comparable à du pain ou une voiture, passons. Mais il existe, il vaut de l'argent et disparaît quand tu te procures la musique. --- 2. magnatunes.com répond aux questions sur le nouveau modèle économique : tu peux écouter la musique en flux autant que tu veux (donc tu ne risque pas d'acheter de la mauvaise musique), tu achète au prix que tu veux (fini de pleurer sur les prix excessifs), tu télécharge ou commande par la poste dans le format que tu veux (pas de DRM, choix entre CD, mp3, ogg ou wav sans compression, fini de pleurer sur la qualité) ,tu peux donner à trois copains (vive le numérique "pour faire connaître"). --- 3. Faisons un compromis : à chaque fois que quelqu'un pirate, qu'il achète en même temps un CD sur magnatune.com ; comme ça il montre sa bonne volonté à acheter si on lui propose une offre qui réponds à ses besoins numériques. Un pirate qui fait ça, je suis d'accord de le croire quand il dit qu'il pirate en attendant un nouveau paradigme. Mais un pirate qui ne couple pas son piratage à de l'achat sur magnatunes, pour moi c'est un simple voleur qui cherche faire des économies. --- Est-ce que nous sommes au moins d'accord sur ces trois points ?
Rédigé par : Laurent | lundi 19 novembre 2007 à 20:27
Il me semble que l'on mélange deux notions : l'artiste et l'artisan.
L'artisan fait ce que veut le client, comme le veut le client ; en échange, le client le paye.
L'artiste fait ce qui lui plait ; et le propose à l'admiration des foules, dans l'espoir d'être payé de bravos ; qui bien souvent ne sont que les lazzis de la bande de cons que nous sommes.
Un exemple de cette dichotomie :
«Journaliste, je ne confonds pas mon activité professionnelle et ce site Internet »
Hugues se fait payer son travail d'artisan ; il nous offre içi son travail d'artiste, gratuitement.
Se pose alors un problème d'usage. Pendant que je lis ce blog, et que je rédige ce commentaire (débile, oiseux, amusant, génial ; rayez les mots inappropriés) je ne lis pas un journal ; je ne regarde même pas la pub de TF1. Donc je ne fais rien pour faire vivre Hugues.
Et il en est de même pour la musique, que je n'écoute plus qu'en voiture. Parceque là, maintenant çà m'empècherais de me concentrer. Et en voiture, la diversité de la bande FM est suffisante pour trouver quelque chose de pas énervant. Donc je n'achète plus que quelques CD de musique folklorique, avec les cartes postales.
Les artisans de la musique et de la littérature ont tout à craindre d'internet, y compris leur quasi disparition. Les artistes par contre ont tout à y gagner ; à part du pognon, comme de bien entendu. Mais une gloire à la mesure de leur talent ; avec le temps ...
Rédigé par : Pilou | lundi 19 novembre 2007 à 21:02
"Et ne pourrait-il pas, ce Murat, se faire une raison et accepter de gagner sur scène, à la sueur de son front de nanti, le pognon qu’il ne gagnera plus avec ses disques ? Ok, mais si ça l’emmerde, le ramasseur de champignons, le réparateur de clôture, de passer son temps sur la route histoire de chanter lundi à Strasbourg et mardi à Montélimar ? Faudra-t-il qu’il « s’adapte » et change sa manière de créer et de diffuser son œuvre au nom de la liberté de downloader en paix ?"
Toujours l'art de la provoc à deux balles...
Avant l'invention de l'enregistrement, les braves musiciens gagnaient leur vie comment ? En jouant dans des concerts ou en étant entretenu par des mécènes.
Après, ils leur suffisait de presser une galette pour vivre tranquillement le reste de leut âge... La copie sur cassette, puis sur CD restait assez marginale.
Aujourd'hui, il ne suffit plus de graver un CD pour vivre peinard de ses raoyalties, car les gens n'achètent plus de CD. Ils peuvent trouver le titre qui leur plaît sur internet, payant ou non. Et à choisir, ils prennent le gratuit... Il ne font que continuer ce que faisaient leurs parents, à une échelle démultipliée qui met à mal l'industrie du disque. Forcément, avant, on copiait une fois. Maintenant, un même CD acheté permet de copier des millions de fois le même morceau.
