La proposition de commémoration de la Shoah par les écoliers est stupide. Mais certaines des réactions qu'elle suscite sont carrément odieuses.
C'était à prévoir, les réactions d'hostilité à la dernière crétinerie de l'hyperprésident sont en train de me devenir encore plus insupportables que la crétinerie en question. Sur le fond, évidemment, comment faire autrement, tout le monde est d'accord : ce concept de l'adoption morale d'un enfant déporté par un élève de CM2 est à la fois absurde et malsain.
On se demande même comment une proposition aussi hallucinante n'a pas été étouffée dans l'œuf par l'un des innombrables conseillers de l'hyperprésident avant qu'elle ne soit proférée en public. Bah, c'est peut-être que les courtisans du premier cercle, à quelques semaines d'un changement d'organigramme que l'on annonce drastique, n'ont pas très envie de passer pour des fâcheux. Mais bon, la crétinerie a été émise et, j'en prends le pari, enterrée presque aussi sec. Que Guéant, Guaino, Soubie, Mignon ou Benamou ne soient plus capables d'alerter le boss sur l'impair qu'il s'apprête à commettre est une chose. Que la chute de température sanguine de Simone Veil soit sans effet sur lui en est une autre...
Mais que nous expliquent exactement les bonnes âmes au-delà de ce magnifique consensus psycho-pédagogique ? D'abord, que la suggestion de singulariser la Shoah n'est pas acceptable, les génocides arméniens et rwandais valant bien ce terrible (car tout le monde, à ce stade, reste d'accord pour trouver la Shoah terrible) épisode de l'histoire humaine. Ensuite, qu'à l'heure des expulsions de sans-papiers, on pourrait aussi bien apprendre le nom des enfants chinois ou maliens renvoyés vers leurs pays. Enfin, que les juifs feraient mieux de se faire oublier plutôt que de passer leur temps à remuer le couteau des chambres à gaz dans la plaie s'ils veulent vraiment en finir avec l'antisémitisme.
Tous ces points de vue sont parfaitement défendables et sont d'ailleurs défendus avec une extrême véhémence un peu partout ; j'ai beau avoir tendance à multiplier les liens dans mes textes, je ne me donnerai même pas la peine de vous mettre sur la voie ce coup-ci... Je prendrai toutefois le temps d'exprimer ma propre façon de voir.
D'abord, oui, la Shoah est singulière. Singulière en soi, et singulière dans le contexte français. L'histoire fourmille évidemment de génocides au sens d'une tentative d'extermination d'un groupe humain par un autre. Mais les Turcs, s'en prenant aux Arméniens, se sont « contentés » de massacrer ceux qui leurs tombaient sous la main, n'ont pas justifié ces massacres par la volonté de débarrasser l'univers d'une race démoniaque et, surtout, ne se sont pas organisés pour importer par convois entiers les Arméniens ne résidant pas en Turquie pour achever leur triste besogne. Les Hutus rwandais ne sont pas non plus partis à la recherche des Tutsis du Burundi, histoire d'alimenter les chaudières de leurs camps d'extermination. Et surtout, la France n'a pas, dans un cas comme dans l'autre, pris sur elle de livrer avec enthousiasme ses citoyens d'origine arménienne ou tutsie à leurs bourreaux. Bien entendu, on peut considérer le paroxysme d'une haine bimillénaire à l'égard des juifs et la contribution vichyste à la solution finale comme du business as usual sous le soleil ; on peut même estimer qu'accorder un caractère spécifique à l'obsession nazie revient à se lancer dans la « compétition victimaire »... On l'aura compris, ça n'est pas mon cas.
Second point, la comparaison récurrente entre les expulsions de sans-papiers et les déportations. Je conçois qu'il existe, parmi les membres de RESF ou chez les partisans d'une disparition des frontières nationales, des personnes qui, sincèrement, honnêtement, estiment que les difficultés économiques rencontrées en Chine ou en Afrique sont comparables à la combustion dans un four crématoire et que, par voie de conséquence, le refus d'une carte de séjour est superposable à la collaboration. Là-encore, ce n'est pas mon cas. Je subodore d'ailleurs que le nombre de ces bons samaritains inaccessibles aux aspects pratiques de leurs exigences est assez inférieur à celui des adversaires disons, plus stratégiques, du concept de politique migratoire.
Reste cet argument d'alimentation de l'antisémitisme par les juifs eux-mêmes, lesquels ne cesseraient, dans le but d'en profiter matériellement ou moralement, de se livrer à la fameuse « pornographie mémorielle » popularisée par un célèbre amuseur... Disons que ce raisonnement me semble à peu près aussi tenable que celui qui consisterait à expliquer à un descendant d'esclave qu'il commence à nous les briser avec ses commémorations de l'abolition de la traite négrière ― l'autre grande tragédie spécifique de l'histoire humaine selon moi.
Les Français juifs (comme groupe religieux ou, plus fréquemment, comme simples citoyens rattachés les uns aux autres par l'histoire et/ou la culture) n'avaient rien demandé à Nicolas Sarkozy. Et certainement pas de se livrer à cette nouvelle pitrerie démagogique sur leur dos. Faudra-t-il les blâmer de recevoir certaines des réactions des dernières quarante-huit heures comme autre chose qu'un légitime souci de protection enfantine ?
