La CGT et l'UNEF sont déterminées à m'empêcher de récupérer une vision optimale, mais ni moi ni John Galt ne les laisserons faire (sic)...
Assez peu connue en France, Ayn Rand est une écrivaine américaine d'origine russe dont les romans longs, répétitifs et médiocrement écrits se lisent paradoxalement sans déplaisir. Initiatrice d'un courant philosophique baptisé « objectivisme », une sorte de fourre-tout idéologique apprécié des égoïstes en quête d'une doctrine légitimant leur manque de compassion pour leurs frères humains, elle est surtout l'auteur d'Atlas Shrugged ― ode à la gloire des créateurs et entrepreneurs sur le dos desquels une humanité parasitaire s'épanouit sans vergogne.
Résumer ce pavé d'un millier de pages est curieusement assez aisé : lassé d'être le dindon permanent de la farce, tout ce que les Etats-Unis comptent de savants, d'industriels, de patrons, d'inventeurs, d'artistes, bref, de « prime movers », décide un beau jour de se faire la malle et d'abandonner les sangsues qui composent l'essentiel de la population du pays à son triste sort. Inutile de dire que, privée de ses principaux talents et reprise en main par ces usuals suspects que sont les politiciens et les syndicalistes (les « looters »), la société US ne tardera pas à s'écrouler sous le poids de son incurie collectiviste à force de s'octroyer des augmentations de salaires et des jours de RTT supplémentaires...
Admirateurs du dieu dollar ― dont ils tracent d'ailleurs le symbole en l'air comme on se signe à l'entrée des églises ―, les prime movers ne sont pourtant pas totalement hostiles à l'idée d'être entourés de profiteurs au front bas. Non, tout ce qu'ils demandent, c'est d'être laissés libres de créer de la valeur sans que la CGT locale ne les freine excessivement dans leur élan ou que l'Etat ne leur confisque une trop grande partie de la fortune qu'ils ne doivent, après tout, à personne... « On veut bien financer vos écoles et vos hôpitaux jusqu'à un certain point, clament-ils en substance depuis la principauté clandestine qu'ils se sont aménagé quelque part au fond du Colorado, et même, nous tenons ce parasitage pour un mal nécessaire puisqu'il faut bien qu'un patron puisse trouver des cro-magnons à qui faire fabriquer des trucs et à qui les vendre ! Mais là, vraiment, y en a marre ! » Une sorte de Jésus du laissez-faire, John Galt, se retrouve donc chargé d'organiser la grande grève des beautiful people et de provoquer l'arrêt du moteur du monde, ce qu'il réussit assez bien compte tenu du génie unique qui est le sien.
Mais bon, qu'est-ce qui me prend de faire la promotion, même négative, de l'oeuvre d'Ayn Rand ? Mon social-libéralisme aurait-il dégénéré au point de m'empêcher de faire la différence entre un blairisme de bon aloi et, disons, la fin de la civilisation des Lumières dans le cadre de son remplacement par une utopie non plus ultra mais carrément hyper-libérale ? Que nenni : je reste fort heureusement acquis au credo jospinien du « oui à l'économie de marché, non à la société de marché ». Mais la multiplication des conflits sociaux ces dernières semaines et, surtout, l'empathie de la gauche officielle à l'égard de la colère multi-azimuts de nos étudiants à quelques heures de mon opération de la myopie finit par m'empêcher de voir la vie en rose.
Que ces jeunes gens qui, dans le même souffle, exigent la préservation des régimes spéciaux de retraites, la régularisation des sans-papiers, le non au mini-traité européen et la suppression de la loi sur l'autonomie des universités abandonnent toute pensée critique ne me ferait normalement ni chaud ni froid. Après tout, qu'une poignée de permanents de la Ligue décide de fermer Rennes-II et Tolbiac à leurs 100 000 étudiants est dans l'ordre des choses : l'on subodore même que ces derniers hausseraient le ton s'ils se sentaient privés de quoi que ce soit de véritablement important... Pour autant, ce climat aynrandien diffus ; cette idée que nous pouvons continuer à rejouer mai-68 tous les six mois pendant que le reste du monde poursuit sa marche ; ce sentiment que le PS, organisation théoriquement « responsable », se frotte les mains à l'idée de contribuer au blocage de la modernisation de nos facs et à la fragilisation de nos régimes de retraites par répartition... Tout ça me hérisse franchement le poil.