A l'heure du numérique et de la dématérialisation, il y a donc une adaptation à réaliser. Elle ne peut passer que par le flicage systématique des échanges sur le net, si on veut rémunérer les artistes au nombre de fois que quelqu'un copie leur oeuvre. On notera que cela n'a jamais été le cas jusqu'à présent, même si la taxe sur les CD et autres ROM a été créée dans ce but.
Il y a un business model à trouver. Mais traiter les gens de pirate et vouloir verrouiller internet n'est pas une solution viable.
Alors ? Alors il faut changer : les jeunes générations consomment des titres jetables et plus des albums. Ils vont au concert. Ils promènent leur musique.
Que cela soit acté, et que les maisons de disque arrêtent de produire des CD entiers quand un seul titre suffit. Finis les CD plein de titres de seconde zone pour faire nombre. Tout comme ont fini les faces B inaudibles des 45 tours...
Aujourd'hui, vendre de la musique, c'est vendre un produit facilement téléchargeable, transportable et échangeable. A quand les bornes USB dans les FNAC ? A quand les CD customisables : je choisis ma compil, je la grave, et on me fournit un CD personnalisé avec une pochette ad-hoc ? Pourquoi pas des bornes de téléchargement aux sorties des concerts ?
Pourquoi pas des titres téléchargeables en bonus de CD achetés ? Ou en bonus de titres téléchargés ?
Je pense que le fond du problème réside bien dans un changement de paradigme, que les majors n'ont pas encore identifié, sauf sous l'aspect piratage. Mais proposer des nouveaux produits en accord avec les nouveaux moyens technologiques et les nouvelles habitudes d'écoute, c'est trop compliqué, on dirait.
Quant à arrêter le piratage, cela n'est vraiment pas le problème : 1) il n'est toujours pas prouvé que le piratage nuit vraiment à l'industrie du disque, les experts se contredisent et 2) la copie d'un morceau de musique pour le faire écouter à d'autres a toujours été permise depuis l'invention de la bande magnétique, pourquoi revenir sur ce principe au nom des problèmes économiques d'un secteur qui a de plus en plus de concurrence dans la vidéo, les jeux, et d'autres passe-temps coûteux (qui assèchent le budget musique) ?
Rédigé par : YR | lundi 19 novembre 2007 à 21:19
Je crois que Pilou a dit plus en plus franc et en plus court ce que j'essayais laborieusement d'exprimer plus haut.
Rédigé par : Mathieu Q. | lundi 19 novembre 2007 à 22:27
@Laurent:
Je viens d'aller voir magnatunes.com.
La démarche est effectivement intéressante mais elle a deux points faibles selon moi.
Le premier c'est son catalogue, peu attrayant.
Le deuxième c'est sa structure, similaire à celle d'un magasin traditionnel, voire d'un itunes. C'est à dire une base centralisée qui stocke et gère des ventes en direction d'un consommateur.
Le résultat est toujours le même, à savoir que les internautes finissent toujours par acheter la même chose à un moment donné.
A mon sens il faudrait faire l'inverse et partir des internautes pour construire un système de recommandations qui pourrait avoir magnatunes comme base de données.
Mais en attendant cela ne résoud pas le problème de la pauvreté du catalogue...