© Commentaires & vaticinations
Comme il serait doux et bienfaisant d'avoir un " commandant de bord" tel que vous. Merci pour cette mise en mots et puissent-ils être nombreux ceux qui vous liront
Rédigé par : Patrick Le Tallec | samedi 16 février 2008 à 18:39
Est-ce qu'odieux n'est pas un peu fort ? Je veux dire, la plupart des reactions n'ont pas été jusqu'au point de nier la gravité de la Shoah, seulement de defendre des points du vue que vous qualifiez vous-meme de defendables.
Je crois comme vous que l'extermination des juifs a quelque chose de specifique part le "fondement theorique" qui s'y attachait. Mais, peu importe, ce qui compte ici c'est que 1) c'est completement malsain pour les enfants 2) les juifs, que ce soit les autorités religieuses ou n'importe quel personalité, n'ont jamais demandé quoi que ce soi de pareil.
Rédigé par : Matthieu | samedi 16 février 2008 à 19:11
Patrick le Tallec,
Merci. Mais comme commandant de bord, vous n'aurez pas de mal à trouver mieux :
http://hugues.blogs.com/commvat/2008/01/trente-cinq-jou.html
Matthieu,
Je disais "défendables" en suggérant qu'ils ne l'étaient peut-être pas vraiment à mon sens. Enfin, on peut évidemment défendre n'importe quoi et je n'ai pas la prétention de dire le "vrai" intangible. Mais je crois que la spécificité historique de la Shoah, l'impossibilité de comparer les expulsions de sans-papiers et les camps et la réalité de l'antisémitisme sont, pour le coup, particulièrement "défendables".
Mais ce texte est précisément un texte sur la nature de certaines réactions et absolument pas une texte contre l'idée fumeuse de Sarkozy. Donc, non, je ne suis pas d'accord avec toi. Il ne suffit pas de dire "peu importe, tout le monde est d'accord contre Sarko, fermez le ban !".
Rédigé par : Hugues | samedi 16 février 2008 à 19:28
Hello.
Je ne suis pas très enthousiaste sur l'idée en question. Surtout parce que je ne vois pas ma fille, dans 6 ans, devoir porter le poids d'une telle mémoire. Ca me semble bien lourd pour un enfant de dix ans.
En revanche, ce que tu soulignes mérite de l'être. Ce n'est pas de l'antisémitisme (chez la grande majorité) mais une certaine banalisation qui montre bien qu'il y a quelque chose à faire.
Par ailleurs, je sors de la lecture de "Petit frère" de Zemmour, et je ne peux pas m'empêcher de penser que, si l'antisémitisme semble assez contenu (dans le sens du "containment") dans une large partie de la société, il croît de façon très préoccupante dans les banlieues.
Alors, oui, on peut douter de l'intérêt de cette proposition, mais je ne suis pas persuadé qu'il soit nécessaire de tirer à boulets rouges.
Rédigé par : koz | samedi 16 février 2008 à 20:07
Cher Hugues,
Merci de revenir ici à l'essentiel...
Mais il ne faudrait pas que le caractère odieux de certaines réactions nous fasse oublier la honteuse stupidité de la décision (?) présidentielle... Et pourrait-on peut-être prendre en compte, là-dessus, ce que nous autres, minables instits ou profs de l'enseignement public (hélas, ni curés, ni pasteurs, ni rabins ni imams...), tentons maladroitement de faire dans notre métier de tous les jours ? Pourrait-on même admettre, que, sur ces questions, aujourd'hui, en France, il y a déjà des milliers de citoyens, que ce soit leur métier ou qu'ils soient militants bénévoles dans de multiples structures et organismes, qui, aujourd'hui, font déjà ce qu'ils peuvent ? Franchement, aujourd'hui, j'ai vraiment honte pour nous tous que la "star'acisation" du débat politique nous entraine à "dysneylandiser" des questions aussi graves. Que nous soyons méprisés n' a pas d'importance, mais qu'on foute la paix à Guy Môquet et aux enfants d'Izieu.Nos élèves et nous portons déjà leur mémoire.
Là dessus, vraiment, l'hyperprésident, il faut qu'il se calme... Ce soir, j'ai vraiment honte de la République...
Rédigé par : Bernard M. | samedi 16 février 2008 à 20:49
"on peut douter de l'intérêt de cette proposition" : en effet, c'est tendre des verges pour se faire battre. Il suffit de lire la réaction de Simone Veil pour s'en convaincre. Non seulement c'est politiquement idiot, mais c'est exacerber la concurrence des mémoires, phénomène délétère, destructeur du lien social.
Rédigé par : Monsieur Prudhomme | samedi 16 février 2008 à 21:02
Et j'oubliais l'essentiel : faire porter aux enfants le poids de la mémoire des morts me semble une idée curieuse, mais Simone Veil le dit mieux que moi.