Du coup, je me surprends à fantasmer ― oh, pas bien longtemps, juste le temps de l'écriture de cette note ― sur une vraie grève galtienne des talents, sur une authentique tentative d'arrêt du moteur du monde par l'abdication totale de toute raison... Retirer la loi LRU ? Ok, no problemo ! Tripler le budget des universités sur fonds publics par augmentation des impôts ? You bet ! Aligner tout le monde sur le régime de retraite de la RATP ? Yes ! Régulariser quiconque souhaite l'être et lui réquisitionner immédiatement un logement près de la Bourse ? D'accodac ! Augmenter le SMIC à 2 000 euros nets tout de suite ? Mais avec plaisir ! Fournir du carburant gratuit aux routiers, pêcheurs, agriculteurs et autres livreurs de pizzas ? Absolument ! Ouvrir tout un tas de petits tribunaux de proximité dans les villages de moins de 500 habitants ? Hum, c'est bien le minimum ! Offrir une prime à l'installation des jeunes médecins à Nice ou à Cannes ? Je travaillais justement sur le projet ! Dire oui à tout le monde. Accepter toutes les demandes, aller au-delà de toutes les exigences du premier bloqueur de voie ferrée qui passe et voir ce que ça donne. Du Ayn Rand, mais en vrai. De la culture OGM en plein champ à faire halluciner Monsanto, quoi !
Mais quel est donc le rapport entre cet agacement « objectiviste » dont nous venons de voir qu'il n'entamera pas, de toute manière, mon attachement à la social-démocratie, et mon opération de la myopie ? Et en quoi nos universalistes du nonisme perturbent-ils le retour de votre serviteur à une acuité visuelle de pilote de chasse ? Ben, vous avez une idée, vous, de la manière dont je vais rentrer chez moi, mercredi après-midi lorsque, temporairement (espérons-le) aveugle, je me retrouverai sur le pavé parisien sans métro ni taxi (il n'y a pas de taxis à Paris en temps normal, alors les jours de grève...) ? Sans parler du risque d'être opéré par un chirurgien auquel ses revenus élevés permettent d'habiter dans quelque lointaine banlieue chic, et qui pourrait être rendu nerveux par les quatre heures passées dans sa Porsche pour venir me charcuter la cornée...
Tiens, je me demande même si un scénario à la Ayn Rand n'est pas ce qui peut m'arriver de mieux si mon toubib, qui passe pour l'une des meilleures pointures mondiales du femtolaser, décide d'aller s'installer dans le Colorado, de priver nos Besancenot de son talent et d'annuler mon opération. Je resterais myope, c'est sûr, mais j'aurais au moins la satisfaction d'éviter la canne blanche que me font risquer les grévistes associés. By the way, who is John Galt ?
© Commentaires & vaticinations
Comment, Ayn Rand pas très connue en France ? Ce n'est pas la peine de se farcir Atlas Shrugged (a priori un peu lourd...) alors que l'on peut se précipiter sur "Un Requin sous la lune" de Matt Ruff. Ayn Rand en est des personnages, ainsi que la Reine d'Angleterre, un carcharodon habitant des égouts de New York et un sous-marin même pas jaune...
Essayez, vous m'en direz des nouvelles...
Rédigé par : LaurentC | lundi 12 novembre 2007 à 15:33
Ah oui, moi aussi j'ai lu cet excellent livre. Et jusqu'à peu, je croyais qu'Ayn Rand était une invention de l'auteur...
Rédigé par : Nirmala | lundi 12 novembre 2007 à 15:49
Tous mes voeux de prompt retablissement postop !
Rédigé par : tilly | lundi 12 novembre 2007 à 16:07
Excellent !
Maigre consolation, quitte à n'y rien voir, tu pourras fermer les yeux pour éviter les lacrymos :)
Rédigé par : Liberal | lundi 12 novembre 2007 à 16:23
Ah ces étudiants, j'ajoute une pierre à l'édifice, j'ai dans un reportage un panneau 'vive la grève' à l'entrée d'une université... je crois que tout est dit !
Rédigé par : Gemini | lundi 12 novembre 2007 à 16:26
Ha ha.
Hugues, tu es un vil provocateur qui s'assume, et vu que ça fait vivre ton blog, je ne vais pas m'en indigner (et d'autant moins qu'il est parfaitement évident que tu n'attends que ça). Je te ferai juste remarquer qu'il n'y a aucune prise de position qu'on ne puisse présenter comme absurde quand on la pousse jusqu'à l'absurde -- et que cette façon de présenter systématiquement comme des extrémistes les modérés d'un autre bord que le tien s'appelle purement et simplement de la propagande. Tu es un propagandiste relativement drôle, mon bon Hugues (relativement parce que ça tourne quand même un peu au procédé), mais je trouve quand même que tu as une tendance un peu prononcée depuis quelque temps à préférer la caricature à l'argumentation.