Rédigé par : Dassi | lundi 19 novembre 2007 à 22:54
Avec ou sans internet, une minorite d'artistes vit reellement (correctement) de son art. Outre l'admission de facto qu'un artiste se doit de vivre de son art (je n'ai rien contre au contraire, mais c'est de la coutume, pas de la logique), se poser la question de leur remuneration uniquement dans le cadre des echanges sur internet montre qu'on ne cerne pas bien le probleme. On n'a jamais su, et on ne sait toujours pas vraiment remunerer un artiste, hors mecenat (qui a ses propres defauts). Napster, a une epoque, a tente d'imaginer un modele de remuneration (peut etre hypocritement), avant d'etre abattu par les proces des majors. Majors qui, il faut bien l'avouer ne fournissent que peu d'elements de reflexion pour un nouveau modele. On s'accroche a l'ancien, et a des solutions techniques contraignantes qui font que le produit payant presente plus de defauts que son equivalent gratuit. Oh bien sur, des internautes malhonnetes ou au moins peu consciencieux, il y en a, et un grand nombre. Reste a savoir si ces gens la auraient paye pour un cd, faute de solution gratuite et facile. J'ai intuitivement comme un doute, et n'ai jamais vu de choses probantes la-dessus. Il me semble que quand j'etais plus jeune, j'achetais deja uniquement ce que je souhaitais vraiment et j'avais deja la possibilite d'ecouter gratuitement (ou a trois fois rien) ce dont je n'etais pas certain (amis, mediatheques, etc...).
Bref, que Murat (que j'aime bien par ailleurs, y compris pour son sale caractere) soit agace, je peux le comprendre, mais ses arguments tombent pour la plupart a cote. Peut-etre que se demander pourquoi un artiste touche un aussi faible pourcentage sur la vente de titres en ligne, alors que les frais sont considerablement reduits toucherait plus juste que de blamer en vrac les pirates anonymes et delateurs qui prennent gratuitement ce qu'ils n'auraient peut etre pas achete de toute facon.
Rédigé par : Claude | mardi 20 novembre 2007 à 08:46
Hugues : mais quelle est son expérience pratique? Murat a toujours vendu des albums, certains bien, certains moins bien. Un jour, sa maison de disques vient le voir, lui dit "des artistes comme vous, on n'en veut plus, à cause des méchants téléchargeurs". Ils se foutent de sa gueule, mais comment peut-il le savoir?
Quant à la question première initiale, comment fait-il s'il veut gagner sa vie sans faire de concerts? Il y a deux réponses à cela. Premièrement, comment puis-je gagner ma vie si je veux être charron à l'âge de l'automobile? Ou planteur de tabac à une époque ou les gens ne veulent pas acheter mon produit? Pourquoi on défendrait les uns et pas les autres?
La seconde réponse est encore plus simple : il faudrait déjà apporter la preuve que le téléchargement nuit aux revenu des artistes. La réponse simple est que c'est faux. Ce qui nuit aux artistes moyens (en ventes), c'est la stratégie des maisons de disques qui ne veulent conserver que des blockbusters. Je ne sais pas dans quelle langue il faut le répéter, puisque cette réalité de base semble hors de tout le débat : LE TELECHARGEMENT NE NUIT PAS AUX VENTES DE DISQUES. Voir ce lien :
http://techno.branchez-vous.com/actualite/2007/11/le_piratage_de_la_musique_fait.html
Rédigé par : alexandre delaigue | mardi 20 novembre 2007 à 13:56
Dassi > Le problème de la pauvreté du catalogue, elle tient à la pauvreté des vente. Si personne n'achète, faut pas t'attendre à ce que quelqu'un vente. C'est pour ça que je te propose d'acheter un CD sur magnatunes (n'importe lequel) à chaque CD piraté. Au moins en faisant cela tu indiques clairement le modèle économique que tu veux, et tu prouves que tu n'est pas un vulgaire voleur, mais un chercheur d'offre plus moderne. Le jour où magnatunes fait un chiffre d'affaire comparable au piratage, ne t'inquiète pas : le catalogue suivra.
En ce qui concerne l'approche inversée, il y a tout à fait moyen : tu écris sur ton blog les musiques qui te plaisent, et tu envoies à 3 copains les morceaux que tu veux faire découvrir. Sur Jamendo, il y a des listes de lectures d'internautes disponibles. Ce système n'est pas encore implémenté sur magnatunes. Et alors ? Tu attends d'avoir un système *parfait* ? Tu ne veux pas soutenir ce qui s'approche le plus de la perfection sous prétexte que ce n'est pas totalement parfait ? Non non. Il y a là un système qui est beaucoup trop proche d'être exactement ce que les voleurs disent vouloir pour pouvoir être nié. Il faut aller de l'avant et poser un geste fort pour montrer que ce système est celui qu'on veut. Et le geste fort, c'est prouver qu'on est prêt à y mettre de l'argent.