Rédigé par : Monsieur Prudhomme | samedi 16 février 2008 à 21:07
Intéressante la comparaison entre la traite négrière et la Shoah: dans les deux cas la déportation les millions de morts et la négation même de la qualité d'être humains
Rédigé par : verel | samedi 16 février 2008 à 22:29
Que des gamins de dix ans apprennent à réfléchir sur ce qui peut arriver à un enfant si la sauvagerie prend le dessus dans un pays, cela me semble une bonne chose. En apprenant très tôt à un enfant ce que peut provoquer la barbarie, il comprendra peut-être mieux les dangers qui l'entourent.
En tant que ministre de l'Intérieur, NS a plus qu'un autre été confronté aux problèmes du comportement barbare de certains jeunes et parfois même d'enfants de 10 ans.
Qu'il s'agisse d'un enfant juif ou de la mémoire d'un autre enfant martyrisé du passé est secondaire. Il faut lui apprendre ce que veut dire le mot "barbarie".
On sait bien que les enfants comprennent bien mieux un sujet quand un autre enfant est concerné ou a été confronté à une situation concrète et difficile, bien mieux que lorsqu'il s'agit de comprendre un texte d'historien énumérant des faits à travers des chiffres ...
PS : ne comparez pas vos enfants d'un milieu protégé avec ce que vivent des gamins dans certaines banlieues. Quoique, quand on pense à certains jeux vidéos ou films ...
Rédigé par : vienne | samedi 16 février 2008 à 23:54
Oui, il y a quelque chose de specifique dans la Shoah. Oui, il etait legitime de faite quelque chose de specifique par egard pour la memoire de cette monstruosite specifique.
Mais c'est une raison supplementaire de taper sur Sarkozy: car pour commemorer cette monstruosite specifique, il nous a servi une connerie a deux balles aussi irreflechie que n'importe quel autre de ses coups mediatiques foireux. Il n'a pas plus reflechi pour la commemoration de la Shoah qu'il ne l'a fait pour montrer Carla a Disneyland: c'est une connerie du meme niveau, mais sur un sujet autrement plus grave.
Je sens bien qu'il y aura des gens pour repliquer: tu proposes quoi puisque tu es si malin? Eh bien il m'aurait paru adequat que sur cette question, pour une fois, par exception, Sarkozy fasse l'effort de reflechir serieusement et de prendre conseil aupres de gens competents. Car il y en a. Des historiens de cette periode, il y en a des dizaines. Des associations se preoccupant de ne pas laisser perdre le souvenir de la Shoah, il y en a aussi des paquets (avec des expositions itinerantes, des documentaires, des enregistrements de temoignages, des voyages organises en Pologne, etc.). Des parents de deportes, il y en a des dizaines de milliers. Combien en a-t-on consulte avant de sortir cette mesure debile? Pas un. On n'a meme pas pris la peine de reunir le quart de la moitie d'une commission Attali: cette connerie est sortie toute armee du cerveau de notre president bien-aime, comme ca, pouf, j'y ai pense en me rasant et je trouve que c'est genial, allez hop tout le monde s'y met. Le souvenir de la Shoah ne pouvait pas etre plus insulte que par un tel manque de consideration, de respect et de decence.
Rédigé par : Poil de lama | samedi 16 février 2008 à 23:58
alors si je comprends bien, c'est parce que koz était trop occupé à finir le bouquin de Zemmour qu'il n'a pas pu répondre à la petite pique sur son aveuglement du précédent billet....merci quand même à lui de nous rapporter l'avis expérimenté d'Eric Z. sur la montée de l'antisémitisme en banlieue : c'est vrai que ce n'est pas le premier à avoir gardé un profond traumatisme de sa naissance dans le 93...
merci koz, merci Eric :-)
(fin du troll)
Rédigé par : kkg | samedi 16 février 2008 à 23:59
La spécificité du projet d'extermination des Juifs d'Europe (expression plus appropriée que le terme "shoah") tient à sa prétention rationaliste. Que ce soit son élaboration théorique (avec force démonstrations "scientifiques") ou son organisation (méthodique, administrative, industrielle), cette entreprise se distingue par une prétention rationaliste qu'aucun autre génocide n'a porté à ce degré.
En revanche, la volonté génocidaire affirmée n'ont rien d'exceptionnel. Rappelons-nous le Général Sheridan déclarant qu'"un bon Indien est un Indien mort" ! En terme de sinistre "réussite", le génocide des Amérindiens surpasse de loin celui des Juifs d'Europe. Le nazisme a assassiné environ 30 % de la population juive européenne; les colons américains ont exterminé… 97 % des Amérindiens ! En revanche, cela a pris plus de temps.
La palme de la rapidité revient au génocide Rwandais qui a vu massacrer un million de Tutsi en cent jours.
En revanche, l'esclavage, s'il peut être qualifié de génocide, ne l'était pas intentionnellement, si l'on peut dire. L'esclavage se légitimait évidemment d'une conception profondément raciste, mais son but n'a jamais été d'exterminer les Noirs. Les esclaves étaient des biens, ils avaient donc une valeur. Quel cultivateur se mettrait en tête de détruire méthodiquement ses machines agricoles ?!