Bon rétablissement... même si tu t'emploies à donner l'impression que tu resterais convaincu d'être plus clairvoyant que les autres quand bien même tu deviendrais totalement aveugle. A quoi bon avoir des yeux quand on est décidé à ne voir que ce qu'on a décidé de voir, n'est-ce pas (et il s'en faut de beaucoup que ce fanatisme ne soit que le fait de tes gauchistes fantasmés).
Rédigé par : Poil de lama | lundi 12 novembre 2007 à 16:42
Ca se fait une opération de la cornée pour myopie à ton age ?
Rédigé par : âne | lundi 12 novembre 2007 à 16:53
Dans la rubrique "abdication totale de toute raison", tu/vous as oublié un régime spécial de retraite pour les avocats et un salaire pour les étudiants. Ce dernier aurait entre autres avantages de leur permettre de négocier le paiement des jours de grève comme les grands !
Rédigé par : Monsieur Prudhomme | lundi 12 novembre 2007 à 16:55
C'est une nouvelle technique ? Combien coûte l'opération ? Tu nous feras un post ?
Rédigé par : Fleur Delacour | lundi 12 novembre 2007 à 16:56
"La coordination étudiante appelle au blocage des gares mardi", voilà le titre de l'article du Monde consacré à qquns des gauchistes *fantasmés* de notre hôte. A lire. Et comme le PS est en état semi-comateux, tous ses membres passent le temps qui leur reste lorsqu'ils ne se crêpent pas le chignon à pousser des "tssk tssk" offusqués.
Bonne chance pour la salle d'op', c'est pas douloureux, c'est rapide et on se remet très vite. Un peu comme pour la cataracte, mais ça, c'est pour après...
Rédigé par : cdc | lundi 12 novembre 2007 à 16:56
Les jeunes gens que tu évoques n'oublient pas non plus (outre l'abolition de la loi Pécresse , la régularisation de tous les immigrés irréguliers et le refus du mini-traité) d'exiger l'abolition des peines-planchers, de la loi sur l'égalité des chances et le retour à 37,5 années de cotisations pour tous. Et encore, je dois en oublier une ou deux. Mais ils n'ont pas encore demandé à Sarkozy de supprimer par vois de décret la Maladie, le Mal, la Méchanceté et la Bêtise.
Rédigé par : François X | lundi 12 novembre 2007 à 17:19
Laurent C., Nirmala,
Je connais pas ce livre. Mais ceux d'Ayn Rand valent tout de même leur pesant de cacahouètes -- autant que les délires de ses fans, aux Etats-Unis comme en France (http://www.aynrand.org/site/PageServer ). Mais, comme je le disais, ils se laissent lire comme des curiosités.
Tilly,
Merci. Mais tu ne travailles pas à la RATP, par hasard ? Ca pourrait me rendre service.
Liberal,
Je me fais opérer avenue Hoche. On n'utilise pas de lacrymo dans ce quartier. Ce serait tout de même malheureux !
Gemini,
Bah, à Lyon-II, il y a bien une licence de clown.
Poil de lama,
Attends une seconde : JE pousse les choses à l'absurde ? Hum, je ne voudrais pas rester dans la même veine bassement calembouresque mais tu me sembles un assez bon prototype de celui qui a des yeux mais ne veut point voir...
Âne,
Je ne sais pas comment il faut interpréter cette question. Veux-tu dire "pour un vieux croulant comme toi" ou pour un "type aussi jeune" ? Je suis un très récent quadra et, oui, c'est le bon âge !
Monsieur Prud'homme,
Oh, j'y avais pensé mais Poil de lama aurait dit que je caricaturais...
Fleur Delacour,
Il s'agit de la dernière technique en date, mais ça date déjà de trois ou quatre ans. J'en ai déjà un peu parlé ici : http://hugues.blogs.com/commvat/2007/10/lhomme-augment.html
et je pense être plus précis la semaine prochaine si je suis encore en vie.
Autrement, ça coûte 1200 euros par oeil et comme j'ai deux yeux, ça me coûte le double...
Cdc,
Si seulement le BN du PS acceptait de se faire opérer de la cataracte, on y verrait plus clair...
François X,
Ils ont probablement oublié mais je suis certain qu'ils sont ouverts aux propositions que l'on pourrait leur faire.