Mais cela dit, si tu es globalement d'accord avec l'approche de magnatunes, tu remarqueras qu'elle diffère de l'approche "tout gratuit et redistribuable" chère aux voleurs : la lecture en flux (gratuite et illimitée) est entrecoupée à la fin de chaque piste de rappels que le morceau vient de magnatunes (on n'a pas gratuitement exactement aussi bien que ce qu'on a en payant), et la redistribution est limitée à 3 personnes.
Rédigé par : Laurent | mardi 20 novembre 2007 à 15:21
Là ou Murat se fout grandement de la gueule du monde, c'est en prétendant que les maigres revenus qui lui sont accordés par son contrat Universal en plastique lui suffisent à vivre sans faire de tournée.
Le vrai paradigme c'est ça : qu'en moyenne un artiste signé sur une major est tout autant obligé de tourner qu'un artiste indépendant pour gagner sa croute et même qu'en général, il la gagne moins bien.
Dans certains milieux musicaux (je pense à toute la scène dérivée du post-hardcore par exemple), les labels n'existent pas, les groupes financent leur passages en studio, vendent leurs skeuds à coté des tshirts à leurs concerts pour rentrer dans leurs frais et retournent bosser aux termes de leurs jours de congés ou de leur période de vacation. eh ouais. et ça fait plus de 20 ans que ça dure, sans heurts, sans plainte, par pur amour et passion de la musique.
Et c'est là la deuxième imposture totale de Murat : le mec arrive en même temps à chier sur les artistes qui ne vivraient pas uniquement pour leur art, en les traitant d'amateur et à se plaindre parce que lui estime que les revenus tirés de son art doivent lui permettre de ne pas bosser à coté et lui assurer une vie confortable ou décente.
Ce mec est un tocard.
Rédigé par : Tybalt | mardi 20 novembre 2007 à 15:31
EXTRAIT de l'article de monsieur Hugues Serraf:
Ah, mais voilà : la logique marchande ! En matière de culture ! Quelle horreur ! Et ne pourrait-il pas, ce Murat, se faire une raison et accepter de gagner sur scène, à la sueur de son front de nanti, le pognon qu’il ne gagnera plus avec ses disques ? Ok, mais si ça l’emmerde, le ramasseur de champignons, le réparateur de clôture, de passer son temps sur la route histoire de chanter lundi à Strasbourg et mardi à Montélimar ? Faudra-t-il qu’il « s’adapte » et change sa manière de créer et de diffuser son œuvre au nom de la liberté de downloader en paix ?
Et ce monsieur devrait se renseigner sur l'emploi du temps passé de Monsieur Murat qui après une tournée bien remplie peut faire une pause.
péréquation,liberté webistique,Un nouveau paradigme......
Quelle richesse de vocabulaire pour un article aussi plat qu'injurieux:
Il l'avait prévu et n'a donc que ce qu’il mérite, ce vieux schnock.
Il ne serait en fait, peut-on lire, qu’un réac sans talent.
Je me suis forcé à le lire cet article. Il à le droit de critiquer un artiste, c'est tellement facile mais que dirait il ce journaliste si il cultivait des fraises dans un but mercantile, et que des gens venaient les ramasser et les distribuer gratuitement à d'autres! Il n'y a pas de honte à vouloir vivre de son travail de créateur.Avant de déverser votre bile renseignez vous sur la biographie de l'artiste dont vous allez parler.Ne pensez vous pas qu'il vaudrait mieux écrire sur ceux que vous aimez? Les autres n'en parlez pas. Souvenez vous aussi que vous serez aussi plus tard un vieux schnock!