L'un des problèmes de la brillante idée de Nicolas Sarkozy, c'est qu'elle conduit inévitablement à la concurrence victimaire. Aucun argument rationnel (à supposer que ceux-ci existent) n'empêchera que certains — qui s'estiment porteurs d'une mémoire douloureuse — se demandent pourquoi seule l'extermination des Juifs d'Europe mérite une attention particulière de la part de la République.
SI l'intention de Nicolas Sarkozy était de prévenir les haines et la communautarisation de la société française (ce dont on peut légitimement douter, vus ses modèles socio-politiques, sa rhétorique ethnicisante, ses allusions permanentes au fait religieux…), il y a un vrai travail d'éducation à mener. Mais cela, c'est le domaine des enseigants et des historiens et cela ne peut être confondu avec des mesures spectaculaires uniquement basées sur l'émotionnel.
À la limite, une telle instrumentalisation de la Shoah est la pire insulte qui puisse être faite à la mémoire des victimes.
Rédigé par : Antoine Block | dimanche 17 février 2008 à 01:02
Rectificatif :
Il ne faut pas lire : "Le nazisme a assassiné environ 30 % de la population juive européenne", mais : "Le nazisme a assassiné environ 65 % de la population juive européenne".
Toutes mes excuses pour cette inversion des proportions.
Rédigé par : Antoine Block | dimanche 17 février 2008 à 01:06
Visiblement, la dircab de l'Élysée est loin d'être capable de prévenir le chef d'État sur l'impair, elle persiste et signe:
http://www.lejdd.fr/cmc/politique/20087/mignon-transmettre-la-shoah-est-essentiel_95656.html
Mais la sortie de crise est bien là: finalement, ça sera peut-être plutôt un enfant déporté par classe. On récapitule: une semaine d'inflammation médiatique qui fait oublier qu'on a mal ailleurs, puis un petit coup de frais pour faire passer... Ne restera comme séquelle qu'une intervention de plus dans le domaine pédagogique en toute méconnaissance de cause, mais ça c'est pas la première fois. Merci Docteur!
Rédigé par : Jul | dimanche 17 février 2008 à 10:51
Tiens c'est marrant, nous avons pondu deux billets qui suivent à peu près la même construction, à la différence que moi je suis favorable au projet du président.
J'en profite pour te signaler que tu es dans la short list des 10 candidats pour les 7 Merveilles du OUeb, félicitations et bonne chance pour la finale
Rédigé par : Toréador | dimanche 17 février 2008 à 11:05
Je n'ai aucune opinion sur cet initiative, mais il me semble que les censeurs, obnubilé par leur haine du personnage, confondent un peu vite l'arbre pour la foret.
Ce qui constitue la Nation est la volonté de vivre ensemble (Renan). Ce pays me semble de moins en moins une "Nation".
Cette initiative, ainsi que celle de réintroduire l'Instruction Civique me parait aller dans le sens d'apprendre le sens d'appartenance collective a de futurs citoyens dont les parents semblent par ailleurs se réfugier dans un je m'en foutisme nombriliste intégral et un égoïsme consommationnel absolu.
Si l'école n'apprends pas aux enfants les raisons pour lesquelles ils doivent être solidaires des autres bipèdes habitant le même espace géographique qu'eux, je vois mal a quoi elle sert (en temps que service public a la charge de la collectivité). De garderie pour que Maman puisse travailler et payer les traites de la BM?
Rédigé par : Merlin | dimanche 17 février 2008 à 11:51
Pas envie ici de discuter de la spécificité, l'unprecedentness comme disent les Américains, de la Shoah. Encore que, dans l'esprit d'Antoine Block, il y aurait des réserves à faire.
Sarkozy a perdu une excellente occasion de se taire, j'en suis d'accord.
Je note cependant dans ses récentes prises de position des perspectives du plus haut intérêt. La morale à l'école : ça ne va pas de soi, mais ça mérite au moins le débat.
La grammaire à l'école : le retour à un enseignement plus traditionnel me semble absolument nécessaire. Les enfants ne comprennent rien à la grammaire telle qu'elle figure dans les programmes officiels. Or il me semble que la maîtrise de la grammaire, et, au-delà, de la langue, sont un enjeu majeur : quel "vivre ensemble" est-il possible , quelle nation française est-elle ne serait-ce qu'envisageable sans avoir en commun notre langue ?
Au-delà des querelles politiques, une "politique de civilisation" ne peut refuser de voir que l'école et la langue menacent ruine.
Rédigé par : François X | dimanche 17 février 2008 à 14:01
Koz,
Je ne pense pas que toutes les réactions d'hostilité à la proposition soient « antisémites » (même si ça peut arriver).
Mais je crois qu'elles empruntent fréquemment -- lorsqu'elles s'éloignent d'une critique légitime de la méthode sarkozyenne -- à un discours fourre-tout que je n'aime pas et à un vrai refus de réfléchir à des choses complexes. C'est ce recours au prêt-à-penser qui est angoissant.
Un commentaire vu quelque part, je crois que c'est chez Libé mais je ne vais partir à sa recherche, dit en gros la chose suivante : « Oui, il faut rappeler que la Shoah est une tragédie, mais les Israéliens font la même chose aux Palestiniens ».