Rédigé par : Hugues | lundi 12 novembre 2007 à 17:26
Hugues: Du fin fond de ma Bolivie, je ne vois effectivement pas dans le détail tous ce que les gauchistes ultra-minoritaires objets de ton exécration peuvent énumérer comme conneries: les journaux d'ici tempêtent contre le centralisme d'Evo Morales ou l'égoisme des ploutocrates des régions orientales du pays, mais se contrefoutent de Sarkozy comme de Besancenot -- et tu ne peux pas savoir à quel point je les en félicite. Mais je n'ai pas besoin de connaître tout ça dans le détail pour me rendre compte que ton inventaire à la Prévert est une caricature qui force le trait -- et qui d'ailleurs l'assume. Au reste, crois-tu que j'ignore que l'ex-Marseillais que tu es n'ouvre jamais la bouche sinon pour expectorer une exagération? Farceur, même quand tu te pointes à l'heure du déjeuner en disant qu'il est midi trente, je sais déjà que tu as rajouté au moins un quart d'heure pour faire bonne mesure. De toute évidence, on a oublié de te raconter l'histoire du petit garçon qui criait "au loup" quand tu en avais encore l'âge...
Rédigé par : Poil de lama | lundi 12 novembre 2007 à 17:58
Débrouille-toi pour revenir en VSL, remboursé par la sécu (moins une franchise inique, 2€ je crois).
Rédigé par : all | lundi 12 novembre 2007 à 18:16
All,
Tiens, je n'y avais pas pensé. Je vais voir de ce côté-là...
Poil de lama,
Note que, de ton côté de l'eau, les étudiants se contrefoutent de Sarkozy alors qu'ici, ils adorent Morales et Chavez. Ils ne doivent pas savoir qu'il est justement en train de tirer à balles réelles sur les étudiants, le Chavez.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-975997@51-968940,0.html
Mais c'est ici qu'ils assurent "résister", les étudiants.
Rédigé par : Hugues | lundi 12 novembre 2007 à 19:22
Si tu rencontres des étudiants adorateurs de Chavez, tu peux leur transmettre mon exécration... mais n'oublie pas d'en faire une photo parce que j'ai furieusement l'impression que ces sales petits cons existent surtout dans tes fantasmes, encore une fois (oui, tu pourras certainement trouver deux ou trois tarés dans une manif, c'est là qu'ils poussent, mais de là à en faire une généralité...).
Pour ce qui est de Morales -- pardon pour le hors-sujet, mais tu m'y as enfoncé en répondant "Chavez" à peine ai-je eu dit "Morales" --, je te concède que son antiaméricanisme (très compréhensible et même très excusable quand on sait le nombre de fois que Morales s'est fait tabasser par les séides de la DEA) lui fait bien à tort afficher une solidarité sans faille avec le tyranneau bolivarien, en même temps qu'avec Castro et parfois même Ahmadinejad et Khadafi (par ailleurs grand pote de Sarkozy). Ça n'empêche pas que Morales vaut, au moins pour le moment, beaucoup mieux que la caricature qu'il trace de lui-même, et que c'est de très loin le politicien le moins pourri que j'aie vu en Bolivie depuis plus de 25 ans que je m'y intéresse (sauf à considérer aussi les troisièmes couteaux). Même s'il s'y enferme consciencieusement lui-même, je pense donc qu'il ne mérite pas d'être mis dans le mec sac que le triste clown de Caracas, et je t'invite sur ce sujet-là comme sur beaucoup d'autres à aller un peu au-delà des amalgames à deux balles (fussent-elles réelles).
Mais bon, on est très loin des couloirs du métro en grève, sorry pour le hors-sujet.
Rédigé par : Poil de lama | lundi 12 novembre 2007 à 20:26
Toujours provocateur, HS.
"contribuer au blocage de la modernisation de nos facs et à la fragilisation de nos régimes de retraites par répartition... Tout ça me hérisse franchement le poil."
Un coming out sarkozyste ?
Vous pensez vraiment que la loi LRU est là pour "moderniser" et que les régimes de retraites sont "fragilisés" par des régimes spéciaux ?
Si vous répondez oui à l'une de ces questions, il vous faut effectivement rapidement une chirurgie des yeux...
Rédigé par : YR | lundi 12 novembre 2007 à 21:13
Ah, désolé si je crains de troller (à propos, où est Manu ?)mais, non, la moins petite expérience que j'ai eue avec Morales et ses séides ne me convainc pas que malgré sa droiture affichée - sans douté réelle (pour tout dire, je n'aime pas Robespierre), cela ne semble pas suffisant pour lui décerner un satisfecit.