Rédigé par : Mickael Leglazic | mercredi 21 novembre 2007 à 15:17
Michael Leglazic,
Je ne voudrais pas être méchant, mais un commentaire pareil est soit la preuve que vous ne savez pas lire, soit celle d'une capacité à faire de l'humour au 23e degré.
Je penche pour la première option et je vous suggère de demander de l'aide à un camarade mieux doté pour qu'il vous explique le sens de ce texte.
Rédigé par : Hugues | mercredi 21 novembre 2007 à 15:37
"D'icelui"? "Par mon Martin!", comme aurait dit Jeanne d'Arc, j'en suis toute retournée! LOL :-)
Sinon, c'est vrai qu'il est bon, le son de Murat... Pas le genre de truc qui vous retourne les tripes à la Bashung, mais c'est un bon quand même!
Rédigé par : Chris79 | mercredi 21 novembre 2007 à 17:03
l'expérience incite à penser que les téléchargeurs pirates ont différentes profils.
Au Canada, les plus gros pirates sont aussi les plus gros acheteurs de musique, et en France (jai mis des liens vers une étude ici) il semblerait que la consommation payante (disque/spectacle/etc) ne soit que partiellement modifiée chez ceux qui téléchargent.
murat est un con réac, ses déclarations sur quantité de sujets le prouvent. Ca ne l'empêche pas d'être talentueux, et en l'occurrence s'li reproduit un discours formaté tiré des maisons de disque, on pet ausis reconnaître que tout artiste n'a pas vocation à être spécialiste de l'économie de son secteur ni des nouvelles technologies. Il est un acteur lambda de la musique en tant que secteur économique, sa parole a cette valeur là, légitime mais pas spécialement experte.
Je ne le stigmatiserai donc pas.
Je ne vais pas développer trop longuement, je l'ai déjà fait chez moi ici
http://arbobo.over-blog.com/article-12211627.html
mais les pouvoirs publics ont un raisonnement aterrant de nullité (albanel s'est dite favorable au filtrage, qui est tout bonnement impossible à mettre en oeuvre, dans le genre proposition inepte ça se pose là),
et les majors du disque ont eu une attitude faux-cul et suicidaire pour les artistes.
Les majors ont continué à l'heure du téléchargement à fonctionner comme à l'époque du disque shellac puis vinyl, à savoir une époque où les industriels dictaient les modalités d'écoute de la musique (c'est pas un jugement de valeur, c'est un constat).
Aujourd'hui, la technologie a donné un pouvoir considérable aux utilisateurs.
Ne pas tenir compte de ce pouvoir, ne faire aucun effort pour s'y adapter dans une certaine mesure et n'envisager que la plaint et la répression, ça ne rapporte pas grand chose.
Les artistes se plaignent du piratage, mais on n'en entend AUCUN se plaindre du taux ridicule auxquels ils sont rémunérés sur le spalte-formes de téléchargement légal. Là où la part artiste est d'environ 20% du prix de vente pour un CD, elle est de 4 à 5% seulement pour un titre téléchargé sur itunes ! Alors que les coûts de fonctionnement et frais fixes sont infimes (acheminement, stockage, vendeurs...).
en outre, depuis des années déjà (déjà, en effet!) le sinternautes se plaignent des conditions de téléchargement et de la qualité des produits et des services du télécahrgement payant.
Avec beaucoup de mauvaise foi, les industriels ont focalisé leur réponse sur "nous mettons un grand nombre de titres à disposition, donc nous n'avons rien à nous reprocher". Or le catalogue n'est qu'un aspect du problème.
On commence seulement, 8 ans après le lancement d'itunes, à entendre parler de la suppression des DRM (verrous numériques) sur une partie des catalogues.
Je suis parfaitement d'accord que le modèle émegent est encore très incomplet, et ne résout pas la question du financement des artistes en amont, et de ceux qui ne font pas de scène (un choix comme un autre).
Mais, bien qu'il soit légalement fautif, le piratage met le doigt sur des dysfonctinnement dont les maisons de disques sont directement responsables et auxquels elles auraient pu répondre depuis longtemps.