Voici le prototype idéal de cette pensée fourre-tout dans sa version dangereuse : Sarkozy propose une mesure qui n'est pas judicieuse sur la mémoire de la Shoah. Le débat sur la mémoire se déplace alors sur le terrain de la « propagande mémorielle » à laquelle se livreraient les juifs selon Dieudonné, Le Pen et, oui, souvent, le Monde Diplomatique. Et l'on finit par expliquer que les problèmes territoriaux et politiques israélo-palestiniens ou la question des sans-papiers sont de toute façon comparables à la solution finale.
Ca trivialise la Shoah, ça empêche de réfléchir à notre propre histoire, ça prévient toute appréciation concrète des problèmes du Moyen-Orient et de la politique migratoire. D'où mon malaise.
Bernard M.,
Sarkozy est responsable des conneries qu'il profère, tout à fait d'accord. Mais c'est aussi le cas de ses contradicteurs. C'est que j'exprimais.
Monsieur Prudhomme,
Non. Pas d'accord. Ca n'est pas « exacerber la concurrence des mémoires ». C'est juste proposer une mesure absurde et malsaine pour les enfants.
T'es tu senti aspiré dans une concurrence des mémoires en entendant ça ? T'es tu dis « Ah, mais si je dois me souvenir de la Shoah, mon cerveau est trop petit pour concevoir d'autres souffrances » ? Ce concept de la concurrence est une fabrication politique utilisée par l'extrême-droite et par une certaine extrême-gauche. Et puisque tu cites Simone Veil, elle ne part absolument pas dans cette direction.
Verel,
Oui, exactement. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne parle pas de l'esclavage, qui est une constante dans l'histoire des hommes, mais bien de la traite, qui, comme la Shoah, théorise cette négation de la qualité d'êtres humains d'un groupe d'individus.
C'est ce qui fonde la spécificité de ces deux tragédies et leur singularité, voire leur exemplarité. Et certainement pas le nombre des victimes -- même si les proportions sont hallucinantes dans les deux cas -- où les techniques utilisées.
Vienne,
Mais oui, bien sûr, les enfants peuvent être amenés à réfléchir. Mais dans un cadre concret sans rapport avec cette proposition.
Poil de lama,
Je suis entièrement d'accord avec toi. Mais là n'est pas mon propos.
Antoine Block,
Tiens te revoici. Tu devrais éviter de venir lire mes notes, tu sais bien qu'elles sont le produit du cerveau d'un mythomane qui ferait mieux de s'occuper de son carburateur.
Je vais néanmoins te répondre, puisque les interventions dans le genre de la tienne sont précisément ce qui m'a conduit à écrire cette note alors que j'avais bien d'autres choses à faire.
D'abord, remarquons que tu n'as pas grand chose à faire de la proposition Sarkozy en tant que telle. Tu termines bien en expliquant qu'elle « conduit inévitablement à la concurrence victimaire », mais on ne comprend pas plus avec toi qu'avec Monsieur Prudhomme plus haut de quelle manière.
Maintenant, tu viens surtout rappeler que, des Indiens d'Amérique aux Tutsis du Rwanda, les exemples de génocides abondent et qu'ils faut donc arrêter avec la singularité de la Shoah –- précisant que, si singularité il y a, c'est au maximum pour des raisons de « méthodes » . Mais si tu avais lu la note au lieu de nous servir ton dogme à la louche, tu aurais pu voir que j'adressais justement cette question.
Les colons d'Amérique du Nord ont exterminé les Indiens d'Amérique pour les spolier et s'installer à leur place. Ils ne sont pas allés chercher les Indiens de Terre de Feu pour les ramener dans les camps afin de faire disparaître cette horrible engeance une fois pour toutes. Ils se sont comportés comme de vulgaires Vikings débarquant en Normandie et trouvant le paysage suffisamment accueillant pour s'implanter après quelques massacres. De leur côté, les Hutus ont massacré les Tutsis comme les Luos massacrent les Kikuyus au Kenya : dans le cadre de violences à la fois politiques et tribales, mais à une échelle telle que le qualificatif de génocide est totalement pertinent. Ils n'importaient pas pour autant les Tutsis de la diaspora pour les exterminer jusqu'au dernier.
Enfin, je n'évoque pas la traite pour en faire un génocide, mais, là-encore, une tragédie exemplaire et spécifique, déniant le statut d'homme à un groupe, ce qui n'est pas le cas de l'esclavage « générique ». Et, oui, la question de la traite mériterait également un enseignement spécifique à l'école, sans le pathos sarkozyen, évidemment, mais au côté de la Shoah et comme élément de l'histoire de France (ce qui n'est pas le cas du massacre des Indiens ou même des Tutsis, n'en déplaise à Kagamé).
Mais à tout prendre, je me range plus facilement du côté d'un Sarkozy manifestement maladroit (et peut-être, pourquoi pas, croyant bien faire dans sa grande stupidité) que du tien.
Jul,
Oui. J'ai vu ça. Mais effectivement, la proposition est déjà enterrée en l'état.
Toréador,
Hum, le même billet qui dit le contraire peut-il être le même billet ?