Bien, c'est vrai, je me remets de ma cataracte binoculaire et j'espère que ma nouvelle vue me permettra de mieux voir venir l'avenir de mon pays en capilotade (je parle de Belgique) et de regarder avec intérêt et un peu de tristesse l'avenir de ce pays voisin dont la même langue nous sépare. PS ici, PS chez vous, ça fait triste, hélas...
Rédigé par : cdc | lundi 12 novembre 2007 à 22:34
Avoir lu Ayn Rand c'est pas mal. L'avoir compris c'est mieux.
Vous restez dans le camps des looters, mais-si-c'est-l'etat-citoyen-social-et-responsable-festif-durable-et-democratique-c'est-different-c'est-pas-du-vol.
Ben si, c'est du vol et c'est ignoble.
Rédigé par : A.B. | mardi 13 novembre 2007 à 00:23
Je vais me faire perfide: si demain tous les Français talentueux se mettent en grève, TF1 au complet (zéro grévistes) annoncera que tout le gouvernement, sans exception, continue à travailler, que la quasi-totalité des parlementaires de la majorité continuent à siéger aux deux assemblées et que la plupart des grands patrons du cac40 sont restés fidèle au poste.
Sinon, "l'œuvre" et la philosophie de Rand sont à bien des égards avant-gardiste: cette façon de présenter la haute société comme l'optimum absolu de l'espèce, seule source et unique gardienne de la grandeur de la civilisation, tout en présentant ces fantasmes masturbatoires comme étant "objectifs", ça ne vous rappelle pas quelque peu la droite décomplexée, qui se proclame unique protectrice des travailleurs et des honnêtes gens tout en développant la rente et en essayant de rendre légaux les délits financiers? Qui accuse ses rivaux de sectarisme tout en prétendant que ses chimères et ses obsessions sont autant de faits avérés et solutions pragmatiques?
Rédigé par : Laurent Weppe | mardi 13 novembre 2007 à 02:45
Les cheminots, les étudiants, les fonctionnaires, les magistrats et les avocats, sans parler des internes ou des marins-pêcheurs (qui ont obtenu tout ce qu'ils pouvaient raisonnablement espérer)... Le problème, c'est que ça commence à faire beaucoup en peu de temps. Sachant que les routiers, les enseignants, les chercheurs et quelques autres ne tarderont pas non plus à (se) manifester...
On peut tout de même commencer à se poser des questions sur la pertinence de la méthode politique choisie. Tout en même temps, sans concertation et sans compromis, ça passe ou ça casse ? On peut même éventuellement se demander s'il ne s'agit vraiment dans tous ces cas que de corporatismes et de conservatismes, que de défense d'intérêts catégoriels, que d'aveuglements devant l'incontournable réalité économique... Et si les étudiants sont nécessairement tous de jeunes cons manipulés par l'extrême gauche.
Personnellement, la "casse", après ces échauffements de rigueur, je la situerais bien au moment de la réforme du contrat de travail, dans les premiers mois de 2008. Là, sur ce sujet majeur, on pourrait, à mon avis, voir une forte majorité de salariés du public et du privé (et les étudiants bien entendu) s'opposer à la suppression de certains de leurs droits fondamentaux.
Eventuellement, avec le réchauffement climatique, cela pourrait être un peu avant le moi de mai. En partant, Fillon dirait, 40 ans après : "c'est la liquidation de l'héritage de mai 68 à l'envers".
Rédigé par : Wolfgang | mardi 13 novembre 2007 à 03:14
D'accord avec Laurent Weppe : si les gens les plus "talentueux" abandonnaient le navire... D'autres prendraient leur place, tout simplement. Parce qu'il y a par exemple, à mon avis, environ 150 000 personnes en France qui seraient capables de diriger une entreprise du CAC 40, si elles étaient préparées pour ça. Et au moins quelques centaines qui le sont et qui postulent, à court ou moyen terme. Et cela me semble vrai pour toutes les catégories auxquelles on pourra accoler le mot "talent". Au sommet des "happy few", les places sont plus rares qu'indiscutables.
Rédigé par : Ronald | mardi 13 novembre 2007 à 03:43
et le vélo 24h à l'avance !
http://www.urban-cab.com/Transport/transport.html#1
Good luck
Rédigé par : Thaïs | mardi 13 novembre 2007 à 10:51
Bon, et le plus important maintenant.
L'opération s'est bien passée?
Rédigé par : Liberal | jeudi 15 novembre 2007 à 14:44
Oui, c'est vrai ça.
Tu vois bien ?
Rédigé par : aymeric | vendredi 16 novembre 2007 à 11:52
Comment va Oedipe ?
Rédigé par : Antigone | vendredi 16 novembre 2007 à 15:13