Le site emusic, concurrent d'itunes avec un catalogue un peu plus "indé", voit ses ventes monter en flèche sans même faire de pub, avec un service de qualité correcte et des prix abordables (5 fois moins cher qu'itunes, et sans drm depuis le début).
Lorque l'offre légale est de qualité, les internautes paient.
http://www.zdnet.fr/blogs/2005/01/18/675-des-p2pistes-francophones-prets-a-payer-pour-acceder-a-une-banque-de-1-million-de-titres/
La question du téléchargement ne doit pas occulter non plus que celle des revenus générés par la muique, et la rémunération des artistes, fut longtemps très figée et extrèmement critiquable. On l'a vu récemment ave cle Sacem mise en cause par plein d'artistes qui ne touchent rien alors qu'lis son diffusés et vendent, mais dans des quantités faibles non prises en compte par la sacem pour la redistribution des droits. On l'a vu encore la semaine dernière avec la modification de la part des recettes pub des radios reversées aux organismes gestionnaires des droits (en gros elle passe de 3% à 5%).
le téléchargement pirate sert de bouc émissaire à un secteur économique qui vit une mutation profonde, un bouleveresment profond. Mais un secteur qsui continue de générer de l'argent, si l'on en croit une étude qui dit que le chiffre d'affaire de la musique va continuer d'augmenter de plus de 2%/an au moins jusqu'en 2011.
http://www.zdnet.fr/blogs/2007/09/19/marche-global-de-la-musique-2011/
Rédigé par : arbobo | mercredi 21 novembre 2007 à 18:01
C'est un raccourcis, mais qui des deux a compris les nouveaux enjeux ?
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39375725,00.htm?xtor=RSS-1
ou http://pisani.blog.lemonde.fr/2007/11/15/nous-avons-eu-tort-le-patron-de-warner-music/
Le paradoxe est que les plus binaires ne sont pas les thuriféraires de l'économie numérique...
Rédigé par : deadbydawn | jeudi 22 novembre 2007 à 07:37
Tiens l'année "Murat" compte 11 mois...
Rédigé par : Thaïs | vendredi 23 novembre 2007 à 12:05
http://tv.jubii.fr/swf/p.swf?lg=fr&sig=iLyROoaftYI5
Rédigé par : Damien | samedi 24 novembre 2007 à 11:05
Il est difficile de suivre un débat dans les commentaires, la colonne de texte est très étroite, et quand en plus l'auteur répond à plusieurs personnes dans un seul message ...
La discution semble avoir dépassé le point "un téléchargement = un vol", mais certains restent sur "un téléchargement = une vente manquée"...
Non, quand je télécharge quelquechose, je n'échange pas "mon envie de l'avoir". Si l'oeuvre n'avait pas été disponible en téléchargement, je ne l'aurais pas prise du tout.
En outre, tout mes achats "culturels" (sauf livres) depuis quelques années, sont liés à des oeuvres ou artistes que j'ai découvert par internet, et que j'aime particuliérement. Je le prend donc assez mal, quand on me traite comme un "voleur" parce que je n'ai pas envie d'écouter les mêmes 10 chansons qui passent en boucle à la radio.
Rédigé par : Manu | samedi 24 novembre 2007 à 18:34
Manu > Je ne comprends pas ton commentaire. Pourquoi tu télécharge si tu n'as envie ni de l'avoir, ni envie de l'écouter ?
En parlant, je posais comme hypothèse que quelqu'un qui télécharge un morceau de musique a envie de l'avoir (=> il y a une perte pour l'artiste au sens que je disais plus haut), et a envie de l'écouter. D'après ce que je comprends de ton commentaire, cette hypothèse est doublement fausse. J'aimerais savoir où je me plante.