Merlin,
Il serait tout de même ennuyeux de considérer que cette proposition était à même de construire cette appartenance collective. Je n'ai pas de problème avec l'instruction civique et encore moins avec l'histoire ( http://hugues.blogs.com/commvat/2005/12/_napolon_1er_de.html ) mais il existe d'autres moyens de construire l'indispensable « roman national ».
François X,
Faisons un peu de Fabiusisme, pour une fois : disons que Sarkozy donne de mauvaises réponses à de bonnes questions.
Rédigé par : Hugues | dimanche 17 février 2008 à 14:48
Sur l'enseignement de la Shoah, il me semble que Sarko donne de mauvaises réponses à de bonnes questions. Sur son intervention de Périgueux, je dirais en revanche qu'il propose des réponses claires à des problèmes graves et gravement sous-estimés par le débat national. Il est vrai que l'enseignement de la langue française ne donne lieu à aucune saillie de la part d'humoristes hilarants ni à aucun article dans le monde de la part de "républicains vigilants". Cela ne concerne donc en rien la cohésion nationale (qui n'est pas chère qu'au coeur de Merlin) et ne revêt pas la moindre importance.
Rédigé par : François X | dimanche 17 février 2008 à 17:05
S. Veil : "L'ancienne ministre pense qu'une telle mesure risque d'attiser les antagonismes religieux : "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à son fils ou à sa fille d'incarner le souvenir d'un petit juif ?"
Mme Veil se trompe. Ce n'est pas d'un problème religieux dont il est question, mais raciste. La supposée supériorité de la race aryenne, rappelez vous ... Je ne vois donc pas ce qu'un catholique ou musulman trouvera à y redire...
La Shoa est l'exemple le plus terrible d'une extermination raciste que le monde "moderne" ait connu et à ce titre doit être cité, enseigné à tous, y compris aux enfants des différentes communautés. Le juif, le noir, l'arabe, même le blanc dans certains pays ou quartiers est stigmatisé par des ignorants haineux. C'est à ceux là qu'il faut apprendre ou peut aboutir le processus.
Etonnant d'écouter Mme. Veil à la sortie de la réunion du Crif, je vous conseille de l'écouter (vers la fin de la bande juste avant l'interview de Mme. Lagarde) :
http://www.lcpan.fr/rattrapage_eve_crif_130208.asp?tc=eve_crif_130208
Rédigé par : vienne | dimanche 17 février 2008 à 17:08
La premiere impression d'un Francais qui rentre de nombreuses années a l'étranger c'est le choc culturel. Ce pays ne semble qu'etre preoccupé par atteindre l'age de la retraite le plus vite possible et le "sense of entitlement" de toute la population qui m'entoure. Je ne saurais parler pour toute la France, mais dans le coin (tres) prospere de Paris ou j'habite qui a voté Sarkozy parce que franchement il n'y avait pas vraiment le choix, le personnage irrite au plus haut point. Il semble que les Conservateurs de droite ou de gauche aiment leur Présidents en vieux cons cyniques, Rois faineants qui surtout ne disturbent pas l'apple cart.
Pour une fois ou on a quelqu'un qui essaye de faire quelque chose il me semble que les réactions pourraient etre plus mesurées.
Rédigé par : Merlin | dimanche 17 février 2008 à 17:47
Hugues
Tout à fait d'accord avec toi sur la Shoah.
Sur la stupidité de l'Olibrius, je suis plus dubitatif. L'important pour lui est d'occuper le terrain, d'amuser la galerie et de détourner l'attention des vrais problèmes. Il y réussit à merveille.
Rédigé par : melchior griset-labûche | dimanche 17 février 2008 à 18:04
@ Merlin,
Tu remarques la propension des Français au cynisme et, dans un autre commentaire, le délitement progressif de notre nation. Je te trouverais outrageusement pessimiste si je ne partageais le même sentiment. Il me semble aller de soi que les deux phénomènes ont un lien. Bien à toi,
Rédigé par : François X | dimanche 17 février 2008 à 19:01
(et, politiquement, je tire à peu près les mêmes conclusions que toi : Sarko a ses défauts, peut-être même des tares, mais pour y a pas mieux en magasin et tout est loin d'être à jeter chez lui)
Rédigé par : François X | dimanche 17 février 2008 à 19:06
Je découvre ce blog qui semble objectif.
Ce texte, me comble. Aimerais pouvoir exprimer aussi bien, ces idées qui sont (aussi) les miennes .
Rédigé par : Ozenfant | dimanche 17 février 2008 à 19:36
Hugues, j'ai moi-même écrit que je ne pensais pas que, chez la plupart, ce soit de l'antisémitisme...
Rédigé par : koz | dimanche 17 février 2008 à 21:54
"Que des gamins de dix ans apprennent à réfléchir sur ce qui peut arriver à un enfant si la sauvagerie prend le dessus dans un pays, cela me semble une bonne chose"
Il fait quand même que je m'en mêle un peu.
Il se trouve que, à dix ans, le génocide des juifs par les nazi, les camps de la mort, je savais ce que c'était, parce que les instits avaient fait leurs boulot, et avaient parlé de la déportation. Bien sûr, on allait pas nous faire lire les textes de Hannah Arendt, mais la connaissance de ces évènements, on l'avait, et c'est tout ce qu'on peut deander à des gamins de dix ans: savoir, connaître ce qui s'est passé, pour ensuite, avec la maturité, comprendre toutes les implications de ces événements.
S'il s'agissait simplement de s'assurer que les gamins de dix ans acquièrent la connaissance d'un moment effectivement très particulier de l'Histoire, il n'y aurait pas de contestation vis à vis de la dernière trouvaille de Sarko. Simplement voilà: quand les instits font bien leur job, cette connaissance est donnée aux enfants: il n'y a donc aucune utilité à venir demander ce qu'on a déjà.
Non, le problème de la dernière sortie de Sarko, c'est qu'elle rentre, comme le coup de la lettre de Guy Moquêt, dans la ritualisation de l'Histoire: on n'apprend plus l'Histoire, on effectue des rituels qui se suffisent à eux-mêmes, mais qui n'apprtent aucune compréhension aux événements. Soit dit en passant, entre l'obs réduit à un ramassi de collabo et l'appel de Marianne décrit comme du fascisme rampant des années 30, on peut se dire qu'avec un niveau aussi bas de culture historique, on a une parfaite illustration de la catastrophe que pourrait provoquer une ritualisation de l'Histoire, où il faut singer la connaissance sans rien comprendre.
Quant à s'indigner sur certaines réactions stupides à cette dernière sortie comme le fait Hugues, j'ai tendance à être un peu plus distant, pour une raison bien simple: un adepte des comparaisons foireuses ou un antisémite essayant de jouer à l'intello cherchera toujours un prétexte pour rebalancer ses raisonnements à la noix: si Sarko avait eu une proposition géniale concernant l'histoire de la shoah, les mêmes cons auraient tenus les mêmes discours, si Sarko n'avait rien dit, ils auraient trouvé un autre événement pour exprimer leurs fantasmes: Quoi Spielberg n'a pas osé comparer le régime chinois aux nazis? Quoi, Obama n'a pas osé comparer la politique de Bush à l'invasion de la Pologne? Quoi, on ne bombarde pas Khartoum comme on a bombardé Berlin et ce malgré le Darfour? Deux poids deux mesure ma bonne dame.
Rédigé par : Laurent Weppe | dimanche 17 février 2008 à 22:37
@ Hugues. Il me semble que la construction est identique. Il y a juste le point de départ qui diverge
Rédigé par : Toréador | lundi 18 février 2008 à 00:31
"Et surtout, la France n'a pas, dans un cas comme dans l'autre, pris sur elle de livrer avec enthousiasme ses citoyens d'origine arménienne ou tutsie à leurs bourreaux"
Pourtant, c'est exactement ce qu'il s'est passé en Vendée. Les "colonnes infernales" ne se sont pas privés de massacrer et de réduire en miettes tout ce qui avait l'outrecuidance de porter une croix (massacre des Lucs, etc)...
Rédigé par : Polydamas | lundi 18 février 2008 à 11:02
Merci à Laurent Weppe de ramener chacun à la raison.
Notre président semble avoir la langue qui va plus vite que la reflexion. Je préfère éviter les autres alternatives. Laissons la boue retomber et de toutes façon, c'est l'enseignant(e) qui aura le dernier mot. Les grands mots pourront ressortir si la mise en oeuvre de cette volonté ouvre la voie a des conflits. Pour l'instant ce n'est encore qu'une promesse. Qui a dit électorale ?
Pour le texte de Marianne, je vois beaucoup plus de critiques sur les signataires que sur le contenu qui est plus comparé à de l'eau tiède qu'autre chose. Si l'UMP et le président partagent ce texte, qu'ils le signent. Ou qu'ils l'ignorent. Ils donnent à mon avis beaucoup de poid à quelque chose qu'ils jugent faible et sans objet.
Ce qu'on demande au grouvernement et au président c'est d'oeuvrer pour le bien commun.
Rédigé par : egdltp | lundi 18 février 2008 à 11:27
En gros le Monde dit:
"Emboîtant le pas à La Mère Veil, qui a fustigé une idée "inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste." plusieurs historiens ont dit leur malaise. "Je pense qu'il y a quelque chose de réellement monstrueux de vouloir faire porter par un enfant de neuf, dix, ou onze ans la mémoire d'un enfant mort à une autre période", a déclaré sur France info cette spécialiste reconnue de l'histoire de la Shoah et elle-même petite-fille de déportés.
L'historien Henry Rousso a dénoncé dans une tribune dans Libération un "marketing mémoriel" : "Le bruit médiatique vient, une fois de plus, troubler le respect et le silence des morts de l'Histoire", écrit ce spécialiste de la Seconde guerre mondiale.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/02/16/memoire-de-la-shoah-associations-et-historiens-critiquent-l-annonce-de-m-sarkozy_1012103_823448.html#ens_id=861150
Plus simplement c'est une intrusion de plus dans nos affaires personnelles.
L'état n'a déjà plus le temps (ni l'argent) de gérer des institutions en faillite (comme la justice), mais il s'arroge le droit de nous dire quoi penser et qui adopter ?