Je vois tout de même un début d'explication : l'envie de l'acheter n'est pas toujours assez forte pour justifier le prix. D'où effectivement on ne peut pas dire que "1 téléchargement = 1 vente manquée". Mais il reste exact que "1 téléchargement = x ventes manquées", avec un x strictement compris entre 0 et 1. Quelqu'un qui en télécharge $n$ induira donc une perte (et donc un vol) de nx ventes. Or vu que $n$ est est en général énorme et x pas si petit que ça, nx est certainement largement supérieur à 1.
Le fait que x soit assez grand est confirmé par les études souvent mises en avant comme quoi les plus grands pirates sont les plus grands acheteurs.
À part ça, prendre quelque chose sans payer et sans l'autorisation du propriétaire reste du vol. Il n'y a pas a bien le prendre ou non, il y a juste une question de définition de "vol" dans un dictionnaire. Ce que j'ajoute est certaines pirates sont de *vulgaires* voleurs qui ne pensent qu'à économiser de l'argent, et qui sont d'autant plus minables qu'ils prétendent agir au nom d'un idéal de société de partage et de blablabla contre les majors qui fournissent de la mauvaise musique trop chère. Un pirate qui achète sur magnatunes.com autant de CD qu'il pirate aux majors reste un voleur, mais, lui, peut se targuer d'être un voleur de type "Robin des bois". Il dévalise les méchants majors plein d'argents qui n'ont pas compris le principe du numérique pour supporter les gentils producteurs indépendants qui ont compris le principe qui vendent sans DRM, et qui représentent le marché du futur.
Rédigé par : Laurent | samedi 24 novembre 2007 à 21:50
On s'est peut être mal compris, après tout cette notion "d'échange d'envie d'écouter" et assez vague.
"Mais il reste exact que "1 téléchargement = x ventes manquées"".
C'est typiquement le genre d'argument rabaché à longueur de temps, jamais sans la moindre preuve, avec ici pour seule démonstration "il reste exact que". Ah bon ? Selon qui, selon quoi ?
Je pense qu'il y a 3 types de personnes qui téléchargent des produits culturels : Ceux qui téléchargent au lieu d'acheter, comme vos "vulgaires voleurs", ceux qui achetent autant qu'avant, et ceux qui achètent davantage, catégorie dont j'estime faire partie.
Votre analyse "un téléchargement = x ventes manquées" est donc, à mon avis, incomplète pour pouvoir conclure sur l'impact de ces téléchargements...
(cf. "Télécharger sans payer est-il mauvais pour l'économie nationale ?", sur "econoclaste" http://econo.free.fr/scripts/faq2.php3?codefaq=94 )
De toutes façons, ce qui me choque vraiment dans l'interview de Murat, ce ne sont pas ses positions sur le téléchargement sauvage, les commentaires ici montrent bien que le débat n'est ni simple, ni terminé.
Non, ce qui m'a géné, ce sont ses déclarations sur ce qui sépare les "vrais" artistes de ceux qu'il appelle les "artistes ratés" : Il se montre étroit d'ésprit et très insultant; cette partie là de l'interview méritait à elle seule tous les commentaires qui ont pu être faits sur les differents blogs.
Rédigé par : Manu | samedi 24 novembre 2007 à 23:14
l'effet d'éviction du téléchargement sur les ventes payantes n'est effectivement pas démontré, mais seulement postulé.
On sait seulement que ceux qui téléchargent le plus sont, le plus souvent, de gros et très gros acheteurs.
C'est à peu près tout l'état des savoirs, c'est maigre pour tirer des conclusions.
Bel exemple dans le rapport olivennes, où le seul argument avancé est que les ventes baissent.
j'aimerais assez qu'on aie des études sur les loisirs et leur ventilation. Quand on voit qu'une console de jeu dernier cri coûte 600 euros, et le moindre jeu 60 euros... 1 console + 1 jeu supplémentaire, ça représente entre 33 et 40 CD neufs (en nouveautés), et entre 10 et 60 concerts payants.
l'éventail est loisirs payants est large, je n'affirme pas que c'est l'explication d ela baisse des ventes, mais ça mérite d'être vérifié non?
Rédigé par : arbobo | lundi 26 novembre 2007 à 10:27