Il me paraît urgent de prendre ses distances avec les grandes phrases et les idéologies sectaires (pléonasme) et de pieds sur terre garder !
Rédigé par : Ozenfant | lundi 18 février 2008 à 12:24
"Mais que nous expliquent exactement les bonnes âmes au-delà de ce magnifique consensus psycho-pédagogique ?"
la plupart des bonnes âmes que j'ai entendues ou lues ne disent pas ce que tu écris. elles s'arrêtent au consensus psycho-pédagogique.
Rédigé par : David | lundi 18 février 2008 à 13:39
Simplement pour dire que j'ai apprécié cette note et la majorité des commentaires.
Rédigé par : PMB | mardi 19 février 2008 à 00:00
Hugues, vous me demandez des précisions :
"D'abord, remarquons que tu n'as pas grand chose à faire de la proposition Sarkozy en tant que telle. Tu termines bien en expliquant qu'elle « conduit inévitablement à la concurrence victimaire », mais on ne comprend pas plus avec toi qu'avec Monsieur Prudhomme plus haut de quelle manière."
Je vous copie/colle donc ma phrase suivante qui me semblait assez claire :
"Aucun argument rationnel (à supposer que ceux-ci existent) n'empêchera que certains — qui s'estiment porteurs d'une mémoire douloureuse — se demandent pourquoi seule l'extermination des Juifs d'Europe mérite une attention particulière de la part de la République."
Sur la spécificité de l'extermination des Juifs d'Europe, vous considérez qu'elle tient au fait que les nazis "importaient" (le mot est de vous) les Juifs de la diaspora pour les exterminer, alors que les colons américains, par exemple, "ont exterminé les Indiens d'Amérique pour les spolier et s'installer à leur place. Ils ne sont pas allés chercher les Indiens de Terre de Feu pour les ramener dans les camps afin de faire disparaître cette horrible engeance une fois pour toutes."
Il me semble que les Juifs ont été un petit peu spoliés aussi, non ?
Et puis, comme les colons américains, les nazis ont perpétré un génocide dans leur sphère d'influence. Ils occupaient toute l'Europe, ils ont donc tenté d'exterminer les Juifs d'Europe, mais ils n'ont pas été les chercher aux USA ou en URSS.
Rédigé par : Antoine Block | mardi 19 février 2008 à 14:29
Antoine Block,
Non, ils ne sont pas allés les chercher aux Etats-Unis ou en URSS, pays avec lesquels ils étaient "un petit peu" en guerre.
Mais tu as raison : tout est égal à tout et vice versa. Je me demande même pourquoi on se fatigue à parler de plusieurs sujets.
Rédigé par : Hugues | mardi 19 février 2008 à 14:34
J'ai fait ma première dans une bourgade des Cévennes dont les habitants avaient recueillis beaucoup d'enfants juifs pendant la guerre.
Je trouve çà admirable, on doit toujours avoir les drames du passé dans un coin de sa tête pour que cela ne recommence pas.
Mais l'antisémitisme nouveau n'a rien à voir avec cela !
Il découle de la connerie des Anglais et des Français qui ont crée (par insouciance et incapacité de prévoir) le fascisme sioniste, dont les dirigeants se comportent bien souvent comme les instigateurs de la Shoa: les NAZIS.
Je suis d'un famille multi-raciale qui ne peut comprendre le racisme que comme une preuve de débilité profonde.
Toute initiative qui développe le communautarisme, comme celle du Gd Rabbin Sitruk est pour moi répugnante, aussi répugnante que le communautarisme islamique.
Parlons des génocides commis par les dirigeants racistes de l'Eglise catholique (Protestants), de Turquie (Arménien), du Ruanda (Tootsis), des USA (Indiens), d'Allemagne (Juifs et Gitans) etc.
Mais de grâce arrêtons de ne parler que de la Shoah qui n'est qu'un des nombreux génocides issus d'un mal commun:
L'incommensurable bêtise communautaire.
Rédigé par : Ozenfant | mardi 19 février 2008 à 18:16
Ozenfant,
En lisant ce commentaire (que j'hésite à carrément supprimer), je me demande d'où vient celui dans lequel tu expliques te retrouver dans ma note.
Expliquer que le sionisme est un fascisme, que les Israéliens se comportent comme des nazis et qu'ils sont donc responsables du nouvel antisémitisme ; en rajouter sur cette prétendu concurrence des mémoires ou des souffrances ; conclure sur l'idée qu'il faut arrêter de "ne parler que que de la Shoah"... Tout ce fatras est précisément ce qui m'a poussé à écrire la note et le type de raisonnement que je perçois comme odieux. Mais peut-être ne s'agit-il que d'ignorance, ce qui n'est pas moins grave.
Rédigé par : Hugues | mardi 19 février 2008 à 18:29
Le terme "fatras" est particulièrement adapté.
La conclusion est un morceau d'anthologie : ainsi donc la Shoah est issue de la bêtise communautaire.
Pour un peu, ce serait la faute des juifs.
(Ozenfant : je crois comprendre que ce n'est pas ce que vous avez voulu écrire, mais il faut se relire...)
Rédigé par : koz | mardi 19 février 2008 à 18:53